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21 octobre 2010

Vivre la résurrection

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   Vivre la résurrection

  Je vous invite d'abord à lire le récit de la résurrection de Jésus telle que Matthieu la rapporte dans son évangile : 28.1-20. Je m'attarderai sur les 3 derniers versets de ce passage :

Jésus s'approcha et leur parla ainsi : Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez donc, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici : je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.

  Lorsqu’un chrétien pense à Pâques, la première idée qui lui vient à l’esprit, c’est le mot résurrection. Jésus est ressuscité. La mort est vaincue. Il faut comprendre : vaincue définitivement. Car l’Ancien Testament et le Nouveau Testament rapportent d’autres récits de résurrections, soit avant, soit après celle de Jésus. Pensons au fils de la veuve de Sarepta (1 R 17.22), au fils de la Sunamite (2 R 4.34) à Lazare (Jn 11), à la fille de Jaïrus (Mc 5.22), à Tabitha (Act 9.40), à Eutychus (Act 20.9). De nos jours, des résurrections se produisent encore. Pour ma part, j’ai entendu et vu un homme qui témoignait de sa résurrection.

  Mais la résurrection de Jésus n’a rien de commun avec celles dont je viens de parler. Lazare et les autres sont tous repassés par la mort (ou vont y repasser) après avoir été ramenés à la vie. Leur résurrection a été temporaire, alors que celle de Jésus est définitive : il est vivant pour l’éternité. C’est cette résurrection définitive qui nous donne l’espérance de notre résurrection définitive lorsque Christ reviendra pour prendre avec lui les élus, c’est-à-dire ceux qui auront placé leur confiance en lui : Tous les hommes meurent parce qu’ils sont liés à Adam, de même tous recevront la vie parce qu’ils sont liés au Christ, mais chacun à son propre rang : le Christ le premier de tous, puis ceux qui appartiennent au Christ, au moment où il viendra (1 Co 15.22-23).

  Savoir ceci et le croire est au centre de la foi chrétienne. Mais il y a quelque chose de plus important encore concernant la résurrection de Christ. En effet, si les croyants se contentent de se réjouir de ce que Christ est ressuscité, en pensant que cette résurrection est un avant-goût de leur propre résurrection, il leur manque la compréhension essentielle de ce qu’est la résurrection de Jésus. Que leur manque-t-il ? Christ a voulu que sa mort et sa résurrection soient l’instrument du salut de TOUS les hommes. La foi en sa résurrection doit donc se manifester, se traduire, s’incarner dans l’obéissance à sa parole. Nous voyons que cela dépasse de très loin la paix et la joie de se savoir sauvé, si cette paix et cette joie sont égoïstes et égocentriques.

   En dehors du fait que Jésus soit ressuscité, qu’est-ce qui est important dans le récit de Matthieu ? Est-ce le tremblement de terre qui accompagne la venue de l’ange ? Non ! Les paroles de l’ange qui rassure les femmes ? Non ! Les paroles que Jésus adresse aux femmes ? Non ! Les magouilles des autorités qui veulent faire courir le bruit que Jésus n’est pas ressuscité, mais que ses disciples ont dérobé son corps ? Non ! Ce qui est important, ce sont les 3 derniers versets du récit : Jésus s’approcha et dit aux disciples : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel est sur la terre. Allez donc, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.

  Si vous avez la curiosité de chercher dans les 3 autres évangiles ce que Jésus dit aux disciples après sa résurrection, vous constaterez qu’il reste dans le même thème : il les mobilise, il les envoie apporter aux autres hommes la Bonne Nouvelle du salut en Jésus Christ (Mc 16.15 ; Lc 24.46 ; Jn 20.21).

  Si la foi en la résurrection de Christ n’est pas pour nous un moteur puissant qui nous pousse à obéir à cet ordre du Christ pour que le plus grand nombre des hommes soient sauvés, si nous nous contentons d’espérer notre propre résurrection et notre propre salut, c’est que nous n’avons pas encore mesuré ce qu’est l’amour du Christ pour tous les hommes. Nous agissons exactement comme si Dieu n’avait qu’un seul enfant à sauver : NOUS-MEME. Je suis sauvé, c’est super ! Merci, Seigneur !

  L’individualisme forcené de notre temps ne nous aide pas à dépasser le cap de l’égoïsme. Le lieu commun qui claironne que la foi est une affaire privée ne nous aide pas non plus. Mais toutes ces forces contraires à la volonté de Dieu ne peuvent pas résister longtemps si nous nous laissons conduire par l’Esprit et si nous comprenons ce que Jésus nous dit dans ces 3 derniers versets de Matthieu.

  Jésus n’est pas naïf. Lorsqu’il envoie ses disciples, lorsqu’il nous demande d’aller vers les autres pour annoncer la Bonne Nouvelle, il sait que l’ennemi essaiera de s’y opposer, soit en paralysant ceux qui devraient l’annoncer, soit en endurcissant le cœur de ceux qui devraient la recevoir. C’est la raison pour laquelle il s’adresse à ses disciples en commençant par leur dire : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Cela veut dire : C’est à moi que le Père à donné tout pouvoir, et je vous le donne, ce pouvoir, pour que vous alliez annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume. Ce n’est pas un hasard non plus s’il termine par cette promesse : Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. C’est comme s’il disait : Vous ne serez jamais seul dans la mission que je vous confie.

  On ne répétera jamais assez que le rôle des disciples de tous les temps consiste à continuer l’œuvre de Jésus lorsqu’il était sur la terre : libération des hommes, guérisons des malades, annonce de la Parole de Dieu, pour que chaque génération à son tour forme des disciples ; pas simplement des paroissiens ou des sympathisants de telle ou telle religion. Des DISCIPLES, c'est-à-dire, des hommes ou des femmes engagés, consacrés au service de leur Seigneur et Maître, Jésus.

  De quelle autorité Jésus se servait-il pour faire son œuvre, lorsqu’il était sur la terre ? Uniquement de l’autorité de son Père, en ayant reçu le Saint-Esprit à son baptême : Je vous le dis, le Fils ne peut rien faire par lui-même, mais seulement ce qu’il voit faire au Père (Jn 5.19) Sans cette autorité reçue du Père, Jésus n’aurait guéri aucun malade, ressuscité aucun mort ; et sa prédication n’aurait jamais eu  la force et l’impact qu’elle a eue.

  Par quelle autorité un disciple de notre temps va-t-il pouvoir continuer l’œuvre de Jésus ? Uniquement par l’autorité du Christ ressuscité. Cette autorité, le croyant la reçoit, comme Jésus, en recevant le Saint-Esprit. Sans cette autorité, le croyant est sans armes et sans force devant un ennemi redoutable qui s’acharne à tout faire pour que les créatures de Dieu restent dans l’indifférence, dans l’incrédulité, dans l’opposition ou la révolte par rapport à Dieu.

  Lorsque Jésus parle du pouvoir qui lui a été donné, et qu’il nous exhorte ensuite à former des disciples, c’est une façon directe de nous dire : Si vous accueillez mon Esprit, c’est moi qui vais agir au travers de vous. Soyez simplement fidèles à ce que je vous demande, et vous me verrez agir avec puissance. Un ambassadeur agit avec le pouvoir et l’autorité que lui a donnés le chef de l’Etat dont il est le représentant. Pour régler une affaire dans un pays étranger, le chef de l’Etat n’a pas besoin d’être sur place. Il délègue son pouvoir à son ambassadeur qui agit en son nom. C’est exactement la même chose pour les disciples du Christ : Ils n’agissent pas en leur nom, mais au nom du Christ, avec l’autorité et le pourvoir qu’ils ont reçu du Christ : Jésus appela les 12 et leur donna la puissance et l’autorité sur tous les démons, ainsi que le pouvoir de guérir les maladies. Il les envoya prêcher le royaume de Dieu et guérir les malades (Lc 9.1-2).

  La foi en la résurrection du Christ, ce n’est pas une foi passive, nonchalante, frileuse, mondaine… C’est au contraire une foi engagée, entreprenante, bouillante, qui ne se décourage pas, ni devant les oppositions, les obstacles ou les échecs, car elle est constamment fortifiée par Celui qui fait de nous ses ambassadeurs et qui nous a promis : Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde (v 20).

   Quels meilleurs encouragements pourrions-nous avoir ? Nous n’avons pas à nous demander : Suis-je capable de témoigner ? Suis-je capable de visiter les malades et de prier pour eux ? Suis-je capable de prendre une part active dans la vie de l’église ? Nous sommes tous capables ! Parce que Jésus qui a reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre nous dit à tous, sans exception : ALLEZ DONC ; Je suis avec vous tous les jours ! C’est lui qui nous envoie, selon les capacités et les dons qu’il nous accorde. Et en plus c’est lui qui agit au travers de nous. Alors, n’invoquons pas d’excuses pour rester dans la passivité. Dieu connaît tous les stratagèmes de notre esprit et il veut nous guérir de rester confortablement installés dans la passivité ; car il nous veut agissant.

  Nous croyons tous que Christ est ressuscité. C’est absolument nécessaire, mais ce n’est pas suffisant. Si nous voulons vraiment vivre la résurrection, il faut nous mettre en route, comme Christ nous y invite : ALLEZ DONC !

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La porte de Damas, à Jérusalem