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23 janvier 2017

Porter sa croix

croix

 

 Porter sa croix

Mt 10,34-39

 

 

 

Liturgie : Danielle Dugelet
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Prédication : Alain Nadal
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   De nombreuses versions de la Bible traduisent le verset 38 comme je viens de le lire : « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n’est pas digne de moi ». Cette traduction n’est pas fidèle au texte grec. De plus, elle nous empêche de prendre conscience d’une chose importante que nous devons intégrer dans notre relation avec Christ.
   Que dit le texte grec ? « Celui qui ne se charge pas de sa croix pour marcher à ma suite, n’est pas digne de moi » (BFC). Ou bien : « Celui qui ne prend pas sa croix pour me suivre, n’est pas digne de moi » (NBS).

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25 juin 2013

Renoncer à soi-même

Crète et Santorin 232 (29).jpgPatrick DESPLANQUE


Renoncer à soi-même

Luc 9.23-24
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18 février 2013

La prédication de la croix

croix, sagesse, folieLa prédication de la croix

 

1 Corinthiens 1.17-25
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Vous avez sans doute remarqué que Paul emploie très souvent le mot « sagesse » dans ce texte. Il l’oppose au terme « folie ». Son but est de démontrer que la prédication de la croix, même si elle apparaît comme une folie aux yeux des hommes, est en réalité une puissance de Dieu capable de transformer le cœur des hommes.

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06 décembre 2010

Etre disciple de Christ

ISRAEL 2009 553.jpg 


Etre disciple de Christ

Je vous propose de lire Luc 14.25-35

De grandes foules faisaient route avec Jésus. Il se retourna et leur dit : Si quelqu'un vien à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix et me suis, ne peut pas être mon disciple. Car, lequel d'entre vous, s'il veut bâtir une tour, ne s'assied pas d'abord pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi la terminer, de peur qu'après avoir posé les fondations, il ne soit pas capable d'achever, et que tous ceux qui le verront, ne se moquent et ne disent : Cet homme a commencé à bâtir et n'a pas été capable d'achever. Ou quel roi, s'il part pour s'engager dans une guerre contre un autre roi, ne s'assied pas d'abord pour examiner s'il a le pouvoir avec dix mille hommes de marcher à la rencontre de celui qui vient contre lui avec vingt mille ? Tandis que l'autre est encore loin, il lui envoie une ambassade, pour demander les conditions de paix. Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple.          Le sel est une bonne chose ; mais si le sel devient fade, avec quoi l'assaisonnera-t-on ? Il n'est utile ni pour la terre, ni pour le fumier ; on le jette dehors. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende !

    Ces paroles de Jésus ne sont pas faciles à comprendre. En effet, il demande d’abord à ses auditeurs de haïr ceux dont on est le plus proche, et qu’on aime le plus (père, mère, femme…) et de haïr sa propre vie. Il demande aussi à chacun de porter sa propre croix. Il illustre cela avec 2 petites paraboles dont on ne comprend pas bien le rapport avec ce qui précède. Il exhorte chacun à renoncer à tout ce qu’il possède. Et il termine enfin en nous parlant de l’éventualité du sel qui pourrait perdre sa saveur et n’être donc plus bon à rien !

Pourquoi Jésus nous dit-il tout cela ? Pour nous montrer ce qu’il attend des hommes s’ils veulent être ses disciples. En effet, à trois reprises, Jésus dit : Si vous ne mettez pas cela en pratique, vous ne pouvez être mon disciple.

   On est un peu écrasé par les exigences de Jésus, par les difficultés à comprendre le texte, et on se demande : Est-il possible d’être disciple de Jésus ? Examinons ces points les uns après les autres.

 La haine de ses proches et de sa vie

   De nombreuses versions françaises (TOB, BFC…) ont voulu adoucir la radicalité du verbe grec misein qui signifie haïr. Elles traduisent : Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père… Mais le texte est sans ambiguïté ; il s’agit bien du verbe haïr. Comment Jésus peut-il demander cela, alors que lui-même et toute la Bible prône l’amour du prochain et de soi-même : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Comment peut-il demander cela, alors que l’Evangile de Jean nous dit en toutes lettres que Jésus aimait Marthe, Marie et Lazare (Jn 11.5), et qu’un peu plus loin, Jésus parle de l’amour qu’il a pour ses disciples (Jn 15.12).

   Pour comprendre ce paradoxe, il faut se remémorer ce que l’Ecclésiaste disait en parlant de sa vie : J’ai haï la vie, car pour moi l’ouvrage que l’on fait sous le soleil est mauvais, puisque tout est vanité et poursuite du vent. J’ai haï toute la peine que je me donne sous le soleil et dont je dois laisser la jouissance à l’homme qui me succèdera (Eccl 2.17-18).

   Etrange discours, de la part de cet homme qui avait tout pour lui : intelligence, sagesse, richesse, pouvoir, honneur, amour des femmes, etc… ! Pas si étrange que cela ! Un jour ou l’autre, nous avons tous expérimenté ce sentiment que notre vie était vide, que les choses matérielles qui semblaient combler notre vie apparaissaient soudain comme du vent ; que notre pouvoir, notre position sociale, nos diplômes, notre travail, nos relations, même avec les plus proches n’arrivaient pas à nous combler totalement et laissaient en nous un vide. Dans ces moments, toutes ces choses matérielles ou immatérielles nous apparaissaient soudain comme haïssables, car incapables par elles-mêmes de nous conduire à une relation profonde avec Dieu, et à notre unique vocation : être disciple de Christ.

   C’est dans ce sens que Jésus demande aux hommes de haïr leurs proches, et de haïr leur vie, s’ils veulent être disciples.

   Comprenons bien : L’amour pour sa famille a bien une valeur en soi, c’est même très important ; et Jésus ne demande pas que nous nous détestions. Mais il met en garde celui qui est satisfait de lui-même, de sa vie et de ceux qui l’entourent. En effet, être disciple du Christ, c’est faire l’expérience d’être accueilli dans sa misère, sa petitesse, avec son manque et son attente.

 Porter sa propre croix

Sur ce point, il est important de remarquer que la plupart des versions françaises ne sont pas fidèles au texte grec. Elles traduisent : Quiconque ne porte pas sa croix et ne me suit pas, ne peut pas être mon disciple. En réalité, le texte grec dit : Quiconque ne porte pas sa croix et me suit, ne peut être mon disciple. Cela change profondément le sens des paroles de Jésus. Cela signifie : La relation d’un croyant avec Jésus ne consiste pas simplement à le suivre, mais à être disciple. Or le seul critère pour être disciple de Christ, c’est de porter sa propre croix.

Que signifie cette expression ? Il y a un lien étroit entre Jésus portant sa croix, et cette demande faite aux croyants de porter leur propre croix. Mais il y a aussi une différence essentielle. La différence, c’est qu’après avoir porté sa croix, Jésus a été crucifié. Il s’agit d’un sacrifice pour sauver les hommes. Ce n’est pas le cas pour ceux qui veulent être disciples. La ressemblance, c’est que pour être fidèle à la mission confiée par son Père, Jésus s’est dépouillé de tout, comme le dit Paul : Lui dont la condition était celle de Dieu, n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes (Phil 2.6-7).

Porter sa croix, pour un homme, ce n’est donc pas porter ses misères, ses soucis, ses maladies, (comme on a pu l’entendre ou le penser). Porter sa croix, c’est, comme l’a fait Jésus, renoncer à se suffire à soi-même, renoncer à être indépendant, à compter sur ses propres forces,  ses valeurs, son intelligence, ses capacités d’entreprendre, etc…. Bref, c’est s’en remettre totalement à Dieu et laisser Dieu nous conduire, comme l’a fait Jésus.

   Pour illustrer ce renoncement à compter sur soi-même, Jésus raconte 2 petites paraboles, qu’il conclut en disant : Ainsi donc (c’est-à-dire : prenez exemple sur les 2 personnages dont je viens de parler) quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple (v 33). Quels exemples et quelles leçons nous donnent ce bâtisseur et ce roi ? Jésus ne les cite pas en exemple parce qu’ils ont été capables de faire des choses humainement impossibles : construire une tour sans argent, ou partir en guerre contre un ennemi deux fois plus puissant. Au contraire, il les cite en exemple parce qu’ils ont su renoncer à ce qu’ils avaient prévu de faire. Pour le croyant, une façon de haïr sa vie, c’est de renoncer à compter sur ses propres capacités ou sa volonté de réussir par soi-même. Renoncer à considérer ses proches comme le centre, l’essentiel de sa vie, ce sur quoi tout se focalise, ce autour de quoi tout s’organise ; renoncer à l’illusion de l’auto suffisance et de l’autonomie. Renoncer à limiter l’existence à son MOI et à l’univers qui va avec ; renoncer à tout ce qui me donne de la valeur, à mes yeux et aux yeux des autres : Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple. On a tous tendance à comprendre que le verbe posséder ne concerne que les choses matérielles : une maison, une voiture, un compte en banque, etc… Dans ce verbe, Jésus englobe aussi les choses immatérielles auxquelles on tient autant, parfois plus, qu’aux choses matérielles : Education, savoir, position sociale, pouvoir, notoriété. Tout cela peut constituer un obstacle pour devenir disciple de Christ, si nous n’apprenons pas à les haïr, c’est-à-dire à  renoncer à ce qu'elles gouvernent notre vie.

 Avec de telles exigences de la part de Jésus, est-il possible de devenir son disciple ?

   Le danger, c’est de croire que l’on peut devenir disciple de Christ par soi-même, à force d’actes pieux, de sacrifices, de bonnes œuvres qu’on a choisies soi-même et dont on est maître. Dans la dernière partie du texte, Jésus semble dire que le croyant qui veut se faire disciple à la force du poignet, est comme du sel qui n’a plus de saveur. Il est inutile pour tout, et il est bon à être jeté !

Jésus n’a-t-il pas dit, en parlant de ses disciples : Vous êtes le sel de la terre ! (Mt 5.13). Alors, pour bien comprendre cette dernière partie du texte, je propose de traduire ainsi les paroles de Jésus : Etre disciple est une bonne chose ; mais si ce disciple devient fade, avec quoi l’assaisonnera-t-on ? (c'est-à-dire : en quoi sera-t-il utile à son Maître ?).

   Je crois que ce texte nous dit qu’il est aussi facile de devenir disciple de Christ par soi-même que d’être sauvé par ses œuvres ! Autrement dit, c’est impossible ! On ne décide pas de devenir disciple : c’est Christ qui nous choisit comme disciple : Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, dit Jésus, mais moi, je vous ai choisi et je vous ai établis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. (Jn 15.16).

   De même que la foi est un don, porter sa croix, c’est-à-dire renoncer à tout ce qui nous rend auto-suffisant, cela aussi est donné au croyant. C’est l’œuvre de l’Esprit en lui qui lui permet de comprendre et de mettre en pratique cette parole de Jésus : Sans moi vous ne pouvez rien faire (Jn 15.5).

   Quelqu’un a dit : Vouloir servir Dieu sans Dieu n’apporte jamais rien de bon. Ce texte nous dit : Vouloir suivre Jésus sans renoncer à tout, c’est se leurrer sur sa condition de disciple. On ne peut pas se faire disciple de Christ par soi-même. Mais Christ, lui, peut faire de chacun de nous des disciples. Mieux que cela : Il le veut. Alors, lâchons prise et remettons-nous entièrement entre les mains du Dieu d’amour qui nous appelle à le servir et disons-lui :

Seigneur, je ne suis pas digne d’être ton disciple, mais tu m’appelles à l’être.

 Alors, change et guéris en moi tout ce qui a besoin de l’être

 pour que je puisse te servir comme tu le désires.

ISRAEL 2009 509.jpg

De ses hautes demeures, il arrose les montagnes ;

La terre est rassasiée du fruit de tes oeuvres

Psaume 104.13