17 août 2011
Découvrir le pardon et l'amour du Père
Découvrir le pardon et l'amour du Père
Je vous invite d'abord à lire Lc 15.11-32
Voici 2 fils qui suivent des chemins bien différents. Et pourtant, chacun est certain qu’il est sur la bonne voie : Le plus jeune est certain que sa liberté se trouve dans l’indépendance vis-à-vis de son père. Il agit en conséquence : il demande sa part d’héritage et coupe les ponts avec son père.
L’aîné est certain de mériter l’amour de son père. Cette conviction de mériter l’amour de son père est encore renforcée lorsqu’il se compare avec son vaurien de frère : Lui n’a pas demandé sa part d’héritage ! Lui a fait son devoir de fils en travaillant dur pour son père, sans désobéir, sans jamais rien lui demander ! Lui a eu une vie droite ! Alors que l’autre a vécu dans la débauche et dilapidé l’argent de son père avec des prostituées ! Il a un accès de fureur lorsqu’il constate l’injustice que son père lui fait subir lorsqu’il apprend la fête qui se déroule dans la maison familiale, parce que l’autre est revenu ! : Tu as osé tuer le veau gras, pour lui, alors que tu ne m’as jamais donné un seul chevreau pour me réjouir avec mes amis !
Honnêtement, cela ne vous est-il jamais arrivé d’avoir une réaction semblable. Je ne parle pas de l’avoir exprimée avec virulence, comme dans ce texte. Nous savons ce qui est pieux, ce qui peut se dire et ce qui ne doit pas se dire ! Mais de l’avoir pensé ? Lorsqu’on a le sentiment de mériter l’amour de Dieu, on trouve que c’est injuste que Dieu pardonne aussi facilement ceux qui sont des pécheurs notables, comme ce fils cadet ! Si Dieu pardonne si facilement, à quoi servent les efforts que l’on fait pour mériter l’amour de Dieu ? Les ouvriers de la 1ère heure trouvent aussi que c’est parfaitement injuste que les ouvriers de la 11e heure reçoivent le même salaire qu’eux ; eux qui ont travaillé toute la journée sous le soleil ! (Mt 20.11-12). Eh oui ! Depuis notre petite enfance, nous sommes imprégnés de la logique du mérite ! Et nous avons tant de mal à comprendre la logique de l’amour de Dieu !
Apparemment, le parcours de ces deux frères semble bien différent. Et pourtant, ces deux fils se ressemblent sur un point : Ni le rebelle, ni le consciencieux ne connaissent vraiment leur père. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas encore expérimenté son amour. Je vous propose de regarder de près le parcours du plus jeune fils.
Pensez-vous qu’il aurait voulu se séparer de son père s’il avait su que la relation avec son père était la source de sa vie ?
Non ! En effet, tout le monde sait, même lui, que lorsqu’on se coupe de sa source, volontairement ou involontairement, on se coupe de soi-même, on se coupe de son centre. Mais ce fils ignore que son Père est sa source. Il ignore l’importance vitale du lien avec le père. Donc il rompt les relations. Le texte nous dit : il partit pour un pays lointain ; il met de la distance entre son père et lui, car il pense que loin de lui, il sera libre. Le grand mot est lâché : LIBERTE. Faire enfin ce qui lui plait, sans aucune contrainte ! Il soupire après cette liberté-là. Mais c’est le contraire qui se produit ; il devient esclave : il dissipa sa fortune en vivant dans la débauche (v 13). L’esclavage ne consiste pas seulement à être sous la domination d’un homme. L’esclavage officiel n’existe plus aujourd’hui, mais on peut cependant être l’esclave de tant de choses : l’argent, l’alcool, le tabac, le sexe, la drogue, le pouvoir, le travail… Chez son père, il était un « fils » ; loin de son père, il devient « ouvrier ». Chez son père, il avait une tâche noble ; loin de son père, il garde des cochons, animaux considérés comme impurs. Chez son père, il était rassasié ; loin de son père, il meurt de faim et envie même la nourriture des cochons qu’il garde.
Jésus veut nous faire comprendre que loin de Dieu, l’homme se retrouve en exil, affamé intérieurement. Quand l’homme se construit sans référence à la Parole de Dieu, dans la volonté de s’assumer lui-même, d’être indépendant de Dieu, il s’exile lui-même. Sur le plan humain, cet homme peut faire illusion : sa part d’héritage lui a permis de briller, d’assouvir ses désirs, de faire la fête, d’être reconnu par les autres. Mais c’est un artifice qui ne dure pas. Privé de cet artifice (l’argent, le pouvoir, la position sociale…), il découvre que son cœur est comme un champ en friche : il n’y pousse que des fruits fades ou amers qui n’apportent ni la paix ni l’harmonie avec soi-même. Ceci est logique, puisqu’il s’est coupé de sa source de vie.
La vie de ce fils a pris un tour tellement douloureux, c’est un tel échec, que s’il ne veut pas mourir, il va être contraint de se repentir. Finies les fausses assurances, les fausses excuses, les faux discours. Il doit entrer dans le silence intérieur et faire le point : Rentré en lui-même, il se dit : Combien d’employés chez mon père ont du pain en abondance, et moi ici, je péris à cause de la famine (v 17-19). L’épreuve a ceci de positif qu’elle lui fait se souvenir qu’il a un père. Ce père dont il a voulu fuir la présence parce qu’il considérait qu’elle empiétait sur sa liberté, voilà qu’il commence à le voir autrement lorsque tous ses rêves de liberté s’évanouissent parce que son estomac crie famine.
Il a dû en verser des larmes, lorsqu’il a pris conscience du vide qui s’était creusé en lui. Mais ces larmes ont été salutaires car c’était les larmes de la repentance. La tristesse selon Dieu produit une conversion qui mène au salut et que l’on ne regrette pas, tandis que la tristesse du monde produit la mort (2 Co 7.10). En un instant, tout va basculer en lui: Il aspire à revenir chez son père pour retrouver sa vie de fils, une vraie nourriture, et un sens à sa vie.
L’attrait de son indépendance et sa liberté, il en parle maintenant comme d’un péché : J’ai péché contre le ciel et envers toi. Il est même prêt à échanger sa position de fils contre celle de serviteur pour retrouver la présence et la sécurité du père : Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes employés.
Sa repentance est sincère, car elle le met en route : Il partit pour rentrer chez son père. Il fait demi-tour. Il fait le chemin inverse, celui qui le ramène vers son père. Il ne veut pas passer sa vie à garder des cochons. Il fait un choix ; et ce choix est une grâce de Dieu, qui lui permet de sortir d’une culpabilité stérile qui l’aurait empêché de se repentir. Il va faire le pas vers la vie !
Parce que Dieu nous aime, il donne à chacun la possibilité de pouvoir revenir vers Lui. Avons-nous compris que Dieu ne nous enferme jamais dans notre passé, quel que soit ce passé, ou dans notre péché, quel que soit ce péché. Quel que soit notre parcours, il nous donne toujours possibilité de revenir vers lui, de se repentir.
Maintenant que sa décision est prise, ce fils va pouvoir, enfin, découvrir la grandeur de l’amour de son Père. Mieux vaut tard que jamais ! (Ce n’est pas ironique). Il s’attendait à des remontrances ; or voilà que son père, qui le guettait de loin, se précipite vers lui pour le serrer contre lui et l’embrasser. Avez-vous remarqué qu’il n’a même pas le temps d’aller jusqu’au bout de la phrase qu’il avait prévu de dire à son père ? Il n’a pas le temps de dire : traite-moi comme l’un de tes employés, que son Père lui donne les insignes d’un fils : la plus belle robe, une bague, des sandales. Mais ce n’est pas tout : il donne aussi un ordre : Apportez le veau gras, sacrifiez-le ! Mangeons et faisons bombance. Le verbe grec employé dans le texte - sacrifiez-le - nous suggère que la fête qui va suivre n’est pas simplement une réjouissance autour d’un plat de viande succulente. Il y a l’idée d’un sacrifice de communion et de reconnaissance, tel qu’on le voit en Lv 7.12, où la majeure partie de l’animal sacrifié était mangé par l’adorateur et sa famille. Mais aussi, sans doute, allusion au sacrifice de Jésus sur la croix qui nous accorde le pardon.
Ce fils fait l’expérience extraordinaire du pardon total, immérité : Dans les bras de son Père, le fils doit se demander : Comment mon Père peut-il encore m’aimer après ce que je lui ai fait ?
Ce père aimant, qui pardonne totalement quand on revient à lui, c’est aussi NOTRE Père.
Etes-vous revenus à votre Père ? On ne devient pas enfant de Dieu simplement en naissant dans une famille chrétienne ou en allant au culte ou à la messe ! Les 2 fils de la parabole étaient bien nés chez leur père, ils étaient « fils » par les liens du sang, mais ils ne connaissaient pas l’amour de leur père ! Il faut passer par une nouvelle naissance, spirituelle, pour comprendre cet amour. Mais, sans repentance, cette nouvelle naissance est impossible. Comme ce fils, nous sommes tous rebelles par notre nature pécheresse. Nous avons donc tous besoin de revenir vers le Père.
Si vous vous sentez-vous concernés par ces paroles, c’est-à-dire, si vous n’êtes pas encore revenu vers votre Père, n’attendez pas pour faire la même démarche que ce fils. Ne reportez pas votre décision à demain. Ne tombez pas dans ce piège qui consiste à dire : Aujourd’hui, je ne suis pas prêt ; on verra demain.
Peut-être une partie de votre cœur est-elle encore loin de Dieu, en friche ; et vous expérimentez le vide ou l’amertume des fruits qui y poussent. N’en prenez pas votre parti ! Ne pensez pas qu’il y a des fatalités ! C’est à la totalité de votre cœur, de votre être, que Dieu veut redonner la vie. Pour cette « friche » où vous tenez Dieu à l’écart, Dieu attend que vous rentriez en vous-même, que vous reveniez à lui, car il veut guérir, par son pardon et son amour.
Même lorsque nous sommes loin de Lui, Dieu nous cherche, nous attend, guette le moindre signe de retour de notre part. Nous savons maintenant que, quel que soit notre situation, nous pouvons nous lever et revenir vers le Père. Ce mouvement de repentance peut nous paraître insignifiant, insuffisant, inapproprié pour que Dieu nous pardonne. Il le serait effectivement si notre pardon dépendait de nous, d’une phrase que nous adressons à Dieu. Mais notre pardon dépend de ce que Jésus a accompli à la croix : il a pris sur lui notre péché et a payé, à notre place, les conséquences de nos fautes. La repentance, c’est le signe que nous reconnaissons que nous avons offensé Dieu. Mais la repentance ne serait rien sans l’amour inconditionnel de Dieu manifesté à la croix à l’égard de chacun d’entre nous.
Lorsqu’on a compris cela, le Seigneur nous guérit progressivement de l’attitude du frère aîné qui pensait mériter l’amour de son père et qui l’empêchait de se réjouir du retour de son frère, pécheur notoire. Pourquoi ? Parce que lorsqu’on a pris conscience du pardon immérité que le Père nous accorde, on n’a plus envie de se comparer aux autres pour établir une hiérarchie des mérites. On a juste envie de louer Dieu pour son immense amour et la puissance vie de son pardon.
14:44 Publié dans Vie chrétienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pardon, amour de dieu, liberté, mérite
05 août 2010
Vivre la grâce
Vivre la grâce
Le mot grec charis, traduit par grâce, est employé environ 150 fois dans le Nouveau Testament. Je vous propose de passer en revue 3 sens de ce mot dans le Nouveau Testament, en soulignant particulièrement le 3e sens.
Ce qui vient souvent à l’esprit lorsqu’on évoque la grâce de Dieu, c’est la notion de pardon et celle de salut. La grâce de Dieu accorde au croyant un pardon immérité qui lui donne l’assurance de son salut : C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie (Eph 2.8-9).
Dans ce passage d’Ephésiens, le mot grâce veut nous faire comprendre qu’il n’est jamais question de mériter le pardon ou le salut. En effet, de par sa nature pécheresse, la seule chose que l’homme mériterait, c’est la condamnation. Mais Dieu a décidé de sauver les hommes de cette condamnation, par la croix de Christ, parce qu’il les aime : Tous les hommes ont péchés, écrit Paul, et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ Jésus. C’est lui que Dieu a destiné comme moyen d’expiation pour ceux qui auraient la foi en son sang, afin de montrer sa justice (Rm 3.23-25).
Comprendre que le mot grâce contient le don du pardon et du salut, c’est important, car c’est le centre de la foi chrétienne. Cependant, cela n’épuise pas le sens profond de ce mot. Abordons maintenant un 2e sens.
Dans Act 6.8, on peut lire : Etienne plein de grâce et de puissance, opérait de grands prodiges et des signes parmi le peuple. On voit ici que le mot grâce évoque une bénédiction qui se manifeste par une vie en pleine communion avec Dieu, une présence de Dieu de tous les instants qui oriente la vie de cet homme. C’est comme si Etienne était baigné dans la présence de Dieu et que cette présence lui permette de produire des fruits spirituels hors du commun. Paul lui aussi parle de la grâce comme auteur des fruits qu’il produit : Car je suis, moi, le moindre des apôtres, parce que j’ai persécuté l’Eglise de Dieu. Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été vaine ; loin de là, j’ai travaillé plus qu’eux tous ; non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi (1 Co 15.9-10).
On retrouve ce sens de présence de Dieu, créatrice de fruits, dans Act 11.23 : Lorsque Barnabas fut arrivé (à Antioche) et qu’il vit la grâce de Dieu, il s’en réjouit et les exhorta tous à rester d’un cœur résolu attachés au Seigneur. Dans cet épisode, les fruits de la grâce-présence se manifestent par le grand nombre de païens qui se convertirent au Seigneur (Act 11.21).
Nous voyons donc que le mot grâce peut être associé d’une part aux mots pardon et salut, et d’autre part aux mots fruits et œuvres produits pour le Seigneur.
Je voudrais aborder et m’attarder maintenant sur un 3e point très important contenu dans ce mot grâce. Lisons He 12.14-16 : Recherchez la paix avec tous, et la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur. Veillez à ce que personne ne se prive de la grâce de Dieu ; à ce qu’aucune racine d’amertume ne produise de rejetons et ne cause du trouble, et que plusieurs n’en soient infectés. Veillez à ce que personne ne soit débauché ni profanateur comme Esaü, qui pour un seul plat vendit son droit d’aînesse.
Dans ce passage, l’auteur veut attirer notre attention sur les causes qui peuvent priver un croyant de la grâce de Dieu. Quelles sont-elles ? On peut les résumer par une seule expression : Le manque de sanctification.
Ce texte nous montre que se soustraire à la grâce de Dieu ne consiste pas simplement à rejeter son pardon, mais aussi à vivre de manière fausse. Il cite ici 4 exemples de vie fausse : Laisser vivre en soi des racines d’amertume ; être débauché ; être profanateur ; mépriser les choses saintes (ici, le droit d’aînesse). Dans sa lettre aux Galates (5.19-21), Paul dresse une liste des œuvres de la chair qui privent de la grâce de Dieu ceux qui les pratiquent : L’inconduite, l’impureté, la débauche, l’idolâtrie, la magie, les hostilités, la discorde, la jalousie, les fureurs, les rivalités, les divisions, les partis-pris, l’envie, l’ivrognerie, les orgies, et choses semblables. Et Paul ajoute : Je vous préviens comme je l’ai déjà fait : ceux qui se livrent à de telles pratiques n’hériteront pas du royaume de Dieu.
Je fais remarquer, en passant, que Paul ne s’adresse pas aux gens de la rue, aux incroyants, aux mécréants, mais aux chrétiens des églises de Galatie, preuve que dans ces églises, la sanctification de certains laissait à désirer ! Ces exhortations sont à prendre au sérieux, aujourd’hui encore.
3 remarques importantes :
- 1) Accueillir le pardon de Dieu, c’est essentiel, primordial, car c’est prendre conscience de la valeur inestimable du don, de la grâce que Dieu nous a faite en nous donnant son Fils.
- 2) Produire des fruits pour le Seigneur fait partie intégrante d’une vie de foi digne de ce nom.
- 3) Mais il manque quelque chose d’essentiel à la compréhension de la grâce, si on la limite à ces 2 aspects. En effet, comme de nombreux textes du NT nous le montrent, la grâce est présence créatrice de Dieu qui pousse le croyant à rechercher ce qui plaît à Dieu, donc à rechercher la sanctification : Mais maintenant, libérés du péché et esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sanctification et pour fin la vie éternelle (Rm 6.21).
Lorsque Paul parle de la vie en Christ aux nouveaux convertis, il ne leur demande pas, d’abord, de « faire des œuvres pour le Seigneur ». Ce n’est pas cela la priorité. En effet, les mécréants et les athées sont capables de faire de bonnes œuvres, et ils en font ! Que leur demande-t-il, à ces nouveaux convertis ? Faites-donc mourir votre nature terrestre : l’inconduite, l’impureté, les passions, les mauvais désirs et la cupidité qui est une idolâtrie (Col 3.5). Dépouillez-vous… de la vieille nature qui se corrompt par les convoitises trompeuse, soyez renouvelés par l’Esprit dans votre intelligence, et revêtez la nature nouvelle, créée selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité (Eph 4.21-24). Et comme Paul est un homme pratique, il leur donne des exemples de ce que la vie nouvelle en Christ exige : Rejetez le mensonge… Si vous vous mettez en colère, ne péchez pas : que le soleil ne se couche pas sur votre irritation…. Que celui qui dérobait ne dérobe plus…Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole malsaine… Que toute amertume, animosité, colère, clameur, calomnie, ainsi que toute méchanceté soient ôtées du milieu de vous (Eph 4.25-31). Après l’accueil du pardon, la priorité pour un croyant c'est la recherche de la sanctification.
La question qui se pose est la suivante : La recherche de la sanctification peut-elle être considérée comme une œuvre qui viendrait s’ajouter à la foi, dans le but d’être sauvé ? Je la pose dans un but pratique afin de comprendre en profondeur cet aspect de la grâce.
Donc, y a-t-il quelque chose de tordu et de malsain dans la recherche de la sanctification ? La réponse est : Oui et non.
Oui, lorsqu’un croyant a la volonté d’ajouter une œuvre quelconque à la grâce dans le but d’être sauvé, ou par orgueil spirituel ; souvenez-vous de l’attitude du Pharisien dans la parabole (Lc 18.9-14). En effet, cette recherche signifie que subsiste en lui la notion de mérite et donc d’efforts méritoires à faire. Cette attitude est plus fréquente que l’on pense.
Non, lorsque le croyant sait que la sanctification est l’œuvre exclusive de l’Esprit-Saint en lui. La grâce devient synonyme de présence de Dieu, il recherche ce qui plait à Dieu, ce qui honore Dieu ; la recherche de la sanctification devient alors aussi naturelle que la respiration. Personne ne se dit : il faut que j’inspire… il faut que j’expire... La respiration fait partie de la vie ! Il en est de même lorsque le croyant après avoir accueilli la grâce-pardon, va pouvoir vivre la grâce-présence, qui fait de lui tout ce qu’il est et qui fait en lui tout ce qu’il fait (comme le disait l’apôtre Paul).
La grâce-présence devient naturellement la respiration de sa communion avec Dieu par Jésus-Christ. Il ne recherche pas la sanctification pour mériter quelque chose ; il est conduit à la sanctification qui va lui permettre d’accueillir la grâce de Dieu qui ne fait jamais défaut. C’est un cercle vertueux qui se met en place dans la vie du croyant. Il désire cette grâce-présence, car sans elle, il sait qu’il lui manquerait cet oxygène spirituel indispensable qu’est la présence créatrice de Dieu qui va lui permettre d’accomplir les œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions (Eph 2.10).
Pour résumer et conclure : La vie chrétienne commence toujours par l’accueil de la grâce-pardon. Mais elle ne peut pas en rester là, sous peine de stagner et de porter peu de fruits. Elle doit naturellement s’épanouir vers la grâce-présence qui va façonner le croyant, le rendre de plus en plus sensible au Saint-Esprit, lui permettant d’honorer Dieu par une vie de sanctification et de porter le fruit de l’Esprit qui glorifie Dieu : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi (Gal 5.22).
La Grâce-pardon, la grâce-présence et la grâce-sanctification sont intimement liées, parce qu’elles procèdent du don de Dieu fait aux hommes : Jésus-Christ. Prenons garde de ne pas les séparer dans notre vie de foi.
Quand je regarde tes cieux, ouvrage de tes mains,...
qu'est-ce que l'homme pour que tu te souviennes de lui ?
(Ps 8.4)
17:10 Publié dans Vie chrétienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grâce, sanctification, pardon
15 octobre 2008
Le pardon
Le pardon
Pourquoi ce thème ? Parce que le non-pardon est une maladie spirituelle, très répandue dans la société en général, mais aussi chez les chrétiens. Les ravages de cette maladie se font sentir aussi bien au niveau des Etats, que dans les églises, les familles ou les couples, en provoquant des divisions et des guerres ouvertes ou cachées.
Que remarquez-vous lorsque vous regardez la photo de ce beau manoir normand ? Pour ma part, ce qui attire mon attention, c'est que tout soit fermé : le portail, la petite entrée à gauche, ainsi que tous les volets de l'habitation, sauf un. Il n'y a pas de vie dans cette belle demeure.
Mais, me direz-vous, quel rapport y a-t-il entre la photo de cette demeure et le pardon ?
Eh bien ! je crois que si nous ne voulons pas pardonner, si nous ne pouvons pas, si n'avons pas pardonné, nous sommes comme cette belle demeure : tout en nous est fermé : notre relation avec Dieu, notre coeur, nos relations avec les autres, notre relation avec nous-même.
Heureusement, tout n'est pas fermé définitivement. Comme sur cette photo, il y a toujours dans notre être un volet ouvert qui va permettre à la lumière d'entrer. Nous n'en sommes pas toujours conscient, et nous subissons, parfois pendant des années, les ténèbres intérieures qui nous empêchent de vivre vraiment libre.
Si vous êtes dans ce cas, ne perdez pas espoir ! Vous n'êtes pas destiné à vivre dans les ténèbres, mais dans la lumière. Avec ce que dit la Bible et l'aide de Jésus-Christ, vous allez pouvoir ouvrir non seulement tous les autres volets de votre "maison", mais aussi toutes les fenêtres pour chasser l'air vicié et laisser l'air frais du pardon envahir votre être tout entier. C'est une guérison profonde que Jésus-Christ nous propose ; profonde et définitive si nous prenons bien soin de toujours écouter ce que l'Esprit dit au plus profond de nous-même.
Je vous invite d'abord à lire un texte que vous connaissez sans doute, au moins les 4 premiers versets : Matthieu 6.9-14. Mais c'est le verset 14 qui nous intéresse aujourd'hui : Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi, mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes (Voir Remarque *)
Comment expliquer que Jésus soit si dur et radical dans ce verset ? On dirait qu'il n'est pas conscient qu'il y a des fautes impardonnables, disons-nous, parce qu'elles sont trop horribles. Elles ont brisé des vies entières. Parfois, elles ont conduit au suicide. Nous sommes tentés de dire qu'il y a des fautes pardonnables, parce qu'elles n'ont pas eu des conséquences trop graves, et d'autres qui ne le sont pas parce que les conséquences ont été catastrophiques. Il aurait fallu que Jésus fasse des nuances ! Eh bien ! il ne les a pas faites, heureusement : Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi, mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes.
Pourquoi Jésus n'a-t-il pas fait de nuances ? Parce qu'il sait que le non-pardon, quelle que soit l'offense subie, est tellement destructeur, que faire des nuances entre fautes légères et fautes graves aurait condamné les victimes de fautes graves à ne jamais guérir, à ne jamais être débarrassées du poison mortel qui ronge petit à petit non seulement les pensées de celui qui ne pardonne pas, mais aussi son coeur, son corps, ses relations avec Dieu, avec les autres et avec lui-même.
Si Jésus avait fait des nuances, il aurait eu la même attitude qu'un médecin qui ne chercherait qu'à guérir les cancers guérissables de certains patients, et qui laisserait mourir les malades atteints de cancers graves et réputés inguérissables, sans leur donner de remède.
Je ne vais pas me permettre de faire des nuances, puisque Jésus n'en a pas faites : Le non-pardon est un cancer de l'âme toujours mortel s'il n'est pas guéri. Mais la guérison est TOUJOURS POSSIBLE, quelle que soit l'offense subie, parce que Jésus-Christ le veut et le peut, par amour pour nous. Lorsque l'offense est particulièrement grave, la guérison peut prendre du temps et être douloureuse. Mais au bout du chemin, il y a toujours la victoire, et la libération qu'elle apporte est spectaculaire et merveilleuse.
Veut-on toujours guérir de la rancune ou de la haine que nous portons en nous ?
La question peut surprendre, mais il est nécessaire de la poser. En effet, la rancune ou la haine peuvent devenir une raison de vivre. Lorsque ces sentiments nous habitent depuis longtemps, ils deviennent une sorte de seconde nature; ils peuvent même nous apporter une certaine satisfaction, une certaine jouissance : haïr quelqu'un, c'est une forme de vengeance que nous pouvons satisfaire jour et nuit. Et chacun sait que le fait de se venger peut faire plaisir, au moins dans un premier temps. Pour sortir de ce cercle vicieux, il faut que Jésus-Christ nous montre que nous sommes dans l'erreur la plus complète : la rancune et la haine n'ont rien de positif. Elles sont au contraire parfaitement destructrices, dans tous les domaines que j'ai mentionné plus haut; elles bloquent la vie spirituelle, sont à l'origine de maladies physiques et, dans les cas extrêmes, elles conduisent jusqu'au crime.
Une autre raison peut aussi retarder le désir de guérir. C'est le sentiment que lorsque quelqu'un nous demande de pardonner une faute commise contre nous, que cette demande vienne d'un tiers ou de l'offenseur lui-même, on a l'impression qu'ils ne mesurent pas la gravité de l'offense subie. Dans ce cas, on trouve que c'est injuste de pardonner. En effet, si c'est un tiers qui nous le demande, on se dit qu'il ne peut pas se mettre à notre place, qu'il ne peut pas comprendre ce que nous avons subi. Si c'est l'offenseur, on se dit que c'est trop facile de passer l'éponge alors qu'on a souffert atrocement parfois pendant des années. Et on voudrait lui faire payer cher notre souffrance avant de lui pardonner éventuellement.
Dans l'un et dans l'autre cas, posons-nous la question : Qui souffre dans l'affaire ? Qui est en train de se détruire ? Qui va à l'encontre de la volonté de Dieu qui nous demande de pardonner ? C'est nous-même ! Bien souvent, l'offenseur vit sa vie tranquillement, tandis que nous accumulons de la rancune ou de la haine contre lui, au point de mal dormir, d'avoir des pensées obsessionnelles de vengeance, et toute une panoplie d'autres symptomes qui devraient nous faire comprendre que nous sommes complètement prisonnier du non-pardon.
Toutes ces réactions sont humaines et parfaitement compréhensibles. Mais pour sortir de ce cercle vicieux, il est nécessaire de comprendre que celui qui nous demande de pardonner, ce n'est pas un tiers, ni même l'offenseur : C'est Jésus lui-même ! Qu'importe que les autres ne sachent pas à quel point nous avons souffert. Lui, Jésus, le sait. Il a aussi souffert injustement sur la croix. Mais il a pardonné à ceux qui l'avaient fait condamner, et à ceux qui plantaient des clous dans ses poignets et dans ses pieds. Jésus nous demande de faire ce qu'il a fait lui-même : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font (Luc 23.34).
Un dernier point avant de voir comment guérir du non-pardon. Lorsque quelqu'un nous offense, il commet un péché contre nous et contre Dieu. Il est de sa responsabilité, à lui, de nous demander pardon et de demander pardon à Dieu. Libre à lui de ne pas le faire. Ce n'est pas notre problème! C'est son problème. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que Jésus n'a jamais posé comme condition, pour que nous pardonnions les offenses commises contre nous, que l'offenseur nous demande pardon ( Remarque ** ). S'il le fait, c'est bien pour lui, car il se met en règle avec Dieu, et cela peut faciliter notre pardon. Mais s'il ne le fait pas, Jésus nous demande quand même de pardonner.
Pourquoi cela ? Pour une raison bien simple : Certaines personnes ne demanderont jamais pardon pour les offenses qu'elles ont commises envers nous, soit qu'elles ne le veulent pas, soit qu'elles ne soient plus de ce monde. Dans ce cas, cela voudrait dire que nous devrions rester toute notre vie avec le cancer du non-pardon dans notre corps et dans notre âme. Cette situation serait vraiment injuste ! C'est bien la raison pour laquelle demander pardon et pardonner sont 2 démarches indépendantes l'une de l'autre. Dieu demande à l'offenseur de demander pardon, de la même manière qu'il demande à l'offensé de pardonner.
Comment guérir du non-pardon ?
La première chose à comprendre, c'est que pardonner, cela se décide. C'est une question de volonté. En effet, si nous attendons d'être dans de bonnes dispositions pour pardonner, cela risque de ne jamais arriver. Car ce n'est pas le temps qui efface la souffrance de l'offense, c'est le pardon, lorsqu'il est prononcé avec le désir d'obéir à la volonté de Jésus-Christ. Comme je l'ai souligné dans l'article sur La nouvelle naissance, celui qui est né de nouveau est maintenant capable de dominer sa nature charnelle. Il ne lutte plus contre elle avec ses propres forces ; il lutte désormais avec les armes que l'Esprit-Saint lui donne. Le Saint-Esprit nous fait d'abord comprendre que nous résistons à Dieu lorsque nous ne voulons pas pardonner. Ensuite, il nous fait comprendre que le pardon est possible, même si jusqu'à présent nous l'avons toujours considéré comme impossible. Enfin, il nous dit : Ce n'est pas toi qui va te guérir, parce que tu ne peux pas. C'est moi, ton Dieu, qui vais le faire. Je te demande simplement de le VOULOIR, de DECIDER que tu vas pardonner, de FAIRE LE CHOIX de pardonner. Et moi, ton Dieu, je vais te DONNER LA FORCE DE PARDONNER, parce que je veux te redonner la liberté.
Dans le fait de pardonner, il y a 3 miracles :
Le premier, c'est que le Seigneur nous fasse prendre conscience du danger spirituel que représente le non-pardon et des conséquences dans notre vie de tous les jours.Sans cela, nous subirions indéfiniment l'esclavage du non-pardon.
Le second, c'est qu'il nous incite avec patience et avec amour à décider de demander pardon. Nous le comprenons après avoir pardonné.
Le troisième, c'est qu'aussitôt que nous accordons le pardon, la cage qui nous maintenait prisonnier corps et âme s'ouvre largement et nous rend la liberté.
Et c'est à ce moment précis que nous prenons conscience de l'amour de Dieu qui vient de nous libérer de la puissance d'aliénation du non pardon.
En pratique, comment faire ?
Ne comptez jamais sur vos propres forces pour pardonner, sauf si l'offense a été que quelqu'un vous aie marché sur le pied sans s'excuser !
C'est dans la prière, c'est-à-dire dans la présence de Dieu, que vous pourrez résoudre le problème du non-pardon. Lorsque vous demandez à Jésus-Christ de vous donner la force de pardonner, il n'est pas un simple spectateur de votre demande: il est un témoin actif qui va vous permettre de vous débarrasser de ce fadeau pesant qui a encombré votre vie jusqu'à présent. Mais comme je l'ai écrit plus haut, vous devez avoir la volonté de pardonner, vous devez faire ce choix, consciemment. Il ne fera rien sans cette volonté que vous affirmerez dans ce moment de vérité avec lui. Soyez précis lorsque vous priez : nommez la personne qui vous a offensé ; nommez l'offense qui vous a été faite, particulièrement les points de l'offense qui vous ont fait le plus mal, et dites au Seigneur :
Seigneur Jésus, je choisis de pardonner (nommez la personne) pour (nommez l'offense) et je m'attends à toi pour que tu me donnes la force de pardonner. Je choisis de pardonner parce que toi, Seigneur, tu m'as pardonné.
Ne vous lassez pas de refaire cette prière aussi longtemps que vous ne sentez pas que votre coeur est libéré. Lorsqu'il le sera, vous vous en rendrez compte tout de suite et vous comprendrez que c'est une guérison miraculeuse que le Seigneur a opéré en vous.
Parfois, cette guérison peut prendre du temps, particulièrement lorsque l'offense a été grave : viol, inceste, victime de pédophile, violence physiques ou morales... Ces situations gravissimes nécessitent presque toujours l'intervention d'un chrétien ou d'un groupe de chrétiens remplis de l'Esprit et de discernement, car il faut aussi une guérison des souvenirs de ces actes odieux qui ont été subis.
Que le Seigneur vous bénisse.
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Remarque * : N'y a-t-il pas une contradiction avec d'autres textes de l'Evangile qui affirment que si nous demandons pardon à Dieu pour nos péchés, nous sommes pardonnés (Cf 1 Jn 1.9, par exemple) ? Non, aucune ! Si nous confessons nos péchés, nous avons la certitude d'être pardonnés. C'est à cause de cette grâce imméritée qui nous est faite que Jésus nous demande, à notre tour, de pardonner les offenses qui nous sont faites. Dieu a fait les premiers pas et nous a fait goûter à l'immense grâce d'être pardonné. Il attend maintenant que nous agissions de même avec ceux qui nous offensent, et il calque son attitude sur la nôtre : Si nous pardonnons, il nous pardonne ; si nous retenons notre pardon, il retient le sien. Je vous recommande de lire maintenant la Parabole du Serviteur impitoyable qui vous éclairera sur ce thème du pardon : Matthieu 18.23-32. (Les 10 000 talents représentent une somme astronomique que même l'homme le plus riche de la terre ne pourrait jamais rembourser: C'est la dette que nous avions envers Dieu, avant qu'il nous pardonne. Les 100 deniers représentent 100 jours de travail : C'est la dette que les autres ont envers nous ; Jésus nous demande de l'effacer).
Remarque** : Il est assez fréquent d'entendre dire que Jésus n'exige pas de pardonner à quelqu'un qui ne demande pas pardon. Les partisans de cette opinion se fondent sur Luc 17.3-4 : Si ton frère a péché, reprends-le, et, s'il se repent, pardonne-lui. Et s'il pèche contre toi sept fois dans un jour, et que sept fois il revienne à toi, en disant : Je me repens, tu lui pardonneras.
Si on interprête ce verset dans le sens indiqué ci-dessus, cela voudrait dire que Jésus se contredit, à la fois dans la prière qu'il enseigne à ses disciples :pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés (où il n'est pas question de condition) ; et dans le verset qui suit :mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes. Dans Luc 17.3-4, Jésus ne pose pas comme condition au pardon une repentance de la part de l'offenseur. C'est comme s'il disait : Je te demande de pardonner ton frère, même s'il ne te demande pas pardon. Mais s'il le fait, hâte-toi d'autant plus de le pardonner, pour ton bien et pour le sien.
13:53 Publié dans Vie chrétienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pardon, pardonner
24 septembre 2008
La repentance
Bonjour,
Si vous venez pour la première fois sur ce blog, je vous souhaite la bienvenue et j'espère que vous y trouverez ce que vous cherchez. Je vous conseille de lire d'abord les articles qui précèdent, dans l'ordre de leur parution. En effet, ils sont écrits en mettant en place une progression.
J'ai choisi cette photo d'une maison en construction pour illustrer le verset 1 du Psaume 127:
Si l'Eternel ne bâtit le maison,
Ceux qui la bâtissent travaillent en vain
La maison dont il est question dans ce Psaume, c'est notre vie dans toutes ses composantes : vie spirituelle, vie familiale, vie de couple, travail, santé, vie sociale, culturelle, etc... Le psalmiste nous donne un conseil pour que ce que nous construisons, avec souvent beaucoup d'efforts et de soucis, ne ressemble pas à du vent.
En désirant faire connaître la personne de Jésus-Christ, à travers les articles de ce blog, mon but n'est pas que les lecteurs accumulent une connaissance de plus, mais qu'ils apprennent à construire leur "maison" avec des matériaux solides et durables en comprenant que c'est avec Jésus-Christ qu'il faut la construire, car il est le Sauveur de tous les hommes. Sauveur, pas seulement dans la dimension collective, mais aussi dans la dimension personnelle, individuelle où chaque homme se sait aimé par Dieu. De même qu'un père et une mère peuvent dire :J'aime tous mes enfants, et aiment en même temps chaque enfant en particulier, l'amour de Dieu englobe à la fois tous les hommes, parce que tous sont ses enfants, mais il les connaît aussi indivuellement par leur nom, comme le dit Jésus, à plusieurs reprises, dans les paraboles du Bon Berger (Jean 10.1-21).
Prenez le temps de lire ce passage biblique et notez l'insistance de Jésus sur la dimension personnelle de l'amour de Dieu pour chacun de nous, et son désir de nous sauver tous.
Si c'est la première fois que vous lisez ce texte, il est normal que vous ayez du mal à comprendre son sens spirituel. Demandez simplement à Dieu de vous éclairer. Et soyez certain qu'il le fera si vous êtes sincère, car son désir le plus cher, c'est de se révéler à vous, non pas tel que vous l'imaginez, mais tel qu'il est. Invoque-moi, et je te répondrai, dit Dieu au prophète Jérémie (Jérémie 33.3). Cette promesse est pour vous aussi.
Dans l'article Un commencement à tout, j'ai montré que Dieu a un plan de salut pour les hommes. Dans Le péché originel et ses conséquences, j'ai montré comment la Bible explique l'origine du péché et pourquoi tous les hommes sont pécheurs et ont donc besoin d'être sauvés.
Aujourd'hui, je veux parler de la repentance, parce que c'est la porte d'entrée du salut. C'est la première étape de la réconciliation avec Dieu. Car, comme vous le savez maintenant, le péché nous sépare de Dieu. Chaque homme a donc besoin de se réconcilier avec Dieu.
Regardons quelques textes qui parlent de la repentance
Dans l'évangile de Matthieu, les premières paroles de Jean-Baptiste et de Jésus sont : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche (3.2 ; 4.17). Dans l'évangile de Marc, on voit Jean-Baptiste commencer son minisètre en prêchant le baptême de repentance pour le pardon des péchésRepentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés (2.38). (1.4). Dans les livre des Actes, Pierre répond à ceux qui lui demandent ce qu'ils doivent faire pour être sauvés :
Cette insistance sur la repentance doit nous faire prendre conscience qu'il est impossible pour un homme d'être sauvé s'il ne se repent pas.
Pour comprendre cette affirmation, il faut :
1) admettre que l'on est pécheur aux yeux de Dieu. En effet, pour quelles raisons demanderait-on pardon à Dieu si on ne se sent pas pécheur ? Un homme qui nie être alcoolique n'ira jamais faire une cure de désintoxication. Un homme qui ne se sait pas malade ne consutera pas un médecin.
2) comprendre ce qu'est la repentance. C'est ce qui pousse un homme à demander pardon à Dieu lorsqu'il a pris conscience de son péché et de ses conséquences, et qu'il est triste d'avoir offensé Dieu.
Pour bien comprendre ces 2 points, je vous propose de lire un épisode dramatique de la vie du roi David (1000 ans avant J-Ch). Ce récit montre un homme qui tombe dans le péché. Nous verrons ensuite comment cet homme s'est repenti, et comment il a été délivré du péché qui le hantait et le détruisait.
Lisez d'abord le récit de son péché dans 2 Samuel 11.1 à 12-14.
Vous avez lu ? Objectivement, ce n'est pas trop édifiant ! Mais évitons de nous ériger en juges. (Au passage, je souligne que la Bible ne peint pas tout en rose, mais qu'elle parle des réalités de la vie et des hommes. J'ajoute qu'il y a sans doute eu un moment où le roi David n'éprouvait aucun remords d'avoir commis son crime. La preuve, c'est qu'après son adultère avec Bath-Chéba, qui se trouve enceinte, il fait éliminer son mari pour essayer de dissimuler qu'il est le père de l'enfant à naître. En disant ceci, je veux souligner que le péché sait revêtir ses plus beaux masques et atours pour entraîner les hommes à leur perte. Ce n'est qu'en prenant conscience de son péché que ce dernier apparaît comme sordide. C'est ce qui s'est passé pour David lorsque le masque est tombé).
Maintenant, nous allons voir ce que ce roi a écrit lorsqu'il a pris conscience de son péché.
O Dieu ! fais-moi grâce selon ta bienveillance, selon ta grande compassion, efface mes crimes. Lave-moi complètement de ma faute, et purifie-moi de mon péché. Car je reconnais mes crimes, et mon péché est constamment devant moi. J'ai péché contre toi, contre toi seul, et j'ai fait le mal à tes yeux, en sorte que tu seras juste dans ta sentence, sans reproche dans ton jugement. (Psaume 51.1-6).
La repentance du roi David est vraie. Pourquoi ? Il ne cherche pas à s'excuser ou à minimiser sa faute; il ne cherche pas à se justifier. Il appelle un chat un chat : Il reconnaît qu'il est un criminel, et qu'il mérite une sanction de la part de Dieu. De plus, il prend conscience qu'il n'a pas seulement péché contre la femme dont il a fait tuer le mari, mais qu'il a péché d'abord contre Dieu. C'est le sentiment d'avoir offensé Dieu qui pousse un homme à lui demander pardon.
Dans un autre Psaume, David parle du remords qui l'a rongé jusqu'à ce qu'il demande pardon à Dieu, et de la libération qui a suivie :
Heureux celui dont la transgression est enlevée, dont le péché est pardonné ! Heureux l'homme à qui l'Eternel ne tient plus compte de sa faute, et dans l'esprit duquel il n'y a point de fraude ! Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, je gémissais toute la journée. Car nuit et jour ta main pesait sur moi, ma vigueur n'était plus que sécheresse, comme celle de l'été. Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas couvert ma faute. J'ai dit : Je confesserai mes transgressions à l'Eternel ! Et toi, tu as enlevé ma faute. (Psaume 32.1-5).
Voilà un homme qui était malade physiquement et moralement à cause de son péché non confessé à Dieu. Mais à partir du moment où il demande pardon, il est guéri et se sent libéré du poids qui l'écrasait.
Remarque importante : Lorsque Jésus, Jean-Baptiste ou Pierre présentent la repentance comme une nécessité, ce n'est pas pour nous faire passer sous les fourches Caudines, c'est-à-dire pour nous humilier, comme fut humiliée l'armée romaine qui dût passer sur le joug de l'ennemi après une défaite. Dans une guerre, les vainqueurs éprouvent souvent de la jouissance à humilier les vaincus. Il n'est rien de tel lorsque Jésus nous dit: Repentez-vous. Il n'exerce aucune contrainte sur nous. Il veut simplement nous libérer. Dans la repentance, l'homme s'humilie volontairement et librement devant Dieu, parce qu'il sait que c'est Dieu lui-même, dans la personne de Jésus-Christ, qui a payé le prix de son péché en mourant sur une croix. Dieu n'humilie jamais personne. En l'occurrence, c'est Jésus qui s'est humilié pour nous sauver, comme l'écrit Paul : Ayez en vous la pensée qui était en Jésus-Christ, lui dont la condition était celle de Dieu, il n'a pas estimé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu, mais il s'est dépouillé lui-même, en prenant la condition d'esclave, en devenant semblable aux hommes; après s'être trouvé dans la situation d'un homme, il s'est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu'à la mort, la mort sur la croix (Philippiens 2.5-8).
Quels sont les "bénéfices" de la repentance ? Quel "parachute doré" nous vaut la repentance ? LE PARDON DES PECHES ! L'apôtre Jean écrit : Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, il (Dieu) est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice (1 Jean 1.8-9).
Remarque : Une repentance sincère est presque toujours l'occasion de verser beaucoup de larmes amères. Cela peut même faire très mal. Pourquoi ? Parce que lorsque notre coeur est prêt à s'ouvrir tout grand devant Dieu, sans chercher à nous trouver des exculses, à minimiser nos fautes, alors, mais alors seulement, Dieu va pouvoir agir pour nous révéler que nos conduites déviantes ou perverses, nos mensonges, nos tricheries, nos haines, nos sentiments troubles, etc... sont autant d'obstacles qui font de nous des êtres prisonniers alors que nous pensions être libres; des êtres coupés de la relation vitale avec leur Créateur ; des êtres qui camouflent leur profonde solitude, leur vide intérieur, leur dégoût ou leur haine de soi sous des masques; des êtres qui aspirent à trouver une paix profonde de l'âme et du coeur, une joie qui dure plus que le temps d'une fête, un amour pur et inconditionnel, mais qui ne les trouvent pas.
La repentance permet que tous ces obstacles vont voler en éclats, parce que Dieu va nous en délivrer. En effet, on constate qu'au fur et à mesure que nous lui confessons nos fautes, il fait remonter à notre conscient d'autres fautes, et encore d'autres... C'est comme s'il voulait nous "purger" de tout ce qui nous sépare de lui. C'est à ce moment que les larmes amères coulent, car on n'avait encore jamais pris conscience d'avoir accumulé tant de choses sales et noires. Cela peut durer de longues minutes, et faire très mal, car la haute opinion qu'on avait de soi est maintenant confronté à ce que Dieu nous révèle sur nous-même, et nous savons que ce qu'il nous montre est vrai. Alors, dans ce tête-à-tête avec Dieu, dans ce moment de vérité sans fard, notre coeur va spontanément se tourner vers Jésus-Christ pour lui demander pardon pour chaque faute que Dieu nous révèle. Nous prenons alors conscience que Jésus est mort sur la croix à cause des péchés que nous venons de confesser. Et les larmes amères se transforment peu à peu en larmes de joie, car à chaque fois que nous demandons pardon, c'est comme un poids qui quitte nos épaules et nous devenons de plus en plus léger et libre : nous savons, nous sentons que nous sommes PARDONNES.
Comme je l'ai dit plus haut, une vraie repentance (non pas une repentance du bout des lèvres) est un moment douloureux, comme est douloureuse l'ablation d'une tumeur maligne. Mais après, quelle joie ! quelle libération ! quelle merveilleuse lumière vient remplir notre corps, notre esprit et notre âme. L'apôtre Paul l'exprime ainsi : Autrefois, vous étiez ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur (Ephésiens 5.8).La repentance n'est pas une épreuve, loin de là. C'est une grâce que Dieu nous fait. C'est par amour qu'il nous y pousse. Et nous ne pouvons que lui être reconnaissant de pouvoir commencer à marcher commes des enfants de lumière (Ephésiens 54.8), réconciliés avec Dieu.
Conseils : Ne demandez pas pardon pour vos fautes, globalement. Ne dites pas : Seigneur, pardonne-moi mes péchés. Demandez au Seigneur de vous révéler chaque péché qui constitue un obstacle entre lui et vous. Confessez le péché qu'il vous montre, sans chercher à vous justifier, et demandez-lui pardon pour ce péché en particulier. Quand il vous en montre un autre, refaites de même. Peut-être vous faudra-t-il passer plusieurs fois par ces moments de repentance. En effet, le Seigneur ne veut pas nous "purger" en une seule fois; ce serait trop difficile à supporter. N'oubliez pas : Même si cela fait mal au départ, la repentance nous est offerte pour faire de nous des êtres pardonnés et libérés des chaînes du péché.
La repentance à une autre vertu : En plus de nous libérer du péché, nous prenons conscience de la grandeur de l'amour de Dieu envers nous, et de sa puissance à transformer les coeurs les plus durs ou les plus éloignés de lui. Ceci agit comme un cercle vertueux qui fait grandir notre foi et notre confiance en Lui.
Si ce que vous venez de lire a touché votre coeur, pourquoi attendre plus longtemps pour faire cette démarche ?
Le Seigneur veut vous bénir sur ce chemin.
16:41 Publié dans Vie chrétienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : repentance, péché, pardon