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17 décembre 2018

Le chrétien libéré de la loi

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Le chrétien est libéré de la loi

Romains 7,1-4


podcast

Tous les chrétiens savent, parce qu’ils l’ont souvent entendu, qu’ils ne vivent plus sous le régime de la loi, mais sous celui de la grâce. C’est une chose importante de le savoir. Mais est-ce que nous le vivons chaque jour ?


 Si nous accordons de l’importance à ce Paul déclare dans le passage que je vous ai lu, et si nous avons accepté Christ comme notre Sauveur et notre Seigneur, chacun de nous doit se considérer comme « mort à la loi ». Malheureusement, ce n’est pas toujours ainsi que nous vivons notre relation avec Dieu.

   Ainsi, lorsque nous comptabilisons secrètement et intérieurement les efforts que nous faisons pour obéir à la loi Dieu, ou lorsque nous nous imposons des règles pour plaire à Dieu, en nous persuadant que nous sommes de bons chrétiens si nous les respectons, nous nous replaçons à chaque fois, sans en être conscient, sous l’autorité de la loi et de nos règles.

   En apparence, ces règles, peuvent prendre un caractère très spirituel : n’est-ce pas être un bon chrétien de consacrer chaque jour du temps à la prière ? N’est-ce pas être un bon chrétien d’assister aux cultes dominicaux, aux réunions organisées par l’église, de visiter les malades, les personnes seules, de pratiquer l’hospitalité, de donner de l’argent, etc. ?

N’est-ce pas être un bon chrétien de faire toutes ces choses pour Dieu ?

  Frères et sœurs, le problème c’est que lorsqu’on fait toutes ces choses « très spirituelles », soit-disant pour plaire à Dieu, on les fait souvent pour s’attribuer secrètement un mérite. Soyons conscient que Dieu n’a que faire des œuvres accomplies pour respecter les règles que le croyant s’est lui-même fixées. Dieu nous a aimés sans condition en nous donnant son Fils Jésus. Il nous a donné sa vie en répandant sur nous son Esprit. Ce qu’il attend de ses enfants, c’est une réponse d’amour, et non pas une forme de règle pseudo-spirituelle que la plupart du temps nous sommes incapables de respecter dans la durée.

   Par l’Esprit-Saint vivant en nous, Dieu veut nous donner sa vie en plénitude. Or, que se passe-t-il lorsqu’on vit en observant des règles, même spirituelles ? On vit les yeux rivés sur soi-même et ce que l’on fait. Et un jour ou l’autre, on s’en attribue le mérite.

     Steve Mc Vey résume en deux phrases ce que signifie vivre sous la loi: « Vivre sous le régime de la loi, dit-il, c’est accorder la priorité — et j’ajoute : de l’importance — à ce que l’on accomplit. C’est être obsédé par ce que l’on doit faire, au lieu d’être obsédé par la personne de Jésus ». En d’autres termes, c’est regarder à soi-même au lieu de regarder à Jésus. C’est se contenter de la satisfaction d’accomplir des choses pour Dieu, au lieu d’accueillir la vie que Dieu nous accorde en abondance.

   Si notre appartenance à Christ fait de nous des chrétiens « morts à la loi », comme l’affirme Paul, pourquoi Dieu a-t-il donné la loi ? 

   Paul répond en Gal 3,23-24 : « Avant que la foi vienne, nous étions enfermés sous la surveillance de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. La loi a été un précepteur  (on dirait aujourd’hui, un coach) pour nous conduire à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce précepteur ». 

   En Rm 3,20, Paul nous dit aussi que le but de la loi, c’est de révéler aux hommes qu’ils sont pécheurs.

   Mais à partir de l’instant où nous appartenons à Christ, nous sommes morts à la loi. Paul le dit clairement : « … la loi n’est pas faite pour le juste, mais pour les méchants … » (1 Tm 1,9).

    Il est très important, pour un chrétien, de comprendre qu’il est libéré de la loi, qu’il n’est plus sous la dépendance de la loi, à partir du moment où il appartient à Christ. Notre identité de chrétien est en Christ ; elle n’est pas dans l’observance de la loi ou de règles que nous nous imposons ! « Tant que nous n’avons pas pris conscience que nous sommes morts à la loi, nous cherchons à entrer en relation avec Jésus à travers le régime de la loi ». Mais cela est impossible. « Ce qui intéresse Dieu avant tout, ce n’est pas ce que nous faisons, c’est ce que nous sommes. Dès lors que nous avons compris qui nous sommes, la mise en œuvre concrète de la vie chrétienne découle naturellement de cette révélation ». La prière ne sera plus une règle que nous nous imposerons, mais un cœur à cœur amoureux avec Dieu. Le culte dominical, les réunions d’église, l’hospitalité, le don de temps et d’argent ne nous demanderont plus des efforts que nous trouverons volontiers « méritoires » — qu’elle horreur ! — Tout cela sera la réponse d’un cœur  aimant et reconnaissant qui a compris ce que Christ a accompli pour lui à la Croix, qui sait que son identité est en Christ, et qui sait que Christ vit en lui (Gal 2,20). Je ne connais pas d’amoureux fasse des efforts ou qui rechigne à venir au rendez-vous que son amoureuse lui a fixé. Quand il rechigne, c’est que l’amour s’est passablement refroidi !

Que se passe-t-il pour un croyant qui n’a pas compris qu’il est libéré de la loi?

   Voici le témoignage Steve Mc Vey : « La pensée d’être totalement libéré de tout système de règles fait peur à certains chrétiens. Moi-même, lorsque j’ai commencé à comprendre ce que signifiait la grâce pour le chrétien, j’ai craint de sombrer dans un certain laisser-aller par rapport à mes responsabilités de croyant. J’ai même cru qu’en l’absence de règles, je risquais de minimiser de plus en plus la gravité du péché dans ma vie personnelle. J’ai fini ainsi par découvrir que j’avais trouvé une sécurité dans mes règles religieuses. Quand je les respectais, j’avais le sentiment que tout allait bien pour moi sur le plan spirituel. Dès lors que j’éprouvais la moindre déficience spirituelle dans ma vie, je faisais défiler mentalement ma check-list de règles pour voir sur quel point j’étais défaillant. Le problème, c’est que lorsqu’on s’examine soi-même pour voir si l’on vit selon la loi, on découvre toujours des domaines dans lesquels on est, disons, moins constant. Je pensais que la solution était de renouveler mes efforts afin de faire mieux. Pourtant, même quand je consacrais toute mon énergie à observer ces lois que je m’imposais à moi-même, je ne connaissais pas réellement la vie épanouie que Dieu veut pour nous… Bien des chrétiens croient que leur sentiment de frustration est dû au fait qu’ils ne vivent pas en accord avec certaines règles, mais le vrai problème est précisément qu’il ont le nez collé à des règles ».

    C’est vers la personne de Jésus que nous devons diriger notre regard, pour recevoir sa vie en nous ; et non pas comptabiliser ce que nous faisons « pour le Seigneur ».

   Lorsque nous appartenons à Jésus-Christ, nous n’avons plus rien à voir avec la loi, avec les règles que nous nous forgeons nous-mêmes. Une fois encore, je cite ce que Paul écrivait à Timothée : « La loi n’est pas faite pour les justes, mais pour les méchants » (1 Tm 1,9). Un chrétien rendu juste par le sang que Jésus versé à la croix n’est plus régi par des règles, mais par une relation. Son comportement n’est pas conduit par des règles à observer, mais par l’amour. 

   Sous l’apparence de l’amour, l’observance de règles que l’on s’est fixées n’est souvent qu’un devoir accompli sans amour. En voici une illustration fictive : Un mari très occupé par son métier décide, en son for intérieur, d’établir des règles pour faire plaisir à son épouse qui est femme au foyer : Je fêterai son anniversaire en lui faisant un beau cadeau ; je l’emmènerai au cinéma une fois par semaine, au restaurant deux fois par mois ; je l’emmènerai en voyage une fois par an, et je veillerai à ce qu’elle ait assez d’argent pour qu’elle puisse s’offrir ce qui lui fait plaisir.

   Frères et sœurs, même si quelques d’épouses se contenteraient de cela, pensez-vous que ce mari aime vraiment sa femme ? Non ! Il se regarde lui-même et il se trouve même très généreux de faire de tels efforts pour sa femme ! Il se fait un devoir de la sortir. On est bien loin de l’amour ! Cette femme se rendra vite compte que son mari ne l’aime pas, qu’il a juste passé un contrat avec lui-même, sans lui demander son avis, quand, une semaine où elle aimerait voir un deuxième film qui l’intéresse, elle s’entend dire sur un ton agacé  : « Ma chérie, on a déjà vu un film il y a deux jours… vas-y toute seule ! ». Quand notre relation avec quelqu’un ou avec Dieu n’est pas fondée sur l’amour, mais sur les efforts que nous faisons pour lui plaire, notre service trouve vite ses limites !

  Voici maintenant une situation inverse et concrète, apte à nous faire comprendre que la loi n’a plus sa place lorsque les comportements sont régis par l’amour : « Mon épouse Mélanie et moi avons quatre enfants. Dans les différents milieux où nous avons vécu pendant la période où nous les avons élevés, il existe de lois régissant les responsabilités qui incombent aux parents. Ces lois font partie du code pénal, afin de garantir que les enfants reçoivent de bons soins. Si les parents ne respectent pas ces lois, ils courent le risque de se voir retirer leurs enfants. D’ailleurs, s’ils contreviennent gravement à la loi, les parents peuvent même se retrouver en prison.

   Je dois avouer que, pendant toutes les années que nous avons passées à élever nos enfants, nous ne sommes jamais allés au palais de justice afin de consulter ces loi dans les textes. Des centaines de lois concernant les responsabilités parentales s’y trouvent sans sans doute consignées, mais nous n’avons jamais consulté un seul de ces textes. On pourrait donc se demander si nous n’avions pas peur d’enfreindre la loi et qu’on nous retire nos enfants. Pourtant, cette pensée ne nous a pas traversé l’esprit une seule fois. Même si je n’ai jamais lu ces lois, je peux affirmer avec assurance que nous avons respecté chacune d’elles. En fait, nous sommes allés bien au-delà de ce que la loi exige. Savez-vous pourquoi ? Parce que nous avons eu avec nos enfants des relations d’amour ! Notre amour pour Andrew, Amy, David et Amber nous a conduits à prendre soin d’eux d’une manière qui dépasse de loin le minimum qu’exige la loi. Certes, ces lois sont inscrites dans les textes et elles ont une utilité, mais je n’ai rien à voir avec elles. Les seuls qui aient à voir avec ces lois sont ceux qui négligent ou abusent de leurs enfants. Mélanie et moi n’en avons pas besoin, parce que nous aimons nos enfants. »

   Et l’auteur ajoute : « Quand la vie du chrétien est placé sous le régime de la grâce, celui-ci découvre que ses actes sont motivés par l’amour qu’il a pour Jésus-Christ. La force motrice de sa vie cesse d’être le devoir pour devenir le désir. Il s’affranchit peu à peu du lourd fardeau du devoir et commence à vivre sur la base du vouloir. C’est n’est pas qu’il néglige les lois religieuses. C’est tout simplement qu’il n’a plus rien à voir avec elles ».

   Demandons au Seigneur de nous ouvrir les yeux sur la façon dont nous  entretenons notre relation avec Jésus. Le légalisme est parfois si profondément enraciné en nous que nous n’en avons plus conscience. Il produit le fruit amer de la religiosité et de l’orgueil spirituel contre lesquels Paul nous met en garde : « S’il est vrai que, dans la communion avec le Christ, vous êtes morts pour les puissances spirituelles qui régissent ce monde, et que vous êtes libérés de ces notions religieuses élémentaires, pourquoi continuez-vous à agir comme si votre vie appartenait encore à ce monde ? Pourquoi acceptez-vous de vous laisser imposer règlements et défenses comme : « Ne prends pas ceci, ne mange pas cela , ne touche pas ici, ne fais pas usage de cela ! « Toutes ces choses matérielles ne sont-elles pas destinées à être consumées et à périr par leur usage même ? Voilà bien des commandements et des enseignements purement humains ! Les prescriptions de ce genre ont, il est vrai, bonne réputation et paraissent renfermer une grande sagesse. Elles semblent dénoter de la part de ceux qui s’y soumettent beaucoup de dévotion spontanée, d’humilité et de mépris de ce corps que l’on ne craint pas de soumettre à une discipline sévère. En réalité, aucune de ces règles n’a la moindre valeur devant Dieu. Elles n’aboutissent qu’à nourrir l’orgueil des gens qui veulent se mettre en valeur » (Col 2,20-23).

   Que le Seigneur nous préserve d’en arriver là. Qu’il nous éclaire aussi sur la qualité de la relation que nous entretenons avec Lui.

   Si vous vous sentez concernés par ce message, vous pouvez répéter dans votre cœur les paroles de la prière que je vais lire lentement : 

Père céleste,

Je me rends compte que j’avais mal compris de quelle façon tu désires que je vive.

Jusqu’à présent, je m’attachais surtout à observer des règles.

Pardonne-moi, Seigneur !

Maintenant, j’ai compris cette vérité : tu m’as libéré de la loi

afin que je puisse connaître ta vie et en jouir pleinement.

Je déclare que je suis mort à la loi,

et désormais marié avec Jésus.
Enseigne-moi à faire en sorte

que ma façon de vivre soit le fruit de ma relation avec toi.

Je t’aime, Jésus.

Renouvelle mon intelligence dans ce domaine

afin que je marche dans la liberté totale

que tu m’as déjà offerte par la Croix. Amen

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