22 septembre 2012
Puissance de la parole de Dieu
La parole de Dieu est vivante et opérante, plus pénétrante qu'aucune épée à deux tranchants : elle atteint jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, des jointures et des moelles ; elle discerne les pensées et les intentions du coeur (Hébreux 4.12)
Ils sont tous morts !
Ces quatre mots hantent encore Tom Moore. Voici son témoignage, adapté de la Revue des Gédéons :
"Pendant que j'étais en poste en Caroline du Nord, à la fin de la guerre du Vietnam, nous sommes sortis, quatre copains et moi, pour fêter une permission de trois jours. Nous sommes descendus dans un hôtel de Jacksonville ; notre seule idée était de prouver que nous étions des hommes, jeunes, invincibles, de vrais Marines !
Après m'être changé en civil, j'ai attendu sur le lit de l'hôtel que mes quatre copains soient prêts pour une grande soirée de fête et d'alcool. Pour passer le temps, j'ai pris la Bible qui était placée sur la table de chevet. J'ai commencé à lire Luc 15 : l'histoire du fils prodigue. J'ai pris conscience que cette histoire collait parfaitement à ma vie. Puis j'ai lu la naissance et la vie de Jésus. J'ai retrouvé des versets bibliques que j'avais appris enfant.
Lorsque mes copains ont frappé à la porte, je savais que je devais prendre une décision - rester dans ma chambre et continuer à lire cette Bible ou me joindre à eux pour une nuit d'ivresse. J'ai décidé de rester pour lire la Bible.
Des heures plus tard, je lisais encore lorsqu'on frappa à nouveau à ma porte. Cette fois, c'était deux policiers. A l'aube, ils venaient me demander si je connaissais ces jeunes gens, dont ils ont énoncé les noms : ceux de mes quatre camarades. J'ai répondu oui et j'ai demandé aux policiers la raison de leur question. "Ils ont eu un accident de voiture... ils sont tous morts !"
Je me souviens seulement d'être sorti dans la nuit, emportant la Bible. J'étais en état de choc. Je suis allé à pied vers une petite église de campagne, ce dimanche-là, et j'ai donné ma vie à Christ. J'ai ensuite lutté avec de vieilles dépendances, mais Dieu m'a purifié et àprès bien des années, je suis devneu pasteur."
J'ai demandé à Tom ce qu'il avait fait de la Bible trouvée dans cette chambre d'hôtel ; il a répondu : "Je l'ai toujours et je la lis tous les jours.
Texte tiré de Plaire au Seigneur, Juillet-septembre 2012, n° 94
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18 septembre 2012
Le pain de vie
Jean 6.24-35
Quand le Seigneur agit c’est pour que nous apprenions à vivre de sa Parole. Déjà, du temps de Moïse, la manne avait été donné uniquement pour que le peuple juif apprenne à vivre de toute parole qui sort de la bouche de Dieu : Tu te souviendras de toute la route que le Seigneur ton Dieu t'a fait parcourir depuis qurante ans dans le désert, afin de te mettre dans la pauvreté ; ainsi il t'éprouvait pour connaître ce qu'il y a dans ton coeur et savoir si tu allais, oui ou non, observer ses commandements. Il t'a mis dans la pauvreté, il t'a fait avoir faim et il t'a donné à manger la manne que ni toi ni tes pères vous ne connaissiez, pour te faire connaître que l'homme ne vit pas de pain seulement, mais qu'il vit de tout ce qui sort de la bouche du Seigneur (Dt 8.2-3).
La foi biblique, ce n'est pas la foi que Dieu existe. Les démons ont aussi ce genre de foi. D'après l'épître de Jacques, ils croient que Dieu est un, et ils frissonnent (Jc 2.19).
Alors, qu'est-ce que la foi biblique, la foi d'Abraham, la foi d'Israël et des prophètes, la foi de Jésus et des apôtres ?
La foi biblique, c'est être certain de la Parole qui sort de la bouche de Dieu et en vivre dès maintenant. Pour nous aider à croire, le Seigneur Dieu donne des signes. La manne était un signe pour les Hébreux. Elle était un véritable miracle nourricier, pas seulement un miracle. En effet, tous les jours pendant qurante ans dans le désert, ils pouvaient en manger. La foi des Hébreux était nourrie, fortifiée par la manne qu'ils mangeaient. Cela ne les a pas empêchés de murmurer dix fois contre Dieu, et c'est pourquoi cette génération n'a pas hérité du pays promis.
Quand les Hébreux ont vu pour la première fois ce miracle nourricier dans le désert, ils ont dit en hébreu MaN Hou ? Les mêmes lettres dans un autre ordre forment le mot hébreu éMouNah, qui signifie foi, fidélité. De cette question MaN Hou ? est venu le mot français manne. Manne est un mot hébreu qu'on n'a pas traduit, on l'a simplement transcrit en français. Il signifie littéralement d'où lui ?
D'où il est Lui ? C'est la question que tout le monde se pose à propos de Jésus dans l'évangile de Jean (Jn 9.29). Les parents de Jésus sont bien connus. Lui-même, Jésus, n'a aucun caractère mystérieux aux yeux de ses contemporains. Il était connu comme un simple Juif (Jn 6.42). Mais quand il enseigne et agit, là tout à coup, tout le monde s'interroge : D'où il est Lui ? Et Jésus indique très clairement son origine en utilisant au moins dix fois dans l'évangile de Jean l'expression Je suis, caractéristique du Dieu d'Israël. Il dit ici : Je suis le pain de vie (Jn 6.35). Jésus vient du ciel, il vient du Père, il est envoyé par le Seigneur Dieu d'Israël. Les targums juifs sur Exode 16 (les targums sont des paraphrases araméennes du texte hébreu, qui sont lues dans les synagogues déjà avant Jésus) disent que la manne est un aliment qui existait avant la création du monde, qui était restée cachée dans le ciel, jusqu'à ce que les Hébreux en aient besoin. L'Apocalypse connaît cette tradition : Au vainqueur, dit Jésus, je donnerai de la manne cachée (Apo 2.17). Jésus parle donc aux Juifs de choses qu'ils connaissent, de choses que leurs ancêtres ont expérimentées : un pain qui descend du ciel et permet de vivre dans le désert, là où il est impossible de vivre. Et ce pain est donné tous les jours, pas une fois seulement, ou de manière occasionnelle. Il est donné tous les jours. En plus, ce pain est un test pour voir si les Hébreux écoutent vraiment la parole de Dieu, s'ils sont prêts à obéir au Seigneur. Ce pain permet de croire la Parole de Dieu et d'agir selon la Parole de Dieu. Il teste notre obéissance au Seigneur. Voilà pourquoi Jésus dit à la foule venue le rejoindre à Capernaüm après la multiplication des pains : Oeuvrez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure pour une vie éternelle, que le Fils de l'homme vous donnera (Jn 6.27). Il aurait pu parler à cette foule du nouveau miracle qu'il venait d'opérer en marchant sur la mer de Tibériade au milieu d'une tempête. La foule justement lui avait demandé comment il avait pu venir si rapidement à Capernaüm. La foule avait en effet vu les disciples partir en barque sans Jésus. Mais Jésus ne parlera pas de ce miracle de sa marche sur l'eau, il va droit au but. Ce n'est plus le moment de parler de miracles extérieurs, il propose à ses auditeurs un miracle intérieur : La foi qui vient de la parole de Dieu et qui permet d'agir selon cette Parole. Oeuvrez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure pour une vie éternelle, que le Fils de l'homme vous donnera.
Ce miracle intérieur de la foi dans la parole de Jésus ne s'est pas produit ce jour-là pour la plupart. Un grand nombre d'auditeurs sont partis. Plusieurs disciples même on quitté Jésus ce jour-là. Ils ne pouvaient supporter des paroles comme celles-ci : Je suis le pain vivant qui descent du ciel. Celui qui mangera de ce pain vivra pour l'éternité. Et le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie (Jn 6.51).
Il y a un moment dans l'évangile où tous les miracles extérieurs de Jésus cesseront. Le dernier miracle raconté dans l'évangile de Jean, c'est la résurrection de Lazare. Mais après cette dernière action, le Père n'a pas cessé d'agir par son Fils. Il continue à agir dans le Fils jusqu'à aujourd'hui : il fait un miracle intérieur, en nous attirant à Jésus crucifié, en nous faisant participer à la gloire de son Fils.
La vie chrétienne est une vie après la mort, ou même, peut-on dire, une vie au coeur de la mort. Jésus est le pain de vie. Manger de ce pain, c'est simultanément croire et agir avec une force qui ne vient pas de nous, mais du Dieu vivant. Comme Jésus agit en voyant son Père agir, nous pouvons agir en voyant Jésus son Fils dans la gloire : Oeuvrez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure pour une vie éternelle, que le Fils de l'homme vous donnera.
Dans l'épître de ce dimanche, Eph 4.16-24, l'apôtre Paul nous demande de renoncer aux ténèbres, à la convoitise, à l'endurcissement de notre coeur et de notre conscience, à la débauche. Mais l'apôtre Paul ne s'appuie pas sur les commandements pour nous motiver à vivre une vie juste et sainte, il s'appuie sur le fait que nous avons revêtu l'homme nouveau, l'homme nouveau que nous sommes devenus en Christ.
Nous avons revêtu l'homme nouveau : l'habit indique une fonction, un travail à accomplir. Dans un restaurant cinq étoiles, vous ne trouverez pas de chef cuisinier habillé en coureur cycliste. Sur les pistes du tour de France,nous ne trouverez pas non plus de cycliste en pantalon blanc, avec un tablier blanc et une toque blanche sur la tête. L'habit que nous mettons nous engage dans tel ou tel travail. En Christ, nous sommes revêtus d'un habit qui nous permet de faire ce que Jésus faisait. Il nous dit encore aujourd'hui et chaque jour en attendant son retour : Oeuvrez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure pour une vie éternelle et que le Fils de l'homme vous donnera.
Nous pouvons faire ce que Jésus nous dit de faire, car il est le Pain de vie.
Cet été, j'ai entendu le témoignage de Kheïra, une ancienne musulmane d'Algérie. Elle assista un jour au culte dans une église. Elle prit le pain de la Sainte-Cène et en mangea sans comprendre ce que cela signifiait. Pendant toute la semaine qui suivit, elle avait une joie et un bonheur inconnus jusque là, que ses amies ont remarqués. Ses amies lui demandaient ce qui lui était arrivé, mais elle ne savait pas trop quoi répondre. Elle comprit finalement que cela devait être lié à la Parole qu'elle avait entendue à l'Eglise, l'Evangile. En fait, le Christ était déjà en elle, puisqu'elle avait communié. En retournant à l'église, elle comprit que ce Jésus-Christ l'appelait maintenant à croire en Lui pour agir comme Lui.
C'est en faisant ce que Jésus nous dit de faire que nous fortifierons notre foi. Déjà, au Sinaï, les Hébreux avaient répondu à Moïse qui leur demandait s'ils acceptaient les commandements du Seigneur : Nous ferons et nous comprendrons (Ex 24.7). De même, Jésus dit : Si quelqu'un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu ou si je parle de mon propre chef (Jn 7.17).
D'après notre texte, la foule était disposée à faire des oeuvres de Dieu, des commandements que Jésus leur aurait indiquée (Jn 6.28), mais Jésus ne parle que d'une seule oeuvre de Dieu : Croire en celui que le Père a envoyé : Ceci est l'oeuvre de Dieu, que vous croyez en celui qu'a envoyé Celui-ci (Jn 6.29). Croire et agir sont une seule et même chose. Oeuvre de Dieu et la nôtre aussi. Amen.
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17 septembre 2012
Vaincre la peur
Lac de Tibériade (Israël)
Matthias et Sophie HELMLINGER
Matthieu 8.18-28
Jésus donne l’ordre à ses disciples de passer sur l’autre rive ; ils obéissent et c’est la catastrophe. Si nous voulons suivre le Seigneur, notre vie ne sera pas toujours un long fleuve tranquille. Nous pouvons même avoir des frayeurs que nous n’aurions pas connues, si nous étions restés tranquillement chez nous. Mais le Seigneur est là, et nous allons voir de quelle manière.
L’enseignement sur la foi que les disciples ont reçu ce jour-là est valable aussi pour ceux qui ne sont pas disciples de Jésus. Les disciples ont appris une leçon, pas seulement avec leur tête, mais avec leur corps et leur âme, avec leurs tripes. On les voit en effet sidérés de peur, ils ont frôlé la mort de près, pendant que Jésus dormait. Dans le récit parallèle de Marc 4 on voit un détail intéressant sur la façon dont Jésus dormait : et lui, il dormait à la poupe sur le coussin (v 38) . Il faut le faire ! Dormir en pleine tempête, avec le vent qui hurle dans les voiles, les vagues qui se jettent contre la barque et les embruns qui éclaboussent de partout ! Pendant ce temps, Jésus dormait, la tête sur le coussin ! Dans l’évangile de Matthieu Jésus vient de dire que le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête (Mt 8.20). La tempête et un coussin dans une barque qui chavire, lui conviennent parfaitement comme lieu pour reposer sa tête.
Ses disciples ont été obligés de le réveiller, nous disent les trois évangiles, Matthieu, Marc et Luc. Ces deux derniers ajoutent : il se réveilla (Mc 4.39 ; Lc 8.24). Ce détail est inutile dans le récit, mais il est introduit ici pour nous renvoyer à la résurrection de Jésus. C’est le même verbe en effet, qui sera utilisé pour parler de Jésus se réveillant d’entre les morts, Jésus ressuscitant.
Jésus dormant en pleine tempête, c’est Jésus dans sa mort. Jésus n’a pas d’endroit sur terre pour reposer sa tête, mais il en a trouvé un : dans la tombe, chez les morts. Voilà le Jésus qui est avec nous pour toujours : Jésus crucifié, mort et enterré. C’est ainsi qu’il vient à notre aide.
Voilà pourquoi il reproche à ses disciples leur peu de foi. D’après Marc et Luc, Jésus leur demande même : comment n’avez-vous pas de foi ? (Mc 4.40), où est votre foi ? (Lc 8.35). Je crois qu’il est encore obligé de poser souvent cette question aujourd’hui. Nos émotions sont légitimes. L’être humain est constitué, entre autres d’émotions ; la peur en fait partie. Comment ne pas avoir peur quand vous êtes sur une mer déchaînée et que vous risquez de couler ? Les textes des évangiles insistent sur l’aspect démesuré de la tempête ; Matthieu parle même d’un séisme marin, d’un tsunami. Marc parle d’un grand tourbillon de vent, particulièrement inhabituel. Nous savons aujourd’hui que les tempêtes sur le lac de Tibériade peuvent surgir en quelques minutes, alors que tout était calme l’instant d’avant. Il y a un phénomène climatique particulier à cet endroit : les vents provenant de plusieurs points se rassemblent subitement en puissants tourbillons qui soulèvent la mer.
Mais ici, cette tempête inhabituelle semble avoir une autre origine : elle semble provoquée par l’ordre de Jésus de passer sur l’autre rive. Satan se déchaîne. Jésus va le chercher sur son terrain. Sur l’autre rive en effet, Jésus libérera de leur obsession de la mort deux démoniaques qui avaient une force herculéenne, et que personne n’osait approcher. Sur la croix, Jésus est allé chercher le prince de ce monde sur son propre terrain. Dans Jean 12.31, Jésus dit : maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. Jésus est allé vers la croix en toute connaissance de cause, et ses disciples ont complètement paniqué dans le jardin de Getsémané. Ils ont fui la tempête en prenant leurs jambes à leur cou. Jésus lui, est resté calme. Il est allé au-devant de la tempête qu’il a lui-même déchaînée en allant chercher le diable sur son terrain. Il y a laissé sa vie, mais nous avons trouvé la nôtre. Désormais, chacun de nous peut dire avec l’apôtre Paul : je vis, mais ce n’est plus moi, c’est Christ qui vit en moi (Gal 2.20). Le chrétien, c’est une personne qui vit dès aujourd’hui la vie après la mort, la vie du Christ ressuscité. Et justement à cause de cela, le chrétien avance cahin-caha dans la foi, comme Pierre marchant sur l’eau à la rencontre de Jésus ; au bout de quelques pas, il coule. Jésus est souvent obligé de venir nous redonner la foi. Jésus est l’initiateur de la foi et il la mène à son accomplissement (Heb 12.2). Avec mon raisonnement, j’ai longtemps tordu cette promesse, en me disant : « puisque c’est Lui qui donne la foi, je n’ai rien à faire ». Il y a beaucoup de belles paroles de la Bible que nous pouvons tordre à notre détriment. En vérité, le récit de la tempête apaisée est un très beau enseignement sur la foi : Jésus donne la foi, et justement, parce qu’il nous l’a donnée, elle est à nous et nous devons nous en servir. Contrairement à ce que disent les traductions, Jésus ne reproche pas à ses disciples d’avoir eu peur. La peur fait partie des émotions normales de tout être humain. D’après Mt 8.26 et Mc 4.40, Jésus demande à ses disciples pourquoi ils ont été peureux, on peut aussi traduire le grec « deiloi » par : lâches. Pourquoi êtes-vous lâches ? On a le droit d’avoir peur en suivant Jésus, avec toutes les épreuves qui nous tombent dessus, mais on n’a pas le droit d’être lâches avec un tel Seigneur, parce qu’il est quand même avec nous dans la barque ! D’après Apo 21.8, les lâches auront leur part dans l’étang embrasé de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.
Alors comment faire, quand on a peur en suivant Jésus, peur devant les souffrances, peur devant les montagnes de l’impossible qui se dressent devant nous quand nous lui obéissons ? Eh ! bien, ne pas rester dans cette peur ! Ne pas s’y installer. La peur est légitime, mais s’y établir, avec le Seigneur dans la barque, ce n’est pas légitime. Ce n’est pas légitime, car le Seigneur a déjà donné le remède à la peur : la foi. Comment n’avez-vous pas de foi ? (Mc 4.40). Jésus est étonné de ce que ses disciples n’utilisent pas la foi qu’il leur a donnée. Mais quand est-ce que Jésus a donné la foi à ses disciples ? L’évangile de Jean insiste sur l’heure de la glorification de Jésus qui est l’heure de sa mort et en même temps l’heure où la foi authentique est donnée (Jn 19.35). Jésus met en doute la foi de ses disciples avant que ne vienne cette heure : Vous croyez à présent ? Voici que l’heure vient, et maintenant elle est là, où vous serez dispersés, chacun allant de son côté, et vous me laisserez seul (Jn 16.31-32). Mais à partir de l’heure où Jésus est glorifié, la foi est donnée. Sur le lac de Tibériade en furie, Jésus considère déjà ses disciples comme propriétaires de la foi qu’il leur donnera dans sa mort et sa résurrection ; c’est pourquoi il leur demande : Où est votre foi ? (Lc 8.35). Jésus est le seul à pouvoir nous donner la foi, et c’est justement pour cela qu’il peut nous demander : Où est votre foi ? Il sait qu’il nous l’a donnée et elle nous appartient désormais. Par sa question, Jésus nous fait prendre conscience de la foi qui est en nous, et dont nous ne pouvions soupçonner la présence. Car Jésus a déclaré lui-même que la foi n’est pas visible, même à nos propres yeux : Car en vérité je vous le déclare, si un jour vous avez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : « passe d’ici là-bas », et elle y passera. Rien ne vous sera impossible (Mt 17.20). La foi ne se trouve pas en nous regardant le nombril, mais en écoutant Jésus. Par la foi, ne nous installons pas dans la peur jusqu’à devenir des lâches.
On a des exemples de chrétiens qui refusent d’écouter leur peur et continuent d’écouter leur foi : - au Nigéria, des chrétiens continuent à se réunir alors que leur église a été réduite en cendres, leur pasteur tué, leurs filles kidnappées. Ils ont peur, mais ils préfèrent écouter leur foi en Jésus - Ingrid Bettancourt attachée pendant des années à un arbre dans la jungle colombienne, a continué à écouter sa foi en Jésus plutôt que de se laisser aller au désespoir et à la haine - le rabbin Eisenberg raconte l’histoire d’un Juif pendant la guerre: un SS avait sorti son revolver en disant « je vais te tuer » ; le Juif a répondu « tu me tueras quand Dieu le voudra » ; le SS a tiré ; la balle est restée bloquée dans le canon ; le Juif a tué le SS et s’est enfui - en Afrique il y a quelques années, des rebelles ont aligné des chrétiens et les ont mis en joue ; les balles sont restées bloquées dans le canon, alors que les fusils fonctionnaient normalement quand ils tiraient en l’air.
Nous avons un Seigneur puissant, qui commande à la création toute entière : Quel est celui-ci, car même le vent et la mer lui obéissent ? (Mt 8.27). Dans Esaïe 54.16, le Seigneur Dieu rassure Israël en lui disant que c’est Lui qui a créé les fabricants d’armes, mais que c’est lui aussi qui crée le destructeur de ces armes.
Avec le Seigneur nous pouvons vaincre la peur, que nous vivions ou que nous mourions. Car il y a aussi des chrétiens et des Juifs pour qui les balles n’ont pas été bloquées dans le canon. Le Seigneur crucifié est avec nous en tant que Ressuscité, et nous vivons déjà de sa vie aujourd’hui. J’ai donné des exemples extrêmes où des croyants ne se sont pas laissé vaincre par la peur, mais nous pouvons vaincre la peur dans notre vie quotidienne, en commençant à exercer notre foi dans des circonstances moins dramatiques que celles que j’ai évoquées. Nous pouvons exercer notre foi, car pour le Seigneur il n’y a aucun doute qu’il nous l’a donnée. Il l’a donnée en passant sur l’autre rive. Il a quitté la rive Ouest du lac pour gagner la rive Est, le pays des Gadaréniens (Mt 8.28). Autrement dit : Jésus est passé du côté Israël au côté Nations. Il a fallu sa mort et sa résurrection pour cela. Cela ne s’est pas fait de façon naturelle. C’est contre nature, contre ce que les disciples pouvaient comprendre. Mais tel est le projet de Dieu : donner la foi, non seulement à Israël mais aussi aux Nations. Ce don de la foi lui a coûté son Fils unique. Amen.
Lac de Tibériade (Israël)
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14 septembre 2012
Obéir à l'Esprit
Plage à Césarée (Israël)
Act 10.1-48
Ce récit des Actes vaut la peine d’être lu en entier, car il raconte un épisode important de l’histoire du salut. En effet, il nous montre le commencement d’une nouvelle étape dans le plan de Dieu : Le salut est maintenant offert aux non-Juifs. Le texte nous montre l’étonnement des Juifs devant ce fait : Tous les croyants circoncis qui étaient venus avec Pierre furent étonnés de ce que le don du Saint-Esprit soit aussi répandu sur les païens (10.45). Bien sûr, le salut pour tous les peuples n’était pas, à proprement parlé, une nouveauté. Dieu avait déjà dévoilé son plan à Abram : Toutes les familles de la terre seront bénies en toi (Gn 12.3). Mais jusqu’à ce jour, Jésus et ses disciples annonçaient la Bonne Nouvelle du salut presque exclusivement aux Juifs. Aux disciples qu’il envoyait en mission, Jésus avait même donné des ordres qui peuvent nous surprendre aujourd’hui : Ne prenez pas le chemin des païens et n’entrez pas dans une ville des Samaritains ; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël (Mt 10.5-6). Comment comprendre cette exclusion provisoire des païens ? La réponse est simple : Avant d’annoncer l’Évangile aux païens, il fallait que les disciples de Christ soient témoins de tout ce que Jésus a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem (10.39), et soient formés pour prêcher au peuple et attester qu’il a été lui-même désigné par Dieu comme juge des vivants et des morts (10.42).
J’ouvre une parenthèse pour dire que la question du salut préoccupait aussi les Gentils (non-Juifs). Corneille n’est pas Juif. C’est un officier Romain (centenier = commandant de 100 hommes). Au v 2, le texte nous dit qu’il craignait Dieu, c'est-à-dire qu’il observait certaines pratiques juives, sans toutefois être circoncis. Il faisait beaucoup d’aumônes au peuple, c’est-à-dire aux Juifs de Césarée, et il priait Dieu constamment. Que disait-il à Dieu ? A ce stade, impossible de le savoir. Le v 31 nous donne une précision lorsqu’un ange lui dit : Corneille, ta prière a été exaucée, et Dieu s’est souvenu de tes aumônes. Corneille avait donc un sujet de prière particulier. Lequel ? C’est au chapitre suivant, 11.13-14, que nous apprenons ce que Corneille demande particulièrement à Dieu, lorsque l’ange lui dit : Envoie chercher, à Jaffa, Simon surnommé Pierre, qui te dira des paroles par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison. On voit que Corneille se préoccupait de la question du salut.
Aux réflexions que j’ai souvent entendues, je crois que cette question préoccupe presque tous les hommes, même ceux qui disent ne pas croire en Dieu. Le plus étonnant, c’est que la Bible répond à cette question d’une façon claire ; et pourtant, les non-croyants ne veulent pas en tenir compte. Je ferme la parenthèse.
Comment Dieu s’y est-il pris pour que les non-Juifs entendent l’Evangile (la Bonne Nouvelle) du salut ?
Remarquons d’abord que l’initiative d’annoncer l’Évangile aux païens n’est pas venue des hommes, mais de Dieu. Pierre ne s’est pas dit un jour en se réveillant : Qu’est-ce que je pourrais faire pour servir Dieu ? J’ai une idée : Je vais annoncer l’Evangile aux païens ! L’initiative, c’est exclusivement celle de Dieu ! Cette constatation devrait nous faire prendre conscience que les croyants devraient d’abord rechercher la volonté de Dieu avant de prendre des initiatives. Lorsque cette attitude est mise en pratique dans l’Eglise, les fruits de l’Esprit abondent et la croissance spirituelle du corps du Christ est au rendez-vous. Mais cela demande une consécration à Dieu, une soumission à l’Esprit, une ouverture aux différentes façons dont Dieu s’y prend pour parler aux hommes et une obéissance sans faille.
Dans notre récit, Dieu se sert d’une vision (état éveillé) et d’une extase (un rêve ?) pour conduire Corneille et Pierre dans son plan. Le livre des Actes raconte au moins 7 visions, et beaucoup d’autres livres de la Bible nous montrent que c’est un moyen que Dieu emploie souvent pour parler aux hommes. Aujourd’hui encore, c’est le cas. De nombreux témoignages l’attestent. Pourtant, beaucoup de chrétiens refusent de le croire, mettent cela sur le compte de l’exaltation (ce qui est parfois vrai), parce qu’à notre époque, le rationalisme a souvent pris le pas sur la foi en l’Ecriture. Ce scepticisme a de graves conséquences : lorsqu’on met en doute la Parole de Dieu, l’intelligence de l’homme n’est plus éclairée par l’Esprit Saint. Alors, les fruits qui sont produits sont des fruits humains qui ne durent pas.
Mais revenons au texte. Dieu donne des visions très différentes aux deux hommes, mais parfaitement complémentaires et coordonnées. Ὰ Corneille, c’est un ordre précis qui est donné : Envoie maintenant des hommes à Jaffa, et fais venir un certain Simon, surnommé Pierre (10.5). Quant à Pierre, Dieu le fait passer par une expérience hors du commun sans laquelle ce disciple n’aurait jamais obéi à l’ordre de se rendre chez Corneille. Pourquoi ? Parce que la tradition interdisait à un Juif d’avoir des relations avec un païen ; il ne pouvait pas entrer sous son toit, ni partager un repas avec lui. Il faut savoir, en effet, que les païens, mangeant la chair d’animaux considérés comme impurs dans la loi de Moïse (Lv 11), étaient impurs aux yeux des Juifs et de ce fait n’étaient pas fréquentables sous peine de devenir eux-mêmes impurs.
Dans la vision, Dieu montre à Pierre qu’il annule la distinction entre animaux purs et impurs : Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé (10.15). Et comme pour faire comprendre à Pierre que c’est bien Dieu qui lui parle, la scène se renouvelle 3 fois.
Avez-vous imaginé le trouble que Pierre a dû ressentir ? Dans ce qu’il venait de voir et d’entendre, tout le système de pensée que la tradition juive avait construit au fil des siècles, tout ce qui avait donné du sens à sa pratique religieuse jusqu’à présent, tout cela s’écroulait comme un château de cartes. Dieu lui demandait de faire le contraire de ce qu’il avait toujours fait !
Le v 17 nous dit que Pierre était perplexe sur le sens de la vision. On peut le comprendre ! Nous voyons ici que Dieu ne donne pas des ordres brutalement. Il comprend que Pierre puisse se poser des questions (comme l’avait fait Gédéon, Juges 6). Aussi multiplie-t-il les preuves que c’est bien Lui qui parle. L’Esprit s’adresse à lui : Voici 3 hommes qui te cherchent ; lève-toi, descends, et pars avec eux sans hésiter, car c’est moi qui les ai envoyés (10.19-20).
Pierre n’a pas eu le temps de se poser beaucoup de questions, après cette parole, car les hommes étaient déjà à sa porte et appelaient (v 18). Le v 23 nous dit qu’il les fit entrer et les logea. Un acte impensable pour lui, avant la vision ! Comme il le dira le lendemain en arrivant chez Corneille, il a mis en pratique ce que Dieu lui avait montré dans la vision : il ne fallait pas dire d’aucun homme qu’il est souillé ou impur (10.28).
Comment Pierre a-t-il pu abandonner aussi rapidement ses anciennes façons de penser ?
Il était ouvert aux directives de l’Esprit Saint. Corneille aussi. Ni lui ni Pierre n’ont douté que la voix qu’ils avaient entendue était celle de Dieu. Pourquoi ? Parce que tous deux étaient des hommes de prière (10.2 et 10.9). Ils étaient donc sensibles au Saint-Esprit. Ils n’ont donc pas hésité à obéir immédiatement aux ordres qui leur étaient donnés. On ne redira jamais assez l’importance de la prière dans la vie d’un chrétien, d’une famille, d’une église !
L’obéissance conjointe de Corneille et de Pierre a porté des fruits magnifiques, puisque toutes les personnes qui s’étaient réunies chez Corneille, tous non-Juifs, ont été assurées de leur salut en Jésus-Christ (11.14) baptisées dans l’esprit Saint (10.44), comme à la première Pentecôte (2.4), puis baptisées dans l’eau (10.48). Remarquons en passant que ce texte nous montre que baptême d’eau et baptême dans l’Esprit sont deux étapes différenciées dans la vie d’un chrétien.
Ce récit n’est pas rapporté dans le Nouveau Testament pour nous rendre nostalgique d’une période révolue. Aujourd’hui encore, des chrétiens et des églises vivent ce que nous lisons dans ce récit, parce que le plan de Dieu n’a pas changé : il veut que les hommes soient sauvés (1 Tm 2.4) et soient remplis de l’Esprit. Dans les églises historiques comme la nôtre, on a souvent oublié d’enseigner l’importance de la conversion, qui est pourtant la première étape de toute vie chrétienne, ainsi que l’importance du baptême dans l’Esprit qui est mentionné plusieurs fois dans le livre des Actes et les Evangiles.
Pour conclure :
- Je crois qu’il ne faudrait plus avoir honte de passer pour des fondamentalistes, même si le courant libéral critique le fondamentalisme, parfois vertement.
- Je crois qu’il est important de lire les textes bibliques à la lumière du Saint-Esprit, si nous voulons que ce dernier manifeste sa puissance pour transformer les cœurs.
- Je crois qu’il est urgent de reconnaître que si les fruits sont rares, si l’Eglise ne grandit pas ou pas plus, c’est parce que nous ne laissons pas à l’Esprit la première place, comme on le voit dans ce récit et dans tout le livre des Actes.
Césarée : L'hippodrome antique
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02 septembre 2012
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au cours de cultes dominicaux
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Patrick Desplanque : Le Royaume de Dieu
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Matthias et Sophie Helmlinger : Concernés par la résurrection du Christ
Gérard Dugelet : Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic
Matthias Helmlinger : La jalousie de Dieu
Lettre d'amour du Père
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