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12 mars 2018

Mettre en pratique la Parole

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Mt 28,16-20 ; Lc 6,46-49 ; Act 1,8


podcast

 

Si j’étais votre pasteur, je serais tenté de faire quelque chose qui ne se fait pas habituellement : je lirais aujourd’hui, et plusieurs dimanches de suite, la transcription du message de Stéphane Kouyo, que vous avez pu tous entendre ou lire, message auquel j’ai donné pour titre « Oser traverser la Samarie ». En effet, ce message est venu à point nommé au moment où le Saint Esprit nous montre, de diverses manières, et par l’arrivée prochaine d’un ministère d’évangéliste, que notre église doit impérativement changer de cap et s’engager sérieusement et en permanence dans le chemin de l’évangélisation. C’est, en effet, la mission essentielle de toute église.


   Mais pourquoi plusieurs dimanches de suite, me direz-vous ? Pour donner le temps, à chaque membre de notre communauté, de comprendre l’importance et de mettre en pratique les exhortations de Stéphane Kouyo, c’est-à-dire d’obéir, non pas à la parole d’un pasteur, mais à celle de Jésus qui nous rappelle, dans les 3 textes que je vous ai lus, le cœur de ce que doit être la vie chrétienne : obéir à la Parole et être témoins de Christ, là où il nous a placés.

   Cette idée de relire la même prédication plusieurs dimanches de suite vous paraît sans doute saugrenue. C’est pourtant une expérience faite par un pasteur à qui l’Esprit Saint a fait prendre conscience que les cultes hebdomadaires ressemblent souvent à ce qu’il décrit : « Nous rassemblons tout le monde le dimanche matin dans la salle à manger de l’orphelinat, et nous disons : « Voilà, tout le monde ouvre la bouche ! Voici votre nourriture ». Nous balançons la nourriture à la ronde et nous disons : « Au revoir. Vous êtes libérés de la faim, jusqu’à la semaine prochaine ».

   À la place de cette suite ininterrompue de prédications hebdomadaires dont les paroles sont, la plupart du temps, oubliées dès le lendemain, donc pas mises en pratique, ce pasteur a choisi de conduire son église de la façon suivante : « Nous n’abordons pas une nouvelle leçon chaque semaine. Une leçon dure généralement deux à trois mois. Pourquoi ? Parce que nous ne passons pas à la leçon suivante tant que nous ne mettons pas en pratique la première. La Bible ne nous dit-elle pas que nous devons pratiquer la Parole, et non seulement l’écouter ? ».


   Cette église n’a donc plus que 4 ou 5 messages par an. Mais, dit le pasteur : "l’église en a été complètement transformée. Pourquoi ? Parce que nous pratiquons ce que nous entendons. C’est la vraie raison d’être de la Parole. La doctrine dont nous avons besoin dans nos vies n’est pas tant les articles de foi ou le Credo, mais la mise en pratique ».

   En effet, frères et sœurs, à quoi servent les messages entendus semaine après semaine, s’ils ne débouchent pas sur une mise en pratique concrète ? « Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? ». Dans la parabole, Jésus compare une telle attitude à une maison construite sans fondation. Ce qui suit est prévisible : elle va s’écrouler à la première intempérie un peu sérieuse. Cette « maison », c’est notre vie de foi ; les « fondations », c’est notre obéissance à la Parole. Et les chrétiens ne sont pas épargnés par les intempéries !

   Quand on voit l’état maladif dans lequel se trouvent de nombreuses communautés chrétiennes, dont la nôtre, on pourrait penser que Jésus a parlé pour ne rien dire. C’est comme si les chrétiens pouvaient, à leur gré, prendre ce qui leur convient dans la Parole, et laisser ce qui les dérange. Il faut bien reconnaître que c’est ce qui se passe : nous en retenons un peu, de cette Parole, parce que, quand même, nous avons une conscience chrétienne, et parce que nous tenons à notre salut ! Mais nous en laissons beaucoup tomber, de cette Parole, parce que cela dérange notre vie confortable, bouscule nos habitudes, et risquerait de nous coûter trop cher, financièrement parlant.

   Frères et sœurs, pensez-vous vraiment que notre communauté connaîtrait la situation « moribonde » qui est la nôtre, (ou, comme le dit Jean-Raymond Stauffacher, « en cours de revitalisation ») si tous ensemble nous avions mis en pratique, depuis plusieurs décennies, ce que Jésus a commandé à ses disciples avant de remonter vers le Père : « Allez donc, faites de toutes les nations des disciples » ? Les nations, pour chacun de nous, c’est notre village, notre quartier, nos voisins. Cette injonction de Jésus ne s’adresse pas seulement aux pasteurs, aux évangélistes, aux missionnaires, aux responsables de nos communautés. Elle s’adresse à chaque chrétien, sans exception. Il n’y a pas d’exclus pour cette mission.

   Lorsqu’un chrétien pense qu’il est dispensé de cette mission, il n’a strictement rien compris de ce que signifie être chrétien. Toutes les bonnes raisons qu’on se donne pour penser qu’on peut échapper à cette mission, sont fausses. Car Dieu ne demande jamais l’impossible à ses enfants. Il donne à chacun ce qu’il est capable de faire. Et il est là avec nous, pour nous fortifier, pour nous accompagner dans cette mission. C’est une promesse de Jésus : « Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». « Avec nous » pour quoi faire ? Pour être des témoins de Christ là où il nous a placés.

   Alors, ne cherchons plus d’excuses ! Demandons-lui humblement pardon pour notre léthargie spirituelle. Humilions-nous sincèrement. Reconnaissons humblement que notre salut nous intéresse plus que la gloire de Dieu. Reconnaissons humblement que l’évangélisation n’est pas souvent au cœur de nos préoccupations. Reconnaissons humblement que nous nous comportons souvent comme si Dieu était à notre service : « Bénis-moi, Seigneur ! Bénis ma famille ! Garde-moi sur la route ! Fais que mon fils réussisse à ses examens ! Fais que je trouve un travail ! Guéris-moi ! Protège moi pendant ce voyage !" Il est toujours question de MOI, MOI, MOI !


   Comprenez-moi bien : Ces prières sont parfaitement légitimes. Mais elles le sont seulement lorsqu’elles sont à la bonne place dans notre vie de croyant. Qu’est-ce que je veux dire ? C’est Jésus qui répond : « Cherchez PREMIÈREMENT le Royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par dessus » (Mt 6,33). On a inversé l’ordre : On cherche d’abord les bénédictions, et s’il nous reste du temps, on s’occupe un peu du Royaume.

   Frères et sœurs, que se passerait-il si les les ingénieurs ne tenaient pas compte des lois de la physique, ou des lois de la résistance des matériaux ? On courrait à la catastrophe ! Les ponts et les maisons s’effondreraient, les barrages céderaient sous la pression de l’eau.
   C’est exactement la même chose avec les lois spirituelles. Si nous ne tenons pas compte de ce que Jésus a dit, ne nous étonnons pas de voir si peu de promesses de l’évangile se réaliser. « Vous demandez et vous ne recevez pas", nous dit Jacques. Et il nous dit pourquoi : Parce que vous demandez mal, afin de tout dépenser pour vos passions » (Jc 4,3), c’est-à-dire parce que vous recherchez les bénédictions avant la gloire de Dieu. Remettons les choses dans l’ordre voulu par Dieu, et les promesses se réaliseront.

    Que va-t-il rester du message de Stéphane Kouyo ? Je n’affirme pas que c’est l’Évangile ! Je dis seulement que le Seigneur s’est servi de ce message pour nous placer devant notre responsabilité de chrétien, en face de ce que Jésus nous dit dans les 3 passages que j’ai lus au début ?

   Alors, ce message, va-t-il, comme tant d’autres, rejoindre la pile des messages perdus dans le grand océan de l’oubli ? Nous a-t-il fait vraiment bougé ? Ou bien n’a-t-il soulevé en nous qu'un vague désir de changement, désir qui s’est rapidement changé en velléité, avec les jours qui passent ?

   Frères et sœurs, il est temps de nous ressaisir, les uns et les autres. Il est temps de sortir de notre confort et de notre apathie spirituelles, de notre statut de consommateur de l’Évangile.

   À bien des égards, l’église ressemble trop souvent à un club privé, où les membres ont parfois du plaisir à se retrouver le dimanche, mais qui se suffisent à eux-mêmes, et restent d’éternels consommateurs !
   Écoutez ce que dit le pasteur dont je vous parle depuis le début : « Je ne parviens pas à comprendre qu’il y ait si peu d’ouvrier dans l’église. Le fait est que nous avons des personnes chrétiennes depuis dix ou vingt ans, qui sont toujours incapables de conduire quelqu’un à Christ. Le grand exploit pour eux est d’inviter quelqu’un à une réunion : « Pourquoi ne viendriez-vous pas à notre église ? Nous avons un beau bâtiment, une belle moquette, des sièges confortables, l’air conditionné, et, pour ne rien gâcher le pasteur est un chic type. Pourquoi ne viendriez-vous pas ? ». « Si la personne est d’accord, le chrétien pense avoir accompli son devoir : « Pasteur, j’ai amené mon ami à la réunion ! À vous de jouer maintenant ».


   Ce que dit ce pasteur est tristement vrai ! On s’est habitué à cela ! Mais ce n’est pas ainsi que le Christ a voulu l’église ! Il l’a voulue comme un lieu où l’on forme des ouvriers dont la mission est d’annoncer l’évangile à ceux qui ne connaissent pas le Christ.

   Écoutons attentivement ce que dit l’évangile de Matthieu au chapitre 9 : « À la vue des foules, Jésus en eut compassion, car elles étaient lassées et abattues comme des brebis qui n’ont pas de berger. Alors, il dit à ses disciples : La moisson est grande mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le Seigneur d’envoyer des ouvriers dans sa moisson ». (Mt 9,36-38).

   Le cœur aimant de Jésus souffrait de voir tant de ses contemporains sans espérance. Aujourd’hui, nous nous sommes habitués à cette situation. Bien sûr, nous préférerions voir les trois églises chrétiennes de Thiers pleines à craquer chaque dimanche. Mais savoir qu’elles sont aux trois quarts vides ne nous empêche pas vraiment de dormir ; et jusqu’à présent, cela ne nous a pas poussé, ou si peu, à obéir au commandement d’évangéliser.

   J’ai plusieurs questions à vous poser : Le message de Stéphane Kouyo a-t-il produit un choc en vous ? Vous a-t-il permis de discerner quelle était la Samarie que vous avez contournée jusqu’à présent ? Est-ce que vous avez entendu une petite voix qui vous a dit : « C’est ça ta Samarie ! Et il y a un Samaritain ou une Samaritaine qui t’attend au bord d’un puits, pour que, le moment venu, lorsque tu auras fait sa connaissance, tu puisses témoigner de ce que Jésus a fait dans ta vie ? »


   Vous l’avez ressenti ce choc ? Vous l’avez entendu cette petite voix ? Si oui, alors, ne la laissez pas étouffer par la peur, la gène et les innombrables raisons que l’ennemi fait naître dans nos pensées pour nous empêcher d’obéir et d’entrer joyeusement dans la mission dévolue à chaque chrétien : témoigner de Jésus-Christ.

  Vous avez peur de traverser votre Samarie et de rencontrer la personne que le Seigneur a mis sur votre cœur ? Dites-le au Seigneur, tout simplement : « Seigneur, j’ai peur » ! Mais dites-lui aussi : « Je veux le faire, parce que je veux t’obéir, et parce que tu as promis que tu serais avec moi ».

   Frères et sœurs, c’est cela « l’intentionnalité » sur laquelle Stéphane a beaucoup insisté.
   L’intentionnalité, c’est le premier pas vers l’obéissance. Or, ne doutez jamais de cela : Dieu est toujours présent lorsqu’un de ses enfants se prépare à obéir.

   Ce message vous a parlé ? Alors, voici quelques conseils pratiques que j’ai expérimentés moi-même. Ils peuvent être utiles pour éliminer les obstacles qui nous paralysent, et nous permettre d’obéir à l’ordre de mission :

   Commencez par demander au Seigneur de vous montrer la personne qu’il veut que vous rencontriez. Cette étape peut prendre plusieurs jours. Lorsqu’il vous l’a montrée, priez tous les jours pour elle pendant une semaine ou deux, en demandant au Seigneur de faire naître en vous de l’amour pour elle, même si, jusqu’à présent, elle vous a laissé parfaitement indifférent. Dites-lui : « Je veux l’aimer !  Je veux m’intéresser à elle ! Je veux la considérer ! » N’oubliez jamais que l’amour est un commandement. Bénissez-la dans le nom du Seigneur. Demandez au Seigneur de préparer votre cœur et le sien à cette rencontre.

   Vous serez surpris de voir comment le Seigneur transforme ce qui vous semblait impossible à faire, en quelque chose de tout à fait possible, et qui plus est, change la peur en joie profonde.

   Pendant la semaine ou les deux semaines de prières, il y a un moment où vous allez sentir un basculement dans votre cœur et votre esprit. C’est le signe que vous êtes prêt à faire ce que vous n’osiez pas faire. Il n’y a plus qu’à attendre le moment favorable pour pour lancer une invitation, à venir prendre le café, par exemple.


    On se laisse parfois paralyser par cette question : « Qu’est-ce qu’on va se dire ? » Laissez tomber cette inquiétude ! Elle ne vient pas de Dieu. Écoutez plutôt ce que Stéphane nous a dit : Même lorsqu’on n’a jamais rencontré la personne,  « il y a moyen de parler et d’entrer en contact. Pourquoi ? Parce que cet autre est comme moi. Il a les mêmes problématiques que moi par rapport à la maladie, aux enfants, à la famille, au travail, etc. Il est comme moi, il vit dans le même monde que moi. Il y a donc possibilité d’entrer en contact avec lui… Mais les gens n’attendent plus de beaux discours sur la foi…ils veulent de l’authenticité. Ils ne veulent pas simplement qu’on leur dise « Dieu t’aime ». Ils veulent qu’on démontre l’amour de Dieu dans les faits, dans les gestes, dans notre manière d’être et de nous comporter ».

   Lorsque nous avons la volonté d’être soumis au Seigneur, lorsque nous le laissons conduire les rencontres, il viendra un moment favorable, à la première ou à la cinquième rencontre, peu importe, où nous pourrons témoigner. Ne comptons pas sur nos propres forces. Laissons le Seigneur conduire les choses et accompagnons tout cela dans une prière persévérante et confiante.

   Frères et sœurs, si le Seigneur vous a parlé à travers ce message, je vous invite maintenant à prendre un engagement devant le Seigneur. Il est très important de s’engager devant Dieu. C’est la marque d’une volonté sincère et ferme où vous décidez de prendre Dieu comme témoin. Dieu honore ces engagements et nous donne la force de les tenir. Il connaît notre cœur. Il sait si nous sommes sincères ou non.

   Dites-lui simplement, avec vos mots à vous, que vous avez compris ce qu’il attend de vous. Dites-lui qu’après avoir si souvent contourné la Samarie, vous êtes prêts à la traverser maintenant pour rencontrer la personne qu’il a mise sur votre cœur, pour être témoin de Jésus-Christ. Dites-lui que vous croyez à sa promesse qu’il sera toujours auprès de vous dans cette démarche.

   Prenons une minute ou deux pour formuler notre engagement personnel devant Dieu.

Commentaires

c'est un sacret défi lancé à chaque chrétien. Je suis encouragé et édifié par ce message.

Fred

Écrit par : Fred NADAL | 26 mars 2018

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