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23 avril 2018

Être des pierres vivantes

pierres vivantesÊtre des pierres vivantes

1 Pierre 1,22-2,10 

 

Liturgie : Danielle Dugelet
podcast

Message : Alain Nadal


                                                               podcast

 

   Quels sont les points forts du passage que je vous ai lu ? Il y en a 4. Les 3 premiers sont des préalables ; le quatrième est le but de la vie chrétienne.
1er préalable : S’aimer les uns les autres (1,22).
2e préalable : Avoir le désir de grandir spirituellement (2,1-2).
3e préalable : Être en communion profonde avec Jésus (2,4-5).
Le but de la vie chrétienne : Proclamer les œuvres de Dieu (2,9)

Reprenons chacun de ces points.


Le commandement de s’aimer les uns les autres (1,22) : « Aimez-vous ardemment les uns les autres de tout votre cœur ». Ce n’est pas par hasard que le commandement d’aimer ses frères est placé en tête. Jésus lui-même l’a considéré comme aussi important que le commandement d’aimer Dieu (Mt 22,37-39). De même, dans la liste du fruit de l’Esprit, l’amour est placé en tête (Gal 5,22). Dans sa lettre aux Corinthiens (chapitre 13), Paul nous fait comprendre que l’amour englobe toutes les vertus, au point de dire : « … quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien ». Et dans sa lettre, Jean met les points sur les « i » : « Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu » et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur » (1 Jn 4,20).
   Si j’ai passé en revue ces passages bibliques, c’est pour souligner l’importance que Dieu accorde au fait d’aimer son frère et son prochain, et en réponse, l’importance que nous, chrétiens devrions lui accorder.
   Les chrétiens qui lui accordent de l’importance, éprouvent souvent un malaise devant le commandement d’aimer parce qu’ils constatent leur pauvreté dans ce domaine. Puisque Jésus et les Écritures nous présentent l’amour du prochain comme un commandement, il est important de comprendre que, comme pour le pardon, le croyant doit se servir de sa volonté pour obéir à ce commandement. On réduit presque toujours l’amour à un sentiment dont on ne serait pas maître. C’est comme si on disait : « C’est plus fort que moi : je l’aime ou je ne l’aime pas ! Je n’y peux rien !». Jésus nous dit le contraire : « Tu peux aimer si tu le veux, parce que c’est ce que je désire pour toi".
   En effet, comment est-il possible d’imaginer que notre Dieu nous donnerait un commandement que nous serions incapable de mettre en pratique ? On a coutume de dire : « Ce que Dieu ordonne, il le donne ». C’est parfaitement vrai et c’est biblique. Écoutez ce que dit Dieu en Dt 30, 11 et 14 : « Ce commandement que je te prescris aujourd’hui n’est certainement pas au-dessus de tes forces, ni hors de ta portée… Au contraire, il est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu le mettes en pratique ».
   Frères et sœurs, si nous avons sincèrement la volonté d’aimer, et si nous disons au Seigneur : « Je veux aimer cette personne » nous serons surpris de voir ce qui se passe en nous. Ce qui nous paraissait impossible devient possible ! Alors, prenons la décision de ne plus jamais dire : « Je ne peux pas l’aimer ». Mais de dire, au contraire : « Tu vois, Seigneur, pour l’instant je ne l’aime pas. Mais je veux l’aimer, parce que tel est ton plan pour moi ».

Avoir le désir de grandir spirituellement (2,1-2) : « Soyez semblables à des enfants nouveaux-nés : désirez sans cesse le lait spirituel et pur (de la Parole), afin qu’en le buvant vous grandissiez dans la vie nouvelle ».
   Vous avez tous en mémoire comment se comporte un nouveau-né lorsqu’il a faim. C’est avec des cris stridents qu’il réclame son biberon, et il ne cesse de pleurer jusqu’à ce qu’il ait le sein de sa mère ou la tétine du biberon dans la bouche. Sans lait, l’enfant ne grandirait pas. Et si cela se prolongeait, il mourrait.
   Pierre choisit la bonne image pour faire comprendre que sans le lait de la Parole, les chrétiens vont cesser de grandir spirituellement, et même mourrir spirituellement ; c’est inéluctable ! Un chrétien qui ne consacre pas du temps à lire la Parole, à la méditer et à prier, va perdre le contact avec Dieu, c’est-à-dire avec la vie de Dieu.
Il est impossible de grandir dans la foi et dans l’obéissance, si on n’entend pas le Seigneur nous parler chaque jour à travers la lecture de la Bible. Combien de fois ai-je entendu, à la question : « Lisez-vous la Bible ? », « Je l’ai lu dans le temps », ou bien « Je la lis de temps en temps ».
   La plupart des hommes prennent 3 repas par jour pour nourrir leur corps, afin que ce dernier soit en bonne santé. Et beaucoup de ces mêmes hommes, qui se disent chrétiens, n’ont pas conscience que la nourriture spirituelle est aussi importante que la nourriture physique. Une nourriture spirituelle pauvre entraîne des carences spirituelles graves qui se traduisent comment ? Pierre donne une réponse à cette question fondamentale. C’est le verset 1. Il nous dit que méditer la Parole chaque jour, c’est-à- dire écouter ce que Dieu nous dit, va nous permettre de « rejeter toute forme de méchanceté, tout mensonge, ainsi que l’hypocrisie, la jalousie et les bavardages malveillants ». Cette liste des déviations engendrées par la négligence à entendre Dieu nous parler chaque jour à travers la lecture de la Bible, n’est pas complète. C’est simplement une mise en garde sérieuse que chaque chrétien devrait prendre au sérieux, au risque de voir sa foi s’étioler comme une plante qu’on n’arrose pas quand il le faut. Le pire, c’est que, la plupart du temps, les chrétiens ne se rendent pas compte de leur asthénie spirituelle.
   Il y a toujours moyen de changer de cap, si l’Esprit Saint nous montre que notre vie spirituelle est pauvre, si la léthargie spirituelle nous a gagnés peu à peu, si le temps que nous passons à lire la Bible et à prier s’est réduit comme peau de chagrin. Oui, il est possible de changer, parce que c’est aussi pour cela que Jésus a accepté la Croix. Le tout, c’est de le vouloir. Une fois encore, la volonté de l’homme entre en jeu : « Seigneur, je veux grandir spirituellement ». C’est cette décision que Dieu attend de nous, quelque soit la relation, faible ou forte, que nous avons avec Lui.

Être en communion profonde avec Jésus (2,4-5) « Approchez vous du Seigneur, la pierre vivante…pour que vous aussi, comme des pierres vivantes vous soyez utilisés dans la construction du temple spirituel ».
   Nous venons de voir que le désir de grandir spirituellement est important. Mais ce n’est qu’une étape pour entrer en communion profonde avec le Seigneur. En effet, il ne faut pas que le désir en reste au stade du désir. Vous connaissez tous les bonnes résolutions que l’on prend en début d’année : « Je vais faire du sport plusieurs fois par semaine ! » Trop souvent, on ne fait rien, et on se contente de l’enthousiasme du désir, comme si le désir était l’équivalent de l’action ! Là encore, la volonté doit entrer en action.
   Alors, que notre désir de grandir spirituellement se traduise en actes : « Approchez-vous du Seigneur », nous dit Pierre.
Pour s’approcher du Seigneur, il faut le fréquenter. Comment ? On ne peut pas le faire autrement que dans l’écoute de ce qu’il a à nous dire et à nous faire comprendre, c’est-à-dire dans la méditation de la Bible et la prière ; la prière personnelle, d’abord ; mais aussi la prière communautaire. Parce que l’Église est un corps, c’est-à- dire le rassemblement de plusieurs personnes qui ne font qu’une. Prenons conscience que rien ne se construira durablement sans la prière, ni dans nos vies personnelles, ni dans l’église.
   Lorsque Pierre demande aux chrétiens de s’approcher du Seigneur, il le fait dans un but précis. En effet, au v. 4, il nous parle de Jésus comme étant une pierre vivante choisie par Dieu.
   Qu’est-ce qu’une pierre vivante ? C’est une pierre qui a pour fonction de transmettre, de donner la vie à ceux qui s’approche d’elle. Comprenons bien l’importance de cette vérité : En s’approchant de Jésus, les chrétiens reçoivent la vie-même de Jésus. Paul dit la même chose en Gal 2,20 : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ».
   Mais pourquoi Dieu veut-il que les chrétiens vivent de la vie de Christ ? Pierre répond au verset suivant (5) : « Approchez-vous pour que vous aussi, comme des pierres vivantes vous soyez utilisés dans la construction du temple spirituel. Vous y formerez un groupe de prêtres saints chargés d’offrir à Dieu des sacrifices spirituels, qui lui soient agréables par Jésus-Christ ».
   En nous approchant de Jésus, nous recevons sa vie. C’est déjà extraordinaire ! Mais Dieu veut aller plus loin : En recevant la vie de Jésus, nous devenons à notre tour des pierres vivantes capables de transmettre la vie à d’autres hommes. Quelle vie ? Pas la nôtre, bien sûr ! Mais la vie de Jésus.
   Dans ce v. 5, Pierre nous montre la finalité d’une communauté chrétienne : Construire un temple spirituel pour offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu.
La construction de ce temple spirituel est entreprise avec des plans précis : Elle a pour fondation Jésus-Christ, qui non seulement est la pierre vivante, mais aussi la pierre de l’angle (v. 7). C’est parce que Jésus est la « pierre vivante » qu’il transmet sa vie aux hommes. Et c’est parce qu’il est la "pierre de l’angle" qu’il assure à cette construction spirituelle sa vérité et sa pérennité à jamais.
   Notre communauté n’est pas l’addition de chrétiens indépendants les uns des autres. Tous ensemble, nous formons un groupe de « prêtres saints », c’est-à-dire des hommes consacrés à Dieu et travaillant pour Dieu. En écrivant cela, Pierre évoque ce qui se passait au temple de Jérusalem où les prêtres officiaient, offrant des sacrifices d’animaux, matin et soir, veillant à ce que la flamme du chandelier ne s’éteigne pas, et faisant brûler des parfums sur l’autel des parfums.
Certes, il n’y a plus de sacrifices d’animaux dans la nouvelle alliance. Mais les sacrifices spirituels sont toujours à l’ordre du jour de la foi chrétienne. Écoutons ce qu’écrit Paul : « Puisque Dieu a manifesté sa bonté envers nous, je vous exhorte, frères, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable » (Rm 12,1).
   Notre vie offerte au Seigneur pour lui rendre gloire, voilà le sacrifice qui plait à Dieu. Recherchons toutes les occasions qui nous permettent de le glorifier.
   Le culte dominical, la réunion de prière hebdomadaire sont deux occasions, parmi d’autres, de le louer. « Ne cessons pas d’assister à nos assemblées ; ne soyons pas comme certains qui ont pris l’habitude de ne plus y venir », nous dit l’auteur de épitre aux Hébreux (10,25). Bien sûr, en ce qui concerne la foi, rien n’est obligatoire, pas même le culte, car nous ne sommes plus sous la Loi. C’est vrai ! Mais les repas ne sont pas obligatoires non plus. Et pourtant, nous faisons tous 3 repas par jour, tous les jours, sans nous forcer. Pourquoi ? Simplement parce nous avons ont faim ! Demandons au Seigneur de nous donner faim de Lui.
   Vous connaissez tous ce proverbe : « L’appétit vient en mangeant ». Vous savez qu’il est vrai. Eh bien, il est vrai aussi sur le plan spirituel. Moins nous lisons la Bible, et moins nous prions, moins nous avons envie de lire et de prier.
   L’ennemi de notre âme fait tout son possible pour nous fournir des somnifères spirituels pour nous endormir spirituellement, et pour nous donner de bonnes raisons de fréquenter l’église en pointillés. Car il sait parfaitement se servir de notre manque de volonté. Mais si nous lui résistons (Jc 4,7), si nous prenons l’habitude de lire la Bible chaque jour, de prier chaque jour, de venir partager avec nos frères et nos sœurs le temps de prière du mercredi et le temps de culte du dimanche, nous constaterons rapidement que nous ne pourrons plus nous en passer, non pas parce que c’est devenu une drogue, mais parce que l’amour de Jésus va nous étreindre, toucher notre cœur, et que nous ne pourrons pas faire autrement que de l’honorer par une vie sainte, une vie consacrée, une vie d’obéissance joyeuse.

Proclamer les œuvres de Dieu : « Vous avez été choisis afin de proclamer les œuvres magnifiques de Dieu qui vous a appelés à passer de l’obscurité à sa merveilleuse lumière » (2,9).
   Voilà le but de la vie chrétienne : PROCLAMER LES ŒUVRES DE DIEU ! Il n’y a pas de but plus important ! Pourquoi ? Parce que les œuvres de Dieu, c’est la réconciliation de l’homme pécheur avec Dieu. Sans cette réconciliation pour laquelle Jésus a payé le prix, en donnant sa vie à la Croix, les hommes qui se sentent bien vivants, sont, en réalité, morts spirituellement. Et ils l’ignorent.
   Sommes-nous aveugles et sourds ? Nous voyons bien que le monde, avec sa prodigieuse intelligence capable d’envoyer des hommes sur la lune, prévoyant de coloniser la planète mars, construisant des robots qui savent dialoguer avec les hommes, est malgré cela dans les ténèbres ! Il suffit de regarder un seul journal télévisé pour le constater et voir l’étendu du désastre. Pourquoi ? Parce que les hommes de notre siècle ont majoritairement rejeté Dieu et ne veulent pas entendre ce qu’il nous dit. Ils font comme les hommes de la Genèse : ils construisent une nouvelle tour de Babel, pour se faire un nom, imbus qu’ils sont de leur science, de leurs connaissances, de leur technologie et de la puissance qu’ils accordent à l’argent, le dieu de ce siècle devant qui tant d’hommes se prosternent.
   Oh ! Frères et sœurs, comme elle semble dérisoire cette exhortation de Pierre à proclamer les œuvres de Dieu, en face de la surdité spirituelle et de l’incrédulité proclamée de tant de nos contemporains, voisins et membres de nos familles. Oui, il y a de quoi baisser les bras, être découragé et dire : « Après tout, s’ils ne veulent pas croire, c’est leur choix ! ». La peur et le découragement ont été les premières réactions de Moïse lorsque Dieu lui a demandé d’aller dire à Pharaon : « Laisse sortir mon peuple ». Et pourtant, il l’a fait parce que Dieu lui avait dit : « Je serai avec toi ». Même chose pour les disciples que Jésus a envoyé dans un monde païen. Eux non plus n’étaient pas seuls. Ils avaient reçu le Saint-Esprit.
   C’est la même chose pour nous : « Nous sommes la race choisie, les prêtres du Roi, la maison sainte, le peuple qui appartient à Dieu ». Par ces mots, Dieu dit à chacun de nous et à la communauté que nous formons : « Je suis avec vous ». Lorsque nous vivons dans la communion avec Christ, la pierre vivante, nous devenons, tous ensemble, des pierres vivantes pour transmettre la vie de Christ. Tous les chrétiens ne sont pas appelés à être pasteur ou évangéliste. Mais ils sont tous appelés à être des pierres vivantes. Dieu nous appelle tous à être des pierres vivantes. Le croyez-vous ?
   Dieu nous donne un autre encouragement : « Vous avez été choisis afin de proclamer les œuvres magnifiques de Dieu qui vous a appelés à passer de l’obscurité à sa merveilleuse lumière ». Cette phrase nous dit deux choses très importantes. La première, c’est que c’est Dieu qui nous a choisis pour cette mission, aussi difficile nous semble-t-elle. Et il sait ce qu’il fait, parce qu’il ne nous laisse pas seuls : Il nous donne son Esprit.
La seconde chose, c’est qu’il nous rappelle qu’avant de vivre dans sa lumière, nous étions, nous aussi, comme des millions de nos contemporains, dans les ténèbres. Cela veut dire que ce qui a été possible pour nous, sera possible pour ceux à qui nous proclamerons les merveilles de Dieu.

   La mission d’évangélisation à laquelle Dieu nous appelle nous paraît-elle insurmontable à cause du petit nombre que nous sommes et de notre âge avancé ? Alors, écoutons la promesse que Dieu nous adresse par l’intermédiaire d’Ésaïe : « N’aie pas peur maintenant, car je suis avec toi. Ne lance pas ces regards inquiets, car ton Dieu, c’est moi. Je viens te rendre courage, j’arrive à ton secours, et je te protège par ma main droite victorieuse » (Es 41,10).


   Merci, Seigneur, je crois à cette promesse, et je veux être une pierre vivante, pour ta gloire ! Oui, Seigneur, fais de moi une pierre vivante ».

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