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16 juin 2014

Préoccupez-vous des choses d'en haut

  STUTTGART 2009 075.jpgPréoccupez-vous des choses d'en haut

Colossiens 3.1-17


podcast

La résurrection de Christ, que nous avons fêtée au mois d’avril dernier, est le tournant, l’événement central de l’histoire des hommes. Bien qu’il n’ait été connu, au départ, que par très peu d’hommes, il dépasse en importance tous les autres faits historiques. C’est bien ainsi que l’ont compris toutes les églises chrétiennes, même si elles se sont divisées sur de nombreux points, par la suite. Si parmi les fêtes chrétiennes Noël et Pentecôte sont importantes, Pâques en est le sommet.


   Et pourtant, personne n’a vu comment les choses se sont passées ; personne n’a assisté à la résurrection de Jésus. Seuls les disciples et quelques centaines de témoins, (500 selon 1 Co 15.6) ont revu Jésus vivant, après ce premier jour de la semaine, au petit matin, où Marie-Madeleine et Marie, mère de Jacques et Salomé ont constaté que le tombeau où on avait déposé son corps était ouvert et vide (Mc 16.1).

  On dirait que Dieu a tout fait pour que les hommes n’y croient pas. Pourquoi a-t-il permis un tel mystère ? Puisque Jésus, avait annoncé sa résurrection à trois reprises, puisque les principaux sacrificateurs et les Pharisiens, opposés à Jésus, étaient au courant de ce que Jésus avait dit (Nous nous souvenons que cet imposteur a dit quand il vivait encore : « Après trois jours, je ressusciterai » (Mt 27.63), pourquoi les journalistes de l’époque ne se sont-ils pas postés devant le tombeau pour voir ce qui allait se passer ? Si cela s’était passé de nos jours, la résurrection de Christ serait en couverture de Paris-Match. Une meute de cameramen aurait filmé l’événement. On pourrait même acheter le DVD de la résurrection qu’on ferait voir aux enfants des écoles bibliques et qui servirait aussi dans les campagnes d’évangélisation. Et ainsi, tout le monde croirait que Jésus est ressuscité, car on aurait une preuve infaillible !

   Ne rêvons pas, frères et sœurs. Cette preuve soi-disant infaillible n’aurait pas fait beaucoup de croyants en plus ! Pourquoi ? Parce que la foi ne se nourrit pas de preuves matérielles. Et j’ajoute : heureusement ! Si la foi dépendait de preuves, elle se serait éteinte après la mort des premiers témoins de la résurrection. Comme l’a écrit Paul : « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la Parole du Christ. » (Rm 10.17).

   Dans le même ordre d’idée, souvenons-nous aussi des paroles de Jésus à Thomas qui n’avait pas voulu croire le témoignage des autres disciples : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. » (Jn 20.29). Par cette phrase, Jésus nous dit qu’il est possible de croire sans avoir vu.

  2000 ans après cet événement capital, nous ne sommes pas désavantagés, sur le plan de la foi, par rapport aux disciples qui ont vu Jésus ressuscité. La preuve, c’est qu’à l’époque, même les disciples ont eu du mal à croire à la résurrection, et Jésus le leur a reproché : Lire Mc 16.9-14.

  Ceci étant dit, on peut regarder la mort de Christ et sa résurrection comme deux faits bien réels, deux faits historiques, sans que cela change grand chose dans notre vie. Si c’est le cas, il faut s’interroger.

   Ce matin, le texte de Paul nous invite à nous poser sérieusement la question suivante : « Qu’est-ce qui a changé dans ma vie depuis que je crois que Jésus est mort et ressuscité, c’est-à-dire depuis que je suis croyant ? »

  En effet, notre texte et de nombreux autres nous donnent une définition du chrétien : c’est quelqu’un qui est mort avec Christ, et qui est ressuscité avec Christ : « Ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts. » (Col 2.12).

  En clair, cela signifie qu’un chrétien est quelqu’un qui a tourné le dos à son ancienne façon de vivre et commencé une vie nouvelle : celle du Seigneur ressuscité. Ceci implique qu’il devrait y avoir une rupture radicale entre notre façon de vivre avant de devenir chrétien et après. Celui qui est ressuscité avec Christ, même s’il vit encore sur la terre, a des priorités nouvelles. Pourquoi ? Parce que la nouvelle naissance le fait naître à la vie spirituelle avec Jésus-Christ. Dans cette nouvelle vie, le MOI qui était au centre de tout notre être, cède maintenant la place à Christ ; les attirances de ce qui est terrestre cèdent la place à ce qui est céleste : « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. Pensez à ce qui est en haut, et non à ce qui est sur la terre. » (v 1-2). Cette traduction (pensez à ce qui est en haut) édulcore, affaiblie la pensée de Paul. On pourrait comprendre : « Si vous avez le temps, quand vous en avez envie, pensez aux choses d’en haut. » Le texte grec dit : « Préoccupez-vous » des choses d’en haut. Notre nouvelle vie avec Christ doit nous réorienter dans nos pensées et dans nos actes. Nous avons affaire à deux verbes à l’impératif : « Cherchez » et « Préoccupez-vous ». L’impératif exprime deux choses inséparables : une exhortation, mais aussi la mise en œuvre de la volonté du croyant.

   Dans les versets 5 à 14, l’apôtre entre dans le concret de ce que devrait être la transformation de notre être lorsque le Christ est au centre de notre vie : Relire les versets 5, 8, 9, 12-15.

    Tout à l’heure, je parlais de « la mise en œuvre de la volonté du croyant ». Il est important de comprendre une chose essentielle : notre vieille nature attachée aux choses de la terre ne peut pas être changée par la seule force de notre volonté. Pourquoi ? Parce que notre nature charnelle est une puissance qui nous maintient dans le charnel. Sans l’intervention d’une puissance plus grande qui pourra vaincre cette puissance charnelle, nous restons irrémédiablement charnels, c’est-à-dire attirés par les choses de ce monde.

Quelle puissance peut vaincre la puissance charnelle qui nous habite ? Il n’y en a qu’une : la puissance du Saint-Esprit. Cette puissance est liée à la personne du Christ, à sa mort sur la croix et à sa résurrection. Écoutons ce qu’écrit Paul :« Par le baptême, en sa mort, nous avons donc été ensevelis avec lui, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous menions nous aussi une vie nouvelle. Car si nous avons été totalement unis, assimilés à sa mort, nous le serons aussi à sa résurrection. Comprenons bien ceci : notre vieil homme a été crucifié avec lui pour que soit détruit ce corps de péché et qu’ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché. » (Rm 6.4-6).

  C’est seulement en vivant notre nouvelle vie avec Christ ressuscité, que la puissance du Saint-Esprit va pouvoir vaincre notre nature charnelle. Toute tentative de l’homme pour se transformer lui-même est inévitablement vouée à l’échec. Paul écrit :« Si l’Esprit de celui qui a ramené Jésus d’entre les morts (c’est-à-dire l’Esprit de Dieu) habite en vous, alors Dieu qui a ramené le Christ d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous (Rm 8.11).

    Essayons maintenant de comprendre le v 3 : « Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. »

  Nous venons de voir ce que signifie être mort. Que veut dire Paul quand il écrit : votre vie est cachée avec le Christ en Dieu ?

Qu’est-ce que la vie avec Christ ? C’est le fait que Christ vienne vivre dans le croyant par son Esprit, et que le croyant vive pour Christ dans tout ce qu’il fait. Autrement dit, cette vie radicalement nouvelle ne peut commencer et se poursuivre que par la présence de Christ en nous. Jésus a parlé de cette habitation du Christ dans l’homme : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure chez lui. » (Jn 14.23).

Pourquoi Paul dit-il que cette vie est cachée ?

   Elle est d’abord cachée spirituellement. Mais cachée à qui ? Au monde, à ceux qui ne connaissent pas encore Christ. Mais elle n’est pas cachée aux croyants qui vivent avec Christ au centre de leur vie. Les croyants sont parfaitement conscients de la vie de Christ en eux. Paul écrivait aux Galates : « Je suis crucifié avec Christ, et ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi. » (Gal 2.20).

   Elle est aussi cachée physiquement, pour le moment, parce que Christ, jusqu’à son retour, est assis à la droite de Dieu, comme le dit le v 1. Mais lorsque le Christ viendra établir son Royaume, comme il l’a promis, notre communion avec lui sera manifeste, car nous serons dans la présence de l’objet de notre amour, Christ. Et c’est là qu’aura lieu la transformation parfaite et définitive de notre être, celle à laquelle le Seigneur nous appelle, celle qu’il a rendue possible par sa mort et sa résurrection. Cette transformation parfaite et définitive, c’est la glorification : « Quand le Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. » (v 4). Après la justification et la sanctification, c’est le chemin de la glorification que nous ouvre la résurrection de Christ.

 « Cherchez les choses d’en haut », « Préoccupez-vous des choses d’en haut » 

   Samedi dernier, notre église organisait une réunion pour mettre en place un parcours Alpha qui a pour but de faire connaître Christ à ceux qui ne le connaissent pas ou qui n’en ont qu’une vague idée. En d’autres termes, cela s’appelle évangéliser.

   Il n’a échappé à personne que notre communauté a un urgent besoin de retrouver des forces vives si elle veut échapper à sa disparition progressive. Ces forces vives, il faut aller les chercher en dehors de notre communauté, non pas seulement pour éviter la disparition, mais avant tout pour obéir aux exhortations de Christ.

   En effet, à deux reprises les évangiles nous rapportent les dernières volontés de Jésus avant de remonter vers son Père. Il exhorte ses disciples : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez donc, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici : je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28.18-20).

   Dans l’évangile de Marc, Jésus exhorte ses disciples dans le même sens : « Allez dans le monde entier et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. » (Mc 16.15).

   Lorsque l’apôtre Paul exhorte les croyants à « se préoccuper des choses d’en haut », il ne fait aucun doute que l’évangélisation entre dans le cadre de ces préoccupations, puisque c’est un commandement de Jésus.

   Comment allons-nous répondre individuellement à ces exhortations de Christ et au désir de notre église de lui obéir ?

   Ce parcours Alpha, qui va débuter le vendredi 12 septembre à 19h, nécessite la mobilisation de la communauté toute entière. Chacun aura une tâche importante et indispensable à accomplir :

- soit pour prier avec persévérance pour que tout soit fait et organisé dans la puissance de l’Esprit.

- soit pour inviter et amener des personnes aux 10 rencontres du parcours,

- soit pour préparer les repas pour ces rencontres,

- soit pour animer ces rencontres.

   Aucune de ces tâches n’est plus importante que l’autre. Mais elles sont toutes indispensables.

   Vous avez peut-être remarqué que j’ai placé la prière en tête de ces tâches. Pourquoi ? Parce que prier, c’est dire à Dieu : « C’est toi qui vas agir dans cette volonté que nous avons d’obéir à ton commandement d’évangéliser. » Quelle que soit l’engagement que nous allons prendre les uns et les autres, prier sera la tâche prioritaire. Et tout le monde peut le faire.

   De la fidélité avec laquelle chacun d’entre nous remplira ces tâches dépendront les fruits spirituels que le Seigneur veut voir grandir dans notre communauté. Le Seigneur est fidèle. Le serons-nous aussi ?

   Notre communauté est placée devant un choix vital : obéir à l’exhortation de Christ ou faire la sourde oreille.

   Allons-nous prétexter que nous sommes trop peu nombreux, trop vieux, trop timides, trop fatigués, trop éloignés, trop occupés, trop inexpérimentés, pour rester sans rien faire, sauf continuer à nous lamenter : « Mais que va devenir notre église dans dix ans !!!!  » avec 4 points d’exclamation.

     Ou bien allons-nous compter sur Dieu qui permet à ceux qui lui obéissent et lui font confiance de porter des fruits ?

   Frères et sœurs, nous sommes tout ce que je viens d’énumérer : très peu nombreux, très vieux, très timides, très fatigués, très éloignés, très occupés, très inexpérimentés.

   Mais le Seigneur nous demande de regarder à sa grandeur et à sa volonté de sauver les hommes. Elle passe par nous, cette volonté du Seigneur. Alors, comptons sur lui au lieu de nous lamenter sur notre petitesse !

   Par notre baptême, nous sommes ressuscités avec Christ. Alors, « préoccupons-nous des choses d’en haut », comme nous exhorte Paul, et nous le verrons le Saint-Esprit agir avec puissance.

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