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15 avril 2019

D'où viennent nos pensées ?

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D'où viennent nos pensées ?

2 Co 10,3-5


podcast

Quel chrétien n’a pas eu d’horribles pensées lui traverser l’esprit ? Il se demande alors comment cela est possible. Il a honte de lui ; il se sent coupable. Dans le meilleur des cas, il demande immédiatement pardon à Dieu. Mais, malgré sa repentance sincère, ces circonstances peuvent le marquer et le faire douter de sa relation avec Christ, le faire douter de son amour pour Christ.


L’histoire que je vais vous raconter est vraie.  Elle a pour but de nous faire comprendre que « prendre conscience » de pensées impures ou coupables qui traversent notre esprit, ce n’est pas pécher. Le chrétien est uniquement responsable de ce qu’il « fait » de ces pensées. Autrement dit, prendre conscience qu’on a de mauvaises pensées, c’est une chose qui peut nous faire mal et nous déstabiliser. Mais ce n’est pas pécher. Par contre, entretenir ces pensées et les laisser s’incarner dans des actes, c’est marcher selon la chair et produire les œuvres de la chair (Gal 5,19).

   Voici l’histoire : Un jour, raconte le pasteur Steve Mc Vey, j’ai reçu en entretien un homme qui luttait contre ce problème. Régulièrement, des pensées blasphématoires lui traversaient l’esprit. Il en était venu à croire qu’il avait commis le péché contre le Saint-Esprit, dont Jésus a dit qu’il est impardonnable (Mt 12,32). Pourtant, cet homme était chrétien. J’ai essayé de lui expliquer qu’il n’était pas forcément l’auteur de toutes ses pensées, mais il ne comprenait pas.

   Il y avait dans la pièce une autre personne qui assistait à notre entretien. Je me suis penché vers l’homme qui était venu me confier son problème et je lui ai dit à l’oreille :

— Vous voyez Jim, qui est assis là-bas ? Allez lui donner une gifle de toutes vos forces.

   L’homme m’a regardé, perplexe. J’attendais. Il est resté un long moment à me regarder.

Je me suis de nouveau penché vers lui pour lui chuchoter :

— Allez donner une gifle à Jim avec une telle force qu’il en tombe de son siège !

   Puis je me suis calé dans mon fauteuil et j’ai attendu. Mon homme était tout déconcerté.

   Alors, je lui ai dit à haute voix :

— Alors, vous allez le faire ou pas ?

— Non ! A-t-il répliqué.

— Alors, dans ce cas allez-vous confesser à Dieu que vous avez eu une pensée aussi ignoble ?

— Non !

— Pourquoi ne voulez-vous pas demander pardon ?

— Parce que c’est vous qui me l’avez demandé !

— D’accord ! Mais il y a une chose que je ne comprends pas : parfois, quelqu’un d’autre vous souffle aussi des choses, et là, vous vous tenez pour responsable !

   « Ce quelqu’un d’autre » peut très bien être l’ennemi de notre âme. Combien de fois nous sommes-nous demandé, les uns et les autres, si les pensées qui nous traversent l’esprit viennent de Dieu, de Satan ou de nous-mêmes ! C’est un questionnement légitime pour un chrétien qui veut faire la volonté de Dieu. Et il est donc important que nous  comprenions l’origine de nos pensées.

   Pour un chrétien qui a une véritable relation avec Dieu, il est facile d’identifier les pensées qui viennent de l’ennemi. Pourquoi ? Parce que tout ce qui est en contradiction avec le caractère de Dieu, et notamment sa justice, ou qui constitue une violation de sa Parole, cela provient forcément de l’adversaire. 

   Si nous sommes des chrétiens attachés à Dieu, si notre esprit est en communion avec le Saint-Esprit, l’apôtre Paul affirme que « nous avons la pensée de Christ » (1 Co 2,16). Il est donc évident que des pensées impures, des pensées de vengeance ou de mépris ne viennent pas de nous. Elles ne viennent pas de notre esprit. Elles sont introduites, dans notre âme, de l’extérieur. Si je précise « dans notre âme », c’est qu’il est important de comprendre que l’ennemi ne peut pas influencer notre esprit.

   Par qui ces pensées sont-elles introduites ? Par notre ennemi ! Il est extrêmement important de comprendre cela : l’ennemi peut introduire des pensées mauvaises dans l’âme des des hommes où se trouve le siège de la pensée.

   Nous avons un exemple biblique qui nous montrent la réalité de cela :   Au moment où Jésus annonce à ses disciples que les chefs religieux vont le mettre à mort, le texte nous dit : « Pierre prit Jésus à part et se mit à lui faire des reproches en disant : À Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas » (Mt 16,22).

   J’imagine qu’à la place de Pierre, bon nombre d’entre nous auraient dit la même chose. Cela partait d’un si bon sentiment !

   Mais Jésus avait une toute autre vision de ce soit-disant « bon sentiment ». Le texte poursuit : « Mais Jésus se retourna et dit à Pierre : Arrière de moi, Satan ! Tu es pour moi un scandale, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes » (Mt 16,23).

   Ce n’est pas un « bon sentiment » que Pierre a exprimé ; c’est une pensée qui venait de Satan, même si Pierre n’en avait pas conscience. Comprenons bien que Jésus ne s’adresse à Pierre lorsqu’il lui dit : « Arrière de moi, Satan ». Il s’adresse à l’esprit du mal qui est en train de vouloir influencer Pierre, et à travers Pierre, Jésus lui-même.

   Si nous ne comprenons pas cela, nous pensons que Jésus a été sévère avec Pierre, et que la réflexion de Pierre n’était pas aussi grave que ça. Cela signifie aussi que nous n’avons pas compris le sens du mot « scandale ». Oublions le sens que la presse people  donne à ce mot. Dans la Bible, un « scandale » est un obstacle de nature à faire trébucher. Qu’est-ce qui était en jeu dans ce que Pierre disait à Jésus ? Par les paroles de Pierre, Satan essayait de détourner Jésus de la mission que le Père lui avait confiée : mourir en victime expiatoire pour le salut des hommes ! On comprend mieux pourquoi Jésus a réagi de cette façon.

   Notre ennemi ne se lassera jamais d’essayer de détruire la relation entre Dieu et un chrétien. L’apôtre Pierre affirme ceci sans ambiguïté : « Veillez ! Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer ; résistez-lui, ferme en la foi » (1 P 5,8).

   « Je me souviens qu’à une époque, écrit Steve Mc Vey, il arrivait qu’une pensée épouvantable me vienne tout d’un coup à l’esprit alors que j’étais en train de prier. Sans crier gare, un mot horrible surgissait dans ma tête, venu apparemment de nulle part. Alors, je disais : « Oh Seigneur ! Pardonne-moi ! Comment ai-je pu voir une telle pensée, surtout en priant ? » C’était vraiment un sale tour de la part de Satan : il me soufflait une pensée, puis il me condamnait de l’avoir eue !

   « J’ai trouvé la liberté en réalisant que, même si je suis entièrement responsable de la façon dont je gère mon activité mentale, ce n’est pas pécher que d’entendre une mauvaise pensée dans son esprit ».

   L’histoire que je vous ai racontée il y a quelques instants est l’illustration concrète et pratique de ce que je viens de dire. Il est donc salutaire d’en tirer une conclusion qui nous évitera beaucoup de tourments inutiles : prendre conscience d’une pensée, même la pire, ce n’est pas pécher. Un chrétien est uniquement responsable de ce qu’il fait de cette pensée.

   Il est donc très important de comprendre l’origine des mauvaises pensées. Pourquoi ? Pour que l’ennemi ne puisse plus nous déstabiliser dans notre désir de communion avec Dieu. Le but de l’ennemi est de nous culpabiliser, d’essayer de focaliser notre attention sur lui par la peur que ces pensées nous inspirent, au lieu de nous confier, quelque soient les circonstances, à Christ qui a répandu son Esprit sur nous (Act 2,33), qui a fait sa demeure en nous (1 Co 3,16), et qui nous permet de vivre de sa vie (Ga 2,20).

   Frères et sœurs, comprenons bien ce qui se passe en nous : Ce qui vient de notre être profond, ce lieu de la relation intime entre notre esprit et l’Esprit saint, ne peut pas générer des pensées qui sont en contradiction avec ce que dit l’Écriture ou la sainteté de Dieu. Cela signifie que des pensées impures, des pensées de vengeance, de mépris, de jugement, de colère, de supériorité, d’orgueil, de racisme, d’antisémitisme, etc… ne peuvent nous être inspirées que par l’ennemi de notre âme.

   La première preuve que cela est vrai, c’est le malaise que nous ressentons lorsque nous avons ce genre de pensée.

   La seconde preuve que cela est vrai, c’est que ces pensées nous font horreur, et que nous luttons pour qu’elles ne se transforment pas en actes.

 Que devons-nous faire, lorsque nous sommes aux prises avec ce genre de situation ? Rien, sous prétexte que ces pensées ne viennent pas de nous ? Non ! Ce serait tolérer les manœuvres de l’ennemi qui cherche à nous déstabiliser. Nous ferons ce que Paul faisait : il combattait  avec les armes de l’Esprit pour renverser les forteresses, c’est-à-dire, tout ce qui s’oppose à Dieu : « Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance au Christ » (2 Co 10,5).

   Ne tolérons jamais les pensées que l’ennemi nous souffle. Ni les pensées-éclairs qui ne durent que quelques secondes, ni celles qui peuvent durer des heures, des jours, ou des années. En effet, tolérer ces pensées, c’est prêter le flanc à l’ennemi qui cherche à détruire notre relation avec Christ et à nous entraîner vers le péché.

    Même si ce n’est pas pécher que d’entendre des mauvaises pensées qui nous assaillent, nous sommes responsables de la façon dont nous gérons notre activité mentale. Ne tolérons pas que notre âme abrite les pensées de l’ennemi. Saisissons par la foi l’autorité que Christ nous a donné en son nom. Et chassons ces pensées dans le nom de Jésus.

   Et surtout, prenons autorité le plus tôt possible. Ne laissons pas ces pensées nous pourrir la vie. Il s’agit d’un combat spirituel avec des enjeux spirituels. Plus vite nous livrerons ce combat, plus vite nous retrouverons la paix et la communion avec Christ.

   Après avoir abordé le problème des pensées qui viennent de l’ennemi, comment pouvons-nous reconnaître si les pensées viennent de Dieu ou de nous-même  ?

   Je mets à part les « paroles de connaissance", les « paroles de science », les « prophéties » et le « discernement des esprits » qui sont des dons de l’Esprit (1 Co 12) où Dieu parle directement à l’esprit du chrétien par l’intermédiaire de l’intuition.

   Je rappelle que l’intuition est une des 3 parties de l’esprit de l’homme (avec la conscience et la communion) qui permet au chrétien de « connaître » ce que Dieu veut lui communiquer, ceci, sans le secours de l’intelligence. C’est ce qui se passe lorsqu’un chrétien exerce un don de l’Esprit : Dieu ne parle pas à son intelligence, mais à son esprit.

   Qu’en est-il pour les pensées communes ?   

« Si la pensée qui nous vient à l’esprit n’est pas en contradiction avec la Bible et la sainteté de Dieu, nous pouvons considérer qu’elle vient de nous. En effet, quand nous demeurons en Christ, nous pouvons avoir confiance que nos pensées sont aussi la pensée de Jésus. Cela signifie que Jésus exprime ses pensées et ses œuvres à travers notre personnalité individuelle, accomplissant ainsi la volonté de Dieu en nous.

   « Si nous demeurons en Christ, nous pouvons faire confiance à nos pensées et agir avec résolution dans la vie. Le fait que nous puissions avoir des doutes ne veut pas dire que nous n’agissons pas avec foi. Inversement, si la décision que nous avons  à prendre ne laisse aucune place au doute, cela veut dire qu’elle ne requiert pas un acte de foi. Pour accomplir la volonté de Dieu, il suffit au chrétien de demeurer en Christ, puis d’agir avec assurance. Dieu se charge du reste.

   « Faut-il en conclure que nous sommes infaillibles dans notre capacité à faire des choix ? NON ! Néanmoins, nous ne devons jamais nous laisser paralyser par le risque de nous tromper. Dans la mesure où nous nous en remettons au Saint-Esprit qui habite en nous afin qu’il nous guide, il interviendra à chaque étape où nous pourrions involontairement nous égarer. Nous pouvons compter sur lui pour nous garder de faire un choix qui ne serait pas le bon.

   C’est ce qui s’est passé pour Paul et Barnabas : « Arrivés près de la Mysie, ils se disposaient à entrer en Bithynie ; mais l’Esprit de Jésus ne leur permit pas » (Act 16,7).

   Jésus veillera toujours à ce que nous restions dans la volonté du Père.

 « Le chrétien est ainsi délivré de la crainte de commettre une erreur. Si nous ne comprenons pas cela, nous avancerons de manière hésitante. À l’inverse, la certitude que l’Esprit de Jésus veille à ce que nous demeurions dans la volonté de Dieu nous permet de franchir des étapes avec enthousiasme et de nous réjouir à l’avance de ce qui va arriver. Ne craignons pas de nous égarer. Choisissons simplement de compter entièrement sur Lui pour guider nos pas, et puis, lançons-nous par la foi ».

14:43 Publié dans Prédications | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pensées

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