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31 octobre 2016

Marcher dans l'Esprit

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          Marcher par l'Esprit

       Rm 8,1-4 ; Gal 5,13-25


podcast

Dans deux précédents messages (février et avril), nous avons vu que la signification profonde de notre baptême est que notre vieille nature en Adam a été crucifiée avec Christ. Et de même que Christ est ressuscité, nous sommes ressuscités avec lui, pour vivre notre nouvelle vie en Lui.
Concrètement, cela signifie que nous avons été délivrés de l’esclavage du péché (Rm 6,6), mais aussi de l’esclavage de la loi (Rm 7,4). Il est impératif de comprendre et de considérer ces deux délivrances comme deux vérités absolues si nous voulons grandir dans la foi, et voir la puissance de l’Esprit se manifester dans nos vies.


Un autre message (2 octobre) avait pour but de nous faire prendre conscience que Christ est venu faire sa demeure dans le cœur de chaque croyant, comme l’écrit Paul dans 1 Co 3,16 : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? ». J’avais insisté pour que nous prenions conscience que cette affirmation ne devait pas rester dans le domaine de la connaissance intellectuelle. Elle nous est donnée pour que nous puissions l’expérimenter chaque jour de notre vie. Seule une révélation peut nous permettre d’avoir foi dans cette affirmation que Christ vit en nous. Si vous avez encore des doutes à ce sujet, priez le Seigneur, jusqu’à ce qu’il vous accorde la révélation que Christ vit en vous.
En effet, sans cette révélation, il est impossible de vivre et de marcher selon l’Esprit, ce qui placerait le croyant en opposition avec les exhortations de Paul : « Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair ». En effet, un chrétien qui se contenterait de savoir qu’il est sauvé, n’aurait pas compris ce qu’est la vie chrétienne. Comme le dirait Paul, ce serait un petit enfant dans la foi, un enfant qui ne deviendrait jamais adulte (1 Co 3,2).

Dans les deux textes que nous avons lus, Paul nous parle de deux formes de marche : la « marche selon la chair », et la « marche selon l’Esprit ».
La question qu’on peut se poser est la suivante : Paul envisage-t-il qu’un chrétien puisse marcher selon la chair ? N’en doutons pas, puisque les lettres qu’il écrit aux Romains et aux Galates ne s’adressent pas à des païens, mais à des chrétiens.
Il est donc important de bien comprendre ce que veut dire : marcher selon la chair.
Dans notre inconscient, on associe souvent le mot « chair » au péché, mais pas à n’importe quel péché. On y voit presque toujours les péchés liés à la sexualité, comme l’adultère, la débauche, l’impureté…
Or, en Gal 5,19, si les trois termes que je viens de mentionner sont bien cités parmi les œuvres de la chair, il en est d’autres qui n’ont rien à voir avec la sexualité. Paul les classe pourtant dans la même catégorie : idolâtrie, magie, hostilités, discorde, jalousie, fureurs, rivalité, divisions, parti-pris, envie…
S’il n’est pas très fréquent que des croyants se livrent à aux premières pratiques que j’ai citées, il est courant de rencontrer les secondes dans les communautés chrétiennes. Aux yeux de beaucoup, elles semblent moins graves. Elles n’en sont pas moins des œuvres de la chair. Et, comme telles, elles ne permettent pas aux croyants de marcher selon l’Esprit, « car la chair a des désirs contraires à l’Esprit, et l’Esprit en a de contraire à la chair ; ils sont opposés l’un à l’autre, afin que vous ne fassiez pas ce que vous voudriez » (Gal 5,17).
On n’est pas surpris de rencontrer ces penchants chez les hommes qui ne connaissent pas Christ. Mais comment est-il possible de rencontrer ces penchants, chez des chrétiens ? Il peut y avoir deux raisons à cela : Soit ils n’ont jamais fait l’expérience de la nouvelle naissance, et n’ont pas, dans ce cas, la vie nouvelle agissant en eux. Soit ils sont nés de nouveau, connaissent la vie nouvelle, mais n’ont pas appris à se confier à cette vie, et n’ont pas encore compris subjectivement que Christ vit réellement en eux.
N’ayant pas encore compris cela, ils ne peuvent compter que sur leur volonté, sur leurs propres forces, sur leurs propres capacités. Et ils continuent donc à s’efforcer de faire le bien, à s’efforcer de mener une vie sainte, à s’efforcer de prier, à s’efforcer de lire la Bible, à s’efforcer d’assister aux cultes, à s’efforcer de participer à la vie de l’église le plus souvent possible ; bref à s’efforcer de plaire à Dieu.
Qu’est-ce que cela sous-entend lorsqu’on s’efforce de faire quelque chose ? Cela sous-entend que ce qu’on fait ne nous est pas naturel. Personne ne s’efforce de respirer, parce que respirer est naturel. Si nous devons faire des efforts pour vivre une vie chrétienne, cela signifie que nous ne sommes pas naturellement chrétien. Et dans ce cas, nous allons avoir à mobiliser notre volonté , nos forces, notre énergie, nos capacités pour vivre une vie chrétienne. Mais nous constaterons, à plus ou moins long terme, que ces efforts vont finir par nous lasser ou nous épuiser. C’est une des raisons pour lesquelles les églises se vident.
Lorsqu’un chrétien s’efforce de plaire à Dieu, il est exactement dans la même position que celle que décrit Paul au chapitre 7 de Romains : « Je prends plaisir à la loi de Dieu, dans mon for intérieur, mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon intelligence et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres » (Rm 79,22). Et la conséquence, c’est que « je ne fais pas le bien que je veux, mais je pratique le mal que je ne veux pas » (Rm 7,19).
De nombreux chrétiens comptent sur leur volonté et sur leurs efforts pour s’améliorer et plaire à Dieu ! Et ils pensent même que ces efforts de volonté plaisent à Dieu et sont le signe d’une foi mature. Ce qui est étrange, c’est qu’en général ils savent qu’ils n’ont rien eu à faire pour être sauvés de leurs péchés, et que leur salut est l’œuvre exclusive de Christ. Mais en ce qui concerne la sanctification, ils pensent qu’ils ont des efforts à faire. Et que constatent-t-ils ? Ils tiennent bon pendant un moment plus ou moins long, puis ils retombent dans leurs anciennes ornières, avec le sentiment de culpabilité ou de découragement que génèrent les chutes, le rechutes et les re-rechutes. Et ça peut durer des années !
« Je ne fais pas le bien que je veux, mais je pratique le mal que je ne veux pas » écrit Paul. Et comme Paul, tout homme qui aime sincèrement Christ, et qui souffre de constater que malgré tous ses efforts, il n’arrive pas à plaire à Dieu, peut pousser ce cri de désespoir : « Malheureux que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? » (Rm 7,24).
La délivrance de cette situation désespérante, tient en un seul nom : Christ. (Rm 7,25).

Soyons concret : Pourquoi Christ est-il l’unique solution pour que les chrétiens ne continuent pas à être esclaves de la chair, ne continuent plus à être dominés dans leur vie par ce que Paul appelle « la loi du péché et de la mort » ? (Rm 8,2).
Pour le comprendre, il faut revenir à ce que je disais plus haut : Sans la révélation que Christ vit en nous par le Saint-Esprit, il est impossible de vivre selon l’Esprit.
En effet, la sortie de l’esclavage de la chair tient à la compréhension profonde de ce que Paul écrit en Gal 2,20 : « Je suis crucifié avec Christ, et ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ».
Frères et sœurs, combien de fois avons-nous lu cette phrase sans en comprendre la profondeur et les implications dans notre vie de chrétien !
À ce sujet, voici ce qu’écrit Watchman Nee : « Nous pensons à la vie chrétienne comme à « une vie changée », mais ce n’est pas cela. Dieu nous offre une « vie échangée », « une vie substituée », et Christ est en nous notre Substitut. Cette vie n’est pas quelque chose que nous devons produire en nous-mêmes. C’est la vie même de Christ qui se reproduit en nous. Cette reproduction est une expérience plus profonde que la régénération. La régénération signifie que la vie de Christ est implantée en nous, par le Saint-Esprit, à notre nouvelle naissance. La « reproduction » va plus loin : elle signifie que cette nouvelle vie s’accroit, se développe et se manifeste progressivement en nous, jusqu’à ce que la personne même de Christ commence à se reproduire dans nos vies. C’est ce que veut dire Paul lorsqu’il écrit aux chrétiens de Galatie qu’il a amenés au Seigneur : « J’éprouve de nouveau les douleurs de l’enfantement jusqu’à ce que Christ soit formé en vous » (Gal 4,19).
Paul nous dit que le fruit de l’Esprit ( remarquez que c’est au singulier : le fruit) est amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi. Il faut comprendre que ce ne sont pas plusieurs dons séparés. C’est un seul et même don. Et c’est ce que Christ est. « Dieu ne détaille pas sa grâce pour nous la donner par petites doses, accordant une mesure de patience à celui qui est impatient, un peu d’amour à celui qui est orgueilleux. Il nous fait un seul Don qui répond à tous nos besoins : son Fils, Jésus-Christ. Et lorsque je regarde à Lui pour qu’il vive Sa vie en moi, il sera humble et patient, et plein d’amour, et tout ce dont j’ai besoin. Et tout cela, il le sera À MA PLACE ».
« La notion courante de la sanctification veut que chaque point particulier de la vie soit rendu saint. Cela, ce n’est pas la sainteté ; c’est seulement le fruit de la sainteté. La sainteté, c’est Christ. C’est le Seigneur Jésus en nous qui est cette sainteté. Tout est compris en cela : l’amour, l’humilité, la force, le contrôle de soi. Aujourd’hui, j’ai besoin de patience : il est ma patience. Demain, j’aurai besoin de pureté : il est ma pureté. Il est la réponse à tous mes besoins".
Marcher selon l’Esprit, c’est donc laisser Dieu agir à notre place. Nous avons tous le même Christ demeurant en nous, mais la révélation d’un nouveau besoin nous amènera spontanément à nous confier en Lui pour qu’il vive sa vie en nous pour ce point particulier.
Dans Ez 36,26, nous lisons la promesse que Dieu a faite à son peuple pour qu’il obéisse à ses commandements : « Je vous donnerai une cœur nouveau et je mettrai en vous un Esprit nouveau; j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous et je ferai que vous suiviez mes prescriptions, et que vous pratiquiez mes ordonnances »
Dans la nouvelle Alliance, Dieu nous donne beaucoup plus qu’un « cœur nouveau » : il nous donne une personne vivante qui vit en nous : son Fils, Jésus-Christ. Il nous le donne pour que « la justice prescrite par la loi soit accomplie en nous, qui marchons non selon la chair, mais selon l’Esprit » (Rm 8,4).

Frères et sœurs, que le Seigneur nous fasse comprendre que la seule volonté que nous devons avoir, le seul effort que nous avons à faire est de ne plus rien entreprendre avec nos propres forces pour plaire à Dieu, mais de nous abandonner totalement à Lui pour qu’il agisse à notre place. Et que nous puissions lui dire, du plus profond de notre cœur, et dans une absolue confiance : « Seigneur, je dépends de toi pour que tu agisses, et ensuite, je veux entrer pleinement et joyeusement dans l’action que tu a commencée ».
Cette démarche de confiance et d’abandon n’a rien à voir avec la passivité. C’est une vie des plus active que de se confier au Seigneur de cette manière, de tirer de Lui la vie, de le laisser vivre sa vie en moi.
Alors, je n’aurai plus à me forcer à aimer : c’est Christ qui aimera à travers moi. C’est de Sa joie que je serai joyeux. C’est Sa paix qui prendra vie en moi. C’est Sa patience qui me rendra patient. C’est sa bonté, sa bienveillance, sa fidélité, sa douceur, sa maîtrise de soi, qui fera que je serai bon, bienveillant, fidèle, doux, maître de moi, parce que ce n’est plus moi qui vis et qui fais des efforts pour me prendre en main, mais c’est LUI QUI VIT EN MOI.

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