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12 mars 2019

Comment connaître la volonté de Dieu ?

volonté de dieuComment connaître la volonté de Dieu ?

 Jer 1,4-8 ; Rm 12,1-2


podcast

   C’est un objectif parfaitement noble de chercher à faire la volonté de Dieu, lorsqu’on est chrétien et qu’on aime Dieu. Et pourtant, cette recherche peut engendrer des inquiétudes, des incertitudes, des interrogations sans fin qui ne trouvent jamais de réponses certaines : « Suis-je bien dans la volonté de Dieu ? ».  Pour  éliminer ce stress spirituel, il est important de comprendre un principe de base : Ce n’est pas au chrétien de trouver la volonté de Dieu ; c’est Dieu qui révèle sa volonté à celui qui se confie en Lui.


 Le passage de Jérémie illustre parfaitement ce qui vient d’être dit. Le prophète ne s’est pas posé d’angoissantes questions pour savoir comment il allait pouvoir servir Dieu. C’est Dieu qui lui a révélé ce qu’il attendait de lui : « Avant que je ne te forme dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu ne sortes de son sein, je t’avais consacré, je t’avais établi prophète pour les nations ».

   Jérémie n’est pas un cas isolé. On pourrait citer, Noé à qui Dieu a révélé son plan et lui a dit de construire une arche pour que lui et sa famille soit sauvés du déluge. Mais aussi  Abraham : « Va-t’en de ton pays, de ta patrie et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai » (Gn 12,1). Moïse : « Va, je t’envoie vers le Pharaon, fais sortir d’Égypte mon peuple, les Israélites » (Ex 3,10). Gédéon : « Va avec cette force que tu as, et tu sauveras Israël de la main de Madian » (Jg 6,14). Jonas : « Lève-toi, vas Ninive; la grande ville et crie contre elle » (Jon 1,2). Ananias :  « Va car cet homme (Paul) est pour moi un instrument de choix… » (Act 9,15).  On pourrait citer beaucoup d’autres personnages bibliques qui n’ont pas eu à se creuser les méninges pour comprendre ce que Dieu attendait d’eux. 

   Oui, mais, me direz-vous, ça c’était il y a longtemps ! Est-ce que cela se passe de la même façon aujourd’hui ? Je vais vous répondre par une autre question : Jésus-Christ n’est-il pas le même hier, aujourd’hui et éternellement ? (He 13,8). Je sais que vous connaissez la réponse.

   Dieu n’a jamais changé et ne changera jamais. Il n’a jamais arrêté de parler à ses enfants pour leur montrer ce qu’il attend d’eux. Beaucoup de chrétiens contemporains peuvent en témoigner. 

   Mais beaucoup de chrétiens aussi pensent que Dieu ne leur parle pas ou ne leur parle plus. Y a-t-il une explication ? Le chrétien qui est dans ce cas devrait se demander si la dépendance à Dieu et la confiance en Dieu qu’il professe est une réalité ou bien un discours pieux. Il y a parfois un grand écart entre les paroles que l’on prononce et la relation que l’on a avec Christ. C’est un danger qui menace tous les chrétiens d’avoir une approche légaliste de la foi, au lieu de s’en remettre totalement à Dieu, et de marcher par la grâce.

   « Pour un légaliste, la volonté de Dieu consiste avant tout à faire quelque chose pour Dieu. Le légaliste est convaincu que la responsabilité lui incombe de découvrir et d’accomplir le plan précis que Dieu a pour lui… Le légaliste est tellement préoccupé par le souci de faire le bon choix qu’il passe en général à côté de l’intimité que Dieu voudrait qu’il goûte ». Et quand il pense avoir trouvé, cela se transforme souvent en orgueil spirituel.

   Remarquons que ce qui se passe sur le plan individuel peut aussi exister sur le plan communautaire. Convenez avec moi que ce ne sont pas les initiatives et les activités qui manquent dans les églises parce qu’elles veulent faire quelque chose pour Dieu. Les églises aussi ont, bien souvent, une approche légaliste de la volonté de Dieu : il faut absolument faire quelque chose pour Dieu. Quelque chose que Dieu va forcément bénir !        Ne soyons pas surpris de constater que tant d’activités entreprises s’écroulent ou ne produisent que des fruits humains ?

   Watchman Née a écrit : « Les choses de Dieu — qu’il s’agisse de la recherche de sa volonté, de l’obéissance à ses commandements, de la proclamation de son message — ne sont efficaces que si elles jaillissent  de notre communion avec Lui dans l’esprit. Aux yeux de Dieu,  tout ce qui est accompli par l’entremise de nos propres pensées, de nos talents ou de nos méthodes personnelles, est mort » (L’homme spirituel, p.  202).

   Pour comprendre la volonté de Dieu, il faut vivre selon la grâce. Qu’est-ce que cela veut dire ?

   Vivre selon la grâce, ce n’est pas se focaliser sur ce que nous devons faire. Vivre selon la grâce, c’est avoir une vraie relation avec Christ. En effet, la volonté de Dieu n’est pas un plan, un but pour la vie de l’homme : c’est une personne. La volonté de Dieu, c’est Jésus-Christ. « Une fois que le croyant a établi une vraie relation avec Jésus, faire la volonté de Dieu devient la conséquence naturelle de notre union avec lui ». 

   Quand nous saisissons toute la portée de notre union avec Jésus, Jésus devient pour nous la volonté de Dieu. Il peut ainsi manifester sa vie à travers nous de telle sorte que chaque détail de la volonté de Dieu s’accomplisse dans notre façon de vivre. Jésus est Celui qui peut nous faire connaître et accomplir la volonté de Dieu. En dehors de Lui, il est impossible d’avoir accès à la volonté du Père. C’est exactement ce qu’écrit Paul en Philippiens 2,13 : « C’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son dessein bienveillant ». Un autre passage biblique exprime la même pensée autrement : « Il y a dans le cœur de l’homme beaucoup de projets, mais c’est le dessein de l’Éternel qui s’accomplira » (Pr 19,21).

   Prenons un autre exemple biblique qui nous montre que c’est Dieu qui a l’initiative de révéler son plan aux chrétiens. En Actes 13,1-3, le texte nous dit : « Il y avait dans l’église d’Antioche des prophètes et des docteurs : Barnabas, Siméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manahem… et Saul. Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit : « Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent partir ».

   Remarquons que ces hommes ne cherchaient pas à connaître la volonté de Dieu ; ils  accomplissaient leur ministère et ils jeûnaient : ils cherchaient Dieu lui-même. C’est en cherchant Dieu que Dieu leur a montré sa volonté.

   Quand nous vivons dans une dépendance totale envers Dieu, sa volonté nous est révélée sans que nous ayons à la rechercher anxieusement.

   Mais cela ne veut pas dire non plus que nous devons rester passifs. Le chrétien n’est pas un robot obéissant passivement aux lignes de code d’un programmeur. Le chrétien a des choix à faire, pour permettre à Dieu de lui révéler sa volonté. Paul en parle dans le second texte que je vous ai lu : « Je vous exhorte donc, frères, à cause des compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait ».

   Dans ce passage, le discernement de la volonté de Dieu est en lien direct avec l’offrande de notre vie à Dieu. Si Paul emploie le mot « sacrifice » c’est pour montrer que l’offrande est totale. Lorsqu’un animal était offert en sacrifice, il ne l’était pas à moitié, mais totalement. Sans doute, Paul pense aussi au sacrifice de Jésus qui s’est offert totalement.

   Vous savez comme moi, qu’en matière d’offrande de notre vie à Dieu, il arrive souvent que nous n’offrions pas la totalité. Nous en gardons souvent une partie pour nous, sans que en ayons pleinement conscience. Pourquoi ? Parce que nous avons peur de lâcher totalement prise.

   Quelle est la conséquence de ce manque d’abandon total ? 

   Ne craignons rien, Dieu ne va pas nous punir ! Il nous laisse le choix de ne pas nous offrir totalement. Mais la conséquence sera que nous chercherons désespérément à connaitre la volonté de Dieu en tâtonnant, car nous ne pourrons compter que sur nos propres pensées, hésitant continuellement sur le chemin à prendre, changeant d’objectifs au gré de nos certitudes fluctuantes.

   Lorsque Moïse a pris conscience qu’il était Hébreu, il a dû se demander ce qu’il pourrait faire pour Dieu, pour que ses compatriotes ne souffrent plus de l’esclavage auquel ils étaient réduits. Il a pris une initiative : Il a tué un Égyptien qui maltraitait un Hébreu. Résultat : Il a dû fuir dans le pays de Madian pour éviter la mort.  Là, celui qui avait été Prince à la cour de Pharaon, a gardé le bétail de son beau-père pendant 40 ans. 40 ans, c’est le temps qu’il lui a fallu pour qu’il soit prêt à entendre Dieu lui parler au buisson ardent. Et c’est Dieu qui lui a montré ce qu’il attendait de lui : Va délivrer mon peuple !

   Cela fait peur de lâcher prise, de tout remettre à Dieu. Et pourtant, c’est essentiellement dans cet abandon que Dieu nous révèle sa volonté. Je précise « essentiellement », car Dieu agit comme il l’entend. Quoi qu’il en soit, la Bible nous montre que c’est Dieu qui révèle sa volonté à l’homme.

   Je reviens sur le sacrifice dont parle Paul. Il doit être « saint », nous dit l’apôtre.

   Le chrétien qui n’a pas compris ce qu’est la grâce, pense que c’est à lui que revient la responsabilité de se rendre saint en faisant preuve de volonté et en se soumettant à un régime spirituel strict. Il tombe ainsi dans une démarche légaliste.

   Au contraire, le chrétien qui vit sous la grâce est pleinement conscient de ne rien pouvoir faire pour se rendre saint par lui-même. En effet, la sainteté est un don offert au chrétien en la personne du Christ.

   Tant que le croyant n’a pas compris qu’il a été rendu saint par son union avec Jésus-Christ, il ne peut prendre plaisir à la volonté de Dieu, car il est constamment centré sur lui-même.

   C’est ce qui se passe pour certains chrétiens qui n’estiment pas pouvoir prendre part à la Sainte-Cène, certaines semaines, parce qu’ils se sentent indignes de la prendre. Qui est digne de la prendre ? PERSONNE !

   Après avoir parlé d’offrir nos corps comme un « sacrifice vivant et saint », Paul nous adresse une mise en garde que nous devons prendre au sérieux : « Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence ».

   Pour l’apôtre, la complicité avec ce que le monde peut offrir est un obstacle infranchissable pour le chrétien qui veut entendre et faire la volonté de Dieu. En disant cela, j’ai l’impression d’enfoncer une porte ouverte. Quel chrétien ne connaît pas ce danger ! Et pourtant, l’attrait du monde continue à opérer, même sur les chrétiens, jusqu’à ce que l’intelligence soit complètement renouvelée. 

   Comment ce renouvellement peut-il s’opérer ? Il n’y a qu’un seul moyen : offrir notre vie à Dieu. C’est dans cette offrande volontaire que s’opérera le renouvellement de l’intelligence, non pas par des efforts que nous devons faire, mais par la vie de Christ qui désormais nous animera.

   Ainsi, connaître la volonté de Dieu et vivre de la vie de Christ sont indissociables. L’un ne peut pas aller sans l’autre. Et tout vient de Dieu, comme le dit Paul en 1 Co 1,30 : « C’est grâce à Dieu que vous appartenez à Jésus-Christ et que vous avez été incorporés à Lui. Si vous vivez en communion avec le Christ, c’est à Dieu seul que vous le devez, c’est par sa volonté que Jésus-Christ est devenu tout pour nous. Dieu a fait de Lui notre vraie sagesse ». (Traduction Parole vivante)

   Remercions Dieu pour cette grâce qui nous est faite. Et abandonnons-nous à Dieu : C’est Lui nous révélera sa volonté. 

(Plusieurs passages de ce message sont tirés du livre de Steve Mc Vey « Le règne de la grâce »)

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