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18 novembre 2014

Parabole des talents

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Matthias HELMLINGER

Parabole des talents

Matthieu 25/14-30


podcast

 

« "En effet, il en va comme d'un homme qui, partant en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens. A l'un il remit cinq lingots d’or, à un autre deux, à un autre un seul, à chacun selon ses capacités; puis il partit.

Aussitôt celui qui avait reçu les cinq lingots d’or s'en alla les faire valoir et en gagna cinq autres. De même celui des deux lingots d’or en gagna deux autres.

Mais celui qui n'en avait reçu qu'un s'en alla creuser un trou dans la terre et y cacha l'argent de son maître.


Longtemps après, arrive le maître de ces serviteurs, et il règle ses comptes avec eux.

Celui qui avait reçu les cinq lingots d’or s'avança et en présenta cinq autres, en disant: Maître, tu m'avais confié cinq lingots d’or ;  voici cinq autres lingots d’or que j'ai gagnés. Son maître lui dit: C'est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, sur beaucoup je t'établirai; viens te réjouir avec ton maître.

Celui des deux lingots d’or s'avança à son tour et dit: Maître, tu m'avais confié deux lingots; voici deux autres lingots d’or que j'ai gagnés. Son maître lui dit: C'est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, sur beaucoup je t'établirai; viens te réjouir avec ton maître.

S'avançant à son tour, celui qui avait reçu un seul lingot d’or dit: Maître, je savais que tu es un homme dur: tu moissonnes où tu n'as pas semé, tu ramasses où tu n'as pas répandu; par peur, je suis allé cacher ton lingot dans la terre: le voici, tu as ton bien.    Mais son maître lui répondit: Mauvais serviteur, timoré! Tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé et que je ramasse où je n'ai rien répandu. Il te fallait donc placer mon argent chez les banquiers: à mon retour, j'aurais recouvré mon bien avec un intérêt. Retirez-lui donc son lingot et donnez-le à celui qui a les dix lingots d’or.

Car à tout homme qui a, l'on donnera et il sera dans la surabondance; mais à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré.

Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres du dehors: là seront les pleurs et les grincements de dents. »

Notre parcours Alpha dans la paroisse touche à sa fin. La leçon que nous avons écoutée avant-hier soir portait sur : comment parler de Jésus aux autres ?

Si on a rencontré Jésus, ce n’est pas une option d’en parler de Jésus aux autres.

Cela caractérise l’authentique rencontre entre Jésus et nous : « aussitôt » (le mot apparaît au verset 16 de la parabole), aussitôt nous en parlons aux autres. Sinon, ce n’est pas une authentique rencontre. On voit cela dans Jean 1 : André, à peine a-t-il fait la rencontre Jésus, il va trouver son frère Simon pour lui parler de Jésus. Philippe, à peine a-t-il fait la rencontre avec Jésus, il  va trouver Nathanaël pour lui parler de Jésus. C’est comme cela que cela se passe tout au long des siècles : dès que quelqu’un est devenu croyant en vivant une rencontre avec Jésus, il en parle  à d’autres.

Or, dans cette parabole, Jésus envisage que ce ne soit pas le cas pour quelqu’un : il reçoit un lingot d’or, une part de la vie de Jésus, de sa gloire, de son amour, de sa grâce et il va enterrer ce lingot d’or. Il s’agit ici de quelqu’un qui rencontre Jésus et n’en parle à personne. Il garde cette richesse pour lui et finalement en la gardant pour lui, il devient étranger à cette richesse, elle ne fait plus partie de sa vie.

Cet homme a vécu une rencontre avec Jésus, mais il n’est plus « croyant » (les deux premiers serviteurs sont qualifiés de « fidèles » par leur Maître, mais on peut aussi traduire par « croyants » : « c’est bien, bon et croyant serviteur… » v.21 et 23. 

Cet homme qui a le trésor de l’évangile chez lui, mais qui n’en fait rien, commence à changer complètement l’image qu’il avait de Dieu grâce à Jésus. Son image de Dieu devient fausse : il l’appelle « Maître dur », le mot grec « sklèros » est fortement négatif : il signifie dur, rigide, sec. Voilà la vision qu’ont de Dieu beaucoup de chrétiens : à force de ne rien faire avec l’évangile, à force d’ignorer le Saint-Esprit qui fait partie de tous les lingots d’or que Jésus nous a laissés, ces chrétiens sont d’accord pour conserver soigneusement l’évangile, ils acceptent même de se dire chrétiens, mais n’utilisent pas l’évangile et ce qui en fait le cœur, la puissance : le Saint-Esprit. A force de ne pas utiliser un outil que vous avez dans votre atelier, vous en arrivez à oublier complètement que vous l’avez chez vous et il finira à la poubelle quand vous mourrez. Mais ici, dans cette parabole, Jésus nous dit que la non-utilisation de la richesse qu’il nous a donnée, nous amène à un regard perverti sur Dieu son Père. Nous finirons par l’appeler « Maître dur, sévère, rigide ». Et le serviteur inutile fait un reproche indirect à ce Maître qu’il qualifie de dur : « tu moissonnes où tu n’as pas semé ». C’est le comble de la perversion : combien de fois Jésus se présente comme Celui qui sème sans compter, même dans les endroits où cela ne sert à rien, parmi les pierres, sur les chemins, dans les ronces. Et voilà que nous espérons au jugement dernier pouvoir lui dire : « tu moissonnes où tu n’as pas semé ». Au jugement dernier toutes nos paroles se retourneront contre nous. Dieu n’aura même pas besoin d’en prononcer d’autres : il utilisera celles que nous avons-nous-mêmes prononcées : « tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé… tu aurais donc dû placer mon argent chez les banquiers ».

Nous pensions peut-être pouvoir dire au Seigneur qu’il ne pouvait pas exiger de nous que nous nous fatiguions pour son royaume, pour son règne, mais il nous répondra que mettre à la banque le lingot d’or qu’il nous a donné, ne représente pas une chose fatigante : ce n’est pas compliqué d’aller à la banque et de déposer là-bas le lingot d’or qui portera ainsi des dividendes.

Quand le Seigneur Jésus nous demande de travailler pour lui, il nous donne en même temps le repos, et le travail le plus dur pour lui nous paraît léger. Jésus a dit que son joug est doux et son fardeau léger.

A force de ne pas parler de Jésus aux autres, nous enterrons ce qui nous a été donné, nous pouvons même l’oublier et devenir encore pires que le troisième serviteur de la parabole : nous pouvons en arriver à croire que Dieu ne nous a rien donné. N’est-ce pas ce qu’on entend parfois dans l’église ? « Oui, mais le monde va mal, oui, mais l’Eglise n’a rien à donner aux autres, ce sont les autres qui nous évangélisent » et je me surprends moi-même parfois à penser ainsi, comme si ce que Jésus nous avait donné n’était pas réel. Dans ce cas, je dois m’interroger : qu’ai-je fait du lingot d’or qu’il m’a donné ? Si je pense que le salut apporté par Jésus n’est pas réel, c’est peut-être que je ne l’utilise pas.

Nous pouvons aussi refuser d’utiliser le lingot d’or qu’il nous a donné en remplissant notre tête avec de pieuses pensées : « ça appartient à Dieu, c’est trop précieux, si j’utilise ce qui lui appartient, je risque de le souiller, car je suis un pécheur, le don précieux de Dieu perdrait de sa valeur, si je me mets à l’utiliser moi-même ». Il y a des pensées pieuses qui sont des blasphèmes. Si le Seigneur est devenu être humain, ce n’est pas pour que nous continuions à séparer ce qui est à nous et ce qui est au Seigneur : l’incarnation, la croix et la résurrection de Jésus font que l’humain est mêlé au divin. Ce qui appartient à Dieu nous appartient. Son Esprit nous appartient et nous, nous appartenons à Dieu et à son Christ.

Ceux qui ont utilisé les lingots d’or, ce sont ceux qui ont cessé de se poser la question : qu’est-ce qui est à moi et qu’est-ce qui est à Dieu ? Ils ont peut-être même utilisé pour eux-mêmes le bénéfice de ce qu’ils ont récolté en investissant les lingots d’or dans leurs activités. Et alors, quel mal y a-t-il à jouir des grâces que Dieu nous a données ? Est-ce un péché que de jouir pour nous-mêmes de la grâce de Dieu ?

Je pense que les bénéfices, les fruits que portent les lingots d’or de la vie du Christ, ce sont des conversions, des êtres humains qui sont sauvés, guéris, libérés, vivifiés par la vie du Christ, parce que nous aurons laissé le Saint-Esprit agir en nous.

Et s’il y a des pasteurs qui sont fiers d’avoir une église avec trois mille membres, est-ce un péché d’être fier de cela ? Est-ce un péché d’avoir de la joie à voir cinq lingots d’or devenir dix lingots d’or ? Est-ce un péché de se réjouir de voir quelqu’un se convertir ? Il faut arrêter avec toutes nos fausses humilités pieuses, qui ne sont que des orgueils déguisés, et des paravents pour cacher notre nudité, le fait que nous n’utilisons pas la grâce de Dieu. Le pasteur Charly Cleverly à Belleville nous a raconté que, quand quelqu’un se convertissait dans l’église, il ouvrait une bouteille de champagne : la joie, la joie de l’évangile qui ne demande pas mieux que de s’accroître, de faire des enfants. Le Maître fera entrer les serviteurs croyants dans sa joie et dans des responsabilités encore plus grandes, s’ils ont été croyants dans les petites choses.

Dans le Notre Père, nous disons : « pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » ; c’est encore des lingots d’or qui se multiplient : Dieu nous pardonne, nous pardonnons aux autres et ainsi le pardon ne fait que se multiplier. C’est ça la vie de Jésus ! Je dirais qu’il vaut peut-être mieux se glorifier un peu trop d’avoir une vie chrétienne féconde, plutôt que de se contenter d’une vie chrétienne stérile. C’est le sens du Psaume 128 que nous avons lu en début de ce culte : des enfants, des enfants, voilà le bonheur ! Et des enfants spirituels, ça existe, des conversions, des délivrances, des vies transformées.

Osons à partir d’aujourd’hui prier dans ce sens pour chaque vie chrétienne ici présente : qu’elle se multiplie, qu’elle fasse des petits. Le Seigneur ne demande pas mieux que nous utilisions le Saint-Esprit qu’il nous a donné : c’est Lui, le Saint-Esprit qui engendre à la vie d’En-Haut, à la vie éternelle. Ne craignons pas d’être trop fiers du Seigneur et de la fécondité de la vie de l’Esprit : de toute façon, quand le Maître viendra dans la gloire, nous allons tout lui apporter et toute la gloire qui doit lui revenir, lui reviendra, et Lui il continuera à nous faire entrer dans sa joie. Amen.

 

11:45 Publié dans Prédications | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : parabole, talents

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