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03 juillet 2017

Vous êtes la lumière du monde

lumière du mondeAlain Nadal

Vous êtes la lumière du monde

Es 42,1-7 ; Jn 8,12 ; Mt 5,14-16


podcast

Il a deux semaines, en commençant la lecture du livre de Richard Wurmbrand, « Rue des Juifs », je suis tombé sur la phrase suivante : « Wölfkes comprit qu’un chrétien qui n’est pas missionnaire, même à une très petite échelle, ne remplit pas son devoir qui est d’être lumière du monde ». J’ai su immédiatement — sans vraiment comprendre pourquoi —que ce serait le thème du message que vous allez entendre aujourd’hui : Être la lumière du monde.


Il semble que depuis quelque temps, l’Esprit du Seigneur pousse notre communauté à sortir de nos routines confortables pour nous entraîner sérieusement sur le chemin de l’évangélisation. La venue de Stéphane Kouyo, qui nous a parlé de ce sujet, a sans doute été une étape importante sur la voie que le Seigneur semble nous montrer. Si tel est le cas, alors le thème de ce matin est une petite pierre de plus dans la construction d’une communauté missionnaire, une motivation et un encouragement supplémentaire pour entrer dans le plan de Dieu.

Les 3 passages que je vous ai lus parlent tous de la « lumière du monde ». Ils ne sont qu’un petit échantillon des très nombreux versets bibliques, aussi bien dans l’AT que dans le NT, qui parlent de la lumière. Non pas celle du soleil qui éclaire notre terre, mais celle que Dieu a créée dès le commencement (Gn 1,3) pour éclairer le cœur de l’homme, son esprit, son intelligence, ses émotions, afin que cet homme sorte des ténèbres d’une vie sans Dieu, et connaisse la vie véritable.
Lorsqu’il s’adresse aux scribes et aux Pharisiens, Jésus leur dit : « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jn 8,12).
Lorsqu’il s’adresse à ses disciples, Jésus leur dit : « Vous êtes la lumière du monde …On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau… Que votre lumière brille ainsi devant les hommes » (Mt 5,14-16).

N’est-ce pas pas étonnant que tantôt Jésus se désigne lui-même comme étant la lumière du monde, et que tantôt il désigne ses disciples comme étant cette même lumière ?

Dans le passage d’Es 42 que je vous ai lu, Dieu parle de son Serviteur comme celui qui est la « lumière des nations », c’est-à-dire, la lumière pour tous les peuples autres qu’Israël. Et il lui donne comme mission d’ouvrir les yeux des aveugles (spirituels), de libérer les captifs de leur prison (spirituelle) et les habitants des ténèbres de leur cachot (spirituel).
Lorsqu’on sait que la chrétienté à reconnu le Christ dans ce serviteur-là, il est en effet étonnant que Dieu attribue la même mission à Jésus et aux disciples de Jésus.

Il y a de quoi être rempli d’orgueil, ou bien être complètement écrasé et découragé devant cette tâche qui paraît impossible à accomplir.
Mais il y a une troisième voie : Si on croit que Jésus n’a pas parlé pour ne rien dire, on peut être aussi émerveillé de la confiance que Dieu place en ses serviteurs, et de la façon dont Il s’y prend pour que les disciples de Christ puissent accomplir la mission qui leur est confiée.
Alors, je vous propose de laisser tomber l’orgueil ou le découragement, et d’essayer de comprendre deux choses :
1) De quoi Jésus parle-t-il lorsqu’il emploie l’expression « la lumière du monde » ?
2) Jésus n’est pas un doux rêveur qui surestime la capacité de ses disciples, (c’est-à-dire vous et à moi) lorsqu’il nous confie la même mission que son Père lui a confiée : être la lumière du monde.

Comment faut-il comprendre « lumière du monde » ?

Le mot « lumière » : C’est le contraire de « ténèbres ». La lumière, c’est ce qui permet à l’homme de voir clair en soi, en comprenant ce que Dieu lui dit à travers les textes bibliques.

La préposition « du » : Ici, elle a le sens de « pour » ou « indispensable »: Lorsqu’il s’adresse aux Scribes et aux Pharisiens, dans Jn 8,12; Jésus leur dit : « Je suis la lumière pour le monde, indispensable au monde, dont le monde a besoin. ». Cette lumière n’est pas celle du monde, comme on dirait la « lumière du matin ».

Le mot « monde » signifie : tous les êtres humains. Mais « tous » dans le sens de « chaque. C’est ce que Jésus dit en Jn 3,16 : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… ». Dieu ne voit pas les hommes comme une masse d’individus anonymes. Dans la parabole du bon berger, il nous est dit que le berger appelle chaque brebis par son nom (Jn 10,3).

Si, comme je l’ai dit, la lumière est ce qui permet à l’homme de voir clair en soi, en comprenant ce que Dieu lui dit à travers les textes bibliques, il est légitime de se demander : Que trouve-t-on au centre des textes bibliques ?

On trouve une affirmation qui révèle le plan éternel de Dieu pour les hommes : Jésus a donné sa vie pour que les péchés des hommes soient pardonnés et qu’ils soient sauvés.

Ainsi, lorsque Jésus dit : « Je suis la lumière du monde », il ne dit pas autre chose que : « Croyez en moi, venez à moi, car je veux vous sauver ».

Que Jésus puisse sauver les hommes, on le comprend, parce qu’il est le Fils de Dieu, il n’a jamais péché, et il a offert sa vie en sacrifice sur la croix.
Mais lorsqu’il affirme à ses disciples : « Vous êtes la lumière du monde », est-il aussi question du salut des hommes ?

Bien sûr, sans l’ombre d’un doute ! C’est la raison pour laquelle il est si important de comprendre que le Seigneur confie à chaque disciple la mission de sauver les hommes de leurs péchés.
La seule différence, c’est que le pouvoir de sauver les hommes appartient à Dieu, à travers Jésus, alors que la mission des disciples est de faire connaître aux hommes Jésus-Christ par qui les hommes peuvent être sauvés. Mais l’enjeu et le résultat sont les mêmes !

Bien sûr, on peut se boucher les yeux et les oreilles pour ne pas voir ni entendre cet ordre de mission. On peut se contenter de savoir que l’on est sauvé, sans lever le petit doigt pour que les autres le soient. Car, après tout, pensons-nous, si les autres refusent de croire, c’est leur problème ! On ne peut pas les forcer à croire !

Prenons conscience que cet état d’esprit, qui est fréquent parmi les croyants, peut se comparer au fait de voir quelqu’un en train de se noyer et de ne pas lui envoyer la bouée que l’on a à portée de main. En droit pénal, c’est une faute grave passible de prison, qui est qualifiée de « non assistance à personne en danger ».
J’ai bien conscience qu’il y a des comparaisons qui sont dures à entendre. Mais prenons aussi conscience que si notre voisin ne connaît pas le Christ, c’est un homme perdu si rien ne change dans sa vie. Et c’est justement pour qu’il soit sauvé, que nous avons reçu de Dieu la mission de lui parler du salut en Jésus-Christ.

Pourquoi certains chrétiens ne se sentent-ils pas concernés par cette mission ?

Parce qu’ils n’ont pas encore mesuré la valeur immense de la grâce, la valeur du cadeau immérité du pardon gratuit. Ils n’ont pas mesuré non plus ce que ce pardon a coûté à Jésus. Ils n’ont pas encore compris la grandeur de l’amour de Dieu. Lorsqu’on trouve « tout naturel » d’avoir reçu la grâce de Dieu, comme on trouve naturel d’avoir la santé, on ne s’inquiète pas de savoir si les autres connaissent cette grâce.

Pourquoi cette mission paraît-elle si difficile ?

Elle paraît difficile parce que beaucoup de nos contemporains sont indifférents, critiques ou hostiles lorsqu’on essaye de leur parler de Jésus. Alors, on se décourage rapidement, et on finit par ne plus en parler ; et on se réfugie derrière cette bonne raison pour laisser l’évangélisation aux « spécialistes » : les pasteurs, par exemple.

Cette mission paraît difficile aussi lorsqu’on évangélise « par devoir ». Dans l’inconscient d’un chrétien, il traîne toujours le « devoir » d’évangéliser. Bien sûr, cela s’accompagne de prières qui demandent à Dieu de nous aider. Mais au fond, cela reste un « devoir ». Alors, lorsque les fruits espérés ne sont pas au rendez-vous, et c’est rare qu’il le soient, c’est le découragement qui gagne. Et on ne fait plus rien.

Frères et sœurs, je vais vous annoncer une bonne nouvelle : C’est une chance que les deux dernières attitudes ne portent pas de fruit ! Pourquoi ? Parce que si elles étaient couronnés de succès, les chrétiens auraient l’impression que c’est grâce à eux que les gens se convertissent ! Leurs chevilles et leurs têtes se mettraient à enfler ! Ils rendraient gloire à eux-même au lieu de rendre gloire à Dieu. L’orgueil spirituel ne peut porter que des fruits humains bien pauvres !

Quelles sont les conditions pour que l’évangélisation porte des fruits ?

Je n’ai qu’à prendre exactement le contraire des trois attitudes que je viens d’énumérer :
1) La première, c’est d’avoir compris l’amour de Dieu et d’y avoir goûté. Pour cela, il n’y a pas d’autres moyens que de lire la Parole, la méditer, et d’entretenir avec Dieu une relation vivante à travers la prière et la communion avec les frères et sœurs en Christ.

2) La seconde, c’est d’avoir autant de persévérance pour parler de Jésus aux autres, que nous en avons eu pour traverser les épreuves de notre vie. Je suppose qu’aucun d’entre nous n’a baissé les bras au premier échec qu’il a rencontré, ni même au second, ni même au suivant. Jésus qui connaissait bien la faiblesse de la nature humaine, a fait des promesses à ses disciples au sujet de l’évangélisation, afin qu’ils ne se découragent pas et qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls pour cette mission : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez donc, faites de toutes les nations des disciplesEt voici, je suis tous les jours avec vous, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,18-20). Cette promesse est pour chaque chrétien aujourd’hui encore, pour chaque groupe de chrétiens qui veulent parler du salut en Jésus-Christ. L’esprit Saint sera toujours avec le disciple qui a à cœur de faire connaitre Jésus aux autres.

3) La troisième condition, c’est de prendre conscience que l’évangélisation ne produira de fruit que si elle est faite "par amour", par amour pour les âmes qui se perdent. Si nous avions autant d’amour pour une âme qui se perd, qu’une mère en a pour son enfant qui se drogue, nous ne baisserions pas les bras au premier échec, et nous harcèlerions le Seigneur, comme la veuve de la parabole, pour qu’il touche le cœur des gens à qui nous parlons de Jésus. Mais nous le harcèlerions aussi pour qu’il nous donne un cœur missionnaire, c’est-à-dire, le même cœur que celui de Dieu.

C’est donc dans la prière humble, confiante et persévérante, que l’évangélisation se prépare, aussi bien sur le plan personnel que sur le plan communautaire. Le temps de prière que notre église a mis en place avant le début du culte n’a d’autre but que nous préparer chacun et tous ensemble à recevoir du Seigneur un cœur aimant comme le sien, pour que l’évangélisation soit au cœur de notre vie personnelle et communautaire.

Pour terminer ce message, je voudrais souligner le rapport étroit qui existe entre l’amour que l’on a pour Dieu et l’obéissance que l’on doit à Dieu.

En annonçant à ses disciples la promesse qu’ils allaient recevoir l’Esprit-Saint, Jésus leur a dit : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements » (Jn 14,15). Tout le monde peut comprendre cela : L’amour que l’on dit avoir pour Jésus doit s’incarner dans l’obéissance à ce qu’il demande.

Dans Mt 28,18 que j’ai lu il y a une minute, c’est bien un commandement que Jésus donne à tous ses disciples de tous les temps : « Allez donc, faites de toutes les nations des disciples… ».

Comment l’amour que nous disons avoir pour lui va-t-il s’incarner ?

Prière :
Seigneur, tu m’as accordé la grâce immense de reconnaître que tu es la lumière du monde. Que je puisse entrer joyeusement dans cette mission que tu me confies d’être, moi aussi, la lumière du monde.

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