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22 octobre 2008

Religion et foi

 

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La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute justice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, car Dieu le leur a manifesté. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient fort bien depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages (Romains 1.18-20).

Ce paysage magnifique est l'un des signes, parmi tant d'autres, de l'auteur de la Création

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La religion et la foi

Il est important de ne pas confondre ces deux mots, comme beaucoup ont tendance à le faire. En effet, on peut être de religion catholique, orthodoxe ou protestante et ne pas avoir la foi.

Un dictionnaire célèbre donne de la religion la double définition suivante :1) Ensembles de croyances et de dogmes définissant le rapport de l'homme avec le sacré. 2) Ensembles de pratiques et de rites propres à chacune de ces croyances.

Quant au mot foi, le même dictionnaire indique : Le fait de croire en Dieu, en des vérités religieuses révélées. Et il ajoute plus loin : Confiance en quelqu'un ou en quelque chose.

Si l'on se place sur le terrain de la chrétienté, ces deux mots font référence au Dieu de la Bible. A priori, on ne devrait donc pas pouvoir les différencier. Mais c'est sans compter avec la façon dont l'homme conçoit sa relation avec Dieu. Jésus souligne les déviations de cette relation dans  de nombreux textes. J'en cite trois ici :

Quiconque me dit : Seigneur, Seigneur ! n'entrera pas forcément dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux (Matthieu 7.21).

Alors, Jésus s'adressa aux foules et à ses disciples et dit : Les scribes et le Pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse (expliquent la Loi de Moïse). Faites donc et observez tout ce qu'ils vous diront, mais n'agissez pas selon leurs oeuvres. Car ils disent et ne font pas (Matthieu 23.1-3).

Pourquoi m'appelez-vous : Seigneur, Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? (Lc 6.46).

Dans ces trois textes, Jésus condamne le hiatus qui existe entre la parole et les actes. Lorsque la parole, même la plus pieuse (Seigneur, Seigneur !), est déconnectée des actes, on est dans le domaine du religieux, mais pas de la foi. Pour faire comprendre cette différence, je dirais que la religion concerne l'extérieur de l'homme, les apparences, tandis que la foi concerne l'intérieur de l'homme, son être régénéré par la nouvelle naissance (Cf l'article consacré à ce thème).

Dans quel sens est-ce que j'affirme que la religion concerne l'extérieur de l'homme ?

Je prends un exemple : On peut pratiquer assidûment sa religion le dimanche et être malhonnête, méchant ou pervers tout le reste de la semaine. Nous avons tous connu des dictateurs sanguinaires qui allaient régulièrement à l'église et prenaient l'eucharistie. Dans cet exemple, on voit que ce qui caractérise cette attitude c'est l'absence de cohérence entre les actes de celui qui semble accorder de l'importance à la Bible (en assistant aux offices), et le texte biblique qui appelle à la justice, à l'amour, à la droiture, etc... La religion peut donc être comparée à une médaille épinglée sur le revers d'une veste (la Légion d'honneur) à une distinction (une médaille de guerre). Il suffit d'enlever la veste pour que la médaille ne fasse plus partie de nous-même.

Un passage du livre d'Esaïe montre comment Dieu réagit en face d'actes religieux complètement vidés de leur sens. Dans la Loi, qu'il a donnée à Moïse, Dieu  demande à son peuple d'offrir des sacrifices et de respecter certaines fêtes. Mais le peuple a confondu la foi et  une attitude religieuse. Dieu condamne sévèrement cette attitude hypocrite :

Ecoutez la parole de l'Eternel, chefs de Sodome ! Prête l'oreille à la loi de notre Dieu, peuple de Gomorrhe ! Qu'ai-je à faire de la multitude de vos sacrifices ? dit l'Eternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux ; je ne prends pas plaisir au sang des taureaux, des agneaux et des boucs. Quand vous venez vous présenter devant moi, qui vous demande de fouler mes parvis ? Cessez d'apporter de vaines offrandes : L'encens me fait horreur; quant aux nouvelles lunes, aux sabbats et aux assemblées, je ne puis voir le crime avec les solennités. Je hais vos nouvelles lunes et vos fêtes ; elles me sont à charge ; je suis las de les supporter. Quand vous étendez vos mains (pour prier) je détourne de vous mes yeux; quand bien même vous multipliez les prières, je n'écoute pas : Vos mains sont pleines de sang (Esaïe 1.10-15).

Lorsque la religion est confondue avec la foi,  celle-ci est souvent perçue comme une morale, au même titre que la loi civile. Les deux disent: Tu ne dois pas faire ceci ! Tu dois faire cela ! Ces lois sont justes; et pourtant, beaucoup les enfreignent. Pourquoi ? Parce qu'on les regarde comme contraignantes. Pour prendre des exemples dans la loi civile, je mentionnerai simplement le respect des limitations de vitesse; l'obligation de s'assurer lorqu'on achète un véhicule; l'interdiction de pirater les logiciels ou les CD de musique; l'obligation de déclarer tous ses revenus au fisc; l'obligation d'acheter un billet lorsqu'on prend le métro, etc... Beaucoup trichent, en espérant ne pas se faire prendre. Ils se justifient en prétextant que la loi est injuste, ou que les choses sont trop chères. Beaucoup ont envie de tricher. Ce qui les retient, c'est uniquement la peur de se faire prendre. Ils sont honnêtes par peur de la sanction, mais pas par conviction. Ces exemples montrent que beaucoup d'hommes considèrent ces lois comme des contraintes qui empiètent sur leur liberté. Alors, dès qu'ils ont une possibilité d'y échapper sans se faire prendre,  ils ne respectent plus la loi, car leur être profond n'est pas en accord avec cette loi.

Parce qu'elle concerne l'extérieur de l'homme,

la religion n'a jamais changé et ne changera jamais

le coeur d'un homme.

Pour qu'un homme change, il faut que l'intérieur de cet homme change, c'est-à-dire son coeur, son être profond. Le peuple d'Israël avait reçu de Dieu les 10 Commandements (Exode 20). Ces lois étaient gravées sur deux tables de pierre. Tout le peuple les connaissait; et pourtant, on ne compte plus les fois où il a désobéi à ces lois. Pourquoi ? Parce qu'elles étaient extérieures au coeur de ces hommes.

Comment Dieu fait-il pour que les hommes considèrent ces lois non comme une contrainte, mais comme le chemin vers la liberté ?

Il va les graver directement sur leur coeur, sur un nouveau coeur : Je vous donnerai un coeur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau; j'ôterai de votre chair le coeur de pierre et je vous donnerai un coeur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous et je ferai que vous suiviez mes prescriptions, et que vous observiez mes ordonnances (Ezékiel 36.26).

Cette image très concrète de la transplantation d'un coeur nouveau, c'est la nouvelle naissance dont j'ai parlé dans un précédent article. Pour pouvoir regarder les commandements de Dieu comme une grâce et non comme une contrainte, il faut avoir reçu de Dieu ce coeur nouveau (Cf La nouvelle naissance : § Comment passe-ton par cette nouvelle naissance ?). Le mouvement de la foi, c'est de mourir à notre vieille nature avec le Christ, pour renaître, avec le Christ à une nouvelle vie: Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Christ-Jésus, c'est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui dans la mort par le baptême, afin que comme Christ est ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie (Romains 6.3-4).

Avec cette nouvelle naissance et ce coeur nouveau, la loi de Dieu qui était extérieure à nous et que nous percevions comme une contrainte, va pouvoir prendre vie maintenant à l'intérieur de nous. Elle va faire partie intégrante de notre nouvelle nature en Christ. Et nous savons et expérimentons que c'est une loi libératrice. Lorsque la loi de Dieu nous rend triste, ce n'est plus parce que nous devons nous y soumettre, mais parce que nous y avons désobéi. C'est un renversement total.

La nouvelle naissance nous garantit-elle que nous ne pécherons jamais plus ? Non ! Mais lorsque cela arrive, la grande différence avec une attitude religieuse, c'est que : 1) Nous prenons conscience que nous avons offensé Dieu, sans relativiser la gravité de l'offense, sans nous chercher d'excuses ; 2) Nous ne supportons plus d'attrister le Saint-Esprit  qui vit en nous ; et nous agissons en conséquence : nous nous repentons sincèrement.

L'homme religieux vit sa relation avec Dieu à travers sa pratique des rites. Il en est fier et pense ainsi mériter  l'attention de Dieu et son salut. Pour l'homme de foi, ce qui importe, c'est sa relation avec Dieu. Il sait que Dieu l'a aimé le premier, qu'il ne mérite rien mais que tout lui a été donné  gratuitement, le pardon comme la grâce. Il accueille l'un et l'autre avec reconnaissance.

Une parabole montre l'immense fossé qui sépare ces deux attitudes :

Jésus dit encore cette parabole pour certaines personnes qui se persuadaient d'être justes et qui méprisaient les autres : Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l'un était Pharisien, et l'autre péager. Le Pharisien, debout priait ainsi en lui-même ; O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui son accapareurs, injustes, adultères, ou même comme ce péager : je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. Le péager se tenait à distance, n'osait même pas lever les yeux au ciel, mais se frappait la poitrine et disait : O Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur. Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié (pardonné) plutôt que l'autre. Car quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé (Luc 18.9-14).

Jésus ne se sert pas de cette parabole pour nous juger ou pour nous condamner, mais pour nous faire comprendre que nous pouvons passer complètement à côté de la foi sans le savoir; il veut nous remettre sur le bon chemin.

Si vous vous sentez interpellé par ce texte, vous pouvez simplement poser à Dieu cette question : Seigneur, dans ma relation avec toi, comment me vois-tu ? Comme le Pharisien ou comme le péager ?

N'ayez pas peur de la réponse. Lorsque Dieu nous parle, cela peut faire très mal, parce que par amour, il nous révèle les choses dont nous n'avions pas conscience, qui peuvent mettre à mal notre égo. Mais c'est toujours pour nous entraîner, avec lui, sur le chemin de la vérité et de la vie.

Que le Seigneur vous bénisse.

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Dieu dit : Qu'il y ait des astres dans l'étendue céleste
pour séparer le jour et la nuit ; que ce soit des signes
pour marquer les temps, les jours et les années (Genèse 1.14)

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