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17 septembre 2018

Que tous soient un

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Philippiens 1,27-2,4


podcast

Ce qui frappe à la lecture de la lettre aux Philippiens, c’est l’amour et la tendresse que Paul  manifeste envers ces chrétiens de Macédoine à qui il a annoncé l’Évangile quelques années auparavant : « Je vous porte dans mon cœur » (1,7), « Je vous chéris tous avec la tendresses de Jésus-Christ » (1, 8). Il exprime aussi sa joie de servir Christ, malgré le fait qu’il soit en prison : « Ce qui m’est arrivé (son emprisonnement) a plutôt contribué aux progrès de l’Évangile » (1,13).


Ainsi, dans ce climat d’amour fraternel profond et de totale confiance en Dieu, les exhortations que Paul adresse aux Philippiens dans le passage que je vous ai lu, n’ont pas un caractère de reproches. Elles constituent une série de conseils spirituels prodigués par un pasteur qui les aime, et qui veut que ses enfants spirituels soient aptes à porter des fruits dans la mission qui leur est confiée : répandre la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ.

  Au-delà des Philippiens, c’est à nous que Paul s’adresse aujourd’hui, nous qui voulons avoir l’évangélisation pour cap principal dans notre marche avec le Seigneur.

   Car c’est bien cela le cœur de ce passage. Il se trouve au verset 27 : « Car si je viens chez vous, j’aimerais voir…que vous tenez bons dans l’unité spirituelle, combattant d’un seul cœur et d’une même âme pour la foi fondée sur l’Évangile, luttant comme un seul homme, afin que d’autres arrivent à croire à la bonne nouvelle ».

   « Luttant comme un seul homme, afin que d’autres arrivent à croire à la bonne nouvelle ».

   On n’est pas étonné de ce thème récurrent chez Paul, puisque toute sa vie a été consacrée à la propagation de l’Évangile de Jésus-Christ.

   De quoi parle les autres versets de ce passage ? 

   Le v 28  parle de la lutte contre les adversaires de l’Évangile : « Sans vous laisser intimider en rien par vos adversaires ». 

   Le v 29 évoque la persécution, dont Paul dit que c’est une grâce : « Car c’est par faveur qu’il vous accorde le privilège, non seulement de croire en Christ, mais encore de souffrir pour lui «. 

   Dans les versets suivants, Paul décrit ensuite le comportement que les chrétiens d’une communauté devraient avoir entre eux, et ceux qu’ils devraient bannir.

   N’oublions pas que c’est à nous qu’il s’adresse. Demandons au Seigneur qu’il grave ces exhortations sur notre cœur, et qu’il nous donne la volonté de les mettre en pratique :

   « Comblez la mesure de ma joie, en vivant ensemble en bonne entente : soyez un dans la pensée comme dans l’amour. Accordez vos sentiments et vos façons de voir, aspirez au même but. Travaillez comme si vous aviez un seul cœur, une seule âme, un seul esprit. N’agissez pas en vue de la satisfaction de vos désirs particuliers. Laissez tomber tout esprit de rivalité. Que ni la vanité, ni le désir de faire bonne impression ne commande vos actions. Que par humilité, chacun considère son frère comme meilleur et plus important que lui-même. Apprenez à reconnaître la supériorité des autres. Ne pensez pas seulement à vos intérêts personnels ou à l’avantage que vous pouvez tirer des autres, désirez au contraire le bien de votre prochain et prenez ses progrès à cœur » (2,3).

   Ces comportements entre chrétiens, qui semblent tellement éloignés de la réalité vécue dans les communautés chrétiennes, Paul n’hésite pas à les donner comme exhortations aux chrétiens de Philippe, car, dit-il, lorsqu’on se réclame du Christ, on doit avoir la même attitude que la sienne : « Ayez en vous les pensées et les sentiments qui l’animaient » (2,5).

    Telles sont les conditions nécessaires que nous avons à remplir, si nous voulons que l’Évangile que nous allons proclamer trouve un écho dans le cœur de ceux à qui nous voulons annoncer la Bonne Nouvelle.

   Peut-être pensez-vous que Paul place la barre très haut !  Je le pense aussi ! Et pourtant, je sais bien que Paul a raison. Si les conditions dont il parle ne sont pas remplies, les fruits ne seront pas ceux que nous espérons. Pourquoi ? Parce que les fruits sont l’œuvre du Saint-Esprit au travers de l’obéissance des chrétiens. Tout ce qui attriste le Saint-Esprit bloque sa puissance.

   L’évangélisation n’a jamais été, et ne sera jamais un exercice facile. Il y aura toujours des ennemis. Des ennemis intérieurs : nous-mêmes. Ou extérieurs : ceux qui sont sous l’influence du monde gouverné par l’ennemi de Christ. 

   Il y a un prix à payer lorsqu’on veut évangéliser. Quel est ce prix ? Au pire, c’est sa propre vie, ou la persécution qui se traduit par des menaces, des spoliations, l’emprisonnement… Il n’y a qu’à lire le bulletin de Portes Ouvertes pour s’en rendre compte. 215 millions d’hommes et de femmes dans le monde, payent ce prix aujourd’hui. Heureusement, nous n’en sommes pas à ces extrêmes dans notre pays.

   Pourtant, Il y a aussi un prix à payer, pour nous qui vivons dans la liberté religieuse : Ce prix, c’est celui de de notre tranquillité, notre chère tranquillité qui nous tient tant à cœur, et à laquelle nous nous sommes tellement habitués lorsque la vie chrétienne se résume au culte dominical et à quelques réunions de temps en temps. 

   Le désir de tranquillité, c’est d’éliminer toute contrainte ; c’est de faire seulement ce qu’on a envie de faire. C’est de toujours trouver des prétextes pour repousser ce qu’une petite voix intérieurs nous dit de faire. En tant que chrétien, cette petite voix a un nom : elle s’appelle Saint-Esprit. Le désir de tranquillité vient souvent s’opposer au Saint-Esprit. Soyons-en conscients.

   Le désir de tranquillité est un ennemi redoutable pour l’évangélisation. Je me souviens d’un pasteur qui disait : « Le Saint-Esprit n’a jamais laissé quelqu’un tranquille ». Bien entendu, il voulait dire : « quelqu’un qui veut obéir au Saint-Esprit ! ». Ce n’est pas dérangeant de « parler » du Saint-Esprit ! Mais lui « obéir », c’est autre chose !

  Ce désir de tranquillité est aussi démobilisateur que la peur que l’on éprouve à la pensée de participer à une action d’évangélisation, ou de parler de Jésus à un inconnu.

    Lorsque Paul s’adresse aux Philippiens pour les motiver à évangéliser, il ne leur dit pas : « Vous allez voir, ça va être facile, il vous suffira de parler de Jésus ». Non ! Il emploie des verbes du registre de la guerre : Combattre, lutter. Combattre pour la foi fondée sur l’Évangile ; lutter comme un seul homme, c’est-à-dire, tous ensemble, uni, pour que des hommes donnent leur vie à Christ.

   Quel genre de combat ? Contre qui lutter ? 

  Lorsqu’on a vaincu notre ennemi intérieur (notre désir de tranquillité) et qu’on est prêt à obéir à L’Esprit-Saint, il y a un autre combat à mener. Paul en parle clairement dans sa lettre aux Éphésiens : « Nous n’avons pas à lutter uniquement contre notre nature terrestre, ni contre de simples ennemis mortels, mais contre les puissances occultes, contre une organisation spirituelle satanique, contre les dictateurs invisibles qui, dans les ténèbres, veulent contrôler et régir notre monde, contre les légions des esprits démoniaques dans les sphères surnaturelles, véritables agents du quartier général du mal » (Eph 6,12).

   Frères et sœurs, si nous accordons du crédit à ce que dit Paul ici, alors nous comprenons pourquoi l’évangélisation n’est pas un long fleuve tranquille. Pour combattre ces forces hostiles, les chrétiens doivent avoir des armes plus fortes qu’elles.

   Quelles sont ces armes ? Dans le cadre d'une communauté, il y a une arme qui résume toutes les autres : c'est l'amour des uns pour les autres. Paul insiste sur ce point de diverses façons : « Comblez la mesure de ma joie, en vivant ensemble en bonne entente. Soyez un dans la pensée comme dans l’amour » (2,2).

   Lorsque l’amour des uns pour les autres domine dans une communauté, il peut y avoir des différences de point de vue. Mais il ne peut pas y avoir de divisions destructrices. Paul n’est pas naïf au point de penser que la foi chrétienne gomme les différences entre les hommes. Mais, quand on appartient à Christ, ces divisions ne doivent pas conduire à la division. À ce propos, il exhorte les Colossiens : « Si vous trouvez à critiquer en votre frère, portez et supportez-vous les uns les autres ; et si vous avez quelque chose à reprocher à un autre, soyez toujours prêt à vous pardonner vos torts aussi généreusement que le Christ vous a pardonné. Mais par-dessus tout cela, mettez la ceinture de l’amour, car l’amour liera ces vertus parfaitement ensemble et rendra votre communion indissoluble » (Col 3,13-14). Mettons en pratique ce que Paul dit ici, Car, soyons-en persuadés, la division est l’arme favorite de notre ennemi. Elle fait des ravages dans les églises et elle paralyse la vie spirituelle.

   Au contraire, l’amour fraternel largement répandu unit les membres d’une communauté, dans l’action et la prière. La prière, c’est l’arme par excellence, capable de repousser les attaques de l’ennemi, lorsqu’elle est conduite par le Saint-Esprit. C’est la raison pour laquelle la prière, individuelle et communautaire doit être la priorité de la vie chrétienne. 

   L’amour des uns pour les autres a une autre vertu : elle unit les chrétiens dans les buts à atteindre, et dans la vison de l’église. 

   L’amour fraternel permet aussi de rejeter ce contre quoi Paul nous met en garde : l’esprit de rivalité, la vanité, le désir de faire bonne impression, le sentiment de supériorité.

   Toutes ces attitudes, si fréquentes dans les églises, sont terriblement destructrices. Elles disparaissent lorsque l’amour des uns pour les autres domine. L’ennemi se trouve alors paralysé. 

  Où en sommes-nous, à Thiers ? Les exhortations de Paul nous semblent-elles hors de  portée, utopistes ? 

   Pour ceux qui pensent cela, je pose une question : L’Esprit-Saint a-t-il inspiré ce texte à Paul dans le but de décourager les communautés chrétiennes ? 

   Ça serait grave si nous le pensions. 

   Si ces paroles n’ont pas pour but de nous décourager, et si, dans le même temps, nous sommes conscients de nos faiblesses et de nos manques, il n’y a qu’une seule voie à suivre : celle de la repentance et du pardon. 

   La repentance et le pardon, c’est comme la plus efficace des gommes. Elle est capable d’effacer les erreurs, les fautes, les blessures, les rancœurs, les critiques, les jugements, les non-pardons, les faux-semblants, les sentiments de supériorité et d’infériorité, l’hypocrisie, le manque d’amour, c’est-à-dire tout ce qui paralyse une église dans sa mission essentielle : l’évangélisation.

   Cette gomme, elle a un nom : c’est le sang que Jésus a versé à la Croix. Il nous purifie et fait de chaque être un être nouveau.

   Loin de nous décourager, ce texte de Paul doit être notre feuille de route. 

   Si nous sommes unis, si nous comptons sur l’Esprit, si nous nous laissons guidés par Lui, la vision que le Seigneur nous a donnée s’incarnera un jour.

Alors, soyons obéissants, fidèles, persévérants et confiants. Et n’oublions jamais que le Réveil, c’est l’œuvre du Saint-Esprit. Ne l’attristons donc pas, laissons-Lui toute la place. Alors, il  agira.

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