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29 juillet 2013

La résurrection des morts

résurrection

La résurrection des morts

1 Co 15.1-19 ; 35-50 

   La résurrection de Jésus est la merveilleuse nouvelle de Pâques. Mais la résurrection ne concerne pas seulement le Christ. Elle concerne aussi tous ceux qui ont donné leur vie à Christ, comme le dit Paul : Comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang : Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent au Christ, lors de son avènement. (1 Co 15.22-23).


  N'oublions jamais que la résurrection des morts est étroitement liée à celle de Christ : Si Christ n’était pas ressuscité, les morts ne ressusciteraient pas non plus.

   À ce propos, d’ailleurs, on se demande comment font ceux qui ne croient pas à la résurrection physique de Jésus pour annoncer sérieusement la résurrection des morts à l’occasion d’une inhumation ! Comment peuvent-ils concilier leur rejet de la résurrection avec ce qu’écrit Paul ? : Comment quelques uns parmi vous disent-ils qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection de morts, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vaine, et votre foi aussi est vaine (v 12-14).

  Les chrétiens convaincus que Christ est ressuscité ne doutent pas qu’ils ressusciteront lorsque Christ viendra établir le Royaume. Ce n’est pas la raison qui leur donne cette certitude, c’est l’Esprit Saint. Seul l’Esprit Saint peut donner cette certitude à l’homme, lorsqu’il place sa foi en la Parole, sans faire le tri de ce qui est « raisonnable » de croire et ce qui ne l’est pas.

    Inversement, lorsqu’on fait le tri, on s’expose à ne comprendre les choses que rationnellement. Or, la raison ne trouve pas son compte ni dans la résurrection (celle de Christ ou celle de l’homme), ni dans de nombreuses autres affirmations de la Bible telles que les miracles, les dons de l’Esprit, les anges ou les puissances des ténèbres, pour ne citer que cela. Alors, petit à petit, le doute envahit la foi. La foi devient anémique ; on finit par croire ce qu’il nous arrange de croire.

  Il n’y a que deux attitudes possibles en ce qui concerne la résurrection : la foi ou le scepticisme.

  Même lorsqu’on ne doute pas de la résurrection des morts, notre imagination travaille beaucoup.  La foi n’empêche pas les chrétiens de se demander avec quel corps ils reviendront à la vie. C’est une question sérieuse qui indique un profond besoin de savoir. C’est la question qui se posait déjà à Corinthe et à laquelle Paul va répondre dans notre texte.

  Un théologien du Moyen-Âge, sans doute soucieux d’apaiser les esprits inquiets, a écrit que les morts reviendraient à la vie âgés de 21 ans et en pleine forme ! Qu’ils soient morts vieillards, ou nourrissons, handicapés ou malades… De quoi donner envie de croire !

   Les sceptiques, quant à eux, pensaient prouver de façon définitive, par des raisonnements rationnels, que la résurrection était un mensonge inventé de toute pièce pour rassurer les gens : Comment, disaient-ils, quelqu’un qui a été dévoré par une bête sauvage ou brûlé dans un incendie pourrait-il redevenir un corps ? Et pour prouver qu’ils croyaient à ce qu’ils disaient, ils se faisaient incinérer à leur mort.

   Dans le Nouveau Testament, nous voyons aussi que les Sadducéens ne croyaient pas à la résurrection des morts : Mt 22.23 ; Act 23.8).

  Dans notre texte, Paul essaie-t-il de convaincre les sceptiques ? Je l’ignore. Par contre, il veut apporter des réponses à ceux qui croient à la résurrection mais qui se posent des questions quant à l’apparence des corps ressuscités.

  La première chose qu’il veut nous faire comprendre, c’est que nos corps ressuscités  ne ressembleront pas à nos corps terrestres : Insensé ! Ce que tu sèmes ne reprend pas vie, s’il ne meurt. Et ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps à venir, c’est un simple grain, de blé peut-être ou de quelque autre semence ; puis Dieu lui donne un corps comme il le veut, et à chaque semence il donne un corps qui lui est propre.(v 36-38). En d’autres termes, Paul nous dit : Entre ton corps terrestre et ton corps ressuscité, il y aura autant de différences qu’entre un grain de blé et une tige de blé qui porte un épi. Souvenons-nous que les disciples d’Emmaüs ont marché un bon moment avec Jésus ressuscité sans le reconnaître (Lc 24.13-32). De même, Matthieu nous dit fugacement que quelques disciples avaient du mal à reconnaître Jésus ressuscité : Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée. Quand ils le virent, ils l’adorèrent. Mais quelques-uns eurent des doutes (Mt 28.17).

   Cette transformation radicale provient du fait qu’entre temps, nous serons passés par la mort. Mais comprenons bien : cette mort aura été précédée de la communion que nous aurons vécue avec Christ pendant notre vie. Morts en Jésus-Christ, nous ressusciterons aussi en Jésus-Christ. C’est ce que dit Paul : Nous avons été ensevelis avec lui (Christ) dans la mort par le baptême, afin que, comme Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection (Rm 6.4-5).

  Ce dernier passage ainsi que les v 36-38 de 1 Co 15 nous montrent que la transformation qui aura lieu sera non seulement physique mais aussi  spirituelle. C’est une bonne nouvelle ! En effet,  lorsqu’on voit les combats, les pensées tordues, les tentations que nous devons affrontés en nous-mêmes, à cause de notre nature charnelle qui nous colle encore à la peau, même lorsque nous sommes nés de nouveau, on n’a pas envie de se retrouver à l’identique après la résurrection. Soyons donc rassurés sur ce point. Paul est bien clair : Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Semé corruptible, on ressuscite incorruptible. Semé méprisable, on ressuscite glorieux. Semé plein de faiblesse, on ressuscite plein de force. Semé corps naturel, on ressuscite corps spirituel (v 42-43). MERCI SEIGNEUR !

  Mais Paul va encore plus loin aux v 49. Après avoir opposé le premier homme, Adam, qui était terrestre, et le dernier Adam (Christ) qui était spirituel, il nous montre que nous suivrons la même transformation, et il conclut : De même que nous avons porté l’image du terrestre (comme le premier homme), nous porterons aussi l’image du céleste (comme Christ ressuscité). Autrement dit, Paul semble dire que nous ne serons plus simplement des êtres vivants, mais que notre corps ressemblera à celui du Christ ressuscité.

  Une autre question se pose : La transformation dont parle Paul se produira-t-elle pour tous les hommes ? Autrement dit, les hommes tous semés corruptibles ressusciteront-ils tous incorruptibles ?

   La question vaut d’être posée, pour deux raisons.

-          D’une part, à cause d’un courant théologique, qui affirme que le salut est universel : tous les hommes seront sauvés et donc ressusciteront pour partager la gloire de Christ. Sans le savoir, sans doute, Michel Polnareff défendait cette théologie dans sa chanson On ira tous au paradis.

-          D’autre part à cause de la déchristianisation profonde de nos concitoyens qui, pour l’immense majorité, ne conservent des liens avec l’église qu’à l’occasion de la trilogie des actes pastoraux : le BME (baptême, mariage, enterrement). Que peuvent comprendre ces hommes et ces femmes déchristianisés lorsque le pasteur annonce la résurrection à l’occasion d’un enterrement ? Si ces familles, en marge de l’église et de la foi, demandent une cérémonie religieuse pour leurs défunts, c’est qu’il subsiste en eux une lueur d’espoir concernant l’après-mort, et qu’ils pensent que ce Dieu qu’ils ne cherchent que lorsqu’ils ont besoin de lui, peut faire quelque chose. Alors, que faut-il leur dire ?

  Il faut simplement leur dire ce qu’ils découvriraient eux-mêmes s’ils lisaient le texte de ce matin : Ce que je dis, frères, c’est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n’hérite pas l’incorruptibilité (v 50).

   Il faut leur dire aussi que tous les morts ressusciteront, sans aucun doute. Mais les uns ressusciteront pour le jugement, les autres pour la vie éternelle. C’est Jésus qui le dit : L’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix (la voix du Fils de l’homme). Ceux qui auront fait le bien en sortiront pour la résurrection et la vie, ceux qui auront pratiqué le mal pour la résurrection et le jugement (Jn 5.28-29).

  Lorsque, sous prétexte de ne pas choquer ou de se mettre à la portée de tous, on édulcore la Parole de Dieu ; lorsqu’on sous prétexte qu’il faut du temps pour que les gens comprennent, on assouplit la Parole de Dieu, on arrondit ses angles, quel est le résultat ? On présente aux hommes une foi fondée sur la sagesse humaine et non plus sur la puissance de l’Esprit. Et dans ce cas, l’Esprit Saint se retire, car les paroles que l’on prononce ne sont alors que des paroles d’homme. Paul a dit cela avec force : Ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d’Esprit et de puissance, afin que votre foi ne soit pas fondée sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu (1 Co 2.4).

  N’oublions jamais cela lorsque nous annonçons l’Évangile ; n’oublions jamais que la Parole de Dieu porte en elle sa puissance. Elle n’a pas besoin que l’homme y ajoute quelque chose pour convaincre. C’est elle seule qui peut convaincre l’homme, car la Parole de Dieu est vivante et efficace, plus acérée qu’aucune épée à double tranchant ; elle pénètre jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle est juge des sentiments et des pensées du cœur (He 4.12).

   Lorsqu’on nous interroge sur la résurrection des morts, contentons-nous d’annoncer la Parole telle qu’elle nous a été transmise, sans y ajouter de la sagesse humaine. Cela portera les fruits de l’Esprit.

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