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03 octobre 2012

Qui est le plus grand ?

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Matthias Helmlinger
podcast

Marc 9.33-50

 

   Jésus a pris un enfant, l’a placé au milieu de ses disciples, l’a embrassé, accueilli et il a dit à ses disciples qu’en accueillant un enfant, c’est lui-même qu’on accueille. Et accueillir Jésus, c’est accueillir le Dieu d’Israël, le Roi des rois, le Seigneur TSeBa’oT.

   Jésus n’a pas pris cet enfant comme un symbole. C’est un enfant réel, en chair et en os, dont il parle, un enfant qui était là et qu’il a lui-même accueilli et embrassé.

   Pour accueillir la grandeur et la divinité de Dieu, il faut avoir reconnu Dieu dans le plus petit des humains. Cela signifie, que l’incarnation du Fils éternel de Dieu continue aujourd’hui.

   Le fait que Dieu le Père ait envoyé son Fils, change la condition de tout être humain, du plus petit au plus grand. Le monde n’est plus le même. Voilà ce que reconnaît le regard de la foi, de l’espérance et de l’amour.

   Le plus petit des enfants fait partie de la famille de Dieu. Les enfants ne sont pas l’avenir de l’Eglise; l’avenir de l’Eglise, c’est la venue de Jésus avec tous les saints, toute l’Eglise déjà dans le ciel. Les enfants ne sont pas l’avenir de l’Eglise, ils sont l’Eglise comme nous tous. Accueillir un enfant, cela signifie aussi éviter de le scandaliser dans sa foi, éviter de faire quoi que ce soit qui puisse lui faire perdre la foi. Quelques versets plus loin, Jésus dit qu’il vaudrait mieux se couper la main, le pied ou tout autre membre de notre corps, plutôt que de scandaliser un seul de ces petits qui croient en Lui. Les enfants peuvent donc réellement avoir une vie de foi. Rencontrer Dieu est possible à n’importe quel âge. Mais notons que dans le dernier verset que je viens de citer, Jésus ne parle plus d’enfants, mais des « petits qui croient en Lui ». Il s’agit donc aussi des disciples.

   Quand quelqu’un croit en Jésus, Jésus ne le voit pas comme quelqu’un de grand, mais comme quelqu’un qui est devenu « petit ».  Effectivement, le monde peut faire aux chrétiens tout ce qu’il veut, Jésus ne leur a pas donné de dominer ce monde. Le monde peut les menacer, le jeter en prison, les exiler, les torturer. Ce sont des petits sans défense.

   Jésus veut être présent dans ce monde dans la petitesse de ses disciples. Petitesse ne signifie pas « manque de saveur ». Jésus nous compare au sel. Le sel ne se voit pas, tellement il est petit. Mais si un plat manque de sel, ça se remarque tout de suite. Le sel ne se voit pas, mais s’il manque, ça se voit tout de suite. Les chrétiens ne doivent pas chercher à dominer le monde, de quelque manière que ce soit. Mais c’est d’eux dont le monde a le plus besoin. Dieu nous met dans ce monde comme du sel. Le sel ne condamne personne, au contraire, il donne de la valeur aux aliments. Nous devons donner de la valeur à chaque être humain. Le sel était à l’époque de Jésus ce que le congélateur est pour nous aujourd’hui: il conserve les aliments, il empêche la viande de pourrir.

   L’Eglise et Israël contribuent au salut de ce monde. C’est tout à fait au-delà de nos possibilités. Mais ne vous ai-je pas dit au début de cette prédication que reconnaître la grandeur de Dieu ne peut se faire que si nous voyons Dieu dans le plus petit des humains ?

   Si nous regardons à nous-mêmes, nous n’avons que des motifs de nous désespérer. Si nous regardons à Jésus, nous savons que nous sommes dans sa main et qu’il accomplit à travers nous ce qu’Il dit.

   D’ailleurs, Jésus lui-même a été présent dans ce monde de cette manière : comme un petit enfant. Jésus attendait tout de son Père dans les cieux. Il était dépendant de Dieu mais aussi dépendant des êtres humains. Pour qu’il puisse naître dans ce monde, tout dépendait du « oui » de Marie. Sans ce « oui », le Fils de Dieu n’aurait pas pu s’incarner. Ce « oui » a coûté cher à Marie : risque de rupture avec Joseph, angoisse, fuite en Egypte loin d’Hérode, mort de Jésus son fils à Golgotha. Il est mort dans d’horribles souffrances et humiliations sous ses yeux.

   Le prophète Esaïe avait annoncé que le Serviteur serait devant le Seigneur comme « un rejeton, comme une racine sortant d’une terre aride » Esaïe 53/2. Une petite plante peut être piétinée à tout moment. Mais Jésus étant accueilli par Joseph et Marie, a pu devenir adulte.

   Et même adulte, il vivait encore dans la dépendance de son Père céleste d’abord et puis des êtres humains qui l’accueillaient ou non. Assoiffé un jour en plein midi, après une longue marche, il avait besoin d’une femme samaritaine pour lui donner à boire. Elle avait un seau pour puiser, mais lui n’en avait pas. Jésus était dépendant de cette femme pour pouvoir se désaltérer, mais c’est cette femme qui a trouvé le Messie, qui a trouvé l’eau vive et a été complètement bouleversée par cette rencontre. Sur la croix aussi, Jésus aura soif et quand il mourra, c’est de son côté que sont sortis l’eau et le sang qui nous lavent et nous désaltèrent maintenant et pour l’éternité.

   Aujourd’hui, Dieu nous voit comme ses enfants. Nous sommes ses enfants. C’est son projet de toute éternité. En choisissant Israël, Dieu espérait qu’ils L’appellent « mon Père », « Papa », qu’ils dépendent de Lui et viennent chercher auprès de Lui ce dont ils ont besoin. C’est son désir profond, je cite Jérémie 3.19 : « Moi je m’étais dit : « Oh ! comme je voudrais te distinguer parmi les fils, te donner un pays de cocagne, un patrimoine qui soit, parmi les nations d’une beauté féerique ! ». Et je disais : « vous m’appellerez « Mon Père », vous ne vous détournerez plus de moi ». La période de quarante ans qu’Israël a passée au désert était ce temps de la relation Père-fils, entre le Seigneur Dieu et Israël, je cite Deutéronome 33.3 : « Oui, toi qui aimes des peuples, tous les saints sont dans ta main. Eux, ils étaient blottis entre tes pieds, ils recueillent ce qui vient de ta parole ». Israël au pied de la montagne du Sinaï est comparé à des enfants entre les pieds de leur papa. Vous avez certainement déjà vu des petits enfants qui ont peur des gens et se collent aux jambes de leur papa ou de leur maman, qu’ils tiennent bien solidement. Voilà l’image que nous pouvons avoir de notre relation avec Dieu, transmise par l’histoire d’Israël. Mais comme les disciples, nous voulons jouer aux adultes, aux grands, et nous nous éloignons de Dieu.

   Rester des enfants dans notre relation avec Dieu ne nous encourage pas à devenir infantiles. Jésus vivait en fils sa relation avec Dieu son Père, mais il n’était pas infantile. Il pouvait parler devant des dirigeants religieux ou politiques sans se laisser démonter. Il pouvait tenir tête aux hypocrites, et déjouer leur plan avec une sagesse étonnante.

   Quand nous recevons l’amour de Dieu notre Père, nous sommes des enfants, mais quand nous  donnons cet amour aux autres, nous devons être des adultes qui agissent avec beaucoup de sagesse. On voit cela dans l’église de Corinthe. Les chrétiens de Corinthe étaient des enfants mais dans le mauvais sens du terme: ils étaient restés infantiles. En quoi étaient-ils infantiles ? En se glorifiant eux-mêmes, en se comparant les uns les autres, en favorisant les inégalités sociales, en créant des dissensions. Ils étaient infantiles parce qu’ils ne savaient pas donner aux autres l’amour qu’ils avaient reçu de Dieu. C’est pourquoi Paul leur écrit le chapitre 13 très connu de la première épître aux Corinthiens, où il les encourage à cesser d’être des enfants : « lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Devenu homme, j’ai mis fin à ce qui était propre à l’enfant » (v.11). En restant des enfants de Dieu, nous avons à devenir adultes envers les autres, capables de transmettre l’amour que nous-mêmes recevons de Dieu en Jésus-Christ. C’est normal d’être infantile au début de la vie chrétienne. Ce n’est pas normal de l’être encore cinquante ans après. Dieu a un objectif : nous faire devenir des fils de Dieu adultes dans le Christ.

 

 

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