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27 août 2019

Pour qui Dieu a-t-il donné sa loi, et à quoi sert-elle ?

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et à quoi sert-elle ?

Mc 2,23-3,6


podcast

 

    Pour commencer à répondre à ces deux questions, je vais lire un passage de la première lettre que Paul adresse à Timothée : « Nous savons bien que la loi est bonne, pourvu qu’on en fasse un usage légitime, et qu’on sache que la loi n’est pas faite pour les justes, mais pour les méchants et les indisciplinés, les impies et les pécheurs, les sacrilèges et les profanes, les parricides et les matricides, les meurtriers, les débauchés, les homosexuels, les trafiquants d’esclaves, les menteurs, les parjures, et tout ce qui en outre est à l’opposé de la sainte doctrine » (1 Tm 8-10).

  Je résume ce que Paul écrit : La loi ne s’adresse pas aux justes ; elle s’adresse aux pécheurs.


Qu’est-ce qu’un « juste » ?   Il y a deux sortes de pécheurs : Il y a les hommes qui refusent de reconnaître Christ comme Sauveur et Seigneur, ou qui ne l’ont pas encore reconnu, et qui, donc, ne sont pas passés par la nouvelle naissance. Par leur nature pécheresse, commune à tous les hommes, ils sont souvent entraînés dans les comportements dont Paul parle dans le texte que j’ai lu.

   Et puis, il y a les pécheurs repentis. Ils ont reconnu qu’ils sont pécheurs aux yeux de Dieu, ils ont demandé pardon sincèrement et ils reconnaissent Christ comme leur Sauveur et leur Seigneur ; ils sont nés de nouveau. 

   Ce sont eux que Paul appelle « justes ». Ce ne sont pas des êtres parfaits, irréprochables, incapables de pécher. En effet, ce genre de personne n’existe pas sur  terre.  Les « justes" sont simplement des êtres qui sont « justifiés » par leur foi en Christ et leur communion avec Christ. Ils croient à l’œuvre de salut de Jésus mort sur la croix et ressuscité le matin de Pâques. Ces hommes-là, la loi ne les concerne plus ! 

   Êtes-vous surpris par cette dernière affirmation ? Alors écoutez ce que Paul dit sans ambiguïté  dans l’épitre aux Romains : « De même, mes frères, vous aussi vous êtes morts à l’égard de la loi, par le corps du Christ, pour appartenir à un autre, à celui qui est ressuscité d’entre les morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu » (Rm 7,4).

   Pour comprendre pourquoi la Loi ne concerne plus les chrétiens nés de nouveau, je vais prendre un exemple concret. 

  Dans la législation française, il existe des lois écrites sur la protection de la petite enfance. Les parents doivent assurer à leurs enfants soins, protection, sécurité, affection, éducation pour leur offrir une vie la plus équilibrée et la plus heureuse possible. 

   Ces lois existent bel et bien, et pourtant vous ne les connaissez pas. Vous ne vous êtes jamais sentis concernés par ces lois pourtant écrites et précises. Vous ne vous êtes jamais référés à ces lois pour savoir comment éduquer vos enfants. Mais alors, comment  avez-vous fait pour éduquer vos enfants ? 

   C’est très simple : c’est l’amour que vous avez eu pour vos enfants, qui vous a servi de loi.

   Ce qui fait que vous avez été des parents dignes de ce non, ce n’est pas une loi qui vous l’a imposé ; c’est l’amour qui vous l’a dicté ; c’était tout naturel. Cela allait de soi.

      Par contre, les parents maltraitants — il y en a, hélas — sont concernés par les lois sur la protection de la petite enfance. Quand il les convoque, le juge pour enfants leur rappelle les lois et les exhorte fermement à leur obéir, sous peine de se voir retirer la garde de leurs enfants.

   Ce qui se passe dans le domaine des lois civiles de notre pays, a un parallèle dans le domaine des lois données par Dieu : Avant d’être « juste », tous les hommes sont concernés par la Loi de Dieu. Paul le dit clairement : « Tout ce que dit la Loi, elle le dit à ceux qui sont sous la Loi » (Rm 3,19). Ça, c’est avant d’être « juste ».

   Mais à partir du moment où quelqu’un naît de nouveau, il n’est plus sous la loi, il n’est plus concerné par la loi. Cela ne signifie pas que la loi n’a plus de valeur ou qu’elle ne sert à rien. Paul le dit clairement : « La loi est sainte et le commandement saint, juste et bon » (Rm 7,12)

   Cela signifie que les relations du « juste » avec Dieu sont désormais dictées par l’Esprit-Saint qui l’anime. Paul est très clair sur ce point aussi : « La loi a été un précepteur pour nous conduire à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce précepteur, car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ Jésus » (Gal 3,24-26). 

   En effet, lorsqu’une personne passe par la nouvelle naissance, c’est l’Esprit-Saint qui gouverne désormais sa vie. Et lorsqu’une personne laisse à l’Esprit-Saint la liberté d’agir, cette personne produit le fruit de l’Esprit : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi » (Gal 5,22). Et Paul ajoute : « La loi n’est pas contre de telles choses ».

   Venons-en maintenant  au texte d’aujourd’hui, qui est l’illustration de ce qui précède.

   Les faits rapportés par Marc dans ces deux histoires n’ont pas grande importance. Je ne dis pas que ce que Marc raconte n’a pas existé. Je dis simplement qu’elles montrent l’usage faussée que certains hommes, qui se disent religieux, peuvent faire de la loi donnée par Dieu.

   Dans ces deux histoires, c’est le sabbat qui est au centre. C’est le 4e des dix commandements donnés par Dieu à Moïse. Écoutons attentivement le texte : « Tu travailleras 6 jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le 7e  jour est le sabbat de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui réside chez toi. Car en 6 jours, l’Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve et il s’est reposé le 7e jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié » (Ex 20,9-10).

   Dans ce commandement, il y a certes une interdiction. Mais ce n’est pas ça qui est important. Ce qui est important, c’est l’idée de repos, de bénédiction et de sanctification.

   Je veux souligner l’importance de ces 3 mots.

   Le repos et la bénédiction : N’oublions pas qu’à l’époque où Dieu donné ce commandement, les congés payés n’existaient pas ; pas de pont de l’Ascension, pas de RTT ! Les hommes travaillaient tous les jours sans exception. Le sabbat est donc un merveilleux cadeau que Dieu fait aux hommes, un jour de liberté où l’homme pourra se reposer des fatigues de son travail. Et comme on le voit dans le texte, c’est un cadeau fait  à tous les hommes, esclaves ou hommes libres, Juifs ou non, et même aux animaux de trait. Dieu a décrété le sabbat pour le repos des hommes et des bêtes de somme. Mais aussi pour que les hommes soient au bénéfice de sa bénédiction. Ce n’est pas le jour en soi que Dieu a béni ; il faut comprendre cette bénédiction comme la possibilité pour l’homme, libéré de tout travail, de prendre du temps pour être en communion avec son Créateur. Dieu n’est pas un concept ; c’est une personne vivante qui désire ardemment entrer en communion avec ses créatures. C’est dans le repos, c’est-à-dire sans le souci et la fatigue du travail, que les hommes pourront entrer en communion avec Lui.

   La sanctification : Dieu a sanctifié ce jour, c’est-à-dire l’a « mis à part », pour que dans cette liberté qui lui est offerte, pendant l’interruption de son travail, l’homme puisse trouver du temps pour honorer son Créateur. 

   Dans ce sens, le sabbat est donc aussi un signe d’alliance que Dieu fait avec son peuple. Le sabbat est une des manifestations de l’amour et de la grâce de Dieu. Dieu a tout fait pour le bien et le bonheur de l’homme ; mais aussi pour favoriser un temps de communion entre les hommes et Lui.

   Cette volonté de Dieu d’offrir repos, liberté et communion avec Lui, les Pharisiens en ont fait une loi oppressive. Au fil des décennies, ils ont ajoutés des articles nouveaux à la loi sur le sabbat, au point que les Juifs devaient tenir compte de plus de 200 interdictions liées au sabbat. Comme l’écrit Jean Valette avec beaucoup d’humour : « Rien de plus fatiguant que le jour du repos ! ».

   Là où Dieu voulait offrir de la liberté par rapport au travail, là où il voulait que l’homme soit à l’écoute de son Créateur, les religieux ont dit : Ce n’est pas permis ! Interdit de cueillir des grains lorsqu’on a faim, de guérir quelqu’un, de marcher plus de 3 kilomètres, d’appuyer sur le bouton d’un ascenseur pour monter chez soi, etc… si c’est un sabbat.

   Quand l’intention de Dieu était de libérer l’homme, les religieux ont fait de la loi une prison pour l’homme. Lorsque Dieu place l’homme au centre quand il édicte une loi, les religieux placent la loi au centre, comme si la loi n’avait d’autre but qu’elle-même.

   C’est ce que Jésus voudrait faire comprendre aux Pharisiens de notre texte lorsqu’il dit : « le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat «  (v.27).

   Ni dans ses paroles, ni dans ses pratiques, Jésus n’a jamais contesté la loi, par principe. Ce qu’il a contesté, c’est la mauvaise interprétation de la loi. Ce qu’il veut, c’est que les religieux recentrent la loi sur le sabbat, ( et toutes les autres lois ), sur leur raison d’être originelle voulue par Dieu. Quelle est cette raison d’être ? Faire accéder l’homme au vrai bonheur fondé sur une relation étroite avec Dieu.

   Toutes les lois données par Dieu ont donc une fonction de libération de l’homme et, de ce fait, une fonction de révélation de l’intention de Dieu. À cause d’un aveuglement tragique, les religieux de toutes les époques  se sont braqués sur la sanction, au lieu de voir l’intention bienveillante de Dieu pour la libération et le bonheur de l’homme. 

   La relation d’amour voulue par Dieu, les religieux de tout bord et de toutes les époques en ont fait une contrainte stérilisante qui conduit souvent à l’hypocrisie et à l’orgueil. 

   Par un extraordinaire abus d’autorité, ils ont établi une religion dont la loi est le centre et la raison d’être. À tel point que Dieu devient presque secondaire.

Karl Barth avait raison de dire que la religion est le contraire de la foi.

   Comment comprendre la seconde partie du v. 28 : Le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat, de sorte que le Fils de l’homme est maître même du sabbat ?

   Dieu a tout soumis à Jésus, comme nous le disent plusieurs passages de l’Écriture ( He 2,8 ; Mt 28,18 ; Eph 1,22 ). Cette soumission n’implique pas ici une idée de contrainte ; mais plutôt de seigneurie. Parce qu’il est Dieu incarné, Jésus connaît parfaitement l’esprit de cette loi divine. C’est la raison pour laquelle il n’hésite pas à guérir les malades et à faire du bien le jour du sabbat. En agissant ainsi, il était au cœur du sens profond du sabbat, car il mettait l’homme au centre, en le libérant de la maladie, des démons des infirmités, etc.

   La liberté de Jésus devant la loi est très dérangeante pour les Pharisiens, car ils n’ont rien compris. Ils ont confisqué la grâce qu’elle manifeste. Jésus veut libérer cette grâce de la gangue légaliste dans laquelle les religieux l’ont enfermée et qui en a fait une chose oppressive.

   C’est dans ce but qu’il multiplie les situations qui les choquent, en espérant qu’il finiront par comprendre. Mais il n’y a rien de pire que quelqu’un qui ne veut pas entendre et voir. À la question de Jésus : « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la tuer ? », ils gardent un silence buté. La situation de cet homme malade ne les touche absolument pas. Et lorsque cet homme est guéri miraculeusement, ils sont incapables de rendre gloire à Dieu et de se réjouir que cet homme ait retrouvé l’intégrité de son corps. Ils ne voient qu’une seule chose : Jésus a transgressé la loi ! Et pour cela, ils cherchent à le tuer !

   Que le Seigneur nous délivre de tout esprit légaliste et religieux. Que nous puissions voir les commandements du Seigneur, non pas comme des contraintes imposées aux hommes, mais comme un instrument pour leur faire prendre conscience de leurs péché et les attirer à Christ.

    Dans le temps où nous vivons, le temps de la nouvelle alliance, si nous avons accepté Christ comme le Seigneur de notre vie, la seule loi qui dicte notre relation avec Dieu et avec nos semblables, c’est la loi de l’amour. Si jour après jour nous nous laissons conduire par l’Esprit-Saint, tout esprit légaliste et religieux disparaîtra de nos pensées, de nos paroles et de notre comportement.

09:44 Publié dans Prédications | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : loi de dieu

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