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16 octobre 2022

Le combat dans la prière

Le combat dans la prière 

Lc 18,1-8


podcast

 

Pour ce message, je me suis largement inspiré du livre de Gordon Eddie, « Les paraboles de Jésus ». L’auteur est un pasteur Irlandais.

  Dans le chapitre qui précède le texte de ce matin, des Pharisiens interrogent Jésus pour savoir quand viendrait le royaume de Dieu ( Lc 17,20 ). Jésus leur répond : « Le Royaume de Dieu ne vient pas de telle sorte qu’on puisse l’observer… car le royaume de Dieu est au-dedans de vous ». 


Puis, s’adressant à ses disciples, il leur dit : « Des jours viendront où vous désirerez voir l’un des jours du Fils de l’homme, et vous ne le verrez pas. On vous dira : Il est ici, il est là. N’y allez pas. En effet, comme l’éclair resplendit et brille d’une extrémité du ciel à l’autre, ainsi sera le fils de l’homme en son jour ». Et Jésus ajoute : « Mais il faut auparavant qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération » (Lc 17,22-24).

  « Les disciples ne pouvaient pas savoir ce qui devait arriver à Jésus et au royaume qu’il proclamait, du temps où il était sur terre. À l’époque, on pensait que le Royaume de Dieu viendrait très vite (1 Thes 4,17). Ils ne réalisaient pas que de nombreux siècles s’écouleraient avant cette venue, et que le Seigneur les appellerait entre-temps à une vie de prière, d’efforts et d’attente. Ils ignoraient que l’Église serait confrontée à de nombreuses épreuves. ».

   « Le retour de Jésus n’arrivera jamais assez tôt pour les chrétiens qui l’attendent. Ils sont impatients, désirant que Christ amène son royaume à sa plénitude et mette fin définitivement au désordre de ce monde déchu. Jésus savait que cette attente comporterait des difficultés et des déceptions pour ses disciples, et que ceux-ci seraient souvent tenter de baisser les bras. C’est la raison pour laquelle il leur raconte une parabole « pour montrer, dit-il, qu’il faut toujours prier et ne pas se relâcher » (v. 1).

 

    « L’histoire présente deux personnages : une veuve très déterminée à obtenir justice, et un juge qui ne craint ni Dieu ni personne. Quelqu’un a commis une injustice à l’égard de cette femme, et elle cherche auprès du juge la réparation du tort qu’elle a subi. Elle est seule, sans mari ni ressource et quelqu’un a exploité sa vulnérabilité. Seul le juge peut redresser sa situation.

   Mais il s’agit d’un homme impie et indifférent, pour qui la fonction de juge n’est qu’un simple emploi. Il n’a aucun égard pour l’institution divine. Son seul but est de prendre soin de lui-même. Le bien de la société ne l’intéresse pas. Il n’a aucun respect pour la loi de Dieu. Parfaitement égoïste, il refuse d’écouter la plainte de la veuve ».

   « Mais celle-ci n’abandonne pas. Elle revient sans cesse à la charge pour demander justice.  Tant et si bien que cette persévérance commence à miner, à affaiblir la résistance du juge. En effet, cet homme ne se soucie que de son confort. Il va donc vouloir se débarrasser de cette veuve qui lui casse la tête : Il décide de lui faire justice. Ce n’est pas que son cœur ait changé ; non !  il se moque toujours de Dieu, des opinions des autres et des torts que cette femme a subis. Il n’aspire qu’à sa propre paix. En conséquence, il finit par remplir son devoir de juge : Il lui accorde une audience, et elle obtient réparation ».

 

   À ce moment du récit où la veuve obtient enfin gain de cause, remarquons que Jésus n’attire pas l’attention de ses auditeurs sur ce que pourrait dire ou faire cette femme, mais sur les paroles du juge : « Entendez ce que dit le juge inique » dit-il à ses auditeurs. Que veut souligner Jésus ? Il veut souligner  l’attitude monstrueuse de ce juge qui n’aspire qu’à une seule chose : avoir la paix. Et cela lui permet de mettre en relief, par contraste, l’attitude inique du juge, et l’attitude aimante de Dieu : Si ce juge inique cède devant la persévérance d’une veuve qu’il ne connaît pas et dont il se moque éperdument, à combien plus forte raison le Dieu saint d’Israël écoutera-t-il les prières persévérantes de son peuple : « Et Dieu ne ferait-il point justice à ses élus qui crient à lui jour et nuit, et tarderait-il à leur égard ? Je vous le dis, il leur fera promptement justice » (v. 7-8).

 

Quel enseignement pouvons-nous tirer de cette parabole ? 

   Jésus nous invite à comparer la veuve importune au peuple croyant de Dieu, tant sur le plan individuel que communautaire. Cette veuve représente l’Église en prière. L’Église est l’épouse de Christ. Mais aujourd’hui, Christ est auprès du Père. Sans sa présence corporelle, l’Église demeure dans le monde, et son but est de le servir, en  attendant impatiemment le jour où il reviendra.

   La présence spirituelle de Jésus-Christ auprès de son église sur terre est réelle. Il a promis d’être avec son peuple « là où deux ou trois s’assemblent en son nom », et cette promesse est valable jusqu’à la fin du monde (Mt 18,20 ; 18,20). Il a envoyé le Saint-Esprit comme consolateur de l’Église et des croyants : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements, et moi je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur qui soit éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure près de vous et qu’il sera en vous »(Jn 14,15-17).

 

   La veuve de la parabole affrontait une partie adverse. Le peuple de Dieu a aussi un adversaire sur la terre, un adversaire qui « rôde comme un lion rugissant cherchant qui il peut dévorer (1 P 5,8). L’église authentique, comme la veuve, est vulnérable et exploitable ; elle est confrontée à la persécution, car elle vit dans un monde qui rejette le message de l’Évangile. Songeons aux 250 millions (selon Portes Ouvertes) d’hommes, femmes et enfants persécutés dans le monde, simplement parce qu’ils sont chrétiens. Songeons aux projets des Hindouistes extrémistes qui avaient fait des plans pour qu’il ne reste plus aucun chrétien en Inde en décembre 2021. Ce projet criminel a déclenché une campagne mondiale de prière : Fin 2022, il y a toujours des chrétiens en Inde, même s’ils continuent à être persécutés. Dieu a entendu les prières.

   La veuve nous enseigne aussi une leçon sur la persévérance et le combat dans la prière : « Priez sans cesse » écrit Paul aux Thessaloniciens (1 Thes 5,17). Cette femme a manié sa pauvre arme qui est l’arme absolue : l’obstination. Le plus faible devient le plus fort, s’il sait s’obstiner dans la prière. 

   Retenons cette leçon : Au lieu de nous lamenter sur nos faiblesses, découvrons que nous avons, à causes d’elles (nos faiblesses) les deux armes absolues : la patience opiniâtre et la prière. Cessons de dire : La paix ?  Je n’y peux rien ! La faim ? Je n’y peux rien ! La justice ? Je n’y peux rien ! En disant et en pensant cela, nous oublions que notre faiblesse fait notre force, si nous savons nous servir des deux armes absolues qui nous sont confiées : la persévérance et la prière.

   La parabole nous interroge aussi sur notre degré d’impatience à attendre le retour de Christ. Cette impatience des chrétiens a beaucoup baissé d’intensité : l’Église est souvent tombée dans une léthargie et une somnolence spirituelle. Elle n’attend plus vraiment le retour de son époux, Christ, car elle est de plus en plus sensible aux attraits du monde.

 

   Cette parabole nous est aussi donnée pour renforcer notre motivation à être un peuple de prière, et pour renforcer nos certitudes. Quelles certitudes ?

   Nos prières seront exaucées : « Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et cela vous sera accordé » (Mc 11,24)

   Dieu exercera sa justice sur la terre. Et « il le fera promptement » nous dit le v. 8.

   Dieu semble accomplir ses desseins lentement en comparaison avec notre impatience. En réalité, il a décidé du moment parfait pour nous délivrer de l’affliction et répondre à nos désirs les plus profonds et les plus saints : « Il est un point que vous ne devez pas oublier, biens-aimés : c’est que devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour ; le Seigneur ne tarde pas l’accomplissement de sa promesse, comme quelques uns le pensent. Il use de patience envers vous, et il ne veut pas qu’aucun périsse, mais il veut que tous arrivent à la repentance » ( 2 P 2,8-9).

   — Les croyants grandissent dans la grâce quand leur attente du retour de Jésus est nourrie par une prière persévérante et une obéissance concrète. Augustin a écrit : « L’apôtre Paul n’exhorte pas pour rien de prier sans cesse. Nous ne pouvons pas « sans cesse » plier le genou, courber le corps ou élever les mains. Mais il existe une autre prière, intérieure et ininterrompue, dans le désir ardent de notre cœur. Quoi que vous fassiez d’autre, si vous attendez avec impatience le sabbat de Dieu, vous ne cesserez de prier. Assurez-vous de maintenir ce désir car il est votre voix continuelle. Vous deviendrez muet si votre amour s’affaiblit ».

 

   Le dernier verset de la parabole est à la fois une question et une exhortation : « Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » 

   En demandant s’il trouvera la foi sur terre, lorsqu’il viendra dans sa gloire, Jésus ne suggère pas qu’elle s’éteindra. Il veut nous dire : Dans quelle condition spirituelle vous trouveriez-vous si ce grand Jour survenait aujourd’hui ? 

   Jésus sait que nous vivons dans un monde déchu qui défie notre foi, un monde dans lequel l’amour de beaucoup se refroidit. Il nous invite à nous sonder à la lumière de ce fait et à être réaliste dans notre vie pour lui au sein d’un tel monde. Il nous exhorte à la persévérance dans notre foi. Il veut trouver un peuple qui prie sans cesse, qui a vaincu le monde et qui règnera avec lui dans la gloire : « Tout ce qui es né de Dieu triomphe du monde, et voici la puissance victorieuse qui triomphe du monde : notre foi. » (1 Jn 5,4).

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