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02 juillet 2018

J'ai un peuple nombreux dans cette ville

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Actes 18,1-18


podcast

Dans le chapitre précédent (17) Paul annonce l’Évangile aux Juifs, dans la synagogue d'Athènes, mais aussi à des philosophes et à des esprits brillants qui se réunissaient régulièrement sur la place publique de cette ville. 

  Paul avait bien conscience qu’il n’arrivait pas à Athènes en terrain conquis. Le v. 16 précise qu’il « avait en lui-même l’esprit exaspéré en contemplant cette ville vouée aux idoles ». Il savait qu’il allait se heurter à des oppositions. Mais cela ne l’a pas dissuadé  d’annoncer l’évangile.


Dérangés par ce que Paul annonce, ces intellectuels athéniens décident de le faire comparaître à l’Aréopage pour l’interroger sur la nouvelle religion qu’il professe.

(L’Aréopage était un tribunal qui siégeait sur une des collines d’Athènes). Lorsque Paul leur parle de la résurrection de Jésus, une partie de cette noble assemblée se moque de lui, tandis que l’autre partie lui dit : « Nous t’entendrons là-dessus une autre fois » (17,32), une autre façon de dire : cela nous nous intéresse pas.

   Pourtant, le texte ajoute : « Quelques uns, néanmoins, s’attachèrent à lui et crurent » (17,34).

   Les événements que rapporte le texte que je vous ai lu ont lieu à Corinthe, une ville qui comptait à l’époque 700 000 habitants, et qui était réputée pour sa richesse, son luxe et ses mœurs légères. Nous allons voir que l’annonce de l’Évangile produit exactement la même division parmi ceux qui l’entendent : beaucoup refusent, et quelques uns acceptent l’Évangile.

   Lorsque Paul s’adresse aux Juifs, dans la synagogue de Corinthe, pour leur démontrer que Jésus était le Christ, le texte nous dit que la plupart « s’opposaient à lui avec des blasphèmes (ou des injures) (v.6). Mais le v. 8 nous dit aussi : « Pourtant Crispus, le chef de la synagogue, crut au Seigneur avec toute sa famille. Et beaucoup de corinthiens, qui écoutaient Paul, crurent et furent baptisés » (18,8). 

   Ce n’était pas la première fois que Paul se faisait injurier ou était maltraité parce qu’il annonçait l’Évangile. À Antioche, à Iconium, à Lystre où il fut lapidé et laissé pour mort, à Philippes où Silas et lui furent roués de coups et jetés en prison, le même scénario se reproduit : certains auditeurs s’opposent à Paul, avec souvent beaucoup de violences verbales et physiques, tandis que d’autres découvrent la vraie vie avec Christ. 

    J’en arrive maintenant  aux versets 9 et 10 qui me semblent être au cœur de ce récit. Je vous le relis  « Le Seigneur dit à Paul en vision pendant la nuit : Sois sans crainte, mais parle et ne te tais pas, car moi, je suis avec toi, et personne ne mettra la main sur toi pour te faire du mal : parce que j’ai un peuple nombreux dans cette ville ». 

   Les événements qui sont rapportés dans ce récit se situent vers la fin du second voyage missionnaire de Paul ( Il en a fait un troisième avant de revenir à Jérusalem pour y être arrêté ). Paul était-il fatigué et découragé par tout ce qu’il avait enduré pendant les   années où l’hostilité et les persécutions contre sa personne s’étaient succédées ? La vision que Dieu accorde à Paul semble aller dans ce sens. Si c’est bien le cas,  on mesure l’attention bienveillante de Dieu envers son serviteur. Ce n’est pas un cas isolé. On retrouve plusieurs fois cette attention bienveillante dans les récits bibliques. Souvenons-nous d’Élie, nourri par des corbeaux, ou servi par un ange, lorsqu’il fuyait pour échapper à la vengeance de Jézabel. Pensons à Daniel sorti vivant de la fosse aux lions, à Jonas protégé de la noyade, et à beaucoup d’autres. Dieu a toujours accompagné et encouragé ceux qu’il envoie pour le servir.

   Que dit Dieu à Paul ? 

   Il lui donne d’abord 2 commandements : « N’aie pas peur ! » Puis : "Parle et ne te tais pas ! ». Ensuite, il lui fait une triple promesse : « Je suis avec toi » ; « personne ne mettra la main sur toi pour te fera de mal » ; « J’ai un peuple nombreux dans cette ville ».  

   Dieu rassure d’abord son serviteur : N’aie pas peur ! … Je suis avec toi ! Personne ne mettra la mains sur toi pour te faire du mal ! 

   Après les injures et les blasphèmes auxquels il venait d’être confronté, Paul avait besoin d’entendre que Dieu connaissait les épreuves qu’il traversait. Nous savons tous qu’il est réconfortant de ne pas se sentir seul dans l’épreuve. Cela ne change pas pas l’épreuve, mais permet souvent de mieux la supporter. 

   Souvenons-nous que Dieu connaît toutes les épreuves que nous traversons. Appuyons-nous sur cette certitude. Soyons aussi attentifs à ne pas laisser seul quelqu’un qui traverse une épreuve.

   À propos de : « Personne ne mettra la main sur toi pour te faire du mal », je voudrais juste faire remarquer que Dieu n’a pas menti. En effet, les accusateurs ont bien traîné Paul au tribunal, mais le proconsul Gallion les a renvoyés avant que la colère se déchaine contre lui. Paul n’a donc pas été maltraité physiquement. C’est ce pauvre Sosthène qui a subi la colère de la foule fanatisée.

   Arrêtons-nous un moment sur la 3e promesse : « J’ai un peuple nombreux dans cette ville ». Cela ne veut pas dire qu’il y avait déjà beaucoup de chrétiens à Corinthe. En effet, n’oublions pas que c’est Paul qui a fondé l’église dans cette ville ( cf 1 Co 4,15 ; 2 Co 3,3). Il faut comprendre cette affirmation comme ce que l’auteur des Actes a déjà écrit au chapitre 13 : « Et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent » (13,48). Dieu connaît le cœur des hommes et sait ceux qui vont se tourner vers Lui.

    C’est bien ainsi que Paul l’a compris. Cela a dû être un encouragement extraordinaire pour lui de savoir que par sa parole, des païens de Corinthe allaient se tourner vers Christ. Et c’est fort de cette promesse qu’il est resté une année et demi dans cette ville pour évangéliser les Corinthiens (v. 11).

   Je voudrais souligner le lien étroit qu’il y a entre : « Parle et ne te tais pas », et « J’ai un peuple nombreux dans cette ville ».

   Que se serait-il passé, si Paul avait préféré développer sa Start Up de fabrication de tentes avec Aquilas, profiter du cadre exceptionnel de la ville de Corinthe, en se promenant au bord de la mer turquoise, aller au théâtre et, à ses moment perdus, et discrètement pour ne pas faire de vague, parler de Jésus ?

    Réponse : Il y a peut-être plusieurs centaines de païens qui seraient restés païens. 

   Je reconnais que cette supposition est stupide, car Dieu savait ce qu’il faisait en envoyant Paul. Si j’ai quand même fait mention de cette supposition stupide, c’est pour souligner que Dieu avait besoin de Paul, Dieu comptait sur Paul pour que des païens et des Juifs de Corinthe se tournent vers Christ.

   Cela m’amène à la dernière partie de ce message : Quels enseignements pouvons-nous tirer de ce passage des Actes, pour chacun de nous et pour notre communauté ? Comment ce texte nous parle-t-il à nous qui prions depuis 10 mois, maintenant, pour demander au Seigneur de nous préparer à nous engager dans une évangélisation permanente, avec la venue de Denis, à qui le Seigneur a confié le ministère d’évangéliste ?  

   Comme Paul, nous savons que nous n’arriverons pas en terrain conquis lorsque lorsque nous nous organiserons pour parler de Jésus aux habitants de notre ville. Il faut s’attendre à des refus, à des oppositions, à des moqueries, même. L’évangélisation n’a jamais été, et ne sera jamais un long fleuve tranquille, qu’on s’appelle Jérémie, Jésus, Paul ou Billy Graham !

   L’évangélisation n’a jamais ressemblé à « La croisière s’amuse ». C’est plutôt un combat qui opposent des forces spirituelles antagonistes. Les forces des ténèbres haïssent le nom de Jésus et s’opposent violemment à la notion du sang de Jésus, de sa croix et de sa résurrection.

   C’est la raison pour laquelle, la seule bonne volonté ne suffit pas pour évangéliser. La prière individuelle et communautaire, confiante et persévérante, l’écoute du Saint-Esprit, la consécration de chaque jour, sont les armes qui nous permettrons de triompher dans ce combat spirituel, et de ne pas nous décourager, même si, comme pour Paul, les « succès » semblent moins nombreux que les « échecs ». 

   Il est important de tirer un autre enseignement. Une des armes favorite de l’ennemi est la peur. Il y a 36 façons d’avoir peur : peur de l’échec, peur du ridicule, peur physique, peur de se faire insulter, peur de ne pas être à la hauteur, etc, etc… Chacun connaît la peur qui l’empêche de faire ce qu’il aurait envie de faire.

   Eh bien, je crois vraiment que même si nous n’avons pas eu la vision que Dieu a accordée à Paul, les paroles qu’il lui a adressées sont pour nous, aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que tous ceux qui veulent sincèrement s’engager dans l’évangélisation permanente, sont tous confrontés aux mêmes difficultés. Et Dieu qui désire plus que tout, que tous les hommes soient sauvés (1Tm 2,4), encouragent toujours ceux qui veulent entrer dans cette mission.

   Frères et sœurs, vous avez pris conscience que le Saint-Esprit vous parle de plus en plus fort et distinctement pour que vous vous engagiez concrètement dans cette œuvre d’évangélisation à laquelle Dieu nous appelle ? Mais vous ne vous sentez pas à la hauteur, vous ne savez pas comment vous y prendre ? Vous avez peur de parler de Jésus, vous avez peur de l’échec, vous vous sentez trop âgés ?

   Alors relisez les versets 9 et 10, apprenez-les par cœur, car c‘est à vous, individuellement, et à nous tous, collectivement, que le Seigneur les adresse aujourd’hui et chaque fois que vous les prononcerez : Sois sans crainte, je suis avec toi ! Parle et ne te tais pas, je suis avec toi.

   N’édulcorons pas la force de ces promesses de Dieu, sous prétexte que Dieu les a adressées à Paul il y a 2000 ans.

   Lorsque le Seigneur nous dit : Je suis avec toi, Il l’est vraiment, il nous accompagne, il connaît la situation dans laquelle nous nous trouvons, il nous encourage, il nous rassure.

   Il y a quelques années, je m’étais inscrit à un stage de haute montagne. Après avoir appris les bases essentielles, la façon de s’encorder, la marche avec crampons, la descente en rappel, le guide nous a entraînés dans l’escalade d’un sommet enneigé de plus de 3000 mètres, avec des pentes vertigineuses et des crêtes aiguës donnant, de chaque côté, sur des à-pic de plusieurs centaines de mètres. Jamais je n’aurais osé m’aventurer seul sur un terrain aussi dangereux. 

   Et pourtant, je n’avais pas peur. Vous savez pourquoi ? Il y avait un guide qui savait ce qu’il faisait. Et ce n’était qu’un guide humain.

   Nous, enfants de Dieu, nous avons le Créateur du ciel et de la terre pour guide. Et nous hésiterions à lui faire confiance !

   Chers frères et sœurs, avec Denis, nous allons parler de Christ et ne pas nous taire, car le Seigneur nous dit : j’ai un peuple nombreux dans cette ville de Thiers. 

    Avec notre regard limité, nous ne voyons souvent, chez nos voisins proches ou lointains, qu’indifférence ou rejet de la foi. Nous les voyons plus attachés aux biens matériels qu’à Christ, plus intéressés par la littérature profane que par la Bible, plus enclins à faire la grasse matinée qu’à venir au culte ou au groupe de prière. Tout cela est vrai ! 

   Mais ce que Dieu dit aussi est vrai : J’ai un peuple nombreux dans cette ville. Nous , nous voyons l’apparence. Lui, il voit le cœur.

   Et il compte sur nous.

   Alors, allons-nous nous laisser démobiliser par ce que nos yeux voient ? Ou bien allons-nous nous mobiliser par ce que Dieu dit et voit ?

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