16 juillet 2019
Dans quelle intention Dieu a-t-il créé le monde ?
Dans quelle intention Dieu a-t-il créé le monde ?
Psaume 19
Dans l’univers que nous pouvons percevoir avec nos sens, tout parle de Dieu. Il n’y a pas de quoi s’étonner de cela. Pourquoi ? Parce que c’est Dieu qui a créé l’univers. En créant le monde, Dieu avait un but. Son but, c’est que tous les hommes puissent le connaître, et comprendre qui il est en voyant ses œuvres.
C’est ce que nous disent les 5 premiers versets du Psaume 19 .
Revoyons chaque verset :
Au v. 2, le psalmiste personnalise deux éléments de la création que nous pouvons voir tous les jours, simplement en levant les yeux : le ciel et la voûte étoilée. Ces deux éléments, le psalmiste leur attribue à chacun une mission : Pour le ciel, la mission de proclamer la gloire de Dieu ; pour la voute étoilée, celle de révéler aux hommes ce que Dieu a fait : « Le ciel proclame la gloire de Dieu, la voûte céleste révèle ce qu’il a fait ».
Au verset 3, deux nouveaux éléments de la création entrent en scène : le jour ; et la nuit. Leur mission est de proclamer sans cesse la gloire de Dieu, et de révéler aux hommes que ce qu’ils voient est une création de Dieu.
La succession des jours et des nuits, le psalmiste la voit comme un rappel permanent de la gloire de Dieu et de la grandeur de son œuvre. Cela évoque pour moi un relais 4 x 400 mètres, où chaque coureur passe le témoin à celui qui est devant lui. Ici, c’est la gloire de Dieu qui est transmise, depuis le début de la création : « Chaque jour en parle au jour suivant, et chaque nuit l’annonce à celle qui la suit ».
Ces 4 éléments — le ciel, la voûte étoilée, le jour, la nuit — ne se contentent pas d’être là, passivement. Ils jouent un rôle actif pour faire connaître Dieu. Le psalmiste emploie des verbes forts pour décrire leur rôle : « proclamer », « révéler", « annoncer".
Aujourd’hui, on pourrait dire que ces verbes relèvent tous du domaine de l’évangélisation.
On pourrait dire que ces 4 éléments sont un peu comme des évangélistes.
Bien sûr, frères et sœurs, on peut voir dans ces deux versets une simple image poétique. Mais je crois que ce n’est pas du tout l’intention du psalmiste. Il ne cherche pas à émouvoir le lecteur, à exciter sa sensibilité. Il parle de la façon dont Dieu s’y prend pour se faire connaître aux hommes à travers la grandeur et la beauté de sa création. Et s’il en parle si bien, c’est parce qu’il l’a expérimenté.
Je suis certain que le psalmiste a passé du temps à observer la voûte céleste lorsque le ciel est dégagé. Les milliers d’étoiles que l’on peut voir à l’oeil nu, qui sont autant de soleils comme celui qui éclaire et chauffe notre terre, mais qui sont parfois à des milliers d’années-lumière, les 3 ou 4 planètes comme la Terre, visibles aussi à l’oeil nu, qui brillent comme des étoiles, sont pour lui autant de témoins de la gloire et de la grandeur de Dieu. Comment, en effet, ne pas être émerveillé devant un spectacle aussi grandiose !
Au v. 4, le psalmiste nous décrit une particularité de ces témoins : Ils proclament un message sans qu’on entende aucun son. Aucun homme ne peut les entendre avec ses oreilles, ou les comprendre avec son intelligence. Ces témoins ne prononcent aucun mot intelligible. Et pourtant, d’une extrémité à l’autre de la terre, ils proclament la gloire et la grandeur de Dieu ; le psalmiste semble dire qu’ils ont été créés pour cela : « Ce n’est pas un discours, ce ne sont pas des mots, l’oreille n’entend aucun son. Mais leur message parcourt la terre entière, leur langage est perçu jusqu’au bout du monde » (v. 4-5).
Je note que Paul cite ce verset, en Rm 10,18, en déplorant que ses coreligionnaires juifs aient refuser d’entendre ce message inaudible et pourtant fait pour être compris.
À partir de la seconde partie du v. 5, le psalmiste personnalise un autre élément de la création : le soleil. Lui aussi est important dans le rôle que Dieu lui a assigné : c’est lui qui apporte la lumière aux hommes. Sans lumière, les hommes se trouvent dans les ténèbres. Il est clair que le psalmiste n’évoque pas, ici, les ténèbres physiques, mais les ténèbres spirituels. Dans son évangile, Jean parle de Jésus comme étant « la véritable lumière qui, en venant dans le monde éclaire tout homme » (Jn 1,9). Des siècles avant Jean, le psalmiste parle aussi de cette lumière à laquelle rien ne peut échapper, ni les choses, ni les êtres : « Le soleil sort à une extrémité du ciel, son tour le mène à l’autre extrémité, rien n’échappe à ses rayons » (v. 7).
À quelle partie de l’homme ces messages inaudibles physiquement s’adressent-t-il ? Ce n’est pas à notre corps. Dans un premier temps, ce n’est pas non plus à notre âme dans laquelle se trouve l’intelligence. En effet, l’intelligence de l’homme a besoin d’entendre pour comprendre.
Ces messages inaudibles s’adressent donc à notre esprit. À une condition, cependant. C’est que notre esprit ait été régénéré à la nouvelle naissance, la naissance spirituelle. Avant notre nouvelle naissance, notre esprit était comme mort, incapable de comprendre les messages que Dieu veut transmettre aux hommes par son Esprit.
Vous m’objecterez : Les non-chrétiens, dont vous dites que leur esprit est mort, sont pourtant capables de s’émouvoir devant le spectacle grandiose de la création, devant la majesté de la Voie Lactée, devant la course du soleil dans le ciel, devant une éclipse de soleil. C’est vrai ! Mais c’est une émotion purement esthétique qui ne conduit pas, la plupart du temps, à reconnaître que la création est l’œuvre de Dieu.
J’ai précisé « la plupart du temps », car le message muet que proclame la création peut aussi toucher des cœurs incrédules. Comment s’en étonner puisque c’est dans le plan de Dieu.
Voici un témoignage parmi des millions d’autres, sans doute.
Les astronautes américains qui s’entraînaient pour le programme Apollo, étaient pour la plupart des chrétiens pratiquants et engagés dans leur église. Ce n’était pas le cas pour Eugène Cernan, le commandant de la dernière mission lunaire, Apollo 17, en 1972. Il avait été élevé dans la foi catholique, mais comme beaucoup de ses contemporains, il n’était pas « porté sur la religion », comme on dit, euphémisme pour dire que la question de Dieu était le cadet de ses soucis. C’est son voyage sur la lune, avec tout ce qu’il a vu dans l’espace, la beauté de notre belle planète vue de l’espace, qui l’a convaincu de l’existence d’un créateur, indispensable selon lui pour expliquer la beauté et la perfection de l’univers.
Il est intéressant de noter que l’apôtre Paul parle aussi de ces messages muets que la création adresse aux hommes pour leur faire connaître Dieu. Voici ce qu’il écrit : « Ce que l’on peut connaître de Dieu est clair pour les hommes : Dieu lui-même le leur a montré clairement. En effet, depuis que Dieu a créé le monde, ses qualités invisibles, c’est-dire sa puissance éternelle et sa nature divine, se voient dans les œuvres qu’il a faites » ( Rm 1,19-20).
Malgré ce qui est une évidence pour Paul et pour tous les chrétiens nés de nouveau, Paul constate, comme nous pouvons le constater aussi, que beaucoup d’hommes vivent comme si Dieu n’existait pas. Ce qui lui fait dire une phrase terrible : « Ils sont sans excuse » (v. 20).
Après nous avoir parlé du pouvoir de la création pour éveiller le cœur de l’homme à rencontrer Dieu, à le reconnaître comme tel et à célébrer sa gloire, le psalmiste nous montre l’autre moyen utilisé par Dieu pour se révéler aux hommes : Les Écritures. Pour les Juifs de l’époque du psalmiste, les Écritures peuvent signifier le Pentateuque ( les 5 premiers livres de l’AT ), ou même l’AT tout entier. Pour nous, chrétiens, il s’agit de l’ensemble de la Bible.
C’est ce qu’il faut comprendre lorsqu’on lit les verset 8 à 11. Les mots « loi », « ordres », « exigences », « commandements », ne doivent pas être compris dans un sens restrictif, mais dans la totalité de ce que Dieu dit aux hommes dans l’ensemble de la Bible.
Ce qui confirme cette façon de comprendre, c’est qu’il n’est jamais question, dans ces 4 versets, de mise en garde, d’exhortation, de condamnation, de malédiction, etc…, comme on en trouve souvent dans les textes bibliques. Ces 4 versets ne parlent que des avantages qu’il y a à vivre en accordant de l’importance à ce que Dieu dit dans les Écritures.
Nous voyons qu’il est question d’une parole qui « rend la force de vivre » (v. 8), « en qui on peut avoir confiance », « qui donne de la sagesse", « qui remplit le cœur de joie", « qui aide à voir clair », « qui montre que ce que dit le Seigneur est juste", et que ce que Dieu veut pour nous est « plus désirable que beaucoup d’or ou que le miel le plus doux".
Frères et sœurs, voilà ce que devrait être la perception que les chrétiens ont des Écritures.
On est bien loin d’une vision légaliste du contenu de la Bible vécu par tant de chrétiens.
En effet, à l’image de certains Pharisiens qui condamnaient Jésus lorsqu’il guérissait un homme le jour du sabbat (Mt 12,9-14), ou reprochaient à ses disciples de manger sans s’être lavé les mains (Mt 15,2), ou leur reprochaient d’égrainer des épis de blé le jour du sabbat (Mt 12,1) gestes qu’ils considéraient comme du travail, tant de chrétiens se sont enfermés dans une tension perpétuelle entre le bien et le mal, en voulant obéir aux commandements, au lieu de vivre une relation de confiance voulue par Dieu lui-même. Combien de chrétiens ont transformé des commandements divins en une simple morale qui les enferme dans une tension entre le bien qu’il faut faire, mais qu’ils oublient de faire, et le mal qu’il ne faut pas faire, mais qu’ils font souvent. Avec le sentiment de culpabilité et de honte que cela engendre.
Frères et sœurs, Dieu n’a pas voulu cela ! Dieu n’a pas voulu créer une religion avec des règles strictes et mortifères. Il n’a pas voulu créer une morale. Il a voulu qu’entre Lui et ses créatures, ce soit une relation de confiance qui s’installe et qui grandisse au fur et à mesure que les hommes le connaissent mieux.
Il a voulu que ses créatures soient libres, libres comme seule peut procurer une relation d’amour et de confiance. Libres pour l’aimer, Lui le Créateur. Libres pour s’aimer les uns les autres. À l’image de Jésus qui nous a aimés jusqu’à donné sa vie sur la croix.
La dernière partie du Psaume (v.12-15) nous montre que ce que psalmiste a écrit n’est pas une création littéraire pour se faire plaisir. Les expressions qu’il emploie : « j’y trouve un avertissement », « tout le monde fait des erreurs sans le savoir », « pardonne-moi les fautes qui m’ont échappé », « je serai préservé d’une faute grave », nous font comprendre que, comme tout homme, il a été confronté au péché et aux mauvaises influences : « Préserve-moi des insolents, fais qu’ils n’aient aucune prise sur moi ».
Peut-être était-il découragé de se sentir entraîner loin de Dieu à cause des circonstances de la vie. C’est une situation que tout homme peut connaître au cours de sa vie.
Qu’est-ce qui a mis fin à cette déprime ? Car il y a bien eu une fin. Le dernier verset en témoigne : il parle de Dieu comme son Rocher et son Défenseur : « J’espère que tu approuveras ce que j’ai dit et médité devant toi, Seigneur, mon Rocher, mon Défenseur ».
Ce qui a mis fin à sa déprime, c’est son retour à la Thora. C’est dans les Écritures qu’il a retrouvé, ou trouvé, que le bonheur pour l’homme ne se trouve nulle part ailleurs que dans la communion avec Dieu. Et qu’on ne peut comprendre cela que dans une connaissance approfondie des Écritures où Dieu révèle parfaitement son plan aux hommes.
Les merveilles que nous offre la création sont sans doute une étape voilée pour apprendre à connaître Dieu. Une étape pour les hommes qui n’ont jamais plongé leur regard dans les Écritures. Mais la révélation totale, seule la Bible permet à l’homme d’y accéder. C’est Dieu qui l’a voulu ainsi.
Se passer de méditer la parole de Dieu chaque jour, c’est s’éloigner de la Vérité et se construire, petit à petit, le dieu qui nous arrange.
Seigneur donne-moi de comprendre ce piège et ce danger.
Et surtout, donne-moi soif de ta Parole.
Amen.
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