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15 octobre 2008

Le pardon

Maud et Fécamp 1070.jpg


Le pardon

Pourquoi ce thème ? Parce que le non-pardon est une maladie spirituelle, très répandue dans la société en général, mais aussi chez les chrétiens. Les ravages de cette maladie se font sentir aussi bien au niveau des Etats, que dans les églises, les familles ou les couples, en provoquant des divisions et des guerres ouvertes ou cachées.

Que remarquez-vous lorsque vous regardez la photo de ce beau manoir normand ? Pour ma part, ce qui attire mon attention, c'est que tout soit fermé : le portail, la petite entrée à gauche, ainsi que tous les volets de l'habitation, sauf un. Il n'y a pas de vie dans cette belle demeure.

Mais, me direz-vous, quel rapport y a-t-il entre la photo de cette demeure et le pardon ?

Eh bien ! je crois que si nous ne voulons pas pardonner, si nous ne pouvons pas, si n'avons pas pardonné, nous sommes comme cette belle demeure : tout en nous est fermé : notre relation avec Dieu, notre coeur, nos relations avec les autresnotre relation avec nous-même.

Heureusement, tout n'est pas fermé définitivement. Comme sur cette photo, il y a toujours dans notre être un volet ouvert qui va permettre à la lumière d'entrer. Nous n'en sommes pas toujours conscient, et nous subissons, parfois pendant des années, les ténèbres intérieures qui nous empêchent de vivre vraiment libre.

Si vous êtes dans ce cas, ne perdez pas espoir ! Vous n'êtes pas destiné à vivre dans les ténèbres, mais dans la lumière. Avec ce que dit la Bible et l'aide de Jésus-Christ, vous allez pouvoir ouvrir non seulement tous les autres volets de votre "maison", mais aussi toutes les fenêtres pour chasser l'air vicié et laisser l'air frais du pardon envahir votre être tout entier. C'est une guérison profonde que Jésus-Christ nous propose ; profonde et définitive si nous prenons bien soin de toujours écouter ce que l'Esprit dit au plus profond de nous-même.

Je vous invite d'abord à lire un texte que vous connaissez sans doute, au moins les 4 premiers versets : Matthieu 6.9-14. Mais c'est le verset 14 qui nous intéresse aujourd'hui : Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi, mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes (Voir Remarque *)

Comment expliquer que Jésus soit si dur et radical dans ce verset ? On dirait qu'il n'est pas conscient qu'il y a des fautes  impardonnables, disons-nous, parce qu'elles sont  trop horribles. Elles ont brisé des vies entières. Parfois, elles ont conduit au suicide. Nous sommes tentés de dire qu'il y a des fautes pardonnables, parce qu'elles n'ont pas eu des conséquences trop graves, et d'autres qui ne le sont pas parce que les conséquences ont été catastrophiques. Il aurait fallu que Jésus fasse des nuances ! Eh bien ! il ne les a pas faites, heureusement : Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi, mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes.

Pourquoi Jésus n'a-t-il pas fait de nuances ? Parce qu'il sait que le non-pardon, quelle que soit l'offense subie, est tellement destructeur, que faire des nuances entre fautes légères et fautes graves aurait condamné les victimes de fautes graves à ne jamais guérir, à ne jamais être débarrassées du poison mortel qui ronge petit à petit non seulement les pensées de celui qui ne pardonne pas, mais aussi son coeur, son corps, ses relations avec Dieu, avec les autres et avec lui-même.

Si Jésus avait fait des nuances, il aurait eu la même attitude qu'un médecin qui ne chercherait qu'à guérir les cancers guérissables de certains patients, et qui laisserait mourir les malades atteints de cancers graves et réputés inguérissables, sans leur donner de remède.

Je ne vais pas me permettre de faire des nuances, puisque Jésus n'en a pas faites : Le non-pardon est un cancer  de l'âme toujours mortel s'il n'est pas guéri. Mais la guérison est TOUJOURS POSSIBLE, quelle que soit l'offense subie, parce que Jésus-Christ le veut et le peut, par amour pour nous. Lorsque l'offense est particulièrement grave, la guérison peut prendre du temps et être douloureuse. Mais au bout du chemin,  il y a toujours la victoire, et la libération qu'elle apporte est spectaculaire et merveilleuse.

Veut-on toujours guérir de la rancune ou de la haine que nous portons en nous ?

La question peut surprendre, mais il est nécessaire de la poser. En effet, la rancune ou la haine peuvent devenir une raison de vivre. Lorsque ces sentiments nous habitent depuis longtemps, ils deviennent une sorte de seconde nature; ils peuvent même nous apporter une certaine satisfaction, une certaine jouissance : haïr quelqu'un, c'est une forme de vengeance que nous pouvons satisfaire jour et nuit. Et chacun sait que le fait de se venger peut faire plaisir, au moins dans un premier temps. Pour sortir de ce cercle vicieux, il faut que Jésus-Christ nous montre que nous sommes dans l'erreur la plus complète : la rancune et la haine n'ont rien de positif. Elles sont au contraire parfaitement destructrices, dans tous les domaines que j'ai mentionné plus haut; elles bloquent la vie spirituelle, sont à l'origine de maladies physiques et, dans les cas extrêmes, elles conduisent jusqu'au crime.

Une autre raison peut aussi retarder  le désir de guérir. C'est le sentiment que lorsque quelqu'un nous demande de pardonner une faute commise contre nous, que cette demande vienne d'un tiers ou de l'offenseur lui-même, on a l'impression qu'ils ne mesurent pas la gravité de l'offense subie. Dans ce cas, on trouve que c'est injuste de pardonner. En effet, si c'est un tiers qui nous le demande, on se dit qu'il ne peut pas se mettre à notre place, qu'il ne peut pas comprendre ce que nous avons subi. Si c'est l'offenseur, on se dit que c'est trop facile de passer l'éponge alors qu'on a souffert atrocement parfois pendant des années. Et on voudrait lui faire payer cher notre souffrance avant de lui pardonner éventuellement.

Dans l'un et dans l'autre cas, posons-nous la question : Qui souffre dans l'affaire ? Qui est en train de se détruire ? Qui va à l'encontre de la volonté de Dieu qui nous demande de pardonner ? C'est nous-même ! Bien souvent, l'offenseur vit sa vie tranquillement, tandis que nous accumulons de la rancune ou de la haine contre lui, au point de mal dormir, d'avoir des pensées obsessionnelles de vengeance, et toute une panoplie d'autres symptomes qui devraient nous faire comprendre que nous sommes complètement prisonnier du non-pardon.

Toutes ces réactions sont humaines et parfaitement compréhensibles. Mais pour sortir de ce cercle vicieux, il est nécessaire de comprendre que celui qui nous demande de pardonner, ce n'est pas un tiers, ni même l'offenseur : C'est Jésus lui-même ! Qu'importe que les autres ne sachent pas à quel point nous avons souffert. Lui, Jésus, le sait. Il a aussi souffert injustement sur la croix. Mais il a pardonné à ceux qui l'avaient fait condamner, et à ceux qui plantaient des clous dans ses poignets et dans ses pieds. Jésus nous demande de faire ce qu'il a fait lui-même : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font (Luc 23.34).

Un dernier point avant de voir comment guérir du non-pardon. Lorsque quelqu'un nous offense, il commet un péché contre nous et contre Dieu. Il est de sa responsabilité, à lui, de nous demander pardon et de demander pardon à Dieu. Libre à lui de ne pas le faire. Ce n'est pas notre problème! C'est son problème. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que Jésus n'a jamais posé comme condition, pour que nous pardonnions les offenses commises contre nous, que l'offenseur nous demande pardon ( Remarque ** ). S'il le fait, c'est bien pour lui, car il se met en règle avec Dieu, et cela peut faciliter notre pardon. Mais s'il ne le fait pas, Jésus nous demande quand même de pardonner.

Pourquoi cela ? Pour une raison bien simple : Certaines personnes ne demanderont jamais pardon pour les offenses qu'elles ont commises envers nous, soit qu'elles ne le veulent pas, soit qu'elles ne soient plus de ce monde. Dans ce cas, cela voudrait dire que nous devrions rester toute notre vie avec le cancer du non-pardon dans notre corps et dans notre âme. Cette situation serait vraiment injuste ! C'est bien la raison pour laquelle demander pardon et pardonner sont 2 démarches indépendantes l'une de l'autre. Dieu demande à l'offenseur  de demander pardon, de la même manière qu'il demande à l'offensé de pardonner.

Comment guérir du non-pardon ?

La première chose à comprendre, c'est que pardonner, cela se décide. C'est une question de volonté. En effet, si nous attendons d'être dans de bonnes dispositions pour pardonner, cela risque de ne jamais arriver. Car ce n'est pas le temps qui efface la souffrance de l'offense, c'est le pardon, lorsqu'il est prononcé avec le désir d'obéir à la volonté de Jésus-Christ. Comme je l'ai souligné dans l'article sur La nouvelle naissance, celui qui est né de nouveau est maintenant capable de dominer sa nature charnelle. Il ne lutte plus contre elle avec ses propres forces ; il lutte désormais avec les armes que l'Esprit-Saint lui donne. Le Saint-Esprit nous fait d'abord comprendre que nous résistons à Dieu lorsque nous ne voulons pas pardonner. Ensuite, il nous fait comprendre que le pardon est possible, même si jusqu'à présent nous l'avons toujours considéré comme impossible. Enfin, il nous dit : Ce n'est pas toi qui va te guérir, parce que tu ne peux pas. C'est moi, ton Dieu, qui vais le faire. Je te demande simplement de le VOULOIR, de DECIDER que tu vas pardonner, de FAIRE LE CHOIX de pardonner. Et moi, ton Dieu, je vais te DONNER LA FORCE DE PARDONNER, parce que je veux te redonner la liberté.

Dans le fait de pardonner, il y a 3 miracles :

Le premier, c'est que le Seigneur nous fasse prendre conscience du danger spirituel que représente le non-pardon et des conséquences dans notre vie de tous les jours.Sans cela, nous subirions indéfiniment l'esclavage du non-pardon.

Le second, c'est qu'il nous incite avec patience et avec amour à décider de demander pardon. Nous le comprenons après avoir pardonné.

Le troisième, c'est qu'aussitôt que nous accordons le pardon, la cage qui nous maintenait prisonnier corps et âme s'ouvre largement et nous rend la liberté.

Et c'est à ce moment précis que nous prenons conscience de l'amour de Dieu qui vient de nous libérer de la puissance d'aliénation du non pardon.

En pratique, comment faire ?

Ne comptez jamais sur vos propres forces pour pardonner, sauf si l'offense a été que quelqu'un vous aie marché sur le pied sans s'excuser !

C'est dans la prière, c'est-à-dire dans la présence de Dieu,  que vous pourrez résoudre le problème du non-pardon. Lorsque vous demandez à Jésus-Christ de vous donner la force de pardonner, il n'est pas un simple spectateur de votre demande: il est un témoin actif qui va vous permettre de vous débarrasser de ce fadeau pesant qui a encombré votre vie jusqu'à présent. Mais comme je l'ai écrit plus haut, vous devez avoir la volonté de pardonner, vous devez faire ce choix, consciemment. Il ne fera rien sans cette volonté que vous affirmerez dans ce moment de vérité avec lui. Soyez précis lorsque vous priez : nommez la personne qui vous a offensé ; nommez l'offense qui vous a été faite, particulièrement les points de l'offense qui vous ont fait le plus mal, et dites au Seigneur :

Seigneur Jésus, je choisis de pardonner (nommez la personne) pour (nommez l'offense) et je m'attends à toi pour que tu me donnes la force de pardonner. Je choisis de pardonner parce que toi, Seigneur, tu m'as pardonné.

Ne vous lassez pas de refaire cette prière aussi longtemps que vous ne sentez pas que votre coeur est libéré. Lorsqu'il le sera, vous vous en rendrez compte tout de suite et vous comprendrez que c'est une guérison miraculeuse que le Seigneur a opéré en vous.

Parfois, cette guérison peut prendre du temps, particulièrement lorsque l'offense a été grave : viol, inceste, victime de pédophile, violence physiques ou morales... Ces situations gravissimes nécessitent presque toujours l'intervention d'un chrétien ou d'un groupe de chrétiens remplis de l'Esprit et de discernement, car il faut aussi une guérison des souvenirs de ces actes odieux qui ont été subis.

Que le Seigneur vous bénisse.

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Remarque * : N'y a-t-il pas une contradiction avec d'autres textes de l'Evangile qui affirment que si nous demandons pardon à Dieu pour nos péchés, nous sommes pardonnés (Cf 1 Jn 1.9, par exemple) ? Non, aucune ! Si nous confessons nos péchés, nous avons la certitude d'être pardonnés. C'est à cause de cette grâce imméritée qui nous est faite que Jésus nous demande, à notre tour, de pardonner les offenses qui nous sont faites. Dieu a fait les premiers pas et nous a fait goûter à l'immense grâce d'être pardonné. Il attend maintenant que nous agissions de même avec ceux qui nous offensent, et il calque son attitude sur la nôtre : Si nous pardonnons, il nous pardonne ; si nous retenons notre pardon, il retient le sien. Je vous recommande de lire maintenant la Parabole du Serviteur impitoyable qui vous éclairera sur ce thème du pardon : Matthieu 18.23-32. (Les 10 000 talents représentent une somme astronomique que même l'homme le plus riche de la terre ne pourrait jamais rembourser: C'est la dette que nous avions envers Dieu, avant qu'il nous pardonne. Les 100 deniers représentent 100 jours de travail : C'est la dette que les autres ont envers nous ; Jésus nous demande de l'effacer).

Remarque** : Il est assez fréquent d'entendre dire que Jésus n'exige pas de pardonner à quelqu'un qui ne demande pas pardon. Les partisans de cette opinion se fondent sur Luc 17.3-4 : Si ton frère a péché, reprends-le, et, s'il se repent, pardonne-lui. Et s'il pèche contre toi sept fois dans un jour, et que sept fois il revienne à toi, en disant : Je me repens, tu lui pardonneras.

Si on interprête ce verset dans le sens indiqué ci-dessus, cela voudrait dire que Jésus se contredit, à la fois dans la prière qu'il enseigne à ses disciples :pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés (où il n'est pas question de condition) ; et dans le verset qui suit :mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes. Dans Luc 17.3-4, Jésus ne pose pas comme condition au pardon une repentance de la part de l'offenseur. C'est comme s'il disait : Je te demande de pardonner ton frère, même s'il ne te demande pas pardon. Mais s'il le fait, hâte-toi d'autant plus de le pardonner, pour ton bien et pour le sien.


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La route du pardon est parfois longue, rugueuse et sinueuse.
Mais Jésus nous y accompagne toujours
et nous conduit vers le grand large de la liberté.

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