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22 juin 2020

L'œuvre de l'Esprit dans le corps du croyant

œuvre de l'esprit

L'œuvre de l'Esprit dans le corps du croyant

Rm 8,5-13


podcast

À plusieurs reprises, je vous ai parlé de l’âme et de l’esprit ( esprit avec un petit « e » ) dans un but précis : premièrement, que nous ne confondions plus ces deux termes bibliques — ce qui est fréquent chez les chrétiens —, mais de plus, que nous comprenions comment ils s’articulent entre eux et régissent la vie chrétienne. Si ces notions sont encore floues pour vous, je vous incite vraiment à relire les enseignements qui ont été donnés à ce sujet. Aujourd’hui, je veux m’intéresser à notre corps, pour que nous puissions comprendre quelle place notre corps physique occupe dans le plan de Dieu.


 Une fois de plus, je me suis inspiré du livre de Watchman Nee, L’homme spirituel, pour cette méditation. Il a ouvert ma compréhension sur le sens profond des paroles de Paul dans le passage que je vous ai lu. Et j’avais envie de partager avec vous ce que j’y ai découvert, car l’Écriture a été donnée pour nous faire grandir dans la foi et dans la compréhension des plans de Dieu.

   On ne peut pas nier la relation qu’il y a entre le corps et la vie spirituelle. En effet, en plus d’un esprit et d’une âme, nous avons tous un corps. Même si notre esprit et notre âme sont complètement renouvelés par la présence de Jésus en nous, « nous ne pourrons  jamais acquérir le développement d’hommes et de femmes spirituels, si notre corps n’est pas aussi sain ( s-a-i-n) et restauré que notre âme et notre esprit. Nous ne devons pas négliger notre enveloppe extérieure, car notre corps est important et nécessaire pour servir Dieu. Si ce n’était pas le cas, Dieu ne nous aurait pas donné un corps ; et il n’en aurait pas donner non plus à Jésus.

   Le passage de Rm nous dévoile 3 points :

1) l’état de notre corps

2) comment le Saint-Esprit lui vient en aide

3) quelle est l’attitude à prendre à son égard. 

   Au v. 10, Paul nous dit que notre corps est « mort » « à cause du péché », et que notre esprit est « vie » « à cause de la justice ».

Essayons d’abord de bien comprendre ces deux affirmations.

Qu’est-ce qui fait dire à Paul que l’esprit ou le corps d’un homme est vivant ou mort ?

   Même si l’âme d’un homme est bien vivante, son esprit est « mort » aussi longtemps que cet homme n’a pas reçu Jésus dans sa vie, aussi longtemps qu’il n’a pas reçu la vie de Jésus en lui. C’est donc le cas de chaque homme avant qu’il accepte Jésus comme son Sauveur et son Seigneur. Lorsque nous accueillons la vie de Jésus en nous, de mort qu’il était, notre esprit devient vivant. Et en même temps, en recevant Christ dans notre vie, nous recevons aussi la justice qui vient de Lui, grâce à son sacrifice à la croix qui nous délivre du péché. C’est ainsi qu’il faut comprendre ce que dit Paul : « Mais l’esprit est vie à cause de la justice »

   Ce qui concerne la vie de l’esprit est relativement facile à comprendre. Mais qu’en est-il du corps ? 

  Un corps peut être physiquement vivant — il peut respirer, bouger, manifester de la force, être en pleine santé… — et pourtant être spirituellement mort, comme le dit Paul. Qu’est-ce qui permet de dire qu’un corps est spirituellement mort ? Un corps est spirituellement mort s’il vit pour soi, s’il tire sa force et son énergie de lui-même et pour lui-même, s’il est tourné vers la satisfaction de ses nombreuses passions, s’il n’est pas « offert comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu » (Rm 12,1). 

   Pour résumer cela en une phrase, on pourrait dire ceci : Tout ce qui refuse d’appartenir à Dieu, consciemment ou non, tout ce qui refuse d’être consacré à Dieu, est spirituellement mort. Tout ce qui n’est pas librement offert à Dieu est spirituellement mort, même lorsqu’il s’agit de notre corps physique.

  Paul parle du corps de chaque chrétien comme étant un « vase de terre » (2 Co 4,7), une « tente » (2 Co 5,1), « un corps d’humiliation » (Ph 3,21). Comme je l’ai dit à propos de l’esprit, l’état commun à tous les croyants, c’est que leur corps est mort, spirituellement mort, à cause de la nature pécheresse de tous les hommes (Rm 3,23). C’est le sens de ce que dit Paul : « le corps est mort à cause du péché ». 

   Le v. 10 nous décrit donc une situation paradoxale : un chrétien peut avoir, en même temps, un esprit vivant et un corps spirituellement  mort !

   Est-ce si paradoxale que ça ? En tant que croyant né de nouveau, n’avons-nous pas bien souvent expérimenté notre faiblesse en face des convoitises de ce monde, convoitises qui provoquent les membres de notre corps à donner satisfaction à la chair ? Je ne parle pas seulement de satisfactions « scandaleuses », mais de toutes celles parfaitement honnêtes aux yeux du monde, mais qui dénotent que nous n’avons pas vraiment offert notre corps à Dieu, que nous ne l’avons pas totalement consacré à Dieu.

   Cette situation est bien réelle et courante. Mais le plan de Dieu pour chacun de ses enfants est tout autre. Non seulement Dieu veut donner la vie à notre esprit, mais il veut aussi donner la vie à notre corps.

   Comment s’y prend-il pour que notre corps devienne vivant ? C’est le v. 11 qui nous le dit : Si l’Esprit (avec un « E » majuscule, c’est-à-dire l’Esprit de Dieu) de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ-Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous ».

   La façon dont Paul s’exprime dans cette phrase est étonnante. Au lieu de nommer Dieu comme l’auteur de la résurrection de Jésus, il dit : « celui qui a ressuscité  le Christ-Jésus d’entre les mort ». Pourquoi ne nomme-t-il pas Dieu ?

   Il ne nomme pas Dieu pour insister sur l’action de l’Esprit-Saint. De la même façon que c’est l’Esprit qui a redonné vie au corps de Jésus, de même, c’est l’Esprit qui peut donner la vie au corps spirituellement mort du croyant : « celui qui a ressuscité le Christ-Jésus d’entre les morts, donnera aussi la vie à vos corps mortels…Comment ? par son Esprit qui habite en vous. » C’est donc l’Esprit-Saint qui œuvre pour donner la vie à notre corps !

   Voici comment on peut résumer ce que disent les v. 10 et 11 : 

  - Le v. 10 explique comment Dieu donne vie à notre esprit / Le v. 11 explique comment Dieu donne vie à notre corps.

  - Le v. 10 nous parle de l’esprit vivant, dans un corps encore mort / Le v. 11 déclare qu’une fois l’esprit vivifié, le corps peut aussi vivre.

  - Le v. 10 annonce que l’esprit vit parce que Christ habite en nous / le v. 11 déclare que le corps vivra parce que le Saint-Esprit habite en nous.

   Remarquons que Paul parle successivement de « Christ » puis de « l’Esprit-Saint » et qu’il  ne leur attribue pas la même fonction :

  -  Lorsqu’il parle de Christ, il fait référence à la « présence » de Christ en nous. C’est cette présence qui donne vie à notre esprit.

  - Lorsqu’il parle de l’Esprit-Saint, il parle d’une « puissance » en nous (Cf Luc 24,49 ; Act 1,8 ) qui donne vie à notre corps.

   Bien sûr, cette puissance est donnée aux chrétiens pour qu’ils soient des témoins de Jésus-Christ. Mais c’est cette même puissance qui permet aux croyants de « faire mourir les actions du corps » comme dit Paul (Rm 8,13), afin que notre esprit et notre corps reçoivent la vie de Christ pour le servir. 

   Nous avons vu plus haut qu’on peut parler de vie « spirituelle » pour le corps, dans la mesure où le croyant se consacre au service du Seigneur. Mais notre Créateur est  un Dieu concret et pratique : puisqu’Il demande aux croyants d’être ses témoins, il leur donne aussi les capacités physiques pour l’être. Les exemples sont divers, aussi bien dans l’AT que dans le NT, d’interventions divines pour guérir des hommes malades, ou pour les soutenir physiquement jusqu’à ce qu’ils accomplissent la mission que le Seigneur leur avait confiée. Pensons, par exemple, au roi Ézéchias qui était malade à mourir, et à qui le Seigneur a donné 15 années supplémentaires de vie, délivrant ainsi le peuple de l’emprise du roi d’Assyrie (2 R 20). Pensons à Paul qui avait une faible constitution, mais a qui le Seigneur a fourni une énergie incroyable pour lui permettre d’évangéliser tout le bassin méditerranéen. Ainsi, le Saint-Esprit fortifie aussi physiquement le corps des croyants pour leur permettre d’accomplir les missions qu’il leur confie, afin que ni la vie des croyants, ni le royaume de Dieu n’aient à souffrir de la faiblesse de leur corps. 

   Il est important de comprendre que Dieu veille sur la totalité de notre être : Dans son plan, les trois parties de notre être, l’esprit, l’âme et le corps, ont la même importance et un rôle à jouer. Seule l’ignorance ou la rébellion contre Dieu pourraient nous faire penser que notre corps pourrait se désolidariser de notre esprit, pour vivre une vie indépendante, ou que Dieu ne s’intéresserait pas à notre état physique. 

   L’esprit, l’âme et le corps forment un tout inséparable, et ce tout est pour Dieu,  et appartient à Dieu. Paul le dit clairement et nous met en garde : « Si vous vivez selon la chair, vous allez mourir. Mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez  » (v. 13).

   Dieu veut communiquer Sa vie à tout notre être. Aussi longtemps que, par l’Esprit-Saint, nous ne faisons pas mourir les actions du corps, nous sommes incapables de couper court aux exigences de la chair, à ses désirs, à ses convoitises, et nous commettons bien des péchés. « Par nous-même, nous ne pouvons pas gouverner notre corps. C’est uniquement par le Saint-Esprit que la chose devient possible. C’est Lui qui nous donne la force nécessaire pour mettre à mort les nombreuses actions du corps ». Les croyants qui essaient de lutter par eux mêmes courent au-devant de l’échec, avec toutes le conséquences négatives que cela entraine  pour la vie spirituelle.

   Ces tentatives désespérées de vouloir lutter avec ses propres forces sont dues à l’incompréhension de la place qu’occupe le Saint-Esprit en ce qui concerne notre salut. Beaucoup de chrétiens sont focalisés sur la Croix de Jésus-Christ, mais n’accordent qu’une importance relative au Saint-Esprit, sans doute parce qu’être à l’écoute du Saint-Esprit est plus exigeant que le message réconfortant de la grâce.

   Or, le Saint-Esprit et la Croix sont solidaires l’un de l’autre dans leur activité. Sans le Saint-Esprit, la Croix n’a aucun effet !

    Comment comprendre cette affirmation ?

  Seul le Saint-Esprit peut prendre ce que la Croix a accompli, et en faire faire l’expérience aux chrétiens. C’est la raison pour laquelle la résurrection de Jésus à Pâques a été suivie de l’envoi du Saint-Esprit à la Pentecôte. Ces deux événements forment un tout indissociable. Si nous apprécions la vérité de la Croix sans laisser le Saint-Esprit faire de cette vérité une réalité concrète dans nos vies, ce que nous connaissons n’est rien de plus qu’une théorie et un idéal.

   La vie que Dieu veut donner à notre corps n’est pas destinée à ce que nous vivions pour nous-même. Elle est destinée à nous faire vive pour Lui.

      

Commentaires

Quel courage pour annoncer un tel message dans nos églises, ou plutôt quelle foi !!!

Écrit par : Georges C. | 23 juin 2020

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