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05 août 2010

Vivre la grâce

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Vivre la grâce

  Le mot grec charis, traduit par grâce, est employé environ 150 fois dans le Nouveau Testament. Je vous propose de passer en revue 3 sens de ce mot dans le Nouveau Testament, en soulignant particulièrement le 3e sens.

  Ce qui vient souvent à l’esprit lorsqu’on évoque la grâce de Dieu, c’est la notion de pardon et celle de salut. La grâce de Dieu accorde au croyant un pardon immérité qui lui donne l’assurance de son salut : C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie (Eph 2.8-9).

  Dans ce passage d’Ephésiens, le mot grâce veut nous faire comprendre qu’il n’est jamais question de mériter le pardon ou le salut. En effet, de par sa nature pécheresse, la seule chose que l’homme mériterait, c’est la condamnation. Mais Dieu a décidé de sauver les hommes de cette condamnation, par la croix de Christ, parce qu’il les aime : Tous les hommes ont péchés, écrit Paul, et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ Jésus. C’est lui que Dieu a destiné comme moyen d’expiation pour ceux qui auraient la foi en son sang, afin de montrer sa justice (Rm 3.23-25).

  Comprendre que le mot grâce contient le don du pardon et du salut, c’est important, car c’est le centre de la foi chrétienne. Cependant, cela n’épuise pas le sens profond de ce mot. Abordons maintenant un 2e sens.

   Dans Act 6.8, on peut lire : Etienne plein de grâce et de puissance, opérait de grands prodiges et des signes parmi le peuple. On voit ici que le mot grâce évoque une bénédiction qui se manifeste par une vie en pleine communion avec Dieu, une présence de Dieu de tous les instants qui oriente la vie de cet homme. C’est comme si Etienne était baigné dans la présence de Dieu et que cette présence lui permette de produire des fruits spirituels hors du commun. Paul lui aussi parle de la grâce comme auteur des fruits qu’il produit : Car je suis, moi, le moindre des apôtres, parce que j’ai persécuté l’Eglise de Dieu. Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été vaine ; loin de là, j’ai travaillé plus qu’eux tous ; non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi (1 Co 15.9-10).

  On retrouve ce sens de présence de Dieu, créatrice de fruits, dans Act 11.23 : Lorsque Barnabas fut arrivé (à Antioche) et qu’il vit la grâce de Dieu, il s’en réjouit et les exhorta tous à rester d’un cœur résolu attachés au Seigneur. Dans cet épisode, les fruits de la grâce-présence se manifestent par le grand nombre de païens qui se convertirent au Seigneur (Act 11.21).

   Nous voyons donc que le mot grâce peut être associé d’une part aux mots pardon et salut, et d’autre part aux mots fruits et œuvres produits pour le Seigneur.

  Je voudrais aborder et m’attarder maintenant sur un 3e point très important contenu dans ce mot grâce. Lisons He 12.14-16 : Recherchez la paix avec tous, et la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur. Veillez à ce que personne ne se prive de la grâce de Dieu ; à ce qu’aucune racine d’amertume ne produise de rejetons et ne cause du trouble, et que plusieurs n’en soient infectés. Veillez à ce que personne ne soit débauché ni profanateur comme Esaü, qui pour un seul plat vendit son droit d’aînesse.

  Dans ce passage, l’auteur veut attirer notre attention sur les causes qui peuvent priver un croyant de la grâce de Dieu. Quelles sont-elles ? On peut les résumer par une seule expression : Le manque de sanctification.

  Ce texte nous montre que se soustraire à la grâce de Dieu ne consiste pas simplement à rejeter son pardon, mais aussi à vivre de manière fausse. Il cite ici 4 exemples de vie fausse : Laisser vivre en soi des racines d’amertume ; être débauché ; être profanateur ; mépriser les choses saintes (ici, le droit d’aînesse). Dans sa lettre aux Galates (5.19-21), Paul dresse une liste des œuvres de la chair qui privent de la grâce de Dieu ceux qui les pratiquent : L’inconduite, l’impureté, la débauche, l’idolâtrie, la magie, les hostilités, la discorde, la jalousie, les fureurs, les rivalités, les divisions, les partis-pris, l’envie, l’ivrognerie, les orgies, et choses semblables. Et Paul ajoute : Je vous préviens comme je l’ai déjà fait : ceux qui se livrent à de telles pratiques n’hériteront pas du royaume de Dieu.

   Je fais remarquer, en passant, que Paul ne s’adresse pas aux gens de la rue, aux incroyants, aux mécréants, mais aux chrétiens des églises de Galatie, preuve que dans ces églises, la sanctification de certains laissait à désirer ! Ces exhortations sont à prendre au sérieux, aujourd’hui encore.

3 remarques importantes :

  -  1) Accueillir le pardon de Dieu, c’est essentiel, primordial, car c’est prendre conscience de la valeur inestimable du don, de la grâce que Dieu nous a faite en nous donnant son Fils.

  -  2) Produire des fruits pour le Seigneur fait partie intégrante d’une vie de foi digne de ce nom.

  -  3) Mais il manque quelque chose d’essentiel à la compréhension de la grâce, si on la limite à ces 2 aspects. En effet, comme de nombreux textes du NT nous le montrent, la grâce est présence créatrice de Dieu qui pousse le croyant à  rechercher ce qui plaît à Dieu, donc à rechercher la sanctification : Mais maintenant, libérés du péché et esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sanctification et pour fin la vie éternelle (Rm 6.21).

 Lorsque Paul parle de la vie en Christ aux nouveaux convertis, il ne leur demande pas, d’abord, de « faire des œuvres pour le Seigneur ». Ce n’est pas cela la priorité. En effet, les mécréants et les athées sont capables de faire de bonnes œuvres, et ils en font ! Que leur demande-t-il, à ces nouveaux convertis ? Faites-donc mourir votre nature terrestre : l’inconduite, l’impureté, les passions, les mauvais désirs et la cupidité qui est une idolâtrie (Col 3.5). Dépouillez-vous… de la vieille nature qui se corrompt par les convoitises trompeuse, soyez renouvelés par l’Esprit dans votre intelligence, et revêtez la nature nouvelle, créée selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité (Eph 4.21-24). Et comme Paul est un homme pratique, il leur donne des exemples de ce que la vie nouvelle en Christ exige : Rejetez le mensonge… Si vous vous mettez en colère, ne péchez pas : que le soleil ne se couche pas sur votre irritation…. Que celui qui dérobait ne dérobe plus…Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole malsaine… Que toute amertume, animosité, colère, clameur, calomnie, ainsi que toute méchanceté soient ôtées du milieu de vous (Eph 4.25-31). Après l’accueil du pardon, la priorité pour un croyant c'est la recherche de la sanctification.

  La question qui se pose est la suivante : La recherche de la sanctification peut-elle être considérée comme une œuvre qui viendrait s’ajouter à la foi, dans le but d’être sauvé ? Je la pose dans un but pratique afin de comprendre en profondeur cet aspect de la grâce.

   Donc, y a-t-il quelque chose de tordu et de malsain dans la recherche de la sanctification ? La réponse est : Oui et non.

Oui, lorsqu’un croyant a la volonté d’ajouter une œuvre quelconque à la grâce dans le but d’être sauvé, ou par orgueil spirituel ; souvenez-vous de l’attitude du Pharisien dans la parabole (Lc 18.9-14). En effet, cette recherche signifie que subsiste en lui la notion de mérite et donc d’efforts méritoires à faire. Cette attitude est plus fréquente que l’on pense.

 Non, lorsque le croyant sait que la sanctification est l’œuvre exclusive de l’Esprit-Saint en lui. La grâce devient synonyme de présence de Dieu, il recherche ce qui plait à Dieu, ce qui honore Dieu ; la recherche de la sanctification devient alors aussi naturelle que la respiration. Personne ne se dit : il faut que j’inspire… il faut que j’expire... La respiration fait partie de la vie ! Il en est de même lorsque le croyant après avoir accueilli la grâce-pardon, va pouvoir vivre la grâce-présence, qui fait de lui tout ce qu’il est et qui fait en lui tout ce qu’il fait (comme le disait l’apôtre Paul).

  La grâce-présence devient naturellement la respiration de sa communion avec Dieu par Jésus-Christ. Il ne recherche pas la sanctification pour mériter quelque chose ; il est conduit à la sanctification qui va lui permettre d’accueillir la grâce de Dieu qui ne fait jamais défaut. C’est un cercle vertueux qui se met en place dans la vie du croyant. Il désire cette grâce-présence, car sans elle, il sait qu’il lui manquerait cet oxygène spirituel indispensable qu’est la présence créatrice de Dieu qui va lui permettre d’accomplir les œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions (Eph 2.10).

Pour résumer et conclure : La vie chrétienne commence toujours par l’accueil de la grâce-pardon. Mais elle ne peut pas en rester là, sous peine de stagner et de porter peu de fruits. Elle doit naturellement s’épanouir vers la grâce-présence qui va façonner le croyant, le rendre de plus en plus sensible au Saint-Esprit, lui permettant d’honorer Dieu par une vie de sanctification et de porter le fruit de l’Esprit qui glorifie Dieu : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi (Gal 5.22).

   La Grâce-pardon, la grâce-présence et la grâce-sanctification sont intimement liées, parce qu’elles procèdent du don de Dieu fait aux hommes : Jésus-Christ. Prenons garde de ne pas les séparer dans notre vie de foi.

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 Quand je regarde tes cieux, ouvrage de tes mains,...

qu'est-ce que l'homme pour que tu te souviennes de lui ?

(Ps 8.4)

 

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