30 juin 2012
L'amour de Jésus
Message de Matthias HELMLINGER
Jean 13, 1-20
Ayant aimé les siens qui sont dans le monde, Jésus les aima jusqu’au bout.
(Jn 13.1)
Il faut s’attarder au moins quelques instants sur la réaction de Pierre : Pierre refuse que Jésus lui lave les pieds. Il est profondément choqué par un tel amour. L’amour de Dieu est choquant. Nous en parlons trop légèrement, trop rapidement. Il est choquant. Jésus a lourdement insisté auprès de Pierre pour lui laver les pieds. Alors seulement Pierre a accepté. Et il n’a compris que plus tard.
Nous recevons l’amour de Dieu avant de le comprendre. D’ailleurs, quand nous avons commencé à le comprendre, nous nous rendons très vite compte que nous n’aurons jamais fini de le comprendre.
L’amour du Seigneur est choquant.
Il lave les pieds aux siens. Cela veut dire que si telle ou telle personne commet toujours le même péché après sa conversion, Jésus lui lavera toujours à nouveau les pieds. Il l’aimera jusqu’au bout. Que cette personne ne jette pas l’éponge parce qu’elle retombe toujours dans le même travers. Jésus l’aime.
Ou bien telle autre personne qui vit une souffrance presque depuis la naissance, une dépression ou autre chose ; Jésus lui lave les pieds tous les jours. L’amour de Jésus est pour toujours. Il aime jusqu’au bout.
En l’an 335, l’empereur chrétien Constantin s’est fait baptiser le jour où il a su qu’il allait mourir. Comme cela, il était sûr de ne pas commettre de péchés après son baptême. Si on lui avait expliqué que Jésus lave les pieds à ses disciples, même après qu’ils soient devenus propres, purs par sa parole (Jn 15.3), il n’aurait pas attendu toute sa vie pour demander le baptême. Les baptisés, les chrétiens nés de nouveau se demandent souvent pourquoi leur vie n’a pas changé, pourquoi il y a des péchés et encore des péchés, qui subsistent dans leur vie, alors qu’ils ont reçu le Saint-Esprit. On ne peut pas marcher sans se salir les pieds, que cette saleté vienne de l’extérieur ou de nous-mêmes.
Jésus aime les siens jusqu’au bout. Il aime avant que nous comprenions ce qu’Il fait. Il aime alors même que les circonstances sont défavorables : climat d’angoisse et de mort, puisque Jésus est sur le point d’être trahi et arrêté, déception et tristesse de ses disciples qui l’abandonneront et fuiront loin de lui dans quelques heures, fatigue de ses disciples qui ne pourront même pas prier une heure avec lui pour l’aider dans la tentation. Les circonstances sont lourdes, dramatiques, mais Jésus prend le temps d’essuyer les pieds de ses disciples. Il prend le temps de leur donner part avec lui.
Que veut dire « avoir part avec Jésus »(v 8) ? Le lavement des pieds est la condition
pour que nous ayons part avec Jésus. Le mot grec « meros » traduit l’hébreu « NaHaLaH » qui signifie « héritage », « portion qui m’est attribuée ». Quel est l’héritage, quel est la part de Jésus ? Son être même, son ministère : voilà à quoi Jésus nous donne part. Il nous fait participer à sa propre nature et à son propre ministère. Et Jésus partage tout, absolument tout avec son Père Jean 16.15. En nous lavant les pieds, il nous donne part à ce qu’il est et à ce qu’il possède. Dans l’A.T., la part du Seigneur, c’est Israël, c’est la terre et le peuple d’Israël, c’est la capitale de ce pays, Jérusalem, c’est le temple qui est
au coeur de cette capitale, la maison où le Nom du Dieu trois fois saint, le Nom Un est proclamé sur Israël. Jésus parle de lui-même comme d’un temple. Jean-Baptiste le désigne aussi comme l’Agneau de l’holocauste, l’agneau du sacrifice perpétuel offert matin et soir au temple. Enfin, par plusieurs détails dont il a parsemé son témoignage, l’évangéliste Jean nous présente aussi Jésus comme le grand-prêtre. C’est surtout cette figure qui nous est présentée dans le lavement des pieds. Le lavement des pieds était obligatoire, plusieurs fois par jour pour les prêtres entrant ou sortant du temple. Déposer les vêtements civils et revêtir les vêtements sacerdotaux était tout aussi obligatoire, soit en entrant, soit en sortant du lieu saint. D’après le Talmud ZeBvaHyM 17b, la pureté des prêtres est associée au revêtement de l’habit spécifique à leur office.
Jésus dépose ses vêtements avant de laver les pieds de ses disciples. Il est nu. Parmi les vêtements que les soldats se partagent au pied de la croix, il y a la tunique sans couture (Jn 19.23) de Jésus, vêtement caractéristique du grand prêtre. Jésus nerevêt aucune vêtement sacerdotal, mais il se met un linge autour de la taille. Sur ce linge qu’il s’est
attaché aboutissent toutes les saletés de nos pieds, tous les péchés que nous commettons au cours de notre vie de chrétiens. Jésus nous fait participer à son ministère de prêtre. Quand nous accueillons son lavement des pieds, nous sommes associés à son ministère sacerdotal. Nous offrons comme Jésus nos vies à Dieu. Nous les offrons aux autres. Nous aimons comme Jésus a aimé. Nous pardonnons comme Jésus a pardonné. Nous parlons comme Jésus a parlé, jamais pour condamner, mais toujours pour faire connaître le Père céleste à ceux qui nous écoutent. Jésus nous lave les pieds et nous avons part avec Lui. Mais pas seulement à son ministère. Aussi à sa personne, à son identité de Fils de Dieu de toute éternité. Le texte dit bien que Jésus a lavé les pieds à ses disciples au moment où « le Père avait remis toutes choses entre ses mains » (v3). Au moment où il reçoit tous les pouvoirs dans le ciel et sur la terre…Jésus dépose ses vêtements, il n’a donc plus aucune fonction sacerdotale selon la Loi …et il lave les pieds de ses disciples. Mais ce faisant, il nous introduit dans son identité sacerdotale de Fils de
l’homme et de Fils de Dieu. Car le Fils de l’homme est très nettement dans la prophétie de Daniel un grand-prêtre. L’épître aux Hébreux dit que le sacerdoce de Jésus n’est certes pas selon la loi, puisqu’il ne descend pas d’Aharon, mais selon la puissance d’une vie indestructible Hébreux 7/16, qui lui appartient en tant que Fils de Dieu. Jésus nous fait participer à son identité. Pour nous aider à comprendre voici un conte indien :
Un mendiant arrive chez un paysan. Il demande l’aumône. Le paysan lui donne à
manger. Le mendiant voit un magnifique diamant sur l’étagère du salon. Il demande ce diamant au paysan. Le paysan lui donne sans discuter ce diamant tellement précieux et le mendiant s’en va en disant mille fois merci. Le paysan le voit revenir au bout de quelques jours et le mendiant lui rend le diamant et lui fait une nouvelle demande : Donnez-moi, s’il vous plaît la liberté intérieure que vous avez, que je n’ai pas, cette liberté intérieure qui vous a permis de me donner ce diamant si précieux.
Voilà ce qui se passe quand Jésus lave les pieds aux siens : il a reçu du Père toutes choses dans le ciel et sur la terre, tout lui appartient et il se déshabille pour nous laver les pieds. Il nous transmet sa propre liberté intérieure qui est son amour sans limites. «Christ est en vous, l’espérance de la gloire » (Colossiens 1/27). Pierre n’a pas lavé les pieds à Jésus. Il n’y a pas eu de réciprocité ce soir-là. Par contre, Jésus annonce que désormais il envoie les siens dans ce monde. La façon dont ils seront accueillis détermine la façon dont nous accueillons Jésus. « En vérité, en vérité je vous le dis, recevoir celui que j’enverrai, c’est me recevoir moi-même, et me recevoir, c’est recevoir Celui qui m’a envoyé » (v 20).
Soyons attentifs à la manière dont nous accueillons les autres. Là, il peut y avoir réciprocité dans le lavement des pieds entre le Seigneur et nous. Inversement, cette parole doit aussi nous encourager à ne pas nous décourager si nous sommes mal accueillis. « Le serviteur n’est pas plus grand que son maître ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie » (v 16). Cette parole de Jésus est tellement importante qu’il la rappellera le soir même Jean 15.20 : « Souvenez-nous de la parole que je vous ai dite –
le serviteur n’est pas plus grand que son maître ».
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15 juin 2012
Le sang de l'Alliance
Le sang de l'Alliance
Message de Matthias Helmlinger
Marc 14.12-26 Exode 24.3-11 Hébreux 9.11-15
Les Hébreux ont accepté l’alliance au Sinaï sans comprendre. Moïse leur a lu la Thorah, la Loi de Dieu et ils ont répondu : « nous ferons et nous comprendrons » (Ex 24.7). Littéralement, il faudrait traduire : « nous ferons et nous entendrons », ou bien : « nous ferons et nous obéirons ». Quoi qu’il en soit, l’acte vient avant la compréhension. Le faire avant l’obéissance réfléchie et voulue. Tous les rabins en Israël insistent sur l’ordre des verbes : « nous ferons et nous comprendrons ». C’est pourquoi le judaïsme est d’abord une orthopraxie : faites les commandements de Dieu. Ce n’est pas forcément du légalisme. Il y a beaucoup d’amour dans les lois de Dieu. L’amour est le but des lois données par Dieu. Bien des psaumes parlent de la joie des fidèles à faire les commandements de Dieu, de l’amour de Dieu qu’ils expriment à travers cette obéissance. Jésus a dit : « si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra si mon enseignement vient de Dieu ou si je parle de moi-même » (Jn 7.17). Faire la volonté de Dieu permet de comprendre qui est Jésus.
La Sainte-Cène instituée par Jésus la veille de sa mort est du même ordre : « nous ferons et nous comprendrons ». Les disciples l’ont faite avant de l’avoir comprise. La preuve, c’est que chacun d’eux se demande si ce n’est pas lui qui va trahir Jésus.
La Sainte-Cène est en lien avec la mort de Jésus qu’aucun disciple ne pouvait comprendre avant la résurrection. Les disciples ont communié au corps et au sang du Christ avant d’avoir compris ce que cela signifiait. Nous recevons le salut et nous le comprenons après. C’est comme cela que cela fonctionne. Sinon le salut serait dépendant d’une gnose, d’une connaissance préalable. Nous recevons le salut en recevant le corps et le sang du Christ, puis nous le comprenons parce que nous le vivons. Je connais au moins deux femmes, une de parents bouddhistes, l’autre de parents athées, qui ont compris qui est Jésus au moment de la Sainte-Cène. Jésus se donne et nous recevons sans comprendre par avance.
Maintenant que nous avons reçu, nous pouvons dire quelques mots sur la signification de la Sainte-Cène.
Jésus dit : « ceci est mon sang, le sang de l’alliance versé pour la multitude » (Mc 14.24). « Le sang de l’alliance » est une expression que nous trouvons déjà dans la bouche de Moïse, quand les Hébreux ont accepté la Thorah. Moïse a aspergé le sang des sacrifices moitié sur l’autel qui symbolise Dieu, moitié sur le peuple. Le sang de l’alliance doit se trouver du côté de Dieu et du côté du peuple. Il doit toucher les deux. L’épître aux Hébreux nous apprend que le sang de Jésus qui a été versé sur terre, à Golgotha à Jérusalem, se trouve aussi dans le ciel, près de Dieu. Jésus est « entré une fois pour toutes dans les lieux saints avec son propre sang » (He 11.12) Nous avons ainsi une garantie de la validité permanente de l’alliance : le sang de Jésus est chez nous et il est chez Dieu. L’alliance est stable, valide et durable pour toujours. Nous n’avons pas l’habitude de raisonner en termes d’alliance. Pourtant il y a plein d’alliances en politique comme en économie. L’OTAN par exemple, est une alliance entre les armées de différents pays. En unissant leurs forces militaires, ces pays sont davantage en sécurité et plus forts pour gagner une guerre.
Dieu a fait alliance avec Israël, cette alliance ne pourra jamais être rompue.
Le prophète Esaïe avait vu qu’à cause des souffrances d’Israël et plus particulièrement d’un serviteur du Seigneur au sein même d’Israël, cette alliance serait ouverte à « la multitude ». C’est cette expression « multitude » en hébreu « RaByM » que Jésus emploie pour la Sainte-Cène : « ceci est mon sang, le sang de l’alliance versé pour la multitude ». Il n’est pas dit : « pour tous », comme si c’était automatique. Il y a la liberté qui nous est laissée. Juda a quitté sa place avec Jésus. Il n’était pas obligé de le faire. Il venait pourtant de communier au corps et au sang du Christ. A cause des paroles de Jésus, nous pouvons et nous devons nous considérer toujours accompagnés dans la vie par un partenaire qui est avec nous en alliance ; ce partenaire, c’est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, notre Père. Nous avons un Dieu qui a fait alliance avec nous, c’est le Dieu d’Israël.
Voici maintenant un autre aspect de la Sainte-Cène : Jésus l’a instituée dans le cadre d’un Sédèr, un repas de Pâque juif. Encore aujourd’hui, chaque famille juive se réunit une fois par an autour d’un tel repas, où il y a notamment des pains sans levain, des pains azymes. Jésus a pris le pain azyme et a dit : « prenez, ceci est mon corps ». On aurait pu penser qu’il prendrait un morceau de l’agneau. Dans 1 Co 5.7, Jésus est clairement désigné comme l’agneau pascal : « Christ notre Pâque a été immolé ». Mais les évangiles nous disent que Jésus a prononcé ces paroles « prenez, ceci est mon corps » sur le pain azyme. Un pain azyme est un pain très fin, percé de trous, on voit la lumière à travers, il est sans levain, et le levain est souvent le symbole de l’orgueil et du péché. Les Juifs en mangent pendant sept jours, comme cela est ordonné dans la Bible.
Jésus a institué la Sainte-Cène dans le cadre d’un Sédèr, pour nous rendre attentifs à la signification principale de ce repas : la libération de l’oppression. Les Hébreux ont échappé à l’oppression des Egyptiens. Nous vivons toutes sortes d’oppression. Parfois même, nous aimons les oppressions que nous subissons. Quand les Hébreux ont commencé à faire l’apprentissage de la liberté en marchant avec le Seigneur, ils ont idéalisé l’oppression qu’ils vivaient en Egypte, au point de vouloir y retourner :« il nous souvient du poisson que nous mangions en Egypte pour rien, des concombres, et des melons, et des poireaux, et des oignons et de l’ail ; et maintenant notre âme est asséchée ; il n’y a rien si ce n’est cette manne devant nos yeux » (Nb 11.5-6). Au moment où Jésus lui-même commence à vivre une oppression terrible, à la perspective de la souffrance, des humiliations et de la mort, il nous promet la libération de toute oppression. Voilà le sens du repas qu’il a pris avec ses disciples.
Nous recevons sans comprendre.
Nous recevons et Jésus nous fait comprendre que l’aboutissement de cette libération est encore en avant de nous : « en vérité, je vous le déclare, jamais plus je ne boirai du fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le Royaume de Dieu " (Mc 14.25).Jésus prépare son Eglise à un rendez-vous, à un repas de fête dans le Royaume de Dieu. Tout ce que nous faisons a un sens bien au-delà du temps présent : dans le Royaume de Dieu il n’y aura plus aucune oppression, même pas celle de la mort. Nous serons libres dans l’amour de Dieu. Nous comprendrons enfin qui est Jésus, qui est Dieu. Nous connaîtrons comme Dieu nous connaît. Israël et l’Eglise sont en marche vers ce rendez-vous. Dans la Sainte-Cène la multitude est appelée à recevoir cette libération, elle est appelée à faire pour comprendre un jour.
Amen.
10:39 Publié dans Vie chrétienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sang, alliance, cène
03 juin 2012
Jésus s'approcha
Jésus s'approcha
Message de Matthias et Sophie Helmlinger
Deutéronome 4.32-40 ; Romains 8.14-17 ; Matthieu 28.16-20
D’après le premier texte que nous avons écouté, Deutéronome 4 ,Israël est constitué comme témoin de Dieu. Il est témoin par le fait qu’il existe en tant que peuple. En effet, il n’a pu se constituer en nation que par des miracles puissants de Dieu.
De même, nous sommes constitués témoins par un miracle puissant : la résurrection de Jésus. Nous recevons par cette résurrection une nouvelle identité : l’Esprit Saint en nous, nous fait vivre une relation filiale avec Dieu. Par le Saint-Esprit, nous appelons Dieu « Papa ». C’est la même relation filiale qu’il y a entre Jésus et son Père. La deuxième lecture de ce dimanche, dans Romains 8 venait préciser cela.
Voilà pourquoi dans l’évangile de Matthieu les trois sont mentionnés : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Les trois sont invoqués pour le baptême : « les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit »(v. 19).
Jésus donne l’ordre de faire des disciples de toutes les nations
Cet ordre se subdivise en deux : baptiser, enseigner.
- Baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
- Enseigner à observer tout ce que Jésus a prescrit.
Le baptême est en premier. Parce que le baptême est le signe que nous passons d’un état à un autre. Nous sommes nés ici-bas, mais il nous faut naître d’en-haut. Nous devons recevoir la vie de Dieu. Le baptême est le signe que nous avons reçu cette vie d’en-haut dans la mort et la résurrection de Jésus. Cette nouvelle vie nous permet de pratiquer les commandements de Jésus. D’aimer comme Lui a aimé.
Notre texte dit que les onze apôtres eurent des doutes, quand ils étaient sur la montagne désignée par Jésus, en Galilée. « Ils Le virent, ils se prosternèrent devant Lui et ils eurent des doutes » (v. 17).
Le remède au doute, c’est que Jésus s’approche d’eux : « Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi… » (v. 18).
En nous-mêmes, nous ne trouverons jamais que des doutes, malgré les expériences fortes que nous pouvons vivre avec Dieu.
Israël est sorti miraculeusement d’Egypte, il a échappé à une mort certaine, il a vu la puissance des interventions de Dieu pour le libérer, et pourtant son histoire est pleine de doutes sur Dieu.
Notre histoire personnelle n’est pas différente. Heureusement que Jésus s’approche toujours à nouveau de nous pour renouveler et fortifier notre foi.
Quand il se fait proche de nous, il nous confie la même mission pour laquelle il est venu : que les nations connaissent le Père, le Dieu d’Israël, qu’elles reçoivent l’Esprit Saint. Il nous la confie, c'est-à-dire qu’il nous fait confiance. Jésus n’est pas pervers, Il ne cherche pas à nous mettre en défaut, s’Il nous la confie, c’est qu’Il nous sait capable de l’accomplir. Et nous en serons d’autant plus capables que nous resterons accrochés à Lui, approchés de Lui.
Souvent, la promesse de Jésus « je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » est citée lorsque nous sommes découragés.
Nous avons raison de nous rappeler cette promesse quand nous sommes déprimés. Mais n’oublions pas que cette promesse est donnée par Jésus pour nous encourager à accomplir la mission qu’il nous confie : faire des disciples de toutes les nations. Cette promesse n’est pas que pour les sales moments; elle et valable aussi pour les bons moments de notre vie. Elle ne tient pas que lorsque nous sommes assis au fond d’une grotte attendant d’être ravitaillé par les corbeaux ; elle est active aussi au beau milieu de la course, quand nous-mêmes donnons le maximum de nos capacités.
Pour qu’il y ait mission, il y a forcément deux personnes : une personne qui envoie, une personne qui est envoyée en mission.
Celui qui nous envoie en mission est tous les jours avec nous pour nous aider à l’accomplir.
L’évangile de Matthieu ne se termine pas par l’Ascension mais par cette promesse de Jésus qui sera toujours avec nous pour accomplir la mission qu’il nous confie.
Comment est ce Jésus qui a promis d’être avec nous tous les jours ?
C’est le Jésus qui est à la droite du Père, c’est celui-là qui est toujours avec nous. Ce Jésus qui a reçu toute autorité dans le ciel et sur la terre, c’est précisément celui-là qui est toujours avec nous jusqu’à la fin du monde.
Ce n’est pas le petit Jésus, le Jésus de la crèche de Noël, ou le Jésus victime de l’injustice des hommes qui est avec nous. C’est Jésus ayant reçu de son Père toute autorité au ciel et sur terre qui est toujours avec nous. Nous n’oserions pas le croire, si ce n’était pas écrit. Nous nous considérons trop nuls, trop indignes de Dieu pour que Son Fils dans la gloire soit réellement présent en nous.
Mais rappelons-nous que ce n’est pas ce que nous pensons qui est important. C’est ce que la Bible dit qui est important.
Je voudrais rappeler que ce Jésus assis aujourd’hui à la droite du Père, ce n’est pas un Jésus inaccessible qui a reçu son autorité après un long règne sur un trône de gloire. C’est bien cet homme qui est aussi passé de la crèche à la croix, qui a expérimenté le chemin d’humain que nous avons à traverser, nous aussi. Ce Jésus assis à la droite du Père, c’est bien celui qui a connu la faim, la tentation, la tristesse, la colère, l’angoisse, le découragement, l’humiliation.
Jésus a commencé son ministère par une chose : le baptême. Il est allé se mettre au rang des pécheurs qui avaient besoin du pardon de Dieu.
Jésus a fini sa vie par une chose : il est mort sur la croix, autrement dit, de la mort la plus maudite qui soit, pour quelqu’un qui croit en Dieu. Là aussi, Il était au rang des pécheurs, à côté des pécheurs.
Il s’est abaissé. Mais maintenant Dieu l’a élevé à la plus haute place. Il lui a donné toute autorité dans le ciel et sur la terre. C’est ce Jésus qui est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde.
Dimanche dernier, nous avons fêté Pentecôte, cette fête nous rappelle que Jésus a envoyé le Saint-Esprit. L’apôtre Pierre a dit à cette occasion: ce don est pour tous, pour tous les peuples, même les plus lointains, pour les Birmans, les aborigènes en Australie, les Esquimau au Groenland et même pour les habitants de Thiers et de l’Auvergne!
Matthieu pense comme Pierre. L’ordre de Jésus de faire des disciples concerne toutes les nations, y compris la France et l’Auvergne: « faites disciples toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur enseignant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous jusqu’à la fin du monde ». Ce n’est pas encore la fin du monde, c’est le temps de la mission à accomplir avec la présence de Jésus.
Amen
15:46 Publié dans Vie chrétienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : je suis avec vous, doutes, fin du monde