08 décembre 2008
Jamais seul
Jamais seul
Ce paysage d'hiver n'est pas particulièrement gai ; il est même plutôt triste: peu de lumière, ciel menaçant, tout est gris, pas une âme qui vive... On a l'impression de se trouver dans une sorte de désert glacé ! Cette impression est trompeuse. En réalité, ce lieu n'est pas si désert qu'on pourrait le croire. En regardant mieux, on s'aperçoit que la chaussée a été dégagée par un chasse-neige, et que 2 voitures ont laissé des traces encore fraîches. Cela signifie que 3 personnes, au moins (les conducteurs des véhicules), sont passées par là. Plus celle qui a pris la photo (ma fille) et moi qui étais présent. Vous conviendrez que, malgré les apparences, ce lieu est loin d'être un désert.
En cette fin d'année 2008, à l'approche des fêtes de Noël et du jour de l'An, combien d'hommes et de femmes, jeunes et moins jeunes, riches ou pauvres, malades ou en bonne santé, vont percevoir leur vie comme ce paysage d'hiver : froide et triste, morne et vide... Je ne parle pas du masque que l'on affiche devant les autres pour donner le change, pour faire comme si tout allait bien. Je parle du face à face avec soi-même, quand on ne peut plus tricher. La frénésie des achats (pour ceux qui peuvent) la grande bouffe (pour ceux qui peuvent et qui aiment) n'ouvrira qu'une brève parenthèse qui se refermera bien vite lorsque les flonflons de la fête se seront tus, lorsque les guirlandes lumineuses se seront éteintes, lorsque les squelettes de sapins dépouillés de leurs aiguilles joncheront le sol à côté des poubelles pleines de bouteilles vides, de papier cadeau déchiré et d'emballages déchirés. Les hommes aiment l'illusion : ils applaudissent ceux qui font sortir les lapins des chapeaux haut de forme, les colombes des foulards multicolores. Mais l'illusion ne peut que laisser du vide, et tant que ce dernier n'est pas comblé, il est bien réel et désespérant.
Qu'est-ce qui peut combler le coeur d'un être humain ?
Ça ne peut pas être un objet, même le plus cher et le plus convoité. Ça ne peut pas être une idée, même la plus noble. Ça ne peut pas être un métier ou une occupation, même la plus passionnante. Ça ne peut pas être une personne, même la plus aimable et la plus aimée, parent, enfant conjoint ou ami. Un coeur humain ne peut être comblé que par la présence de son Créateur. Pourquoi ? Parce que le coeur de l'homme est assoiffé d'absolu, et aucune chose ou aucun être sur cette terre ne peut lui offrir cet absolu. Seul Dieu le peut, dans la personne de Jésus-Christ.
Ce que je viens d'affirmer ne minimise en rien l'attachement légitime que l'on peut avoir pour tel ou tel objet, la valeur d'une idée, d'un métier, ou la valeur des liens affectueux ou amoureux. Tout ceci est aussi un don de Dieu, précieux à ses yeux et aux nôtres, mais insuffisant pour combler notre coeur. Car les choses passent et les êtres changent . Seul Dieu reste immuable dans sa présence et dans son amour.
Avant que Jésus quitte ses disciples au moment de l'ascension, il leur a dit une parole pour les encourager à poursuivre la mission qu'il leur avait confiée, malgré son absence : Je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde (Matthieu 28.20). Cette promesse est aussi pour vous, aujourd'hui, si vous vous sentez seul, au moment où tout le monde se prépare à la grande illusion du bonheur par foie gras et champagne interposés.
Cette promesse sur laquelle chaque être humain peut compter et s'approprier n'est pas donnée pour sécher miraculeusement les larmes de la solitude ou de la souffrance. Jésus n'a jamais dit de ne pas pleurer, puisque lui-même a pleuré. Cette promesse est donnée pour que nous ne tombions pas dans la désespérance qui peut conduire au néant.
Souvenez-vous de vos chagrins d'enfant : ils étaient bien réels et terribles. Mais souvenez-vous aussi de la force que vous donnait la main de votre père ou de votre mère serrant la vôtre. Dieu est encore plus proche et plus aimant, et c'est chaque jour qu'il veut vous prendre la main pour vous conduire. Le voulez-vous ?
Prière : Seigneur, apprends-moi à expérimenter cette promesse que tu es avec moi tous les jours, quelle que soit la situation que je vis. Je m'attends à toi. Merci, Seigneur.
Que le Seigneur vous bénisse !
Quand je regarde tes cieux, ouvrage de tes mains,
La lune et les étoiles que tu as établies :
Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui ?
(Psaume 8.4-5)
20:29 Publié dans Vie chrétienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chemin, route, trace