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03 octobre 2016

Chercher la volonté de Dieu

Unknown.jpegAlain NADAL

Chercher la volonté de Dieu

Rm 5,5 et Rm 8,9-11


podcast

Si vous étiez au culte, le 1er mai, vous vous souvenez peut être que j’avais parlé du don du Saint-Esprit, à partir d’Act 2,32 et 33. Ce passage nous fait clairement comprendre que ce don n’a aucun rapport avec un quelconque de nos mérites, mais uniquement avec ce que Dieu a fait en Jésus-Christ. Je rappelle ces 2 versets du discours de Pierre le jour de la Pentecôte à Jérusalem : « Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous en sommes tous témoins. Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit-Saint qui avait été promis, et il l’a répandu, comme vous le voyez et l’entendez ». Ces versets nous disent clairement que c’est parce que Jésus a été glorifié après sa résurrection, que l’Esprit Saint a été répandu sur tous les croyants nés de nouveau, comme le prophète Joël l’avait annoncé (Jl 3,1-5)


Cela fait un choc lorsqu’on a un jour pensé qu’on reçoit l’Esprit Saint parce qu’on est un « bon chrétien », fidèle au culte, priant et lisant la Bible régulièrement, etc… et qu’on a bien « mérité » de recevoir ce don. D’ailleurs, lorsqu’on pense cela, on n’est pas du tout certain d’avoir reçu ce don ! Lorsqu’on a compris que ce don ne dépend pas de ce que nous faisons ou de ce que nous ne faisons pas, mais de ce que Dieu fait à travers Christ, cela change complètement notre vision de ce qu’est le don de l’Esprit.
J’invite ceux qui ne sont pas encore au clair avec ce qui vient d’être dit, a écouter le message du 1er mai sur le site de notre église, où ce sujet est largement développé.
Aujourd’hui encore, je vais parler du don du Saint-Esprit, car nous devons faire un pas de plus dans la compréhension de ce don merveilleux, qu’il ne faut pas considérer comme une option dont on pourrait se passer, mais au contraire comme tout à fait indispensable pour la vie spirituelle. Pour avancer dans la compréhension, nous allons lire quelques versets dans l’épitre aux Romains ; d’abord en 5,5, puis en 8,9-11.
Rm 5,5 : « L’espérance ne trompe pas, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné ». Dans ce verset, il nous est dit que l’œuvre du S.E. répandu sur nous, nous permet de comprendre l’amour de Dieu pour nous. Il est important d’insister sur ce point : sans l’Esprit répandu sur nous, nous serions incapable de comprendre que Dieu nous aime. Mais lorsque nous disons que Dieu est un Dieu d’amour, cela englobe une multitude d’autres choses que nous ne pourrions pas comprendre non plus si l’Esprit-Saint n’avait pas été répandu sur nous : nous ne comprendrions pas le sens de la Croix, la puissance du sang de Jésus qui couvre nos péchés, la résurrection des morts, les guérisons miraculeuses. Nous ne croirions même pas que Jésus est le Fils de Dieu. Tout ce que je viens d’énumérer, qui constitue le cœur de la foi chrétienne, c’est l’œuvre de l’Esprit en nous.
Il n’y a qu’à écouter parler les gens qui n’ont pas la foi pour comprendre que ce qui vient d’être dit est vrai. Car pour eux, au regard de l’actualité et des drames de notre Terre, Dieu, s’il existe, est tout sauf un Dieu d’amour, et les discours des chrétiens sont, au mieux, naïfs, au pire stupides.
Mais il nous faut aller plus loin pour comprendre l’œuvre de l’Esprit. C’est ce que Paul nous conduit à faire en Rm 8,9-11. : « Pour vous, vous n’êtes plus sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai est mort à cause du péché, mais l’esprit est vie à cause de la justice. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ-Jésus d’entre le mort donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous ».
Dans ce passage, l’Esprit a une autre fonction que de nous faire connaître que Dieu nous aime. Ici, l’accent est mis sur la transformation profonde que l’Esprit opère en nous, c’est-à-dire « ne plus être sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit », et « redonner la vie à nos corps mortels ».
Je voudrais vous faire remarquer que Paul emploie 4 fois la conjonction « si » qui indique une condition. Et à 3 reprises, cette condition est en lien avec une même expression : « Si l’Esprit de Dieu habite en vous ».
On peut se poser la question : N’y a-t-il pas une contradiction entre l’affirmation que tous les croyants nés de nouveau ont reçu l’Esprit parce que c’est la preuve que Jésus a été glorifié après sa résurrection, et la condition que Paul met en avant dans les 3 versets dont nous parlons : « Si l’Esprit de Dieu habite en vous » ? Y aurait-il deux formes d’Esprit de Dieu ? Non, bien sûr ! C’est bien du seul et même Esprit de Dieu (Cf 1 Co 12,4) dont parle Pierre dans le livre des Actes, et Paul dans Rm 8. Il y a cependant deux façons de percevoir et de recevoir ce merveilleux don de Dieu. Et il est primordial de le comprendre si nous voulons grandir dans la foi et devenir des disciples de Jésus remplis du Saint-Esprit, et marchant par l’Esprit.
Pour le comprendre, il faut s’attarder sur le verbe que Paul emploie dans les 3 mêmes expressions. C’est le verbe « habiter ». Ce verbe « habiter », nous l’avions déjà rencontré dans 1 Co 3,16, à l’occasion d’un autre message : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? ».
Il y a deux façons de connaître et de comprendre ce que nous dit l’Écriture : notre connaissance peut être soit objective, soit subjective. Pour le dire d’une façon plus compréhensible, on peut connaître l’Écriture de façon intellectuelle, théorique ou bien de façon existentielle. Permettez-moi de donner un exemple personnel pour que nous fassions bien la différence entre une connaissance objective et une connaissance subjective. Depuis que j’ai été en âge de comprendre le sens des mots et des phrases, je savais objectivement, parce que je l’avais lu de nombreuses fois, que Dieu m’avait sauvé par grâce, par le moyen de la foi en Jésus-Christ (Eph 2,8). Eh bien, malgré cette connaissance, j’ai cherché, pendant des années, à « mériter » mon salut par des actes, en m’engageant dans plusieurs associations humanitaires. Des années d’efforts et de doutes concernant mon salut, en me sentant toujours coupable de ne pas en faire assez ! Le jour où j’ai enfin compris, existentiellement, que mon salut venait de ce que Jésus avait accompli à la croix, et non pas de mes œuvres, j’ai tout laissé tombé. La compréhension du salut par grâce était devenu subjective, existentielle. Ce n’était plus une question de connaissance « extérieure », c’était devenue une question de vie profonde « intérieure ».
Eh bien, frères et sœurs, il en est de même pour la question du don de l’Esprit. Ce don tellement précieux, au point que Paul ait pu écrire : « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas » (Rm 8,9b), on peut le voir comme une simple connaissance objective, intellectuelle, extérieure. Que se passe-t-il dans ce cas ? Prenons un exemple biblique.
Comme tous les croyants, les membres de l’église de Corinthe avaient reçu le don de l’Esprit. Paul écrit même qu’il ne leur manquait aucun don (1,7). Et pourtant, ils entretenaient des divisions dans l’église, ils supportaient un cas d’inconduite grave (5,1), dénaturaient le sens du repas du Seigneur (11,20-22). Ce qui se passait dans cette église était si peu conforme à une vie dans l’Esprit, que Paul leur écrit : « Ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des petits enfants en Christ ». Certains chrétiens de Corinthe avaient bien reçu le don de l’Esprit, mais ils en avaient une connaissance objective, intellectuelle. C’est la raison pour laquelle Paul leur pose cette question où il semble marquer sa profonde tristesse, peut-être même un agacement devant leur méconnaissance des choses essentielles de la vie en Christ : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (3,16).
S’ils agissaient ainsi, c’est qu’ils n’avaient pas encore reçu la révélation que l’Esprit « habitait » en eux, c’est-à-dire que Christ vivait en eux, que Dieu en personne vivait en eux. Cette vérité merveilleuse, leur foi ne l’avait pas encore intégrée, elle était encore extérieure à eux, elle faisait partie du domaine de la connaissance et pas encore du domaine de la vie. Watchman Nee a écrit : « Tous les soucis et tourments des enfants de Dieu cesseraient si leurs yeux s’ouvraient et voyaient la grandeur du trésor caché dans leur cœur". Frères et sœurs, nos yeux se sont-ils ouverts pour voir la grandeur du trésor caché dans notre cœur ? Avons-nous pris conscience que Christ vit en nous ?
Sans cette prise de conscience, nous continuerons à travailler pour Dieu avec nos propres forces et nous constaterons que les efforts que nous faisons porteront peu de fruits, et nous finirons par baisser les bras, épuisés ou déçus.
Nous croyons faire les choses spirituellement lorsque nous demandons à Dieu de nous aider lorsque nous entreprenons quelque chose pour lui. En quelque sorte, nous voulons que Dieu entre dans nos plans, parce que cela nous permet de faire ce que nous avons envie de faire, ou ce que nous nous sentons capables de faire. C’est confortable ! Cela nous permet d’avoir une bonne opinion de soi, peut-être même de montrer aux autres que nous sommes un « bon chrétien » !
C’est tout l’inverse que Dieu veut pour nous : il désire que nous entrions dans SES plans à lui, parce que c’est le seul moyen de ne pas passer à côté de ce qu’il veut. Il veut que nous lui laissions l’initiative pour nous apprendre à compter uniquement sur les forces et les capacités qu’il nous donne, afin que nous soyons délivré, progressivement, de l’orgueil spirituel qui nous guette tous, ou de l’activisme spirituel. Et de plus, c’est dans cette démarche de soumission et d’abandon à sa volonté que les fruits pour le Royaume seront abondants.
En effet, la prise de conscience que Dieu demeure en nous, a comme conséquence que nous savons que nous ne nous appartenons plus, et que notre vie est entièrement consacrée à Dieu : « Vous n’êtes point à vous mêmes, écrit Paul, car vous avez été rachetés à grand prix » (1 Co 6,20). Alors, nous comprenons beaucoup plus profondément cette parole de Jésus : « Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruits, car sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5). C’est d’ailleurs exactement l’attitude que Jésus a eue lorsqu’il était homme parmi les hommes : « Moi, je ne peux rien faire par moi-même, a-t-il dit à ses disciples pour leur montrer la voie à suivre ; je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jn 5,30).
La révélation que Dieu habite en nous, nous pousse puissamment vers une vie entièrement consacrée au Seigneur, une vie qui cherche tous les jours à faire sa volonté.
À ce propos, et pour terminer, voici ce que Watchman Nee écrit : « La différence entre les chrétiens victorieux et ceux qui restent dans la défaite n’est pas dû au fait que les uns ont l’Esprit et que les autres ne l’ont pas. Elle vient de ce que les uns savent que l’Esprit habite en eux, et que les autres ne le savent pas; et par conséquent, les uns reconnaissent à Dieu le droit de propriété sur leur vie, tandis que les autres sont encore leurs propres maîtres. Un jour doit arriver dans notre vie, aussi précis que le jour de notre conversion, où nous abandonnons tout droit sur nous-mêmes pour nous soumettre à la souveraineté de Jésus-Christ. Tant que la souveraineté de Jésus-Christ n’est pas établie dans nos cœurs, l’Esprit ne peut pas agir efficacement. Il ne peut pas réellement diriger nos vies tant que nous n’en avons pas remis le contrôle entre ses mains. Si nous ne lui donnons pas l’autorité absolue dans nos vies, il peut y être présent, mais il ne peut pas y être puissant. La puissance de l’Esprit est paralysée ». 

Que le Seigneur nous conduise dans la volonté de nous abandonner totalement à Dieu, afin qu’un puissant Réveil, dans nos vies et dans l’Église, se manifeste.

Commentaires

Merci Alain,
Oui, une suite bien utile à ton message "Le don du Saint-Esprit " et comme tu le dis dans cette dernière prière qu'il puisse nous pousser "dans la volonté de nous abandonner totalement à Dieu" car notre éducation, notre civilisation même nous pousse dans le sens contraire nous entraînant plutôt à fermer notre porte pour ne pas risquer de nous différencier de la masse !
Il y a quelques années, quelqu'un écrivait dans "Famille Chrétienne" :
Certes, rien ni personne ne peuvent empêcher Dieu d'être Dieu, la lumière de briller, l'Amour d'aimer. Mais il (Jésus) n'entrera pas chez toi par effraction. Croire, c'est ouvrir la porte. Et les miracles commencent."

Écrit par : Georges C. | 23 octobre 2016

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