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17 septembre 2012

Vaincre la peur

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Lac de Tibériade (Israël)

 

 Matthias et Sophie HELMLINGER

podcast

 

Matthieu 8.18-28

 

   Jésus donne l’ordre à ses disciples de passer sur l’autre rive ; ils obéissent et c’est la catastrophe. Si nous voulons suivre le Seigneur, notre vie ne sera pas toujours un long fleuve tranquille. Nous pouvons même avoir des frayeurs que nous n’aurions pas connues, si nous étions restés tranquillement chez nous. Mais le Seigneur est là, et nous allons voir de quelle manière.

   L’enseignement sur la foi que les disciples ont reçu ce jour-là est valable aussi pour ceux qui ne sont pas disciples de Jésus. Les disciples ont appris une leçon, pas seulement avec leur tête, mais avec leur corps et leur âme, avec leurs tripes. On les voit en effet sidérés de peur, ils ont frôlé la mort de près, pendant que Jésus dormait. Dans le récit parallèle de Marc 4 on voit un détail intéressant sur la façon dont Jésus dormait : et lui, il dormait à la poupe sur le coussin (v 38) . Il faut le faire ! Dormir en pleine tempête, avec le vent qui hurle dans les voiles, les vagues qui se jettent contre la barque et les embruns qui éclaboussent de partout ! Pendant ce temps, Jésus dormait,  la tête sur le coussin ! Dans l’évangile de Matthieu Jésus vient de dire que le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête (Mt 8.20). La tempête et un coussin dans une barque qui chavire, lui conviennent parfaitement comme lieu pour reposer sa tête.

   Ses disciples ont été obligés de le réveiller, nous disent les trois évangiles, Matthieu, Marc et Luc. Ces deux derniers ajoutent : il se réveilla (Mc 4.39 ; Lc 8.24). Ce détail est inutile dans le récit, mais il est introduit ici pour nous renvoyer à la résurrection de Jésus. C’est le même verbe en effet, qui sera utilisé pour parler de Jésus se réveillant d’entre les morts, Jésus ressuscitant.

   Jésus dormant en pleine tempête, c’est Jésus dans sa mort. Jésus n’a pas d’endroit sur terre pour reposer sa tête, mais il en a trouvé un : dans la tombe, chez les morts. Voilà le Jésus qui est avec nous pour toujours : Jésus crucifié, mort et enterré. C’est ainsi qu’il vient à notre aide.

   Voilà pourquoi il reproche à ses disciples leur peu de foi. D’après Marc et Luc, Jésus leur demande même : comment n’avez-vous pas de foi ? (Mc 4.40), où est votre foi ? (Lc 8.35). Je crois qu’il est encore obligé de poser souvent cette question aujourd’hui. Nos émotions sont légitimes. L’être humain est constitué, entre autres d’émotions ; la peur en fait partie. Comment ne pas avoir peur quand vous êtes sur une mer déchaînée et que vous risquez de couler ? Les textes des évangiles insistent sur l’aspect démesuré de la tempête ; Matthieu parle même d’un séisme marin, d’un tsunami. Marc parle d’un grand tourbillon de vent, particulièrement inhabituel. Nous savons aujourd’hui que les tempêtes sur le lac de Tibériade peuvent surgir en quelques minutes, alors que tout était calme l’instant d’avant. Il y a un phénomène climatique particulier à cet endroit : les vents provenant de plusieurs points se rassemblent subitement en puissants tourbillons qui soulèvent la mer.

   Mais ici, cette tempête inhabituelle semble avoir une autre origine : elle semble provoquée par l’ordre de Jésus de passer sur l’autre rive. Satan se déchaîne. Jésus va le chercher sur son terrain. Sur l’autre rive en effet, Jésus libérera de leur obsession de la mort deux démoniaques qui avaient une force herculéenne, et que personne n’osait approcher. Sur la croix, Jésus est allé chercher le prince de ce monde sur son propre terrain. Dans Jean 12.31, Jésus dit : maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. Jésus est allé vers la croix en toute connaissance de cause, et ses disciples ont complètement paniqué dans le jardin de Getsémané. Ils ont fui la tempête en prenant leurs jambes à leur cou. Jésus lui, est resté calme. Il est allé au-devant de la tempête qu’il a lui-même déchaînée en allant chercher le diable sur son terrain. Il y a laissé sa vie, mais nous avons trouvé la nôtre. Désormais, chacun de nous peut dire avec l’apôtre Paul : je vis, mais ce n’est plus moi, c’est Christ qui vit en moi (Gal 2.20). Le chrétien, c’est une personne qui vit dès aujourd’hui la vie après la mort, la vie du Christ ressuscité. Et justement à cause de cela, le chrétien avance cahin-caha dans la foi, comme Pierre marchant sur l’eau à la rencontre de Jésus ; au bout de quelques pas, il coule. Jésus est souvent obligé de venir nous redonner la foi. Jésus est l’initiateur de la foi et il la mène à son accomplissement (Heb 12.2). Avec mon raisonnement, j’ai longtemps tordu cette promesse, en me disant : « puisque c’est Lui qui donne la foi, je n’ai rien à faire ». Il y a beaucoup de belles paroles de la Bible que nous pouvons tordre à notre détriment. En vérité, le récit de la tempête apaisée est un très beau enseignement sur la foi : Jésus donne la foi, et justement, parce qu’il nous l’a donnée, elle est à nous et nous devons nous en servir. Contrairement à ce que disent les traductions, Jésus ne reproche pas à ses disciples d’avoir eu peur. La peur fait partie des émotions normales de tout être humain. D’après Mt 8.26 et Mc 4.40, Jésus demande à ses disciples pourquoi ils ont été peureux, on peut aussi traduire le grec « deiloi » par : lâches. Pourquoi êtes-vous lâches ? On a le droit d’avoir peur en suivant Jésus, avec toutes les épreuves qui nous tombent dessus, mais on n’a pas le droit d’être lâches avec un tel Seigneur, parce qu’il est quand même avec nous dans la barque ! D’après Apo 21.8, les lâches auront leur part dans l’étang embrasé de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.

   Alors comment faire, quand on a peur en suivant Jésus, peur devant les souffrances, peur devant les montagnes de l’impossible qui se dressent devant nous quand nous lui obéissons ? Eh ! bien, ne pas rester dans cette peur ! Ne pas s’y installer. La peur est légitime, mais s’y établir, avec le Seigneur dans la barque, ce n’est pas légitime. Ce n’est pas légitime, car le Seigneur a déjà donné le remède à la peur : la foi. Comment n’avez-vous pas de foi ? (Mc 4.40). Jésus est étonné de ce que ses disciples n’utilisent pas la foi qu’il leur a donnée. Mais quand est-ce que Jésus a donné la foi à ses disciples ? L’évangile de Jean insiste sur l’heure de la glorification de Jésus qui est l’heure de sa mort et en même temps l’heure où la foi authentique est donnée (Jn 19.35). Jésus met en doute la foi de ses disciples avant que ne vienne cette heure : Vous croyez à présent ? Voici que l’heure vient, et maintenant elle est là, où vous serez dispersés, chacun allant de son côté, et vous me laisserez seul (Jn 16.31-32). Mais à partir de l’heure où Jésus est glorifié, la foi est donnée. Sur le lac de Tibériade en furie, Jésus considère déjà ses disciples comme propriétaires de la foi qu’il leur donnera dans sa mort et sa résurrection ; c’est pourquoi il leur demande : Où est votre foi ? (Lc 8.35). Jésus est le seul à pouvoir nous donner la foi, et c’est justement pour cela qu’il peut nous demander : Où est votre foi ? Il sait qu’il nous l’a donnée et elle nous appartient désormais. Par sa question, Jésus nous fait prendre conscience de la foi qui est en nous, et dont nous ne pouvions soupçonner la présence. Car Jésus a déclaré lui-même que la foi n’est pas visible, même à nos propres yeux : Car en vérité je vous le déclare, si un jour vous avez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : « passe d’ici là-bas », et elle y passera. Rien ne vous sera impossible (Mt 17.20). La foi ne se trouve pas en nous regardant le nombril, mais en écoutant Jésus. Par la foi, ne nous installons pas dans la peur jusqu’à devenir des lâches.

   On a des exemples de chrétiens qui refusent d’écouter leur peur et continuent d’écouter leur foi : - au Nigéria, des chrétiens continuent à se réunir alors que leur église a été réduite en cendres, leur pasteur tué, leurs filles kidnappées. Ils ont peur, mais ils préfèrent écouter leur foi en Jésus - Ingrid Bettancourt attachée pendant des années à un arbre dans la jungle colombienne, a continué à écouter sa foi en Jésus plutôt que de se laisser aller au désespoir et à la haine - le rabbin Eisenberg raconte l’histoire d’un Juif pendant la guerre: un SS avait sorti son revolver en disant « je vais te tuer » ; le Juif a répondu «  tu me tueras quand Dieu le voudra » ; le SS a tiré ; la balle est restée bloquée dans le canon ; le Juif a tué le SS et s’est enfui - en Afrique il y a quelques années, des rebelles ont aligné des chrétiens et les ont mis en joue ; les balles sont restées bloquées dans le canon, alors que les fusils fonctionnaient normalement quand ils tiraient en l’air.

   Nous avons un Seigneur puissant, qui commande à la création toute entière : Quel est celui-ci, car même le vent et la mer lui obéissent ? (Mt 8.27). Dans Esaïe 54.16, le Seigneur Dieu rassure Israël en lui disant que c’est Lui qui a créé les fabricants d’armes, mais que c’est lui aussi qui crée le destructeur de ces armes.

   Avec le Seigneur nous pouvons vaincre la peur, que nous vivions ou que nous mourions. Car il y a aussi des chrétiens et des Juifs pour qui les balles n’ont pas été bloquées dans le canon. Le Seigneur crucifié est avec nous en tant que Ressuscité, et nous vivons déjà de sa vie aujourd’hui. J’ai donné des exemples extrêmes où des croyants ne se sont pas laissé vaincre par la peur, mais nous pouvons vaincre la peur dans notre vie quotidienne, en commençant à exercer notre foi dans des circonstances moins dramatiques que celles que j’ai évoquées. Nous pouvons exercer notre foi, car pour le Seigneur il n’y a aucun doute qu’il nous l’a donnée. Il l’a donnée en passant sur l’autre rive. Il a quitté la rive Ouest du lac pour gagner la rive Est, le pays des Gadaréniens (Mt 8.28). Autrement dit : Jésus est passé du côté Israël au côté Nations. Il a fallu sa mort et sa résurrection pour cela. Cela ne s’est pas fait de façon naturelle. C’est contre nature, contre ce que les disciples pouvaient comprendre. Mais tel est le projet de Dieu : donner la foi, non seulement à Israël mais aussi aux Nations. Ce don de la foi lui a coûté son Fils unique. Amen.

 

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Lac de Tibériade (Israël)

 

14 septembre 2012

Obéir à l'Esprit

 

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Plage à Césarée (Israël)

 

Obéir à l'Esprit
podcast

 

Act 10.1-48

 

  Ce récit des Actes vaut la peine d’être lu en entier, car il raconte un épisode important de l’histoire du salut. En effet, il nous montre le commencement d’une nouvelle étape dans le plan de Dieu : Le salut est maintenant offert aux non-Juifs. Le texte nous montre l’étonnement des Juifs devant ce fait : Tous les croyants circoncis qui étaient venus avec Pierre furent étonnés de ce que le don du Saint-Esprit soit aussi répandu sur les païens (10.45). Bien sûr, le salut pour tous les peuples n’était pas, à proprement parlé, une nouveauté. Dieu avait déjà dévoilé son plan à Abram : Toutes les familles de la terre seront bénies en toi (Gn 12.3). Mais jusqu’à ce jour, Jésus et ses disciples annonçaient la Bonne Nouvelle du salut presque exclusivement aux Juifs. Aux disciples qu’il envoyait en mission, Jésus avait même donné des ordres qui peuvent nous surprendre aujourd’hui : Ne prenez pas le chemin des païens et n’entrez pas dans une ville des Samaritains ; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël (Mt 10.5-6). Comment comprendre cette exclusion provisoire des païens ? La réponse est simple : Avant d’annoncer l’Évangile aux païens, il fallait que les disciples de Christ soient  témoins de tout ce que Jésus a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem (10.39), et soient formés pour prêcher au peuple et attester qu’il a été lui-même désigné par Dieu comme juge des vivants et des morts (10.42).

  J’ouvre une parenthèse pour dire que la question du salut préoccupait aussi les Gentils (non-Juifs). Corneille n’est pas Juif. C’est un officier Romain (centenier = commandant de 100 hommes). Au v 2, le texte nous dit qu’il craignait Dieu, c'est-à-dire qu’il observait certaines pratiques juives, sans toutefois être circoncis. Il faisait beaucoup d’aumônes au peuple, c’est-à-dire aux Juifs de Césarée, et il priait Dieu constamment. Que disait-il à Dieu ? A ce stade, impossible de le savoir. Le v 31 nous donne une précision lorsqu’un ange lui dit : Corneille, ta prière a été exaucée, et Dieu s’est souvenu de tes aumônes. Corneille avait donc un sujet de prière particulier. Lequel ? C’est au chapitre suivant, 11.13-14, que nous apprenons ce que Corneille demande particulièrement à Dieu, lorsque l’ange lui dit : Envoie chercher, à Jaffa, Simon surnommé Pierre, qui te dira des paroles par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison. On voit que Corneille se préoccupait de la question du salut.

  Aux réflexions que j’ai souvent entendues, je crois que cette question préoccupe presque tous les hommes, même ceux qui disent ne pas croire en Dieu. Le plus étonnant, c’est que la Bible répond à cette question d’une façon claire ; et pourtant, les non-croyants ne veulent pas en tenir compte. Je ferme la parenthèse.

Comment Dieu s’y est-il pris pour que les non-Juifs entendent l’Evangile (la Bonne Nouvelle) du salut ?

  Remarquons d’abord que l’initiative d’annoncer l’Évangile aux païens n’est pas venue des hommes, mais de Dieu. Pierre ne s’est pas dit un jour en se réveillant : Qu’est-ce que je pourrais faire pour servir Dieu ?  J’ai une idée : Je vais annoncer l’Evangile aux païens ! L’initiative, c’est exclusivement celle de Dieu ! Cette constatation devrait nous faire prendre conscience que les croyants devraient d’abord rechercher la volonté de Dieu avant de prendre des initiatives. Lorsque cette attitude est mise en pratique dans l’Eglise, les fruits de l’Esprit abondent et la croissance spirituelle du corps du Christ est au rendez-vous. Mais cela demande une consécration à Dieu, une soumission à l’Esprit, une ouverture aux différentes façons dont Dieu s’y prend pour parler aux hommes et une obéissance sans faille.

 Dans notre récit, Dieu se sert d’une vision (état éveillé) et d’une extase (un rêve ?) pour conduire Corneille et Pierre dans son plan. Le livre des Actes raconte au moins 7 visions, et beaucoup d’autres livres de la Bible nous montrent que c’est un moyen que Dieu emploie souvent pour parler aux hommes. Aujourd’hui encore, c’est le cas. De nombreux témoignages l’attestent. Pourtant, beaucoup de chrétiens refusent de le croire, mettent cela sur le compte de l’exaltation (ce qui est parfois vrai), parce qu’à notre époque, le rationalisme a souvent pris le pas sur la foi en l’Ecriture. Ce scepticisme a de graves conséquences : lorsqu’on met en doute la Parole de Dieu, l’intelligence de l’homme n’est plus éclairée par l’Esprit Saint. Alors, les fruits qui sont produits sont des fruits humains qui ne durent pas.

Mais revenons au texte. Dieu donne des visions très différentes aux deux hommes, mais parfaitement complémentaires et coordonnées. Ὰ Corneille, c’est un ordre précis qui est donné : Envoie maintenant des hommes à Jaffa, et fais venir un certain Simon, surnommé Pierre (10.5). Quant à Pierre, Dieu le fait passer par une expérience hors du commun sans laquelle ce disciple n’aurait jamais obéi à l’ordre de se rendre chez Corneille. Pourquoi ? Parce que la tradition interdisait à un Juif d’avoir des relations avec un païen ; il ne pouvait pas entrer sous son toit, ni partager un repas avec lui. Il faut savoir, en effet, que les païens, mangeant la chair d’animaux considérés comme impurs dans la loi de Moïse (Lv 11), étaient impurs aux yeux des Juifs et de ce fait n’étaient pas fréquentables sous peine de devenir eux-mêmes impurs.

  Dans la vision, Dieu montre à Pierre qu’il annule la distinction entre animaux purs et impurs : Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé (10.15). Et comme pour faire comprendre à Pierre que c’est bien Dieu qui lui parle, la scène se renouvelle 3 fois.

  Avez-vous imaginé le trouble que Pierre a dû ressentir ? Dans ce qu’il venait de voir et d’entendre, tout le système de pensée que la tradition juive avait construit au fil des siècles, tout ce qui avait donné du sens à sa pratique religieuse jusqu’à présent, tout cela s’écroulait comme un château de cartes. Dieu lui demandait de faire le contraire de ce qu’il avait toujours fait !

  Le v 17 nous dit que Pierre était perplexe sur le sens de la vision. On peut le comprendre ! Nous voyons ici que Dieu ne donne pas des ordres brutalement. Il comprend que Pierre puisse se poser des questions (comme l’avait fait Gédéon, Juges 6). Aussi multiplie-t-il les preuves que c’est bien Lui qui parle. L’Esprit s’adresse à lui : Voici 3 hommes qui te cherchent ; lève-toi, descends, et pars avec eux sans hésiter, car c’est moi qui les ai envoyés (10.19-20).

  Pierre n’a pas eu le temps de se poser beaucoup de questions, après cette parole, car les hommes étaient déjà à sa porte et appelaient (v 18). Le v 23 nous dit qu’il les fit entrer et les logea. Un acte impensable pour lui, avant la vision ! Comme il le dira le lendemain en arrivant chez Corneille, il a mis en pratique ce que Dieu  lui avait montré dans la vision : il ne fallait pas dire d’aucun homme qu’il est souillé ou impur (10.28).

Comment Pierre a-t-il pu abandonner aussi rapidement ses anciennes façons de penser ?

 Il était ouvert aux directives de l’Esprit Saint. Corneille aussi. Ni lui ni Pierre n’ont douté que la voix qu’ils avaient entendue était celle de Dieu. Pourquoi ? Parce que tous deux étaient des hommes de prière (10.2 et 10.9). Ils étaient donc sensibles au Saint-Esprit. Ils n’ont donc pas hésité à obéir immédiatement aux ordres qui leur étaient donnés. On ne redira jamais assez l’importance de la prière dans la vie d’un chrétien, d’une famille, d’une église !

  L’obéissance conjointe de Corneille et de Pierre a porté des fruits magnifiques, puisque toutes les personnes qui s’étaient réunies chez Corneille, tous non-Juifs, ont été assurées de leur salut en Jésus-Christ (11.14) baptisées dans l’esprit Saint (10.44), comme à la première Pentecôte (2.4), puis baptisées dans l’eau (10.48). Remarquons en passant que ce texte nous montre que baptême d’eau et baptême dans l’Esprit sont deux étapes différenciées dans la vie d’un chrétien.

  Ce récit n’est pas rapporté dans le Nouveau Testament pour nous rendre nostalgique d’une période révolue. Aujourd’hui encore, des chrétiens et des églises vivent ce que nous lisons dans ce récit, parce que le plan de Dieu n’a pas changé : il veut que les hommes soient sauvés (1 Tm 2.4) et soient remplis de l’Esprit. Dans les églises historiques comme la nôtre, on a souvent oublié d’enseigner l’importance de la conversion, qui est pourtant la première étape de toute vie chrétienne, ainsi que l’importance du baptême dans l’Esprit qui est mentionné plusieurs fois dans le livre des Actes et les Evangiles.

Pour conclure :

-  Je crois qu’il ne faudrait plus avoir honte de passer pour des fondamentalistes, même si le courant libéral critique le fondamentalisme, parfois vertement.

- Je crois qu’il est important de lire les textes bibliques à la lumière du Saint-Esprit, si nous voulons que ce dernier manifeste sa puissance pour transformer les cœurs.

- Je crois qu’il est urgent de reconnaître que si les fruits sont rares, si l’Eglise ne grandit pas ou pas plus, c’est parce que nous ne laissons pas à l’Esprit la première place, comme on le voit dans ce récit et dans tout le livre des Actes.

 

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 Césarée : L'hippodrome antique



02 septembre 2012

Messages audio

                              Cette page regroupe des messages enregistrés

                                           au cours de cultes dominicaux


Patrick Desplanque : L'humilité

podcast

Patrick Desplanque : Il faut choisir
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Patrick Desplanque : La repentance
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Matthias Helmlinger : N'est-ce pas le fils du charpentier ?
podcast

Patrick Desplanque : Le Royaume de Dieu
podcast

Matthias Helmlinger : Porter du fruit
podcast
Matthias et Sophie Helmlinger :
Concernés par la résurrection du Christ

podcast

Gérard Dugelet : Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic  

podcast

Matthias Helmlinger : La jalousie de Dieu
podcast

Lettre d'amour du Père

podcast




30 juillet 2012

Pourquoi évangéliser ?

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Pourquoi évangéliser ?

 

Message de Matthias Helmlinger
podcast

Marc 6.30-34

  Pourquoi évangéliser ? Ne peut-on pas laisser les gens choisir tranquillement leur religion, puisque tout est maintenant disponible ? On peut acheter une Bible même dans les rayons librairie des hypermarchés ! Aujourd’hui, on peut se convertir à la religion qu’on veut ; on peut se procurer facilement les textes fondamentaux des principales religions ! Alors, pourquoi évangéliser ?

  De plus, le mot « évangéliser » a mauvaise presse aujourd’hui, à cause des abus qu’il y a eu au cours des siècles. Toutes les églises ont usé de la manipulation, voire de la violence dans ce domaine. Ce qui fait qu’aujourd’hui, les gens ont peur de subir un lavage de cerveau, quand on les invite explicitement à une réunion d’évangélisation. Peut-être faudrait-il changer ce mot. On pourrait choisir « faire des annonces heureuses », ce qui serait une bonne traduction de ce mot qui vient du grec. « Evangéliste » est une transcription du grec. On trouve ce mot« évangéliste » deux fois au féminin, associé à Sion, Jérusalem dans Esaïe 40/9, dans la traduction grecque de l’A.T. : Sion, Jérusalem peut enfin faire une heureuse annonce aux Juifs qui ont été déportés loin de leur terre. Ils peuvent revenir, car le Seigneur Lui-même revient. Mais changer les mots n’a jamais résolu une difficulté. Mieux vaut se demander pourquoi Jésus a dit d’évangéliser.

  La réponse est dans notre texte : « Jésus fut pris de pitié pour la foule parce qu’elles étaient comme des brebis qui n’ont pas de berger » verset 34. Dans le texte parallèle de Matthieu 9/36, on voit que cette profonde pitié de Jésus a fait qu’il a supplié ses disciples de prier : « priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson ». Matthieu donne aussi un descriptif de l’état psychologique de cette foule : « elles étaient harassées et prostrées comme des brebis qui n’ont pas de berger ».

  Quand on se promène en ville et même dans les villages aujourd’hui, on voit se développer des cabinets de relaxation, de bien-être, de remise en forme, de ressourcement spirituel pour rechercher la paix intérieure. Jésus nous donne plus que du bien-être : il se donne à nous comme berger. La raison profonde de nos souffrances intérieures et de notre désarroi, ce n’est pas parce que nous sommes surbookés ou que nous avons trop de travail. La raison profonde de nos découragements et fatigues, c’est qu’il nous manque un berger pour nous guider dans la vie.

  Israël a un berger. Plusieurs fois dans la Bible, Dieu est présenté comme le berger d’Israël. Il a prouvé qu’il est capable de faire vivre un peuple en plein désert pendant des années, en le nourrissant et en l’abreuvant. Israël n’oublie pas les quarante années de son enfance en tant que peuple, quand il a marché vers la terre promise à ses ancêtres, Abraham, Isaac et Jacob. Dieu a promis à Israël qu’il serait toujours son berger. Plusieurs textes, par exemple Ezéchiel 34/24 associent David étroitement à Dieu : pour que le Seigneur soit le Dieu d’Israël, il faut que David réapparaisse comme berger d’Israël. Il n’y aura plus de brebis malade, de brebis chétives, souffrantes, de brebis faibles parce que repoussées par les autres, qui sont plus fortes qu’elles. Israël  a eu des bergers incompétents (Jérémie 23/1-6). Leur incompétence se manifeste premièrement dans le fait qu’il ne remplissait leur fonction de berger qu’à leur profit personnel, et deuxièmement dans le fait qu’ils laissaient les brebis les plus fortes du troupeau écarter les plus faibles. Israël n’a pas voulu écouter l’enseignement du Seigneur, sa Thorah, et il a été dispersé dans le désert des nations. Cette dispersion était associée à une promesse certaine qu’il sera à nouveau regroupé : le Seigneur restera toujours son berger. Jésus vient accomplir cette prophétie. Et voilà pourquoi il est profondément saisi par la détresse des foules qu’il voit « harassées et prostrées ». Elles ont perdu le berger. Sa pitié doit nous motiver pour évangéliser. L’évangélisation ne trouve sa motivation que dans l’amour bouleversant du Seigneur Dieu pour son peuple. Si on n’aime pas les gens, on ne peut pas évangéliser. Jésus se sent interpelé au plus profond de lui-même par l’état désastreux de la foule. Il ne peut pas les laisser dans cet état, parce que c’est justement pour cela qu’il est venu : pour être le berger. Lui seul peut l’être.

  Dans les églises, il n’y a en réalité pas de pasteur autre que Jésus. Pasteur veut dire « berger ». Les pasteurs qu’Israël a connus ont presque toujours été décevants et dans l’église, c’est pareil. Les paroissiens déçus par leur pasteur sont partis ou sont morts. On ne les entend plus. Jésus est venu pour être berger, pasteur véritable. J’ai lu un livre écrit par un ancien berger devenu pasteur, Philippe Keller : « Un berger contemple le bon berger » Editeurs de littérature biblique. Belgique. Philippe Keller avait beaucoup de moutons. Il explique qu’un troupeau demande des soins intensifs et quotidiens. Pour qu’un troupeau soit en bonne santé, le berger doit donner tout son temps et toute son énergie. Philippe Keller va jusqu’à dire : « ma propre vie était passée dans celle des moutons ». Cela veut dire qu’il n’avait pas ménagé sa peine ni sa fatigue. Et le résultat a été qu’il avait le plus beau des troupeaux à plusieurs kilomètres à la ronde. Ses moutons à lui se distinguaient des autres troupeaux. Ils avaient meilleure mine, à tel point qu’on les appelait : « les moutons de Philippe Keller ».

  Jésus s’est donné sans compter à ses moutons. Dans Jean 10/11, il dit qu’il « se dessaisit de sa vie pour les siens ». Sa vie passe dans la nôtre. Nous gardons notre personnalité : lui il est le berger et nous, nous sommes les moutons. Nous gardons notre identité, puisque Jésus dit qu’il appelle ses brebis chacune par leur nom Jean 10/3. Jésus ne nous aime pas dans son intérêt à lui, mais dans notre intérêt. Il l’a prouvé par la façon dont il est mort sur la croix. La première condition pour être un bon berger, c’est de se donner à fond, sans compter, et tous les jours, car le troupeau a besoin qu’on s’occupe de lui tous les jours. Seul Jésus peut dire en vérité : « je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps » (Matthieu 28/19). Il y a une deuxième condition pour pouvoir être berger : un berger doit connaître à fond chacune de ses brebis, les inspecter tous les jours, les observer, les surveiller. Nous croyons qu’une telle connaissance du Seigneur nous enlève notre identité, nous avons peur d’être connus si intimement par Jésus. Mais nous avons tort : il nous connaît par notre nom, il respecte donc notre identité. Et ce qu’il y a de pire en nous suscite encore plus d’amour de sa part. L’apôtre Paul déclare : « là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Romains 5/20).

  Comment Jésus nous conduit-il ? Par sa parole. Le texte de Marc nous dit qu’en ayant eu pitié de la foule qui était comme des brebis sans berger, il se mit à leur enseigneur « beaucoup (de choses) » Marc 6/34. Jésus guide par sa parole. Jean 10 nous dit que les brebis reconnaissent le berger au son de sa voix, et elles ne prêtent pas attention aux autres voix. Notez bien l’adverbe : « beaucoup ». Il faut écouter la Parole de Jésus souvent, longtemps, en détails. Jésus ne faillira jamais dans sa tâche de berger à notre égard. Mais il nous faut écouter tout un enseignement et ne pas croire qu’en dix minutes de prédication au temple, on a fini Il y a des manuscrits grecs de Jean 10/29-30 qu’on peut traduire ainsi : « mon Père, ce qu’il m’a donné est plus grand que tout et personne ne peut ravir de la main de mon Père, moi et le Père nous sommes un ». Les traductions françaises ne retiennent pas ces manuscrits, ou alors, ils sont indiqués en note en bas de page. Jésus dit que le troupeau que le Père lui a donné de prendre en mains, ce troupeau lui importe plus que tout, plus même que sa propre vie. Il donnera sa vie pour ce troupeau. Puis il ajoute que ce don de sa propre vie est définitivement acquis à ses brebis. Aucune brebis ne pourra plus jamais être enlevée de la main du Père. Et Jésus explique pourquoi : « moi et le Père, nous sommes un ». Le mot « un » en grec est au neutre. C’est une unité d’action. Jésus explique que lui et son Père sont associés dans la même action : donner la vie éternelle.

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