Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21 janvier 2019

Comment avoir la victoire sur nos péchés

images.jpegComment avoir la victoire sur nos péchés ?

Rm 7,14 - 8,2


podcast

 En préambule, je veux citer deux phrases que Steve Mc Vey écrit dans son livre  Le règne de la grâce dans votre vie quotidienne  : « Le principe du péché qui habite en l’homme est une réalité dans la vie de chaque chrétien. Tant que nous vivrons dans notre corps physique, ce sera une force avec laquelle il faudra compter. » Et deux pages plus loin, il réitère cette affirmation : « Aussi longtemps que nous vivrons dans le corps physique qui est le nôtre actuellement, nous aurons à compter avec la présence du péché en nous. »


 Pourquoi cet auteur insiste-t-il tant sur le péché qui habite en l’homme ? Parce que, sans en être vraiment conscient, les chrétiens acceptent qu’ils aient été tentés et aient succombé à la tentation avant leur conversion, mais ils ne comprennent pas que les tentations et les chutes continuent après leur conversion. Et beaucoup peuvent se poser la question : Si rien ne change, à quoi sert la conversion ? C’est une question douloureuse pour tous les chrétiens qui veulent marcher droit devant Dieu.

   Que se passe-t-il dans la tête d’un chrétien lorsqu’il n’a pas compris que le péché habite encore en lui, malgré sa conversion, et qu’il succombe de temps en temps ou souvent à la tentation, malgré sa conversion ?  Que se passe-t-il dans sa tête lorsqu’il n’arrive pas à remporter la victoire contre un péché récurrent ?

   1) Il finit par croire qu’il aime le péché qu’il commet, puisqu’il y succombe.

  2) Mais, en même temps, il a le dégoût de lui-même parce qu’il pense que son comportement pécheur et son identité sont une seule et même chose. Pour le dire d’une autre façon, il s’identifie à son péché.

   Il est facile d’imaginer la souffrance morale qu’engendre une telle façon de penser. Une souffrance qui peut durer des mois et des années, jusqu’à conduire à la dépression ceux qui sont aux prises avec elle, et mener au bord du suicide.

   Revenons au texte de Paul. Visiblement, cet homme de Dieu a non seulement été confronté au péché dans sa vie, mais il y a aussi succombé : « … je suis charnel, vendu au péché. Car ce que j’accomplis, je ne le comprends pas. Ce que je veux , je ne le pratique pas, mais ce que je hais, voilà ce que je fais ». 

   Peut-on dire pour autant que Paul aimait le péché qu’il commettaient ? NON ! Il l’avait en horreur. J’en veux  pour preuve ce cri qu’il pousse au v. 24 : « Malheureux que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? »

   Il est clair que Paul n’aimait pas le péché qu’il commettait. Mais alors, avait-il le dégoût de lui-même en commettant le péché qu’il n’aimait pas ?  NON ! Il ne se haïssait pas lui-même ; il haïssait le péché qui œuvrait en lui.

   Pourquoi ne se haïssait-il pas ? Parce que Paul avait compris que lorsqu’on appartient à Christ, notre identité profonde n’est pas dans le péché qu’on commet : elle est en Christ ! Comment explique-t-il la séparation radicale entre son identité et le péché qu’il commet ? Pour lui, c’est très clair : s’il commet le péché, c’est qu’une force de péché, une puissance de péché habite en lui : « Si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui l’accomplis, mais le péché qui habite en moi » (v. 20).

   Au verset suivant (21), il précise sa pensée : « Je trouve donc cette loi pour moi qui veux faire le bien : le mal est présent à côté de moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, dans mon for intérieur, mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon intelligence et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres ».

   Paul essayait-il de se disculper par rapport à son péché : Ce n’est pas de ma faute, c’est la faute du diable ? Non ! Il reconnaissait sa responsabilité dans les mauvais choix qu’il faisait. Mais il voulait faire comprendre que lorsqu’un chrétien pèche, c’est en contradiction avec sa nature profonde. Le chrétien a en lui une puissance qui l’incite à pécher, mais sa nature profonde n’a rien à voir avec le péché.

   Tout Paul qu’il était, ce grand homme de Dieu a été confronté, comme tous les chrétiens, à cette réalité qu’aussi longtemps nous serons dans notre corps physique, nous serons aux prises avec le péché qui habite en nous. Il est primordial de comprendre cela, et aussi de ne pas confondre notre identité profonde, qui se trouve en Christ, avec notre comportement de pécheur. 

   Lorsqu’un homme s’est donné à Christ et s’est repenti, il est né de nouveau ; il a reçu le Saint-Esprit ; son esprit qui était mort à été régénéré par l’Esprit du Christ vivant en lui. Désormais, son identité est en Christ. C’est une réalité spirituelle contre laquelle le prince de ce monde ne peut rien. La seule chose qu’il puisse faire, c’est d’essayer de faire croire aux chrétiens que ce n’est pas vrai.

   Tout cela est biblique. Mais le problème du péché qui pourrit la vie des chrétiens n’est pas réglé pour autant. Sommes-nous condamnés à subir jusqu’à notre mort cette « loi du péché » dont parle Paul ? NON ! Pourquoi ? Parce que nous appartenons à Christ ! 

   Essayons de comprendre cela : Jésus n’est pas venu sur la terre des hommes pour se faire plaisir ou faire du tourisme. Il est venu pour faire advenir le royaume de Dieu dans la vie des hommes, c’est-à-dire pour que les hommes connaissent Dieu et le voient agir dans leur vie (Mc 1,15). Dans la synagogue de Nazareth, Jésus a précisé le pourquoi de sa venue sur terre, en s’appropriant les paroles du prophète Ésaïe. Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est le verset 18 du chapitre 4 de Luc : « L’Esprit du Seigneur est sur moi ; il m’a envoyé pour proclamer aux captifs la délivrance ». 

   Qu’est-ce que cela veut dire ? Le péché est certes une puissance agissante destructrice dans la vie des chrétiens. Mais Jésus, à travers la croix est venu pour vaincre cette puissance. 

   Le réflexe de beaucoup de chrétiens, c’est d’essayer de  vaincre le péché dans leurs vies par la seule force de leur détermination et de leur autodiscipline. À quoi cela aboutit-il ? À fixer leur attention sur le péché. 

   À ce propos, Steve Mc Vey nous donne son témoignage : « Pendant les 29 années qui ont suivi ma conversion, j’ai posé au Seigneur toutes sortes de questions mais qui n’étaient pas les bonnes. À propos de mes péchés, je demandais parfois : « Que puis-je faire pour connaître la victoire ? » À d’autres moments, je faisais cette prière : « Seigneur, comment puis-je avoir le dessus sur mes péchés ? ». Et l’auteur ajoute : « Paul ne posa pas ce genre de question. Il avait compris que la clé de la victoire ne réside pas dans un que faire, ou un comment faire. La clé de la victoire sur le péché est un Qui ! Il n’existe pas de plan ou de méthode qui permette l’homme d’avoir la victoire sur le péché. La solution que Dieu a prévue pour nos péchés n’est pas un plan, mais la personne de Jésus-Christ ».

   Paul, en effet, pose une question brûlante : « Malheureux que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort » ; puis, il donne la solution : « Grâce soit rendu à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ».

   Et deux versets plus loin (8,2), Paul explique pourquoi Jésus est la solution :  « La loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a libéré de la loi du péché et de la mort ».

   Ce verset n’est pas très facile à comprendre, et pourtant il est essentiel de le comprendre vraiment. Le version Français courant traduit ce verset ainsi : « La loi de l’Esprit Saint qui donne la vie par l’union avec Jésus-Christ, m’a libéré de la loi du péché et de la mort ». 

   Paul fait mention de 2 lois : Il y en a une, « la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ », qui libère l’homme de « la loi du péché et de la mort ».

   Faut-il comprendre que la « loi du péché et de la mort » n’existe plus, n’a plus d’influence sur les chrétiens ? Non ! Elle existe toujours, et elle garde sa puissance destructrice. Mais avec ce que Jésus a accompli à la Croix, le chrétien est au bénéfice d’une autre loi qui annihile, non pas la loi elle-même, mais la puissance de la loi du péché et de la mort, et qui permet au chrétien d’en être vainqueur.

   Pour ceux qui ont du mal à comprendre ce principe, Steve Mc Vey fait une comparaison avec 2 lois que nous connaissons tous : La loi de la gravitation universelle, et la loi de l’aérodynamique : Si un casse-cou se jette dans le vide du haut d’une falaise, à coup sûr, il va s’écraser en bas !Pourquoi ? Parce qu’il sera soumis à la loi de la gravitation universelle que Newton a théorisée après avoir reçu une pomme sur la tête alors qu’il prenait le thé sous un pommier.

   Si ce même casse cou se jette dans le vide, de la même falaise, mais cette fois équipé d’un parapente ou d’une aile delta, il va pouvoir voler pendant de longues minutes, parce qu’il est maintenant soumis à la loi de l’aérodynamique. La loi de la gravitation existe toujours, mais elle ne peut pas vaincre la loi de l’aérodynamique. 

   Si, enivré par le fait de voler, cet homme décidait de se détacher de son parapente pour voir s’il peut voler sans son équipement, la loi de la gravitation reprendrait immédiatement le dessus et l’homme s’écraserait au sol en quelques secondes.

   C’est exactement ce qui se passe dans notre vie spirituelle. « Le chrétien qui demeure en Christ et s’en remet à Lui à chaque instant comme la source de sa vie connaîtra la victoire sur le péché. Par contre, dès l’instant où il décidera de fonctionner en se passant de Jésus, il pèchera. Il n’y a pas d’alternative possible. Il n’y a pas de solution intermédiaire : c’est à lui de choisir de vivre ou non dans une dépendance totale envers Christ. Quand notre manière de vivre est le fruit de la relation intime que nous avons avec Lui, la victoire est l’expression naturelle de sa vie en nous. Malgré la force qui aurait tendance à nous tirer vers le bas, nous nous élevons au-dessus du péché qui habite en nous. »

   Pour terminer, je voudrais aborder le problème des péchés récurrents qui sont installés dans une vie depuis plusieurs années parfois. Il s’agit souvent des péchés de la chair qui, au fil des mois et des années, sont devenus une addiction. Pendant la formation que nous avons suivie à Clermont-Ferrant la semaine dernière, nous avons appris que les deux tiers des délivrances concernent des problèmes de sexualité. Et parmi ces problèmes, la pornographie tient une place importante. La revue chrétienne « Expériences » du mois de juin 2018 publie les résultats d’une enquête sur le sujet. Aux États-Unis, 68 % des chrétiens et 50 % des pasteurs sont des consommateurs réguliers. Et un tiers des garçons de 12 à 18 ans regardent de la porno de manière habituelle. L’ennemi essaie de faire croire à ceux qui regardent ces images que c’est une distraction comme une autre, que cela n’a pas de conséquences. C’est un mensonge grossier ! Les neuropsychiatres ont démontré les conséquences dévastatrices que cela entraîne sur la vie personnelle, familiale, et sociale. Mais aussi sur la vie psychique, puisque la pornographie a les mêmes effets que la drogue : elle engendre le même état de manque, un besoin de toujours plus qui, s’il n’est pas satisfait, procure instabilité, nervosité, irritabilité, incapacité à ce concentrer.

   Comme tout ce que Dieu a créé et voulu, la sexualité est une chose magnifique et bénie par Lui, lorsqu’elle est vécue dans la cadre du mariage entre un homme et une femme, avec le respect mutuel de l’autre, et sous le regard de Dieu. Elle n’a pas pour seul but de perpétuer l’espèce humaine. Elle procure aussi aux êtres humains un bonheur profond qui est un sujet de reconnaissance envers Dieu : « Celui qui a trouvé une femme a trouvé le bonheur ; c’est une faveur qu’il a obtenu de l’Éternel » (Pr 18,22). 

   Le prince de ce monde se sert du péché qui habite dans l’être humain pour détourner de son but le plaisir que Dieu a voulu pour le bonheur de l’homme, et il en fait un instrument de destruction de l’homme.

   Quelle attitude doit-on avoir lorsqu’on est soi-même confronté à cette addiction ? Comment doit-on réagir lorsqu’on connaît quelqu’un aux prises avec ce péché ? 

   La première chose, c’est de ne pas se juger soi-même ou de juger l’autre. Les hommes jugent souvent, hélas ! Satan juge toujours, pour essayer de nous faire nous haïr ! Jésus, Lui, ne nous juge pas  :  il veut nous libérer de nos péchés. C’est pour cela qu’il est mort sur la croix.

    La seconde chose, c’est de ne jamais confondre la nature profonde de l’homme et le péché qu’il commet. La nature d’un chrétien est en Christ.

   La troisième chose, c’est d’être persuadé qu’il y a une solution pour sortir de cet enfer : c’est Jésus, la solution, car il est venu sur la terre des hommes pour les libérer de leurs péchés, quel que soit le péché. C’est lui-même qui l’a dit. Il est essentiel de ne pas écouter une autre voix que la sienne, de ne pas écouter la voix du « menteur et père du mensonge », comme l’écrit Jean (8,44).

   Tout ce qui a été dit dans la première partie de ce message pour avoir la victoire sur le péché, est vrai pour ce péché spécifique. Il y a une libération aussi pour ce péché-là.

   Cette libération, quel que soit le péché, passe par plusieurs étapes :

  1) Ouvrir les yeux sur son état véritable, tout en comprenant que son identité n’est pas dans le péché, mais qu’elle est en Christ.

   2) Se repentir profondément devant Dieu.

   3) Demander le secours de Dieu en Jésus-Christ.

   Lorsque ces 3 démarches n’aboutissent pas à une libération du péché, il est impératif  de parler de son problème à un frère ou une sœur en Christ. En effet, le fait de vouloir garder secret le péché offre une arme supplémentaire à l’ennemi qui n’a qu’un seul but : entretenir le péché pour couper la relation de l’homme avec son créateur. Il faut ensuite demander de l’aide à des serviteurs que Dieu a choisi pour qu’ait lieu la délivrance. 

Prière : Père céleste, tu connais tous les péchés de ma vie. Merci de me faire comprendre que, même si j’y prends plaisir, j’ai ces péchés en horreur. Je reconnais que mes péchés ne traduisent pas qui je suis réellement. Dorénavant, je choisis de fixer les yeux sur Toi et non sur mes péchés. Seigneur Jésus, je suis incapable de me libérer de mes péchés par moi-même. Je place ma confiance en Toi et je crois que tu me permettras de connaître  la victoire sur le pouvoir du péché.

Et si je n’arrive pas à m’en sortir seul, donne-moi le courage de demander de l’aide. 

Les commentaires sont fermés.