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15 juin 2012

Le sang de l'Alliance

 

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Le sang de l'Alliance


Message de Matthias Helmlinger
podcast


Marc 14.12-26    Exode 24.3-11    Hébreux 9.11-15

 

   Les Hébreux ont accepté l’alliance au Sinaï sans comprendre. Moïse leur a lu la Thorah, la Loi de Dieu et ils ont répondu : « nous ferons et nous comprendrons » (Ex 24.7). Littéralement, il faudrait traduire : « nous ferons et nous entendrons », ou bien : « nous ferons et nous obéirons ». Quoi qu’il en soit, l’acte vient avant la compréhension. Le faire avant l’obéissance réfléchie et voulue. Tous les rabins en Israël insistent sur l’ordre des verbes : « nous ferons et nous comprendrons ». C’est pourquoi le judaïsme est d’abord une orthopraxie : faites les commandements de Dieu. Ce n’est pas forcément du légalisme. Il y a beaucoup d’amour dans les lois de Dieu. L’amour est le but des lois données par Dieu. Bien des psaumes parlent de la joie des fidèles à faire les commandements de Dieu, de l’amour de Dieu qu’ils expriment à travers cette obéissance. Jésus a dit : « si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra si mon enseignement vient de Dieu ou si je parle de moi-même » (Jn 7.17). Faire la volonté de Dieu permet de comprendre qui est Jésus.

    La Sainte-Cène instituée par Jésus la veille de sa mort est du même ordre : « nous ferons et nous comprendrons ». Les disciples l’ont faite avant de l’avoir comprise. La preuve, c’est que chacun d’eux se demande si ce n’est pas lui qui va trahir Jésus.

   La Sainte-Cène est en lien avec la mort de Jésus qu’aucun disciple ne pouvait comprendre avant la résurrection. Les disciples ont communié au corps et au sang du Christ avant d’avoir compris ce que cela signifiait. Nous recevons le salut et nous le comprenons après. C’est comme cela que cela fonctionne. Sinon le salut serait dépendant d’une gnose, d’une connaissance préalable. Nous recevons le salut en recevant le corps et le sang du Christ, puis nous le comprenons parce que nous le vivons. Je connais au moins deux femmes, une de parents bouddhistes, l’autre de parents athées, qui ont compris qui est Jésus au moment de la Sainte-Cène. Jésus se donne et nous recevons sans comprendre par avance.

   Maintenant que nous avons reçu, nous pouvons dire quelques mots sur la signification de la Sainte-Cène.

    Jésus dit : « ceci est mon sang, le sang de l’alliance versé pour la multitude » (Mc 14.24). « Le sang de l’alliance » est une expression que nous trouvons déjà dans la bouche de Moïse, quand les Hébreux ont accepté la Thorah. Moïse a aspergé le sang des sacrifices moitié sur l’autel qui symbolise Dieu, moitié sur le peuple. Le sang de l’alliance doit se trouver du côté de Dieu et du côté du peuple. Il doit toucher les deux. L’épître aux Hébreux nous apprend que le sang de Jésus qui a été versé sur terre, à Golgotha à Jérusalem, se trouve aussi dans le ciel, près de Dieu. Jésus est « entré une fois pour toutes dans les lieux saints avec son propre sang » (He 11.12) Nous avons ainsi une garantie de la validité permanente de l’alliance : le sang de Jésus est chez nous et il est chez Dieu. L’alliance est stable, valide et durable pour toujours. Nous n’avons pas l’habitude de raisonner en termes d’alliance. Pourtant il y a plein d’alliances en politique comme en économie. L’OTAN par exemple, est une alliance entre les armées de différents pays. En unissant leurs forces militaires, ces pays sont davantage en sécurité et plus forts pour gagner une guerre.

   Dieu a fait alliance avec Israël, cette alliance ne pourra jamais être rompue.

   Le prophète Esaïe avait vu qu’à cause des souffrances d’Israël et plus particulièrement d’un serviteur du Seigneur au sein même d’Israël, cette alliance serait ouverte à « la multitude ». C’est cette expression « multitude » en hébreu « RaByM » que Jésus emploie pour la Sainte-Cène : « ceci est mon sang, le sang de l’alliance versé pour la multitude ». Il n’est pas dit : « pour tous », comme si c’était automatique. Il y a la liberté qui nous est laissée. Juda a quitté sa place avec Jésus. Il n’était pas obligé de le faire. Il venait pourtant de communier au corps et au sang du Christ. A cause des paroles de Jésus, nous pouvons et nous devons nous considérer toujours accompagnés dans la vie par un partenaire qui est avec nous en alliance ; ce partenaire, c’est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, notre Père. Nous avons un Dieu qui a fait alliance avec nous, c’est le Dieu d’Israël.

    Voici maintenant un autre aspect de la Sainte-Cène : Jésus l’a instituée dans le cadre d’un Sédèr, un repas de Pâque juif. Encore aujourd’hui, chaque famille juive se réunit une fois par an autour d’un tel repas, où il y a notamment des pains sans levain, des pains azymes. Jésus a pris le pain azyme et a dit : « prenez, ceci est mon corps ». On aurait pu penser qu’il prendrait un morceau de l’agneau. Dans 1 Co 5.7, Jésus est clairement désigné comme l’agneau pascal : « Christ notre Pâque a été immolé ». Mais les évangiles nous disent que Jésus a prononcé ces paroles « prenez, ceci est mon corps » sur le pain azyme. Un pain azyme est un pain très fin, percé de trous, on voit la lumière à travers, il est sans levain, et le levain est souvent le symbole de l’orgueil et du péché. Les Juifs en mangent pendant sept jours, comme cela est ordonné dans la Bible.

   Jésus a institué la Sainte-Cène dans le cadre d’un Sédèr, pour nous rendre attentifs à la signification principale de ce repas : la libération de l’oppression. Les Hébreux ont échappé à l’oppression des Egyptiens. Nous vivons toutes sortes d’oppression. Parfois même, nous aimons les oppressions que nous subissons. Quand les Hébreux ont commencé à faire l’apprentissage de la liberté en marchant avec le Seigneur, ils ont idéalisé l’oppression qu’ils vivaient en Egypte, au point de vouloir y retourner :« il nous souvient du poisson que nous mangions en Egypte pour rien, des concombres, et des melons, et des poireaux, et des oignons et de l’ail ; et maintenant notre âme est asséchée ; il n’y a rien si ce n’est cette manne devant nos yeux » (Nb 11.5-6). Au moment où Jésus lui-même commence à vivre une oppression terrible, à la perspective de la souffrance, des humiliations et de la mort, il nous promet la libération de toute oppression. Voilà le sens du repas qu’il a pris avec ses disciples.

   Nous recevons sans comprendre.

   Nous recevons et Jésus nous fait comprendre que l’aboutissement de cette libération est encore en avant de nous : « en vérité, je vous le déclare, jamais plus je ne boirai du fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le Royaume de Dieu " (Mc 14.25).Jésus prépare son Eglise à un rendez-vous, à un repas de fête dans le Royaume de Dieu. Tout ce que nous faisons a un sens bien au-delà du temps présent : dans le Royaume de Dieu il n’y aura plus aucune oppression, même pas celle de la mort. Nous serons libres dans l’amour de Dieu. Nous comprendrons enfin qui est Jésus, qui est Dieu. Nous connaîtrons comme Dieu nous connaît. Israël et l’Eglise sont en marche vers ce rendez-vous. Dans la Sainte-Cène la multitude est appelée à recevoir cette libération, elle est appelée à faire pour comprendre un jour.

Amen.

 

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