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18 février 2013

La prédication de la croix

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1 Corinthiens 1.17-25
podcast

Vous avez sans doute remarqué que Paul emploie très souvent le mot « sagesse » dans ce texte. Il l’oppose au terme « folie ». Son but est de démontrer que la prédication de la croix, même si elle apparaît comme une folie aux yeux des hommes, est en réalité une puissance de Dieu capable de transformer le cœur des hommes.


Et dans le même temps, il démontre que la sagesse des hommes trouve vite ses limites. En effet, si les hommes, Juifs ou Grecs, avaient autant de sagesse qu’ils le prétendent, ils auraient compris et admis que ce que Dieu fait est sage, y compris la croix, qui passe pour une folie à leurs yeux. (v 23).

Alors, puisque l’homme est aveugle sur ce plan, Dieu va se servir de ce qui est complètement fou pour convaincre les hommes : Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication (v 21).

Lorsque Paul parle de la folie de la prédication, il veut parler d’une prédication particulière : la prédication de la mort du Christ sur une croix.

 En quoi la prédication de la croix est-elle une folie ?

Pour les Juifs, la croix était un scandale, parce que d’après Dt 21.23, un homme qui est pendu (au bois) est un objet de malédiction auprès de Dieu. Comment les Juifs auraient-ils pu admettre que Jésus crucifié soit celui que Paul leur présentait comme le Messie, le Sauveur ? Pour eux, c’était un devoir de s’opposer de toutes leurs forces à cette idée qu’ils pensaient contraire à la Torah .

 Pour les païens (les Grecs), l’idée d’un dieu qui meurt était stupide, car, par définition, un dieu est immortel.

 Comment la prédication de la mort de Jésus sur la croix est-elle perçue de nos jours ?

Hier comme aujourd’hui, la raison, simplement éclairée par la sagesse de l’homme, ne peut pas admettre que la croix soit le seul moyen de salut.

C’est encore plus vrai dans notre pays qui a célébré officiellement le « culte de la Raison » entre 1793 et 1794, et dont les philosophes du siècle des Lumières ont eu une influence considérable sur la société française, longtemps après leur mort. Les Descartes, Montesquieu, Diderot, Voltaire… avaient foi, non pas dans l’Écriture, mais dans le pouvoir de la raison et de la science.

   On voit donc que les motifs de ne pas croire n’ont pas fondamentalement changé depuis le temps de Paul. Sans un miracle opéré par l’Esprit Saint, la raison s’oppose toujours à la foi et les hommes remettent toujours en cause ce qu’affirme l’Ecriture.

 Alors, faut-il baisser les bras devant cet obstacle qui paraît insurmontable ?

Je me place, maintenant, dans la position du chrétien converti et né de nouveau qui ne prend pas son parti de voir le nombre des chrétiens diminuer régulièrement, les lieux de culte souvent désertés le dimanche matin,  les groupes de prière squelettiques ou inexistants ; qui ne voit pas une fatalité dans le désintérêt de ses contemporains dans le domaine de la foi ; mais qui veut voir l’Église se remplir d’hommes, de femmes et d’enfants qui ne perpétuent pas simplement une tradition familiale, mais qui s’engagent joyeusement et librement au service de Christ dans la vie de l’Église, après être passés par une conversion authentique et profonde, après avoir fait une rencontre personnelle avec Christ.

 

Dans cette perspective, ce texte a beaucoup à nous apprendre, de même que l’exemple de Paul qui l’a écrit.

 Nous apprendre quoi ?

 Que la prédication de la croix est peut-être une folie aux yeux de la sagesse humaine, mais pas aux yeux de Dieu, car il l’a voulu ainsi : v 21 Il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication (de la mort du Christ sur la croix).

 Pourquoi Dieu l’a-t-il voulu ainsi ?

Pour que les hommes ne soumettent pas l’Évangile à leurs critères de vérité et cessent d’utiliser contre Dieu la connaissance qu’ils ont de lui, ou qu’ils pensent avoir de lui. Cela revient à dire : Ce n’est pas comme cela que Dieu aurait dû s’y prendre pour sauver les hommes. S’il m’avait demandé mon avis, je lui aurais montré comment il fallait faire !

 C’est parce qu’ils sont dans cet esprit de non-soumission à Dieu, c’est-à-dire d’opposition, que les Juifs demandent des miracles et que les Grecs cherchent la sagesse (v 22). Les uns veulent être convaincus par des signes, toujours plus de signes ; les autres voudraient que l’Évangile soit annoncé comme une alléchante sagesse humaine, quelque chose de raisonnable, c’est-à-dire où la raison y trouve son compte. Quelque chose que nos contemporains soient capables de comprendre, selon les critères de la sagesse humaine.

 Depuis des décennies, beaucoup d’églises sont tombées dans le piège que Paul dénonce : annoncer l’Évangile en comptant sur la sagesse humaine. Il semble que plus la crise spirituelle de notre société s’aggrave et plus la permissivité de la société envahit les esprits, même les esprits des chrétiens, plus on édulcore et relativise le message de l’Évangile.

On entend dire que la prédication de la croix n’est plus adaptée à notre siècle. Parler du sang de Jésus qui lave nos péchés n’est plus pertinent, car nos contemporains n’ont pour la plupart aucune connaissance de la Bible ou une connaissance très superficielle et ne peuvent donc pas comprendre. Parler du péché est culpabilisant ; il ne faut parler que de l’amour et la grâce de Dieu, et de la liberté.

 Allons-nous prendre pour argent comptant ces arguments qui se veulent sages ? Sur quels critères allons-nous nous appuyer pour annoncer l’Évangile ? Sur les stratégies et les conseils de la sagesse humaine, ou sur ce que dit l’Écriture ?

 Ce que dit Paul dans ce texte fait partie intégrante de l’Écriture sur laquelle notre foi est fondée. Alors, s’ils l’ont oublié, il faut que les serviteurs que Dieu a choisis pour annoncer l’Évangile songent sérieusement à revenir à la folie de la prédication de la croix. Car, comme le dit l’apôtre, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication (de la croix). Allons-nous contester la sagesse de Dieu et lui opposer notre sagesse ?

Ne faudrait-il pas que les prédicateurs accordent plus d’importance au v 23 : Nous, nous prêchons Christ crucifié… puissance de Dieu est sagesse de Dieu.

 Qu’importe que nos contemporains, comme les Juifs et les Grecs de l’époque, pensent que cette prédication est un scandale ou une folie. C’est Dieu qui l’a voulu ainsi ; et c’est au travers de cette prédication de la croix, que la puissance de Dieu se manifeste pour toucher et convertir les cœurs à Jésus-Christ.

 La prédication de Paul, celle de Pierre avaient pour centre la croix de Christ. Elle a porté les fruits qu’on connaît. Non pas parce qu’ils étaient d’habiles orateurs, mais parce que la prédication de la croix est puissance de Dieu (v 18 et 23).

Lorsque nous parlons de Jésus à quelqu’un, gardons toujours en mémoire ce que dit Paul : ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d’Esprit et de puissance, afin que votre foi ne soit pas fondée sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu (1 Co 2.4-5).

En tant que témoins et disciples du Christ, nous avons la responsabilité de parler de l’Évangile en nous servant de la puissance que Dieu a décidé de mettre dans la prédication de la croix. Car cette puissance fait plus qu’appliquer une couche de vernis chrétien sur un croyant : elle transforme complètement l’intérieur de l’homme. Acceptons joyeusement cette responsabilité et attendons-nous à voir les fruits, car c’est Dieu qui le veut et qui œuvre.

Faisons confiance à la folie de Dieu, car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes (v 25).

10:20 Publié dans Prédications | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : croix, sagesse, folie

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