Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14 septembre 2012

Obéir à l'Esprit

 

ISRAEL 2009 743.jpg

Plage à Césarée (Israël)

 

Obéir à l'Esprit
podcast

 

Act 10.1-48

 

  Ce récit des Actes vaut la peine d’être lu en entier, car il raconte un épisode important de l’histoire du salut. En effet, il nous montre le commencement d’une nouvelle étape dans le plan de Dieu : Le salut est maintenant offert aux non-Juifs. Le texte nous montre l’étonnement des Juifs devant ce fait : Tous les croyants circoncis qui étaient venus avec Pierre furent étonnés de ce que le don du Saint-Esprit soit aussi répandu sur les païens (10.45). Bien sûr, le salut pour tous les peuples n’était pas, à proprement parlé, une nouveauté. Dieu avait déjà dévoilé son plan à Abram : Toutes les familles de la terre seront bénies en toi (Gn 12.3). Mais jusqu’à ce jour, Jésus et ses disciples annonçaient la Bonne Nouvelle du salut presque exclusivement aux Juifs. Aux disciples qu’il envoyait en mission, Jésus avait même donné des ordres qui peuvent nous surprendre aujourd’hui : Ne prenez pas le chemin des païens et n’entrez pas dans une ville des Samaritains ; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël (Mt 10.5-6). Comment comprendre cette exclusion provisoire des païens ? La réponse est simple : Avant d’annoncer l’Évangile aux païens, il fallait que les disciples de Christ soient  témoins de tout ce que Jésus a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem (10.39), et soient formés pour prêcher au peuple et attester qu’il a été lui-même désigné par Dieu comme juge des vivants et des morts (10.42).

  J’ouvre une parenthèse pour dire que la question du salut préoccupait aussi les Gentils (non-Juifs). Corneille n’est pas Juif. C’est un officier Romain (centenier = commandant de 100 hommes). Au v 2, le texte nous dit qu’il craignait Dieu, c'est-à-dire qu’il observait certaines pratiques juives, sans toutefois être circoncis. Il faisait beaucoup d’aumônes au peuple, c’est-à-dire aux Juifs de Césarée, et il priait Dieu constamment. Que disait-il à Dieu ? A ce stade, impossible de le savoir. Le v 31 nous donne une précision lorsqu’un ange lui dit : Corneille, ta prière a été exaucée, et Dieu s’est souvenu de tes aumônes. Corneille avait donc un sujet de prière particulier. Lequel ? C’est au chapitre suivant, 11.13-14, que nous apprenons ce que Corneille demande particulièrement à Dieu, lorsque l’ange lui dit : Envoie chercher, à Jaffa, Simon surnommé Pierre, qui te dira des paroles par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison. On voit que Corneille se préoccupait de la question du salut.

  Aux réflexions que j’ai souvent entendues, je crois que cette question préoccupe presque tous les hommes, même ceux qui disent ne pas croire en Dieu. Le plus étonnant, c’est que la Bible répond à cette question d’une façon claire ; et pourtant, les non-croyants ne veulent pas en tenir compte. Je ferme la parenthèse.

Comment Dieu s’y est-il pris pour que les non-Juifs entendent l’Evangile (la Bonne Nouvelle) du salut ?

  Remarquons d’abord que l’initiative d’annoncer l’Évangile aux païens n’est pas venue des hommes, mais de Dieu. Pierre ne s’est pas dit un jour en se réveillant : Qu’est-ce que je pourrais faire pour servir Dieu ?  J’ai une idée : Je vais annoncer l’Evangile aux païens ! L’initiative, c’est exclusivement celle de Dieu ! Cette constatation devrait nous faire prendre conscience que les croyants devraient d’abord rechercher la volonté de Dieu avant de prendre des initiatives. Lorsque cette attitude est mise en pratique dans l’Eglise, les fruits de l’Esprit abondent et la croissance spirituelle du corps du Christ est au rendez-vous. Mais cela demande une consécration à Dieu, une soumission à l’Esprit, une ouverture aux différentes façons dont Dieu s’y prend pour parler aux hommes et une obéissance sans faille.

 Dans notre récit, Dieu se sert d’une vision (état éveillé) et d’une extase (un rêve ?) pour conduire Corneille et Pierre dans son plan. Le livre des Actes raconte au moins 7 visions, et beaucoup d’autres livres de la Bible nous montrent que c’est un moyen que Dieu emploie souvent pour parler aux hommes. Aujourd’hui encore, c’est le cas. De nombreux témoignages l’attestent. Pourtant, beaucoup de chrétiens refusent de le croire, mettent cela sur le compte de l’exaltation (ce qui est parfois vrai), parce qu’à notre époque, le rationalisme a souvent pris le pas sur la foi en l’Ecriture. Ce scepticisme a de graves conséquences : lorsqu’on met en doute la Parole de Dieu, l’intelligence de l’homme n’est plus éclairée par l’Esprit Saint. Alors, les fruits qui sont produits sont des fruits humains qui ne durent pas.

Mais revenons au texte. Dieu donne des visions très différentes aux deux hommes, mais parfaitement complémentaires et coordonnées. Ὰ Corneille, c’est un ordre précis qui est donné : Envoie maintenant des hommes à Jaffa, et fais venir un certain Simon, surnommé Pierre (10.5). Quant à Pierre, Dieu le fait passer par une expérience hors du commun sans laquelle ce disciple n’aurait jamais obéi à l’ordre de se rendre chez Corneille. Pourquoi ? Parce que la tradition interdisait à un Juif d’avoir des relations avec un païen ; il ne pouvait pas entrer sous son toit, ni partager un repas avec lui. Il faut savoir, en effet, que les païens, mangeant la chair d’animaux considérés comme impurs dans la loi de Moïse (Lv 11), étaient impurs aux yeux des Juifs et de ce fait n’étaient pas fréquentables sous peine de devenir eux-mêmes impurs.

  Dans la vision, Dieu montre à Pierre qu’il annule la distinction entre animaux purs et impurs : Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé (10.15). Et comme pour faire comprendre à Pierre que c’est bien Dieu qui lui parle, la scène se renouvelle 3 fois.

  Avez-vous imaginé le trouble que Pierre a dû ressentir ? Dans ce qu’il venait de voir et d’entendre, tout le système de pensée que la tradition juive avait construit au fil des siècles, tout ce qui avait donné du sens à sa pratique religieuse jusqu’à présent, tout cela s’écroulait comme un château de cartes. Dieu lui demandait de faire le contraire de ce qu’il avait toujours fait !

  Le v 17 nous dit que Pierre était perplexe sur le sens de la vision. On peut le comprendre ! Nous voyons ici que Dieu ne donne pas des ordres brutalement. Il comprend que Pierre puisse se poser des questions (comme l’avait fait Gédéon, Juges 6). Aussi multiplie-t-il les preuves que c’est bien Lui qui parle. L’Esprit s’adresse à lui : Voici 3 hommes qui te cherchent ; lève-toi, descends, et pars avec eux sans hésiter, car c’est moi qui les ai envoyés (10.19-20).

  Pierre n’a pas eu le temps de se poser beaucoup de questions, après cette parole, car les hommes étaient déjà à sa porte et appelaient (v 18). Le v 23 nous dit qu’il les fit entrer et les logea. Un acte impensable pour lui, avant la vision ! Comme il le dira le lendemain en arrivant chez Corneille, il a mis en pratique ce que Dieu  lui avait montré dans la vision : il ne fallait pas dire d’aucun homme qu’il est souillé ou impur (10.28).

Comment Pierre a-t-il pu abandonner aussi rapidement ses anciennes façons de penser ?

 Il était ouvert aux directives de l’Esprit Saint. Corneille aussi. Ni lui ni Pierre n’ont douté que la voix qu’ils avaient entendue était celle de Dieu. Pourquoi ? Parce que tous deux étaient des hommes de prière (10.2 et 10.9). Ils étaient donc sensibles au Saint-Esprit. Ils n’ont donc pas hésité à obéir immédiatement aux ordres qui leur étaient donnés. On ne redira jamais assez l’importance de la prière dans la vie d’un chrétien, d’une famille, d’une église !

  L’obéissance conjointe de Corneille et de Pierre a porté des fruits magnifiques, puisque toutes les personnes qui s’étaient réunies chez Corneille, tous non-Juifs, ont été assurées de leur salut en Jésus-Christ (11.14) baptisées dans l’esprit Saint (10.44), comme à la première Pentecôte (2.4), puis baptisées dans l’eau (10.48). Remarquons en passant que ce texte nous montre que baptême d’eau et baptême dans l’Esprit sont deux étapes différenciées dans la vie d’un chrétien.

  Ce récit n’est pas rapporté dans le Nouveau Testament pour nous rendre nostalgique d’une période révolue. Aujourd’hui encore, des chrétiens et des églises vivent ce que nous lisons dans ce récit, parce que le plan de Dieu n’a pas changé : il veut que les hommes soient sauvés (1 Tm 2.4) et soient remplis de l’Esprit. Dans les églises historiques comme la nôtre, on a souvent oublié d’enseigner l’importance de la conversion, qui est pourtant la première étape de toute vie chrétienne, ainsi que l’importance du baptême dans l’Esprit qui est mentionné plusieurs fois dans le livre des Actes et les Evangiles.

Pour conclure :

-  Je crois qu’il ne faudrait plus avoir honte de passer pour des fondamentalistes, même si le courant libéral critique le fondamentalisme, parfois vertement.

- Je crois qu’il est important de lire les textes bibliques à la lumière du Saint-Esprit, si nous voulons que ce dernier manifeste sa puissance pour transformer les cœurs.

- Je crois qu’il est urgent de reconnaître que si les fruits sont rares, si l’Eglise ne grandit pas ou pas plus, c’est parce que nous ne laissons pas à l’Esprit la première place, comme on le voit dans ce récit et dans tout le livre des Actes.

 

ISRAEL 2009 749.jpg

 Césarée : L'hippodrome antique



Les commentaires sont fermés.