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02 avril 2017

La bonne santé de nos pensées

imagination,images

 

La bonne santé de nos pensées

Philippiens 4,4-9

 

 

Liturgie : Danielle Dugelet
podcast

Message : Alain Nadal
podcast

   En créant l’homme « à son image et à sa ressemblance » (Gn 1,26), Dieu a voulu que ses créatures (c’est-à-dire chacun de nous) soient en capacité de le connaître. Mais comme nos yeux de chair ne peuvent pas Le « voir » comme je vous vois ce matin, ou comme vous pouvez me voir, Dieu nous a donné la capacité de nous faire une représentation de Lui, des images de Lui, à travers des images mentales qui sont le fruit de l’imagination dont il nous a dotée en nous créant.


   Le but principal de cette « imagination » accordée par Dieu à l’homme, c’est que chaque créature puisse le connaître.
Mais pour que l’homme n’imagine pas n’importe quoi, y compris le contraire de ce qu’il désire nous faire connaître, Dieu nous a donné les Écritures, la Bible. C’est dans ce livre, et dans ce livre seulement que Dieu se révèle à l’homme tel qu’Il est. Et c’est seulement à partir de ce livre que l’homme peut « imaginer » Dieu, peut se faire une représentation de Dieu, tel que Dieu est réellement.
   C’est seulement nourrie de ce livre que notre imagination va percevoir la vérité sur la Création, l’amour, la beauté, la Vérité (avec un V majuscule), la masculinité, la féminité, le mariage, le salut, la Croix de Christ, la souffrance, le mal, la mort, la résurrection… et tant d’autres domaines dont nous parle la Bible. L’imagination non éclairée par les Écritures est incapable de conduire les hommes dans la Vérité, la Justice et l’amour. Il n’y a qu’à considérer la majorité des programmes de télévision, des films et des romans qui sont le reflet d’une imagination dévoyée.

   Revenons à notre texte : À qui l’apôtre Paul adresse-t-il cette exhortation ? Le premier verset de la lettre nous donne la réponse : il l’adresse aux chrétiens, aux évêques et aux diacres de la ville de Philippe.
   En écrivant cela, l’apôtre sous-entend que les chrétiens peuvent laisser leur pensées, leur imagination, s’imprégner de paroles, d’images, d’aspirations, de rêves qui n’ont pas grand-chose à voir avec ce qui est vrai, honorable, juste, pur, aimable, ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et ce qui est digne de louange.
Remarquons que ces 8 qualificatifs expriment tous un niveau moral élevé qui devrait, selon Paul, être la norme de vie pour chaque homme et chaque femme qui se dit chrétien.
   Il est important de comprendre que nos pensées, et donc notre imagination (puisque les deux sont liées) jouent un rôle extrêmement important dans notre comportement ; elles ont une grande influence sur nos attitudes, nos paroles, nos regards, nos relations.
   Depuis le matin où nous nous réveillons, jusqu’au moment où nous nous endormons, nous n’arrêtons pas de penser, de brasser des images des choses concrètes ou invisibles. Même pendant notre sommeil, notre inconscient continue à « penser », ce qui se traduit par des rêves.
   La question que nous pose indirectement Paul est la suivante : Avec quoi alimentons-nous nos pensées tout au long de nos journées ? Par quoi sommes-nous attirés ? Quelles sont les images mentales qui dominent dans notre pensée ? De quoi se nourrit notre imagination ?
   Grégoire le Grand, un Pape de la fin du VIe siècle, a dit : « Si vous ne vous réjouissez pas des choses élevées, vous vous réjouirez des choses viles ». Ceci est vrai pour une société, une communauté, une nation. Et cela est aussi vrai pour vous et moi.
   Au verset 4 de notre lecture, Paul dit : « Réjouissez-vous toujours, dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous ». Que veut dire : « se réjouir dans le Seigneur » ? Le Bible en français courant nous éclaire ; elle traduit : « Soyez toujours joyeux d’appartenir au Seigneur ». Parole Vivante traduit : « Réjouissez-vous d’être dans la main du Seigneur et de tout ce qu’il est pour vous ». Il est donc question de communion profonde avec le Seigneur, de confiance totale en lui. Dans Gal 2,20, Paul va encore plus loin ; il dit : « Ce n’est plus moi qui vit, c’est Christ qui vit en moi ». Cela signifie qu’il y a échange, substitution de personnes : je ne vis plus par moi et pour moi ; je vis en Christ, par Christ et pour Christ. Mon esprit est désormais uni avec l’Esprit de Christ vivant en moi.
   Frères et sœurs, c’est la révélation de cette vérité qui va faire que nous ne pourrons plus , que nous n’aurons plus envie de nourrir nos pensées d’images, de paroles, d’aspirations qui ne sont pas vraies, honorables, justes, pures, vertueuses et dignes de louange. Ce ne sera pas seulement notre volonté qui nous interdira cela ; ce sera l’Esprit Saint vivant en nous et agissant en nous. Lorsque notre esprit est uni à l’Esprit de Dieu, nous ne pouvons plus supporter de regarder comme un spectacle, comme une distraction, ce qui est trouble, sale, pervers, ambigüe, impur, contraire à la Vérité ou à la beauté.
   Entrons dans le concret, si vous le voulez bien.
   Au début de ce message, j’ai dit que Dieu nous a donné la capacité de nous faire une représentation de Lui, des images de lui, à travers des images mentales qui sont le fruit de l’imagination dont il nous a dotée en nous créant. Le but de Dieu, en nous faisant ce cadeau, c’est que nous puissions le connaître et être en communion avec Lui.
   Malheureusement, l’homme peut aussi se servir de cette imagination pour se nourrir et se laisser influencer par les images que véhicule le monde sans Dieu. Les images qui nous viennent de la Bible et les images qui nous viennent du monde n’ont rien en commun. Pour ne prendre que quelques exemples, je mentionnerai les séries télévisées, les films ou les romans qui traitent de la violence, du mensonge, de l’adultère, du sexe, de l’homosexualité, de meurtres, de scènes de crimes, dans le but d’en faire des divertissements, ou pire encore : de faire l’apologie de ce que la Bible considère comme des péchés.
   Si les autorités de l’audiovisuel prennent la précaution de signaler que tel film est interdit aux moins de 12 ans ou 16 ans, c’est qu’elles ont conscience que certaines images peuvent nuire au psychisme des enfants et des adolescents, et les influencer à reproduire, ou à trouver normal ce qu’ils voient. Alors, comment se fait-il que des adultes s’autorisent à voir ces mêmes spectacles ? Ils s’y autorisent parce qu’ils pensent qu’ils sont suffisamment adultes pour prendre du recul par rapport à ce qu’ils voient, et que leur esprit critique est suffisamment développer pour se détacher de ce qu’ils voient.
   C’est une erreur grossière ! N’importe quel psy vous dira que, quelque soit notre âge, nous sommes tous influencés parce que nous voyons ou entendons. Les victimes d’attentats, les soldats mettent parfois des années pour se reconstruire après avoir vu des scènes d’horreur.
   Ne nous mentons pas à nous-mêmes : Si nous regardons jusqu’au bout certains films qui ne correspondent en rien avec l’exhortation de Paul, c’est que cela nous plaît, c’est que nous sommes attirés par ce genre d’histoires qui alimentent une imagination malsaine. Nous dévoyons l’imagination que Dieu nous a accordée pour apprendre à le connaître. Et ce faisant, nous nous coupons de la relation intime que Dieu désire avoir avec nous. Oswald Chambers, l’auteur, entre autre, des célèbres méditations quotidiennes Tout pour qu’il règne, écrit : « L’imagination est le pouvoir que Dieu donne à son enfant de se sortir de lui-même pour entrer dans des relations qu’il n’a jamais encore connues. »
   C’est la Bible, ai-je dit plus haut, qui devrait nourrir notre imagination. Certains objecteront que la Bible ne raconte pas seulement de belles choses. C’est vrai ! Mais lorsqu’elle rapporte des actes ou des récits violents ou immoraux, c’est n’est pas pour en faire un spectacle : c’est pour les condamner. Les écrivains bibliques n’ont pas tout peint en rose. Ils ont décrit la vie des hommes telle qu’elle est, avec le meilleur et le pire. Mais ils n’ont jamais fait l’apologie du pire, du mal et du péché.
   L’imagination qui ne prend pas sa source dans l’Écriture, mais dans le monde, est une imagination malade. Elle confond l’amour et le sexe. Elle confond les relations sexuelles voulues par Dieu pour l’épanouissement des couples, avec le libertinage et l’adultère qui détruisent les couples. Elle confond la religion et la foi, l’autorité et l’autoritarisme, la féminité et la sensualité. Cette imagination malade trouve son terrain de prédilection dans le monde sans Dieu. Mais, hélas, elle prend place aussi dans des églises et chez des chrétiens qui adoptent les idées du monde.
Comment trouver la vraie imagination lorsqu’on a pris conscience que la sienne est malade ?
   Être chrétien, ce n’est pas seulement croire que Jésus est mort pour nos péchés pour nous accorder la vie éternelle. On peut croire cela et vivre comme quelqu’un qui ne le croit pas. J’ai en mémoire une scène d’un film de Don Camillo où l’on voit ce prêtre au sang chaud s’apprêter à commettre un acte dont il sait que cela ne plait pas à Dieu. Que fait-il ? Il retourne le crucifix pour que Jésus en croix ne voit pas ce qu’il va faire.
   C’est un peu ce que font certains chrétiens qui croient en Dieu, mais qui ne sont pas passés par la nouvelle naissance. Dieu est plus ou moins présent dans leur vie, mais ce n’est pas Lui qui dirige leur vie. Dans ces cas-là, c’est toujours la vieille nature qui prend le dessus, et qui conduit le croyant à faire ce qu’il ne ferait pas en présence de Dieu, c’est-à-dire s’il avait conscience que Dieu vit en lui.
Frères et sœurs, si ce que je viens de dire trouve un écho en vous, si vous prenez conscience que votre imagination aurait besoin de guérison, soyez-en sûr, Dieu veut vous guérir. Comment ?
   Écoutons ce que dit Paul en Rm 6,6 : « Nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec Jésus, afin que notre corps de péché soit réduit à l’impuissance, et que nous ne soyons plus esclaves du péché ». Écoutons bien ce que dit Paul : notre vieille nature, celle qui nous fait nous complaire dans ce qui n’est pas à la gloire de Dieu, a été crucifiée avec Jésus. C’est la foi en cette réalité qui nous tiendra éloignés de regarder certains films ou émissions TV, de lire certains romans qui ne sont pas à la gloire de Dieu. Non seulement nous n’en aurons plus envie, mais nous demanderons comment nous avons pu trouver du plaisir à les regarder ou à les lire. Et notre imagination guérie se tournera et se délectera de ce qui est vrai, honorable, juste, pur aimable, vertueux, digne de louange. C’est cette imagination-là qui entretiendra notre cœur à cœur avec Dieu, et qui nous fera trouver la source de la Vie dans les Écritures où nous découvrirons la véritable image de Dieu, de la vérité, de la beauté et de l’amour.
   Je vais encore citer Oswald Chambers : « L’imagination est le plus grand don que Dieu nous ait fait ; c’est à Dieu, par conséquent, que nous devons la consacrer. Si vous avez amené chaque pensée captive à l’obéissance de Christ, ce sera pour votre foi une garantie de premier ordre, lorsque viendra le temps de l’épreuve, parce que votre foi et l’esprit de Dieu seront à l’unisson. »
Si nous pouvons dire, comme Paul : « Ce n’est plus moi qui vit, c’est Christ qui vit en moi », il n’y aura plus de lutte en nous pour abandonner notre ancienne imagination. Il n’y aura pas non plus de regret d’avoir perdu quelque chose. La vraie imagination, en effet, est tellement plus belle, car elle prend sa source en Dieu.

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