Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29 octobre 2008

Dieu : juge ou médecin ?

 

Gendarmerie.jpg 

Dieu : Juge ou médecin ?

Supposez que vous soyez atteint d'une maladie chronique. Votre médecin vous prescrit depuis longtemps un médicament qui vous permet de vivre normalement. Mais il vous a sérieusement mis en garde : l'alcool est formellement interdit avec ce médicament. En contrevenant à cette mise en garde, vous mettez gravement votre vie en danger.

A l'occasion d'une fête, vous décidez de passer outre cette recommandation et vous vous accordez une coupe de champagne. Quelques heures plus tard, vous commencez à vous sentir mal. Bien sûr, vous en connaissez la cause. Que faites-vous ? Vous vous précipitez chez votre médecin, et vous lui racontez que vous avez bravé son interdiction. Lorsqu'il vous demande quelle quantité d'alcool vous avez bue, vous lui dites la vérité. Cela ne vous viendrait pas à l'idée de lui dire : Oh ! j'ai simplement trempé un doigt dans le champagne ! Non ! Vous ne lui cachez rien de façon à ce qu'il évalue la gravité du mal. Vous ne lui cachez rien parce que vous avez confiance en lui; vous êtes venu le voir pour qu'il vous sauve de la grave imprudence que vous avez commise.

Ouvrons la Bible dans le livre de la Genèse 2.15-17 : L'Eternel Dieu prit l'homme et le plaça dans le jardin d'Eden pour le cultiver et le garder. L'Eternel Dieu donna ce commandement à l'homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.

Vous savez ce qui est arrivé par la suite : Le tentateur a séduit Eve. Elle a mangé de ce fruit interdit et en a donné à Adam qui en a mangé aussi.

Il est important de remarquer comment Adam et Eve ont réagi après avoir désobéi à Dieu. Reprenons le texte biblique en Genèse 7.3-10 : Les yeux de tous deux s'ouvrirent ; ils prirent conscience du fait qu'ils étaient nus. Ils se firent des ceintures avec des feuilles de figuier cousues ensemble. Alors ils entendirent la voix de l'Eternel Dieu qui parcourait le jardin avec la brise du soir. L'homme et sa femme allèrent se cacher devant l'Eternel Dieu, parmi les arbres du jardin. L'Eternel Dieu appela l'homme et lui dit : Où es-tu ? Il répondit : J'ai entendu ta voix dans le jardin et j'ai eu peur, parce que je suis nu ; je me suis donc caché.

La réponse d'Adam est curieuse. On sent qu'il est très perturbé par sa désobéissance. Il dit à Dieu qu'il s'est caché parce qu'il est nu. Or ce n'est pas vrai car le texte précise que le couple s'était fait des ceintures avec des feuilles de figuier pour cacher leur nudité. Cette nudité qui ne leur causait aucune gène avant qu'ils désobéissent (Genèse 2.25: L'homme et sa femme étaient tous les deux nus et n'en avaient pas honte) est maintenant un sujet de honte et ils ont soudain peur de Dieu. Pourquoi cette peur subite ? Leur désobéissance a  totalement transformé la vision qu'ils avaient de Dieu. Désormais, ils le voient comme une juge. Ils pensent qu'il va les punir.

Nous ressemblons beaucoup à Adam et Eve et agissons souvent comme eux parce que nous regardons les commandements de Dieu comme si Dieu étaient un juge. Ainsi, lorsque nous désobéissons, nous essayons de cacher notre faute à Dieu ; nous l'avouons à moitié; nous essayons de la minimiser. Parce que l'image de Dieu qui domine en nous, c'est celle d'un juge qui va appliquer une sanction.

La Bible ne dit-elle pas que Dieu est un juge ?

Si ! Mais il n'est pas que cela. Dieu est aussi médecin : Mon âme, bénis l'Eternel...C'est lui qui pardonne toute tes fautes, qui guérit toutes tes maladies... qui te couronne de bienveillance et de compassion... (Psaume 103.1-4). Revenez, fils rebelles, je vous guérirai de vos inconstances (Jérémie 3.22). On pourrait multiplier les exemples où Dieu se présente comme un médecin. Alors, pourquoi ce visage de Dieu médecin est-il si peu présent en nous aujourd'hui, comme s'il était masqué par le visage du Dieu-juge ? Daniel Bourguet apporte une réponse à cette question : Parce qu'il y a eu une dérive des Pères de l'Eglise occidentale qui ont petit à petit laissé tomber l'image du médecin pour privilégier l'image du juge (ce que n'on pas fait les Pères de l'Eglise orientale).

Il est grand temps de retrouver l'équilibre entre les deux visages de Dieu. En effet, avant d'être le juge de la fin des temps, Dieu est d'abord médecin aujourd'hui et maintenant. Il est très important de comprendre cela, car notre attitude vis-à-vis de Dieu va être radicalement différente selon que nous voyons en lui un juge ou un médecin. En effet, devant un juge, on cherche à cacher ce qu'on a fait de mal, on cherche à l'éviter de peur d'être condamné. Alors que devant un médecin, on expose son mal, sans rien lui cacher, afin qu'il puisse faire le bon diagnostic. Nous venons près du médecin avec confiance pour qu'il nous guérisse de notre mal.

Dieu est d'abord un médecin

C'est une évidence lorsqu'on considère le nom même de Jésus, qui signifie : Le Seigneur sauve. Remarquons que ce n'est ni Joseph ni Marie qui ont donné ce nom à leur enfant. C'est un ange : L'ange dit à Joseph : Tu lui donneras le nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera le peuple de ses péchés. Jésus confirme lui-même son ministère de médecin et non de juge : Moi, je ne juge personne (Jean 8.15). Je suis venu non pour juger le monde mais pour sauver le monde (Jean 12.47).

Que veut dire Jésus lorsqu'il emploie le verbe sauver ?

Pour bien le comprendre, souvenons-nous de ce récit où une femme atteinte d'une perte de sang depuis 12 ans s'approche de Jésus et touche son vêtement. Le texte dit : Car elle disait en elle-même : Si je peux seulement toucher son vêtement, je serai guérie. Jésus se retourna et dit en la voyant : Prends courage, ma fille, ta foi t'a guérie. Et cette femme fut guérie à l'heure même (Matthieu 9.20-22).

Le verbe grec employé signifie sauver. Si le traducteur a préféré traduire guérie, c'est que ce salut-guérison n'a pas attendu le jugement dernier, ni même que Jésus soit ressuscité. Cette femme a été guérie-sauvée maintenant par le médecin et non pas par le juge.

Prenons un autre exemple : Lorsque la barque dans laquelle se trouvent Jésus et ses disciples est sur le point de sombrer à cause de la tempête, les disciples s'adressent à Jésus et lui disent : Seigneur, sauve-nous, nous périssons (Matthieu 8.25). Là non plus, ils ne font appel au juge de la fin des temps. Ils réclament un sauvetage immédiat, et ils s'adressent à celui qui est le maître des éléments. Jésus calme les flots et les sauve de la mort.

Pour poursuivre la démonstration que Jésus est d'abord un médecin avant d'être un juge, il suffit de faire le compte des récits de guérisons. Dans le seul évangile de Matthieu, il n'y a pas moins de 14 récits de guérisons, plus 7 autres mentions qui parlent d'actes de guérisons de Jésus. Cette insistance sur le Jésus-médecin devrait rééquiliber la vision déformée que nous avons de Dieu: Dieu est venu sur notre terre dans la personne de Jésus pour sauver les hommes, c'est-à-dire pour les guérir, pour les délivrer de leurs maladies physiques, spirituelles, psychiques, émotionnelles : Mon âme, bénis l'Eternel... c'est lui qui guérit TOUTES mes maladies (Psaume 103.3). L'amour de Dieu ne se manifeste pas seulement par le salut de nos âmes. Il commence par la guérison de nos maladies physiques, spirituelles et psychiques, là, sur cette terre. Une grande partie de l'Eglise d'occident a pratiquement oublié ce visage de Dieu-médecin, au point que beaucoup de chrétiens ne croient pas aux guérisons divines et préfèrent donner aux "soit-disant miracles" une explication rationnelle, scientifique. Cela a des répercussions dramatiques dans l'Eglise, car les chrétiens malades (physiquement ou spirituellement) restent malades ou cherchent du secours chez les "psy". Dans son amour, Dieu permet aux hommes qui ne croient plus au Christ-médecin de trouver du secours ailleurs que dans l'Eglise. Mais ce n'était pas le plan de Dieu. Et ça ne l'est toujours pas.

Quel est le plan de Dieu ?

C'est que les disciples de Jésus, les disciples de tous les temps, poursuivent l'oeuvre de Christ : Jésus appela ses 12 disciples et leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. En chemin, prêchez que le Royaume des cieux est proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons (Matthieu 10.1 et 7-8).

Lorsque notre médecin nous recommande de ne surtout pas boire d'alcool avec le médicament qu'il nous prescrit, comment le voyons-nous ? Comme un juge ? Ou comme un médecin ? Je suis certain que nous le voyons comme quelqu'un qui veut  nous éviter de gros ennuis !

Alors pourquoi voyons-nous Dieu, si souvent,  comme un juge, lorsque nous avons désobéi au commandement de pardonner, de ne pas voler, ne pas mentir, respecter le mariage, aimer nos ennemis, ne pas juger, ne pas aimer l'argent, etc...? Dans tout cela, Dieu n'a rien d'un juge, mais tout d'un médecin qui sait quel remède nous donner pour nous guérir de ces "maladies".

Tous les hommes sont atteints par cette maladie chronique mortelle qu'est le péché. Mais la croix de Christ, le pardon de Dieu, la repentance de l'homme , le Saint-Esprit qui habite en nous, sont les médicaments que Dieu nous donne pour nous guérir et nous sauver.

Alors, ne faisons pas comme Adam et Eve qui ont essayé de dissimuler leur faute car ils avaient peur de la sanction de Dieu. Au contraire, précipitons-nous vers Celui qui veut nous pardonner et nous guérir. C'est pour cela que Christ est mort sur la croix.

Prière

Seigneur, guéris-moi de te voir comme un juge, et apprends-moi à te voir comme mon Père céleste qui m'aime !

Que le Seigneur vous bénisse !

 Pas sur le sable.JPG

Mes pas sont fermes dans tes voies,
mes pieds ne chancellent pas.
(Psaume 17.5)

 

24 octobre 2008

La louange

Fleur.jpg


La louange

La louange, sous toutes ses formes (prières, chants, danses, musique) est au coeur de la vie chrétienne. En effet, elle dirige notre regard intérieur, incline notre coeur, oriente notre esprit, dispose notre corps, à nous tourner vers le Père, le Créateur de toute chose, le Fils, Jésus-Christ notre Sauveur, et l'Esprit-Saint, notre Consolateur.

Ce n'est pas un hasard si le dernier Psaume (150) nous exhorte à louer Dieu. Cette position, à la fin de ce beau livre de prières du peuple d'Israël, que nous, les chrétiens, pouvons faire nôtre à notre tour, est comme un couronnement, un point d'orgue de la prière. Le Seigneur ne se laisse jamais mieux trouver que dans la louange de ses enfants : Tu sièges au milieu des louanges d'Israël (Psaume 22.4).

Toutes nos prières devraient commencer par la louange, comme nous le montre Jésus lorsqu'il enseigne à prier à ses disciples (Matthieu 6.9-10). Pourtant, cette forme de prière est souvent délaissée au profit de la prière de demande ou la prière d'intercession qui sont beaucoup plus "spontanées" pour les croyants. Elles ont incontestablement leur place dans notre vie de prière, comme Jésus nous l'a montré aussi. Mais la prière de louange nous permet d'entrer, plus facilement, dans un coeur à coeur avec Dieu. C'est ce que le Seigneur veut nous apprendre à vivre, parce qu'il désire avoir cette communion profonde avec nous.

Louer Dieu n'est pas aussi "naturel" qu'on le pense. Mais cela s'apprend. Le Saint-Esprit est le meilleur pédagogue possible.  Demandez-lui de vous apprendre. Mais il ne néglige pas de nous enseigner la louange à travers le livre des Psaumes. Alors, lisez les Psaumes de louange, apprenez-en plusieurs par coeur et faites-en vos prières personnelles. Disciplinez-vous : avant de demander quelque chose à Dieu, avant de prier pour quelqu'un, louez Dieu, c'est-à-dire, remerciez-le d'abord, non pas pour ce qu'il fait, mais POUR CE QU'IL EST. Bientôt, cela deviendra une "seconde nature" pour vous.

Louez l'Eternel !

Louez Dieu dans son saint lieu !

Louez-le dans l'étendue céleste où se déploie sa puissance !

Louez-le pour ses hauts faits !

Louez-le selon l'immensité de sa grandeur !

Louez-le avec la sonnerie du cor !

Louez-le avec le luth et la harpe !

Louez-le avec le tambourin et avec des danses !

Louez-le avec les instruments à cordes et le chalumeau !

Louez-le avec les symbales sonores !

Louez-le avec les cymbales éclatantes

QUE TOUT CE QUI RESPIRE LOUE L'ETERNEL !

LOUEZ L'ETERNEL !

(Psaume 150)

 

Que ce chant interprété par Constance vous permette de louer Dieu


  

 

 

 


 

22 octobre 2008

Religion et foi

 

Lofoten.JPG

La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute justice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, car Dieu le leur a manifesté. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient fort bien depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages (Romains 1.18-20).

Ce paysage magnifique est l'un des signes, parmi tant d'autres, de l'auteur de la Création

*******


La religion et la foi

Il est important de ne pas confondre ces deux mots, comme beaucoup ont tendance à le faire. En effet, on peut être de religion catholique, orthodoxe ou protestante et ne pas avoir la foi.

Un dictionnaire célèbre donne de la religion la double définition suivante :1) Ensembles de croyances et de dogmes définissant le rapport de l'homme avec le sacré. 2) Ensembles de pratiques et de rites propres à chacune de ces croyances.

Quant au mot foi, le même dictionnaire indique : Le fait de croire en Dieu, en des vérités religieuses révélées. Et il ajoute plus loin : Confiance en quelqu'un ou en quelque chose.

Si l'on se place sur le terrain de la chrétienté, ces deux mots font référence au Dieu de la Bible. A priori, on ne devrait donc pas pouvoir les différencier. Mais c'est sans compter avec la façon dont l'homme conçoit sa relation avec Dieu. Jésus souligne les déviations de cette relation dans  de nombreux textes. J'en cite trois ici :

Quiconque me dit : Seigneur, Seigneur ! n'entrera pas forcément dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux (Matthieu 7.21).

Alors, Jésus s'adressa aux foules et à ses disciples et dit : Les scribes et le Pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse (expliquent la Loi de Moïse). Faites donc et observez tout ce qu'ils vous diront, mais n'agissez pas selon leurs oeuvres. Car ils disent et ne font pas (Matthieu 23.1-3).

Pourquoi m'appelez-vous : Seigneur, Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? (Lc 6.46).

Dans ces trois textes, Jésus condamne le hiatus qui existe entre la parole et les actes. Lorsque la parole, même la plus pieuse (Seigneur, Seigneur !), est déconnectée des actes, on est dans le domaine du religieux, mais pas de la foi. Pour faire comprendre cette différence, je dirais que la religion concerne l'extérieur de l'homme, les apparences, tandis que la foi concerne l'intérieur de l'homme, son être régénéré par la nouvelle naissance (Cf l'article consacré à ce thème).

Dans quel sens est-ce que j'affirme que la religion concerne l'extérieur de l'homme ?

Je prends un exemple : On peut pratiquer assidûment sa religion le dimanche et être malhonnête, méchant ou pervers tout le reste de la semaine. Nous avons tous connu des dictateurs sanguinaires qui allaient régulièrement à l'église et prenaient l'eucharistie. Dans cet exemple, on voit que ce qui caractérise cette attitude c'est l'absence de cohérence entre les actes de celui qui semble accorder de l'importance à la Bible (en assistant aux offices), et le texte biblique qui appelle à la justice, à l'amour, à la droiture, etc... La religion peut donc être comparée à une médaille épinglée sur le revers d'une veste (la Légion d'honneur) à une distinction (une médaille de guerre). Il suffit d'enlever la veste pour que la médaille ne fasse plus partie de nous-même.

Un passage du livre d'Esaïe montre comment Dieu réagit en face d'actes religieux complètement vidés de leur sens. Dans la Loi, qu'il a donnée à Moïse, Dieu  demande à son peuple d'offrir des sacrifices et de respecter certaines fêtes. Mais le peuple a confondu la foi et  une attitude religieuse. Dieu condamne sévèrement cette attitude hypocrite :

Ecoutez la parole de l'Eternel, chefs de Sodome ! Prête l'oreille à la loi de notre Dieu, peuple de Gomorrhe ! Qu'ai-je à faire de la multitude de vos sacrifices ? dit l'Eternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux ; je ne prends pas plaisir au sang des taureaux, des agneaux et des boucs. Quand vous venez vous présenter devant moi, qui vous demande de fouler mes parvis ? Cessez d'apporter de vaines offrandes : L'encens me fait horreur; quant aux nouvelles lunes, aux sabbats et aux assemblées, je ne puis voir le crime avec les solennités. Je hais vos nouvelles lunes et vos fêtes ; elles me sont à charge ; je suis las de les supporter. Quand vous étendez vos mains (pour prier) je détourne de vous mes yeux; quand bien même vous multipliez les prières, je n'écoute pas : Vos mains sont pleines de sang (Esaïe 1.10-15).

Lorsque la religion est confondue avec la foi,  celle-ci est souvent perçue comme une morale, au même titre que la loi civile. Les deux disent: Tu ne dois pas faire ceci ! Tu dois faire cela ! Ces lois sont justes; et pourtant, beaucoup les enfreignent. Pourquoi ? Parce qu'on les regarde comme contraignantes. Pour prendre des exemples dans la loi civile, je mentionnerai simplement le respect des limitations de vitesse; l'obligation de s'assurer lorqu'on achète un véhicule; l'interdiction de pirater les logiciels ou les CD de musique; l'obligation de déclarer tous ses revenus au fisc; l'obligation d'acheter un billet lorsqu'on prend le métro, etc... Beaucoup trichent, en espérant ne pas se faire prendre. Ils se justifient en prétextant que la loi est injuste, ou que les choses sont trop chères. Beaucoup ont envie de tricher. Ce qui les retient, c'est uniquement la peur de se faire prendre. Ils sont honnêtes par peur de la sanction, mais pas par conviction. Ces exemples montrent que beaucoup d'hommes considèrent ces lois comme des contraintes qui empiètent sur leur liberté. Alors, dès qu'ils ont une possibilité d'y échapper sans se faire prendre,  ils ne respectent plus la loi, car leur être profond n'est pas en accord avec cette loi.

Parce qu'elle concerne l'extérieur de l'homme,

la religion n'a jamais changé et ne changera jamais

le coeur d'un homme.

Pour qu'un homme change, il faut que l'intérieur de cet homme change, c'est-à-dire son coeur, son être profond. Le peuple d'Israël avait reçu de Dieu les 10 Commandements (Exode 20). Ces lois étaient gravées sur deux tables de pierre. Tout le peuple les connaissait; et pourtant, on ne compte plus les fois où il a désobéi à ces lois. Pourquoi ? Parce qu'elles étaient extérieures au coeur de ces hommes.

Comment Dieu fait-il pour que les hommes considèrent ces lois non comme une contrainte, mais comme le chemin vers la liberté ?

Il va les graver directement sur leur coeur, sur un nouveau coeur : Je vous donnerai un coeur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau; j'ôterai de votre chair le coeur de pierre et je vous donnerai un coeur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous et je ferai que vous suiviez mes prescriptions, et que vous observiez mes ordonnances (Ezékiel 36.26).

Cette image très concrète de la transplantation d'un coeur nouveau, c'est la nouvelle naissance dont j'ai parlé dans un précédent article. Pour pouvoir regarder les commandements de Dieu comme une grâce et non comme une contrainte, il faut avoir reçu de Dieu ce coeur nouveau (Cf La nouvelle naissance : § Comment passe-ton par cette nouvelle naissance ?). Le mouvement de la foi, c'est de mourir à notre vieille nature avec le Christ, pour renaître, avec le Christ à une nouvelle vie: Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Christ-Jésus, c'est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui dans la mort par le baptême, afin que comme Christ est ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie (Romains 6.3-4).

Avec cette nouvelle naissance et ce coeur nouveau, la loi de Dieu qui était extérieure à nous et que nous percevions comme une contrainte, va pouvoir prendre vie maintenant à l'intérieur de nous. Elle va faire partie intégrante de notre nouvelle nature en Christ. Et nous savons et expérimentons que c'est une loi libératrice. Lorsque la loi de Dieu nous rend triste, ce n'est plus parce que nous devons nous y soumettre, mais parce que nous y avons désobéi. C'est un renversement total.

La nouvelle naissance nous garantit-elle que nous ne pécherons jamais plus ? Non ! Mais lorsque cela arrive, la grande différence avec une attitude religieuse, c'est que : 1) Nous prenons conscience que nous avons offensé Dieu, sans relativiser la gravité de l'offense, sans nous chercher d'excuses ; 2) Nous ne supportons plus d'attrister le Saint-Esprit  qui vit en nous ; et nous agissons en conséquence : nous nous repentons sincèrement.

L'homme religieux vit sa relation avec Dieu à travers sa pratique des rites. Il en est fier et pense ainsi mériter  l'attention de Dieu et son salut. Pour l'homme de foi, ce qui importe, c'est sa relation avec Dieu. Il sait que Dieu l'a aimé le premier, qu'il ne mérite rien mais que tout lui a été donné  gratuitement, le pardon comme la grâce. Il accueille l'un et l'autre avec reconnaissance.

Une parabole montre l'immense fossé qui sépare ces deux attitudes :

Jésus dit encore cette parabole pour certaines personnes qui se persuadaient d'être justes et qui méprisaient les autres : Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l'un était Pharisien, et l'autre péager. Le Pharisien, debout priait ainsi en lui-même ; O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui son accapareurs, injustes, adultères, ou même comme ce péager : je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. Le péager se tenait à distance, n'osait même pas lever les yeux au ciel, mais se frappait la poitrine et disait : O Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur. Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié (pardonné) plutôt que l'autre. Car quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé (Luc 18.9-14).

Jésus ne se sert pas de cette parabole pour nous juger ou pour nous condamner, mais pour nous faire comprendre que nous pouvons passer complètement à côté de la foi sans le savoir; il veut nous remettre sur le bon chemin.

Si vous vous sentez interpellé par ce texte, vous pouvez simplement poser à Dieu cette question : Seigneur, dans ma relation avec toi, comment me vois-tu ? Comme le Pharisien ou comme le péager ?

N'ayez pas peur de la réponse. Lorsque Dieu nous parle, cela peut faire très mal, parce que par amour, il nous révèle les choses dont nous n'avions pas conscience, qui peuvent mettre à mal notre égo. Mais c'est toujours pour nous entraîner, avec lui, sur le chemin de la vérité et de la vie.

Que le Seigneur vous bénisse.

LUNE.jpg
Dieu dit : Qu'il y ait des astres dans l'étendue céleste
pour séparer le jour et la nuit ; que ce soit des signes
pour marquer les temps, les jours et les années (Genèse 1.14)

15 octobre 2008

Le pardon

Maud et Fécamp 1070.jpg


Le pardon

Pourquoi ce thème ? Parce que le non-pardon est une maladie spirituelle, très répandue dans la société en général, mais aussi chez les chrétiens. Les ravages de cette maladie se font sentir aussi bien au niveau des Etats, que dans les églises, les familles ou les couples, en provoquant des divisions et des guerres ouvertes ou cachées.

Que remarquez-vous lorsque vous regardez la photo de ce beau manoir normand ? Pour ma part, ce qui attire mon attention, c'est que tout soit fermé : le portail, la petite entrée à gauche, ainsi que tous les volets de l'habitation, sauf un. Il n'y a pas de vie dans cette belle demeure.

Mais, me direz-vous, quel rapport y a-t-il entre la photo de cette demeure et le pardon ?

Eh bien ! je crois que si nous ne voulons pas pardonner, si nous ne pouvons pas, si n'avons pas pardonné, nous sommes comme cette belle demeure : tout en nous est fermé : notre relation avec Dieu, notre coeur, nos relations avec les autresnotre relation avec nous-même.

Heureusement, tout n'est pas fermé définitivement. Comme sur cette photo, il y a toujours dans notre être un volet ouvert qui va permettre à la lumière d'entrer. Nous n'en sommes pas toujours conscient, et nous subissons, parfois pendant des années, les ténèbres intérieures qui nous empêchent de vivre vraiment libre.

Si vous êtes dans ce cas, ne perdez pas espoir ! Vous n'êtes pas destiné à vivre dans les ténèbres, mais dans la lumière. Avec ce que dit la Bible et l'aide de Jésus-Christ, vous allez pouvoir ouvrir non seulement tous les autres volets de votre "maison", mais aussi toutes les fenêtres pour chasser l'air vicié et laisser l'air frais du pardon envahir votre être tout entier. C'est une guérison profonde que Jésus-Christ nous propose ; profonde et définitive si nous prenons bien soin de toujours écouter ce que l'Esprit dit au plus profond de nous-même.

Je vous invite d'abord à lire un texte que vous connaissez sans doute, au moins les 4 premiers versets : Matthieu 6.9-14. Mais c'est le verset 14 qui nous intéresse aujourd'hui : Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi, mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes (Voir Remarque *)

Comment expliquer que Jésus soit si dur et radical dans ce verset ? On dirait qu'il n'est pas conscient qu'il y a des fautes  impardonnables, disons-nous, parce qu'elles sont  trop horribles. Elles ont brisé des vies entières. Parfois, elles ont conduit au suicide. Nous sommes tentés de dire qu'il y a des fautes pardonnables, parce qu'elles n'ont pas eu des conséquences trop graves, et d'autres qui ne le sont pas parce que les conséquences ont été catastrophiques. Il aurait fallu que Jésus fasse des nuances ! Eh bien ! il ne les a pas faites, heureusement : Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi, mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes.

Pourquoi Jésus n'a-t-il pas fait de nuances ? Parce qu'il sait que le non-pardon, quelle que soit l'offense subie, est tellement destructeur, que faire des nuances entre fautes légères et fautes graves aurait condamné les victimes de fautes graves à ne jamais guérir, à ne jamais être débarrassées du poison mortel qui ronge petit à petit non seulement les pensées de celui qui ne pardonne pas, mais aussi son coeur, son corps, ses relations avec Dieu, avec les autres et avec lui-même.

Si Jésus avait fait des nuances, il aurait eu la même attitude qu'un médecin qui ne chercherait qu'à guérir les cancers guérissables de certains patients, et qui laisserait mourir les malades atteints de cancers graves et réputés inguérissables, sans leur donner de remède.

Je ne vais pas me permettre de faire des nuances, puisque Jésus n'en a pas faites : Le non-pardon est un cancer  de l'âme toujours mortel s'il n'est pas guéri. Mais la guérison est TOUJOURS POSSIBLE, quelle que soit l'offense subie, parce que Jésus-Christ le veut et le peut, par amour pour nous. Lorsque l'offense est particulièrement grave, la guérison peut prendre du temps et être douloureuse. Mais au bout du chemin,  il y a toujours la victoire, et la libération qu'elle apporte est spectaculaire et merveilleuse.

Veut-on toujours guérir de la rancune ou de la haine que nous portons en nous ?

La question peut surprendre, mais il est nécessaire de la poser. En effet, la rancune ou la haine peuvent devenir une raison de vivre. Lorsque ces sentiments nous habitent depuis longtemps, ils deviennent une sorte de seconde nature; ils peuvent même nous apporter une certaine satisfaction, une certaine jouissance : haïr quelqu'un, c'est une forme de vengeance que nous pouvons satisfaire jour et nuit. Et chacun sait que le fait de se venger peut faire plaisir, au moins dans un premier temps. Pour sortir de ce cercle vicieux, il faut que Jésus-Christ nous montre que nous sommes dans l'erreur la plus complète : la rancune et la haine n'ont rien de positif. Elles sont au contraire parfaitement destructrices, dans tous les domaines que j'ai mentionné plus haut; elles bloquent la vie spirituelle, sont à l'origine de maladies physiques et, dans les cas extrêmes, elles conduisent jusqu'au crime.

Une autre raison peut aussi retarder  le désir de guérir. C'est le sentiment que lorsque quelqu'un nous demande de pardonner une faute commise contre nous, que cette demande vienne d'un tiers ou de l'offenseur lui-même, on a l'impression qu'ils ne mesurent pas la gravité de l'offense subie. Dans ce cas, on trouve que c'est injuste de pardonner. En effet, si c'est un tiers qui nous le demande, on se dit qu'il ne peut pas se mettre à notre place, qu'il ne peut pas comprendre ce que nous avons subi. Si c'est l'offenseur, on se dit que c'est trop facile de passer l'éponge alors qu'on a souffert atrocement parfois pendant des années. Et on voudrait lui faire payer cher notre souffrance avant de lui pardonner éventuellement.

Dans l'un et dans l'autre cas, posons-nous la question : Qui souffre dans l'affaire ? Qui est en train de se détruire ? Qui va à l'encontre de la volonté de Dieu qui nous demande de pardonner ? C'est nous-même ! Bien souvent, l'offenseur vit sa vie tranquillement, tandis que nous accumulons de la rancune ou de la haine contre lui, au point de mal dormir, d'avoir des pensées obsessionnelles de vengeance, et toute une panoplie d'autres symptomes qui devraient nous faire comprendre que nous sommes complètement prisonnier du non-pardon.

Toutes ces réactions sont humaines et parfaitement compréhensibles. Mais pour sortir de ce cercle vicieux, il est nécessaire de comprendre que celui qui nous demande de pardonner, ce n'est pas un tiers, ni même l'offenseur : C'est Jésus lui-même ! Qu'importe que les autres ne sachent pas à quel point nous avons souffert. Lui, Jésus, le sait. Il a aussi souffert injustement sur la croix. Mais il a pardonné à ceux qui l'avaient fait condamner, et à ceux qui plantaient des clous dans ses poignets et dans ses pieds. Jésus nous demande de faire ce qu'il a fait lui-même : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font (Luc 23.34).

Un dernier point avant de voir comment guérir du non-pardon. Lorsque quelqu'un nous offense, il commet un péché contre nous et contre Dieu. Il est de sa responsabilité, à lui, de nous demander pardon et de demander pardon à Dieu. Libre à lui de ne pas le faire. Ce n'est pas notre problème! C'est son problème. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que Jésus n'a jamais posé comme condition, pour que nous pardonnions les offenses commises contre nous, que l'offenseur nous demande pardon ( Remarque ** ). S'il le fait, c'est bien pour lui, car il se met en règle avec Dieu, et cela peut faciliter notre pardon. Mais s'il ne le fait pas, Jésus nous demande quand même de pardonner.

Pourquoi cela ? Pour une raison bien simple : Certaines personnes ne demanderont jamais pardon pour les offenses qu'elles ont commises envers nous, soit qu'elles ne le veulent pas, soit qu'elles ne soient plus de ce monde. Dans ce cas, cela voudrait dire que nous devrions rester toute notre vie avec le cancer du non-pardon dans notre corps et dans notre âme. Cette situation serait vraiment injuste ! C'est bien la raison pour laquelle demander pardon et pardonner sont 2 démarches indépendantes l'une de l'autre. Dieu demande à l'offenseur  de demander pardon, de la même manière qu'il demande à l'offensé de pardonner.

Comment guérir du non-pardon ?

La première chose à comprendre, c'est que pardonner, cela se décide. C'est une question de volonté. En effet, si nous attendons d'être dans de bonnes dispositions pour pardonner, cela risque de ne jamais arriver. Car ce n'est pas le temps qui efface la souffrance de l'offense, c'est le pardon, lorsqu'il est prononcé avec le désir d'obéir à la volonté de Jésus-Christ. Comme je l'ai souligné dans l'article sur La nouvelle naissance, celui qui est né de nouveau est maintenant capable de dominer sa nature charnelle. Il ne lutte plus contre elle avec ses propres forces ; il lutte désormais avec les armes que l'Esprit-Saint lui donne. Le Saint-Esprit nous fait d'abord comprendre que nous résistons à Dieu lorsque nous ne voulons pas pardonner. Ensuite, il nous fait comprendre que le pardon est possible, même si jusqu'à présent nous l'avons toujours considéré comme impossible. Enfin, il nous dit : Ce n'est pas toi qui va te guérir, parce que tu ne peux pas. C'est moi, ton Dieu, qui vais le faire. Je te demande simplement de le VOULOIR, de DECIDER que tu vas pardonner, de FAIRE LE CHOIX de pardonner. Et moi, ton Dieu, je vais te DONNER LA FORCE DE PARDONNER, parce que je veux te redonner la liberté.

Dans le fait de pardonner, il y a 3 miracles :

Le premier, c'est que le Seigneur nous fasse prendre conscience du danger spirituel que représente le non-pardon et des conséquences dans notre vie de tous les jours.Sans cela, nous subirions indéfiniment l'esclavage du non-pardon.

Le second, c'est qu'il nous incite avec patience et avec amour à décider de demander pardon. Nous le comprenons après avoir pardonné.

Le troisième, c'est qu'aussitôt que nous accordons le pardon, la cage qui nous maintenait prisonnier corps et âme s'ouvre largement et nous rend la liberté.

Et c'est à ce moment précis que nous prenons conscience de l'amour de Dieu qui vient de nous libérer de la puissance d'aliénation du non pardon.

En pratique, comment faire ?

Ne comptez jamais sur vos propres forces pour pardonner, sauf si l'offense a été que quelqu'un vous aie marché sur le pied sans s'excuser !

C'est dans la prière, c'est-à-dire dans la présence de Dieu,  que vous pourrez résoudre le problème du non-pardon. Lorsque vous demandez à Jésus-Christ de vous donner la force de pardonner, il n'est pas un simple spectateur de votre demande: il est un témoin actif qui va vous permettre de vous débarrasser de ce fadeau pesant qui a encombré votre vie jusqu'à présent. Mais comme je l'ai écrit plus haut, vous devez avoir la volonté de pardonner, vous devez faire ce choix, consciemment. Il ne fera rien sans cette volonté que vous affirmerez dans ce moment de vérité avec lui. Soyez précis lorsque vous priez : nommez la personne qui vous a offensé ; nommez l'offense qui vous a été faite, particulièrement les points de l'offense qui vous ont fait le plus mal, et dites au Seigneur :

Seigneur Jésus, je choisis de pardonner (nommez la personne) pour (nommez l'offense) et je m'attends à toi pour que tu me donnes la force de pardonner. Je choisis de pardonner parce que toi, Seigneur, tu m'as pardonné.

Ne vous lassez pas de refaire cette prière aussi longtemps que vous ne sentez pas que votre coeur est libéré. Lorsqu'il le sera, vous vous en rendrez compte tout de suite et vous comprendrez que c'est une guérison miraculeuse que le Seigneur a opéré en vous.

Parfois, cette guérison peut prendre du temps, particulièrement lorsque l'offense a été grave : viol, inceste, victime de pédophile, violence physiques ou morales... Ces situations gravissimes nécessitent presque toujours l'intervention d'un chrétien ou d'un groupe de chrétiens remplis de l'Esprit et de discernement, car il faut aussi une guérison des souvenirs de ces actes odieux qui ont été subis.

Que le Seigneur vous bénisse.

********

Remarque * : N'y a-t-il pas une contradiction avec d'autres textes de l'Evangile qui affirment que si nous demandons pardon à Dieu pour nos péchés, nous sommes pardonnés (Cf 1 Jn 1.9, par exemple) ? Non, aucune ! Si nous confessons nos péchés, nous avons la certitude d'être pardonnés. C'est à cause de cette grâce imméritée qui nous est faite que Jésus nous demande, à notre tour, de pardonner les offenses qui nous sont faites. Dieu a fait les premiers pas et nous a fait goûter à l'immense grâce d'être pardonné. Il attend maintenant que nous agissions de même avec ceux qui nous offensent, et il calque son attitude sur la nôtre : Si nous pardonnons, il nous pardonne ; si nous retenons notre pardon, il retient le sien. Je vous recommande de lire maintenant la Parabole du Serviteur impitoyable qui vous éclairera sur ce thème du pardon : Matthieu 18.23-32. (Les 10 000 talents représentent une somme astronomique que même l'homme le plus riche de la terre ne pourrait jamais rembourser: C'est la dette que nous avions envers Dieu, avant qu'il nous pardonne. Les 100 deniers représentent 100 jours de travail : C'est la dette que les autres ont envers nous ; Jésus nous demande de l'effacer).

Remarque** : Il est assez fréquent d'entendre dire que Jésus n'exige pas de pardonner à quelqu'un qui ne demande pas pardon. Les partisans de cette opinion se fondent sur Luc 17.3-4 : Si ton frère a péché, reprends-le, et, s'il se repent, pardonne-lui. Et s'il pèche contre toi sept fois dans un jour, et que sept fois il revienne à toi, en disant : Je me repens, tu lui pardonneras.

Si on interprête ce verset dans le sens indiqué ci-dessus, cela voudrait dire que Jésus se contredit, à la fois dans la prière qu'il enseigne à ses disciples :pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés (où il n'est pas question de condition) ; et dans le verset qui suit :mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes. Dans Luc 17.3-4, Jésus ne pose pas comme condition au pardon une repentance de la part de l'offenseur. C'est comme s'il disait : Je te demande de pardonner ton frère, même s'il ne te demande pas pardon. Mais s'il le fait, hâte-toi d'autant plus de le pardonner, pour ton bien et pour le sien.


Crète et Santorin 232 (138).jpg

La route du pardon est parfois longue, rugueuse et sinueuse.
Mais Jésus nous y accompagne toujours
et nous conduit vers le grand large de la liberté.

06 octobre 2008

La nouvelle naissance

DSCF1626.JPG

Combien est précieuse ta bienveillance, ô Dieu !

A l'ombre de tes ailes les humains se réfugient.

Ils se rassasient de l'abondance de ta maison,

Et tu les abreuves au torrent de tes délices.

Car auprès de toi est la source de la vie;

Par ta lumière nous voyons la lumière.

(Psaume 36.8-10)

 

Bonjour, et bienvenue sur ce blog consacré à faire connaître Jésus-Christ à travers les textes bibliques, et à montrer comment cette rencontre transforme d'abord notre vie de fond en comble, puis nous oriente et nous guide chaque jour vers les valeurs de l'amour du prochain, du partage, de la droiture, de la vérité, parce que lui-même les a vécues et nous donne, par son Esprit et les transformations qu'il opère en nous, la force de les vivre à notre tour.

Le texte et la photo ci-dessus n'ont pas de rapport direct avec le thème que je veux partager avec vous aujourd'hui : La nouvelle naissance. Je souhaite simplement que cet extrait du Psame 36 vous apporte la même même paix et la même confiance qu'à celui qui a écrit ces phrases ; il sait que Dieu veille sur lui quelle que soit sa situation.

Ces poussins-cygnes sont une illustration de cette confiance : Un étrange "animal" dressé sur ses pattes de derrière les observe de près en pointant un objectif noir dans leur direction. Pourtant, ils sont confiants, car maman est là pour les protéger... (Avez-vous remarqué le seul qui fixe l'objectif ?)

Oui, combien est précieuse ta bienveillance, ô Dieu !

Qu'est-ce que la nouvelle naissance ?

Comme d'habitude, je vous invite d'abord à lire un texte biblique : Jean 3.1-10

Nicodème n'est pas le premier venu ; c'est un chef religieux parmi les Pharisiens, expert dans la connaissance de la Torah (l'Ancien Testament). Il a tellement peur que ses collègues le voient avec Jésus (qui n'est pas très aimé par beaucoup de Pharisiens) qu'il vient le rencontrer de nuit pour lui dire : Rabbi (c'est-à-dire Maître), nous savons que tu es un docteur venu de la part de Dieu, car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est pas avec lui (v. 2).

Je ne veux pas paraître présomptueux, mais je suis presque certain que Nicodème voulait dire autre chose à Jésus, peut-être en savoir plus sur les miracles qu'il faisait. Mais Jésus ne le laisse pas poursuivre. Il veut lui apprendre une chose bien plus importante. En effet, il a compris que Nicodème est capable de l'entendre, car il a un coeur pur qui cherche vraiment la vérité sur lui. (Ce qui me fait dire cela, c'est qu'on retrouve Nicodème avec Joseph d'Arimatée au moment où ils réclament à Pilate le corps de Jésus, après la crucifixion, pour le mettre dans un tombeau. C'était la preuve d'un grand courage et d'une prise de position ferme en faveur de celui que les autorités religieuses avaient fait juger par Pilate (Jean 19.38-40)).

Ce que Jésus veut montrer à Nicodème, c'est le chemin à suivre pour entrer dans le royaume de Dieu : En vérité, en vérité je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu (v.3). Malgré sa science religieuse, Nicodème ne comprend pas le sens de cette affirmation. Le voilà parti dans un questionnement ayant trait à l'obstétrique : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il une seconde fois entrer dans le sein de sa mère et naître ?

Alors, Jésus va répéter ce qu'il a déjà affirmé : En vérité, en vérité je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Mais il ajoute une phrase qui éclaire un peu son propos : Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas que je t'aie dit : il faut que vous naissiez de nouveau (v. 5-7).

Comment résumer ce que Jésus dit à propos de la nouvelle naissance ?

1) C'est une nécessité pour entrer dans le royaume de Dieu (=pour être sauvé). Ce n'est pas simplement une option, ni un plus. C'est une condition sine qua non.

2) Cette seconde naissance marque une rupture radicale avec la première naissance.

S'il n'est pas utile de s'étendre sur le premier point, le second demande des explications.

La première naissance est la naissance physique qui nous fait entrer dans le monde physique et fait de nous le fils ou la fille d'un père et d'une mère. La nouvelle naissance est une naissance spirituelle qui nous fait entrer dans le monde spirituel et fait de nous un fils ou une fille de Dieu.

Souvenez-vous ce qui s'est passé dans le jardin d'Eden. Adam et Eve avaient été créés par Dieu et vivaient en communion parfaite avec lui, jusqu'au moment où ils ont préféré écouter la voix du tentateur plutôt que celle de Dieu. Ce péché les a conduits à être séparés de Dieu (Genèse 3.23-24). Lorsque Adam et Eve ont concu leurs enfants, ces derniers n'étaient plus des enfants de Dieu, mais des enfants d'hommes. Ils avaient hérité, à leur naissance, du péché de leurs parents. Ils étaient des enfants de la chair.

La nature pécheresse s'est transmise de génération en génération. C'est pourquoi nous sommes tous des enfants de la chair. Comme je l'ai dit dans l'article sur le Péché originel, il est inutile de se révolter contre notre nature charnelle. C'est ainsi ! Lorsque Jésus dit : Ce qui est né de la chair est chair, il ne juge pas, il ne condamne pas non plus; il veut simplement nous faire prendre conscience de notre état.

Ce serait désespérant s'il n'y avait aucune possibilité de changement, car nous serions irrémédiablement condamnés. Mais ce n'est pas le cas. Il y a une bonne nouvelle : ce qui est né de l'Esprit est esprit.

Alors, comment naît-on de l'Esprit ? Comment passe-t-on par cette nouvelle naissance ? C'est ce que nous allons voir maintenant.

Pour qu'un enfant vienne au monde, il faut qu'il y ait une rencontre intime entre un homme et une femme. Pour qu'il y ait naissance spirituelle, il faut aussi une rencontre, non pas avec un homme ou une femme, mais avec Jésus-Christ. C'est par la Bible que cette rencontre peut avoir lieu, car c'est essentiellement par la Bible que Dieu parle aux hommes, d'où l'importance de la lire et de la méditer.

Ecoutons ce que dit l'apôtre Pierre à propos de la nouvelle naissance : Aimez-vous les uns les autres d'un coeur pur, avec constance, vous qui avez été engendrés à nouveau par une semence non pas corruptible, mais incorruptible, par le Parole de Dieu vivante et permanente (1 Pierre 1.23).

Dans ce verset, Pierre parle de deux façons d'être procréé. La première avec une semence "corruptible", celle de l'homme (et de la femme). Cela a donné l'être pécheur que nous sommes tous. La seconde, avec une semence "incorruptible", celle de Dieu, c'est-à-dire la Bible, qui est Parole de Dieu. Lorsque nous la prenons au sérieux et la considérons comme la vérité, cette "semence" divine nous fait naître à une vie nouvelle, avec Jésus-Christ au centre.

Question : Ceux qui n'ont jamais lu la Bible ne peuvent-ils pas rencontrer Dieu ?

Réponse : Si, bien sûr ! Car dans son désir de sauver les hommes, Dieu a mille façons, parfois très surprenantes, de se révéler à eux. Mais lorsque l'homme prend conscience que Dieu existe et veut se révéler à lui, c'est en lisant la Bible et en la méditant qu'il va pouvoir grandir dans la foi au Christ : La foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole du Christ (Romains 10.17).

Remarque : Si vous êtes sceptiques sur la capacité qu'a la Bible de pouvoir changer radicalement la vie d'un homme, parce que vous considérez le texte biblique comme n'importe quel autre texte littéraire, je vous demande à nouveau de faire table rase de cette façon de penser (Cf Un commencement pour tout § 5) et de vous arrêter un instant sur l'expérience suivante : Combien de fois avez-vous lu ou entendu des témoignages de vies qui ont été changées par la lecture d'un livre, par le cours d'un professeur, par une simple parole prononcée par un père ou une mère, ou un inconnu ? Cela vous est peut-être même arrivé. Alors, ne trouvez-vous pas étonnant de penser que seule la Bible n'aurait pas ce même pouvoir de transformer une vie ? Car après tout, derrière ces textes bibliques, ils y a ceux qui les ont écrits. Rationnellement, il serait déjà déraisonnable de penser que leurs paroles ne sont pas capables de produire autant de changements que l'écrivain, le professeur, le parent ou l'inconnu dont je viens de parler. Mais de plus, les auteurs bibliques étaient inspirés par Dieu, comme l'écrit Paul à Timothée : Toi, reste attaché à ce que tu as appris, et qui est l'objet de ta foi ; tu sais de qui tu l'as appris : depuis ton enfance tu connais le Ecrits sacrés; ils peuvent te donner la sagesse en vue du salut par la foi en Jésus-Christ. Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice... (2 Timothée 3.14-16).

Quelles sont les étapes qui conduisent à la nouvelle naissance ?

Pour comprendre ce qui va suivre, il faut commencer par admettre les deux choses suivantes :

1) Cette naissance spirituelle est l'oeuvre exclusive de Dieu. De même que l'enfant qui naît n'intervient pas pendant l'accouchement, mais c'est la mère qui fait tout, de même c'est Dieu qui fait tout dans l'accouchement spirituel.

2) Cette nouvelle naissance n'apporterait rien à l'homme, surtout pas le salut, si elle ne s'opérait pas en lien avec l'oeuvre de salut de Christ, sa mort sur la croix et sa résurrection, comme l'écrit Paul : Jésus a été livré (est mort sur la croix) pour nos offenses, et est ressuscité pour notre justification (Romains 4.25).

La nouvelle naissance est donc une intervention miraculeuse de Dieu qui nous fait passer du statut d'homme pécheur en rébellion contre Dieu, au statut d'enfant de Dieu, sauvé GRATUITEMENT par Jésus-Christ qui, par amour pour nous, a donné sa vie : Dieu nous a sauvés non en vertu d'oeuvres que nous aurions accomplies nous-mêmes dans la justice, mais en vertu de sa miséricorde, par le bain de la nouvelle naissance et de la rénovation que produit l'Esprit-Saint (Tite 3.5). C'est par grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie (Ephésiens 1.8-9).

Si cette naissance spirituelle est l'oeuvre exclusive de Dieu, les hommes ont-ils quelque chose à faire en amont ?

J'aurais envie de répondre NON ! tellement la disproportion est grande entre ce que fait Dieu pour nous sauver, et ce que l'homme a à faire pour être sauvé. Pourtant, si infime que soit la part des hommes, elle doit être faite.

La première démarche qui est de la responsabilité de l'homme, c'est la repentance. Je vous en ai déjà parlé dans l'article précédent. Je n'y reviens donc pas. Si vous ne l'avez pas lu, faites-le maintenant, sinon vous aurez du mal à comprendre l'importance de cette démarche pour naître de nouveau.

La seconde démarche qui est de la responsabilité de l'homme, c'est la conversion. Un des textes bibliques qui nous exhorte à cette démarche se trouve dans Actes 3.9. Après avoir guéri un boiteux de naissance, Pierre s'adresse à la foule qui a assisté à ce miracle, et dit : Repentez-vous et convertissez-vous pour que vos péchés soient effacés.

La repentance permet déjà à l'homme d'être pardonné. Quelle différence y a-t-il entre les deux ?

La repentance amène un changement dans la façon de regarder Dieu : L'homme se rend compte que toute sa vie était tournée vers son MOI. Même s'il croyait à l'existence de Dieu, ce dernier n'était qu'un simple "partenaire" à qui on réclamait son dû : le salut contre de bonnes actions ; une sorte de distributeur automatique de bénédictions. Cette prise de conscience pousse l'homme à demander pardon à Dieu, car il comprend maintenant qu'il l'a offensé, même s'il n'en était pas conscient.

Quant à la conversion, on pourrait dire que c'est le prolongement de la repentance : Après avoir reconnu qu'il était dans une situation fausse par rapport à Dieu, l'homme fait demi-tour pour revenir vers Dieu. C'est d'ailleurs le sens du mot grec employé dans le Nouveau Testament pour parler de la conversion.

La repentance est un mouvement de l'être tourné vers le passé et l'intérieur, qui provoque la confession des péchés.

La conversion est un regard vers les valeurs nouvelles vers lesquelles l'homme se tourne volontairement. Il décide de cesser de conduire lui-même  sa vie et place toute son existence sous la direction de Christ.

"Demander pardon", "décider de faire demi-tour pour revenir vers Dieu", c'est ce que j'appelais plus haut la responsabilité de l'homme. Dieu nous laisse libre ; il ne peut pas faire ces deux démarches à notre place. Il nous laisse le choix, de les faire ou de ne pas les faire. Mais il ne cesse de nous attirer à faire ce choix en nous montrant tous les signes de son amour, à travers les textes bibliques. Il essaye aussi de nous attirer en nous mettant en garde contre tous les dangers de ne pas faire le bon choix, comme dans ce Psaume 81.9-15 :

Ecoute, mon peuple ! et je t'avertirai,

Israël, si tu m'écoutais !...

Qu'il n'y ait pas chez toi d'autres dieux !

Ne te prosterne pas devant un dieu étranger !

Je suis l'Eternel, ton Dieu,

Celui qui t'a fait monter du pays d'Egypte;

Ouvre largement ta bouche, et je la remplirai.

Mais mon peuple n'a pas écouté ma voix,

Israël n'a pas voulu de moi.

Alors, je les ai livrés à l'obstination de leur coeur,

Et ils sont allés dans leur propres conseils.

Oh ! si mon peuple m'écoutait,

Si Israël marchait dans mes voies !

En un instant j'humilierais leurs ennemis,

Je tournerai ma main contre leurs adversaires...

 

Lorsqu'elles sont sincères et profondes, la repentance et la conversion sont toujours accompagnées du désir profond de changer de vie, parce qu'on commence à comprendre le prix que Jésus à dû payer pour nous sauver : la mort sur la croix.

Dans le même temps, les masques qui embellissaient le péché tombent les uns après les autres. Il nous apparaît désormais dans toute sa noirceur et commence à nous faire horreur, alors qu'auparavant il nous attirait. Nous prenons la résolution de renoncer à tout ce qui nous apparaît maintenant comme un péché qui offense Dieu.

C'est à ce moment que Dieu intervient et nous accorde la grâce de la nouvelle naissance. Sans cette intervention divine, nous ne tiendrions pas 15 jours nos bonnes résolutions de changer de vie.

Comprenons bien : La nouvelle naissance n'est pas une amélioration de notre ancienne nature charnelle. Ce n'est pas non plus un bricolage divin plus ou moins réussi. C'est la création d'un être entièrement nouveau qui ne désire plus conduire sa vie comme il l'entend, mais laisse Christ la conduire. Paul exprime ainsi ce changement : Je suis crucifié avec Christ, et ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi ; ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi (Galates 2.20).

L'homme né de nouveau n'est pas devenu un être "parfait", ne connaissant plus les tentations, incapable de pécher désormais. Non ! Alors, qu'est-ce qui a changé avec la nouvelle naissance ? Une chose essentielle : Sa nouvelle nature spirituelle est maintenant capable de dominer sa nature charnelle. Il ne lutte plus contre sa nature charnelle avec ses propres forces ; il lutte désormais avec les armes que l'Esprit-Saint lui donne : Marchez par l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les oeuvres de la chair. Car la chair a des désirs contraires à l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à la chair. Ils sont opposés l'un à l'autre, afin que vous ne fassiez pas ce que vous voudriez (Galates 5.16-17).

Les pasteurs et les prêtres peuvent bien s'époumoner à prêcher une vie droite à leurs ouailles, en citant des passages du Nouveau Testament qui établissent des listes d'actes à ne pas commettre ; c'est comme s'ils prêchaient dans le désert, si leurs ouailles n'ont pas reçu les armes de l'Esprit pour lutter contre leur nature charnelle, si elles ne sont pas nées de nouveau.

Lorsqu'une femme enceinte néglige les conseils de son médecin accoucheur sur les différentes étapes de sa grossesse, l'accouchement risque fort de mal se passer, et l'avenir de l'enfant à naître risque d'être problématique. Il en est de même pour "l'accouchement spirituel". Si la repentance est négligée, voire absente, la foi sera confondue avec la religion et restera perpétuellement tiède et formelle. La croix apparaître comme un scandale, la résurrection comme une légende, et l'amour de Dieu comme une utopie inaccessible. Dans ce cas, la notion de conversion perdra tout son sens. Et la nouvelle naissance, telle que Jésus en parle, n'aura pas lieu.

On peut croire à l'existence de Dieu, savoir que Jésus est mort sur la croix pour sauver les hommes, aller régulièrement dans un lieu de culte... sans s'être repenti, sans être converti, sans être passé par la nouvelle naissance. C'est même, hélas, une situation assez fréquente.

On peut même croire à l'existence de Dieu sans avoir la foi. Ecoutez ce que dit l'apôtre Jacques : Tu crois qu'il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi et ils tremblent (2.19). En effet, il ne faut pas confondre la croyance et la foi. Les démons savent que Dieu existe, mais ils n'ont aucune relation avec lui, ils ne l'honorent pas, ils ne cherchent pas à faire sa volonté, ils ne l'aiment pas, ils ne mettent pas en pratique ses commandements... Or avoir la foi, c'est faire tout ce que les démons ne font pas : avoir confiance en Dieu, l'honorer, chercher à faire sa volonté, l'aimer, lui obéir...

Vous qui lisez ces lignes, comment croyez-vous en Dieu ? Comme l'apôtre Paul, ou comme les démons dont parle Jacques ?

Engagements

Si votre coeur a été touché par cette article, si vous avez compris l'importance de la nouvelle naissance pour votre relation avec Dieu, je vous propose de prononcer la prière qui suit, à haute voix. Mais avant, lisez-là une ou plusieurs fois pour préparer votre coeur à être sincère.

Seigneur Jésus, je viens à toi maintenant. Je te remercie d'avoir payé pour mon péché par ta mort sur la croix. Je te prie de pardonner le péché de la vie que j'ai menée jusqu'ici comme je l'entendais. Je te confesse aujourd'hui tous les péchés qui sont la conséquence de cette vie (Nommez les péchés que le Seigneur vous montre en ce moment, et demandez pardon pour chacun d'entre eux. Prenez le temps qu'il faut. Ce que vous êtes en train de faire est très important. Puis poursuivez la prière). Je te remercie Seigneur de m'avoir pardonné tout écart à ta volonté. Je te donne maintenant ma vie. Je te remercie pour le privilège d'être désormais ton enfant, et pour la certitude que rien ni personne ne pourra jamais m'arracher de ta main (Cf Jean 10.27-29).

Si vous vous êtes sincèrement adressé à Dieu en prononçant cette prière, Soyez certain que Dieu vous a entendu et vous a déjà exaucé. Vous êtes pardonné, et vous êtes devenu fils ou fille de Dieu. Vous êtes né de nouveau.

Remarque : Ne vous fiez pas aux doutes qui peuvent traverser votre esprit en ce moment : "Il ne s'est rien passé !" ; "Je n'ai rien ressenti !"... Fiez-vous à ce que dit l'Ecriture : Si nous confessons nos péchés, il (Dieu) est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice (1 Jean 1.9).

Et maintenant ?

La nouvelle naissance est le début de la vie chrétienne. Elle est indispensable, mais elle ne fait qu'introduire le croyant dans une existence nouvelle. C'est une vie de foi et d'obéissance qui commence maintenant. Le vrai disciple de Jésus obéit à son nouveau Maître (Galates 2.20).

Ne vous lassez pas de remercier Dieu pour ce qu'il vient d'accomplir en vous.

IMPASSE.jpg
Dieu  se sert aussi de panneaux pour que nous sortions de l'impasse