26 octobre 2020
Importance de la prière pour la génération montante
Dn 1,1-4 2 Co 10,3-5
Le livre de Daniel, et le premier chapitre en particulier, nous décrivent une situation particulièrement dramatique pour le peuple d’Israël : à cause de sa désobéissance à Dieu et à sa Parole ( 2 R 24,3-4 ), le roi de Juda Yehoyaqim et une grande partie du peuple sont déportés à Babylone par Neboukadnetsar. À plusieurs reprises, par la bouche des prophètes, Dieu avait averti son peuple, des conséquences de sa désobéissance ( Jr 25,1-11 ). Mais le peuple ne s’était pas repenti.
Parmi les déportés se trouvaient 4 jeunes garçons de haute naissance, Daniel, Hanania, Michaël et Azaria, que Neboukatnetsar voulut prendre à son service, après les avoir fait instruire de la langue, de la science et des connaissances de ce pays idolâtre.
On imagine aisément que la formation qu’ont reçue ces 4 jeunes garçons n’avait pas pour but de les faire grandir dans le respect de la foi de leurs pères et des pratiques spirituelles du pays dont ils avaient été arrachés. Mais au contraire de les détacher de leur foi. La preuve la plus évidente est que dès leur arrivée en exil, on leur imposa un nouveau nom. Daniel qui signifie « Dieu est mon juge », devient Beltchatsar, « Baal protège ma vie » ; Hanania « Dieu fait grâce » devient Chadrak « Je suis sous l’autorité du dieu lune » ; Michaël « Qui est comme Dieu », devient Méchak, « Qui est comme Akhu », une divinité païenne ; Azaria, « L’Éternel a secouru », devient « Abed-Nego » « Serviteur de Nego », une divinité démoniaque.
Changer le nom d’une personne n’est pas anecdotique. Dès leur naissance, ces 4 jeunes avaient été placés sous le regard de Dieu, par le nom que leurs parents leur avaient donné. Leur ravisseur, lui, les place sous l’autorité de divinités païennes du pays. Ce n’est pas un acte anodin, pourquoi ? Parce que derrière ces faux dieux, il y a des puissances démoniaques qui n’ont qu’un seul but : attirer les hommes, en général, et ces 4 adolescents, en particulier, dans leur sphère d’influence, pour les détourner du vrai Dieu, et les détruire spirituellement.
Neboukadnetsar avait donné la consigne au chef de ses eunuques « d’amener quelques uns des Israélites de race royale, de jeunes garçons doués de toute sagesse, d’intelligence ».
Comment ces jeunes Israélites auraient-ils pu atteindre et garder leur plein potentiel et donner le meilleur d’eux-mêmes, s’ils avaient perdu le contact avec Celui qui avait mis ces talents en eux ?
Sommes-nous conscients que pour être pleinement épanoui, chaque homme doit connaître personnellement le Dieu qui l’a créé, et comprendre que les talents et les dons qu’il a reçus viennent de Lui (Dieu), et qu’il doit les utiliser à son service ?
Grâce, sans doute, à la foi et la prière de leurs parents, les 4 jeunes Israélites avaient déjà compris cela, Car le v. 8 nous dit que « Daniel résolut de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont le roi buvait, et il supplia le chef des eunuques de ne pas l’obliger à se souiller ». Et le verset suivant ajoute : « Dieu fit trouver à Daniel faveur et compassion devant le chef des eunuques ».
Les dictateurs de toutes les époques savent que le moyen le plus simple et le plus efficace pour endoctriner quelqu’un est de s’en occuper dès sa jeunesse, car un jeune est moins capable de se défendre. Mais soyons aussi conscient que lorsque celui qui a le pouvoir veut détruire la relation que des individus ou des peuples ont avec le Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de Jésus-Christ, ce n’est pas lui qui est à la manœuvre ; il n’est qu’un simple pantin manipulé par celui que la Bible appelle le « menteur », le « diviseur", c’est-à-dire « Satan ».
Les chrétiens ont-ils vraiment conscience de la guerre spirituelle que Satan livre contre Dieu ? Ses moyens sont divers et variés pour éloigner les hommes de Dieu. Mais il en est un qui a fait ses preuves dans le peuple des croyants : Tout faire pour que les croyants sombrent dans la léthargie, dans une religion de confort, dans une tradition religieuse qui laisse tout le temps nécessaire pour s’occuper de soi, pour assouvir ses plaisirs, pas nécessairement coupables, ses désirs légitimes, et pour profiter le plus possible de la vie sur terre, en attendant la vie éternelle, promise à celui qui a foi en Christ. Ce genre de foi est confortable et rassure le croyant. Mais l’Apocalypse la qualifie de « tiède » (Ap 3,16). Et la fin du verset devrait faire réfléchir tous les chrétiens.
Daniel et ses compagnons ne connaissaient pas cette foi tiède. Malgré l’endoctrinement qu’ils avaient reçu pendant plusieurs années, ils sont restés fidèles à la foi du Dieu d’Israël, dans toutes les circonstances, même lorsque leur vie étaient en jeu. Rappelons-nous ce que les 3 compagnons de Daniel disent au roi Neboukadnetsar qui les menace d’être jeté dans une fournaise s’ils ne se prosternent pas devant la statue qu’il a fait ériger : « Si cela doit être, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer ; il nous délivrera de la fournaise ardente et de ta main, ô roi. Sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux et que vous n’adorerons pas la statue d’or que tu as dressée » (Dn 3,17-18).
Rappelons-nous aussi de l’attitude de Daniel qui refuse de se plier à l’ordre du roi Darius qui interdit à quiconque d’adresser des prières à quelqu’un d’autre que lui (le roi), sous peine d’être jeté dans la fosse aux lions : « Lorsque Daniel sut que le décret était signé, il monta dans sa maison où les fenêtres de la chambre haute étaient ouvertes dans la direction de Jérusalem ; et trois fois par jour, il se mettait à genoux, il priait et louait son Dieu, comme il le faisait auparavant » (Dn 6,11).
« Comme il le faisait auparavant ». Ces 5 mots nous montrent que la prière de Daniel n’était pas une prière de circonstance. Vous savez, celle qui nous fait nous souvenir que Dieu existe lorsque les choses tournent mal pour nous.
Frères et sœurs, qu’est-ce qui a permis à ces 4 jeunes Israélites de résister au climat païen dans lequel ils baignaient depuis leur déportation ? Ils étaient étrangers, ils étaient jalousés, détestés par les courtisans du roi, parce que le roi écoutait ces « étrangers » et pas eux.
Quel était le secret de leur force ? Qu’est-ce qui les maintenait contre vents et marées dans la foi au Dieu d’Israël ? La réponse, c’est : LA PRIÈRE !
Et quelle a été la conséquence de leur foi inébranlable ? Énorme, presque incroyable ! Elle a transformé le cœur de deux rois et le climat moral de cet immense empire. Neboukadnetsar d’abord, qui après avoir retrouvé sa royauté déclara : « Maintenant, moi, Neboukadnetsar, je loue, j’exalte et je glorifie le roi des cieux, dont toutes les œuvres sont vraies et les voies justes, et qui peut abaisser ceux qui marchent avec orgueil » (Dn 4,34).
Le roi Darius, plus tard, dont on nous dit : « Après cela (c’est-à-dire, après que Daniel soit sorti vivant de la fosse aux lions) le roi Darius écrivit à tous les peuples, aux nations, aux hommes de toutes langues qui habitaient sur toute la terre : « …Je donne l’ordre que, dans toute l’étendu de mon royaume, on ait de la crainte et du respect devant le Dieu de Daniel. Car il est le Dieu vivant et il subsiste à jamais ! Son royaume ne sera jamais détruit et sa domination durera jusqu’à la fin… » (Dn 6,26-28). Rien que ça !
***
Il y a des déportations qui entraînent un changement de pays, comme ce fut le cas pour le peuple d’Israël, déporté à Babylone au VIe siècle avant Jésus-Christ. Vingt-sept siècles plus tard, en 2020, il y a des croyants d’un certain âge qui vivent une forme de déportation spirituelle dans le pays de leur naissance. Avec tous les dangers que cela peut entraîner pour la foi. De nos jours, la situation des enfants de familles chrétiennes en France ressemble étrangement à celle des 4 jeunes Israélites déportés dans un monde païen.
Un institut de sondage chrétien américain, Barna, indique que 30% des jeunes éduqués dans un contexte chrétien sont encore fidèles à l’église et à la foi, à la fin de l’adolescence. Cela signifie que 70% des jeunes se retrouvent aux prises avec ce que la société peut leur offrir. À combien ce pourcentage s’élève-t-il en France ? Sans doute beaucoup plus, car le poids de la religion est moindre dans notre pays.
Lorsque la Bible et ce qu’elle enseigne ne fait plus autorité chez un jeune, que lui reste-t-il pour se former spirituellement ? Sous quelle influence se retrouve-t-il ?
Ce que l’on a appelé la « révolution de Mai 68 » avec son fameux slogan libéral « Il est interdit d’interdire », a profondément modifié la société française, sur tous les plans, et notamment sur le plan de l’éthique.
Puis est arrivée la révolution numérique avec la généralisation des téléphones portables qui a libéré l’expression personnelle de chacun, parfois pour le meilleur, mais souvent pour le pire, et l’a exposée sur la place publique que sont les réseaux sociaux.
D’après les statistiques, les jeunes passent plusieurs heures par jour sur ces réseaux. Je ne veux pas incriminer les réseaux sociaux qui, en soi, sont neutres. Mais ce qu’ils véhiculent est loin de l’être, et influencent grandement nos enfants. Leurs contenus sont souvent un condensé de ce que des jeunes et des moins jeunes sans foi ni loi peuvent produire de pire sous le couvert de l’anonymat : harcèlement, antisémitisme, racisme, menaces, discours de haine, violence verbale, exhibition.
Je me souviens d’un temps, en France, où un jour par semaine, un prêtre ou un catéchète venait faire un cours de catéchisme aux élèves du primaire, dans les locaux des collèges. À la même époque, les journées des écoliers anglais et américains commençaient toutes par une lecture biblique et un temps de prière. Il y a de longues années que cette pratique n’est plus autorisée dans l’enseignement public. Par contre, l’éducation nationale autorise que les instituteurs organisent des activités sur Halloween dans les classes élémentaires, alors que la plupart des maîtres et des maîtresses ignorent que cette fête païenne célèbre Samain, le dieu des morts dans la religion Celte.
Dans l’école républicaine d’un pays qui se déchristianise au fil des décennies, l’enseignement de la foi chrétienne qui célèbre le Dieu de la VIE, a été exclu et interdit. Mais on autorise un folklore venu d’ailleurs, qui semble bon enfant, avec ses citrouilles et la collecte de bonbons, mais qui n’est pas innocent du tout puisqu’il fait mémoire d’un dieu païen.
Ce n’est pas un hasard non plus que cette fête grimaçante arborant des masques hideux et des déguisements de mort, touche principalement des enfants ! Satan sait qu’en formatant le plus tôt possible les pensées des plus jeunes, très loin de ce qu’enseigne la Bible, il travaille à gagner la guerre spirituelle qu’il mène contre Dieu.
On pourrait ajouter beaucoup de choses qui marquent la dérive païenne de notre pays. Mais ce n’est pas le but de ce message. Alors, quel est le but ? RÉ-A-GIR !
Nous, les chrétiens nés de nouveau, nous devons réagir. Nous ne devons pas accepter ce désastre spirituel et en prendre notre parti : « C’est comme ça, on n’y peut rien ! » NON ! Nous devons réagir, comme Daniel et ses compagnons l’ont fait. Ils ne se sont pas lamentés, ils n’ont pas baissé les bras, ils n’ont pas pris leur partie que leur situation était catastrophique dans un pays remplis d’idoles. Ils ne se sont pas laissé entraînés par toutes les pratiques idolâtres qu’ils voyaient autour d’eux. ils ne sont pas laissé intimidés par les menaces et les intimidations toutes sortes. Et ils ont changé la société dans lequel ils vivaient !
Nos enfants et petits-enfants baignent dans un monde où la foi chrétienne est réduite à sa portion congrue. Les idoles auxquelles on sacrifiait un culte, dans les temps anciens, ont simplement changé de nom. Elles se nomment : matérialisme, technologie, réseaux sociaux, Internet, consommation. Nos enfants observent que beaucoup de leurs camarades remettent en question l’autorité, toutes les autorités, celle des parents, des professeurs, des dirigeants du pays, des forces de l’ordre. Beaucoup de jeunes se sentent perdus, ont peur de l’avenir, et finissent par se demander s’il y a une vérité, et se suicident en grand nombre. Les chrétiens, tous les chrétiens, doivent réagir et intercéder pour leurs enfants, petits-enfant, et en général pour la génération montante de notre pays.
Un peu plus haut, je posais la question : Comment ces jeunes Israélites auraient-ils pu atteindre leur plein potentiel et donner le meilleur d’eux-mêmes, s’ils avaient perdu le contact avec Celui qui avait mis ces talents en eux ?
Je pose la même question pour nos enfants et petits-enfants : Comment pourront-ils atteindre le plein potentiel et donner le meilleur d’eux-mêmes s’ils ne retrouvent pas le contact avec Dieu ?
Avons-nous pris notre parti de les voir loin de toute vie fondée sur la foi en Jésus-Christ ? Croyez-moi, frères et sœurs, je ne m’exclue pas de cette question. Et je voudrais nous encourager à ne pas baisser les bras devant une tâche qui, à vue humaine, semble perdue d’avance.
Je fais appel à une parole de Paul, pour que nous ne baissions pas les bras, pour que nous réagissions, tous ensemble, et avec foi.
Dans l’église de Corinthe, le ministère de Paul était très contesté par des adversaires. On l’accusait de « marcher selon la chair ». En gros, ils disaient « Tu te dis apôtre du Christ, mais ton enseignement, est purement humain, et tu sais habilement te servir de Dieu ! »
Voici ce que Paul répond à ses accusateurs : « Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes devant Dieu, pour renverser les forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu (2 Co 10,3-4).
Paul parle de « forteresses ». Que désigne-t-il par ce mot ? Une forteresse, c’est tout ce qui s’oppose à la connaissance de Dieu, à son dessein et à sa vérité ; que ce soit une pensée, une croyance, une philosophie, une valeur ou un acte.
Avec quelles armes Paul affirme-t-il que les forteresses peuvent être renversées ? Il ne le précise pas dans ce texte, mais on peut affirmer qu’il pense d’abord à la prière. En effet c’est une arme spirituelle puissante dont il s’est servie durant toute sa vie d’apôtre, au bénéfice des innombrables personnes et communautés à qui il a annoncé l’Évangile, malgré les oppositions spirituelles, et parfois au péril de sa vie.
Mais la panoplie des armes spirituelles ne se résume pas à la prière. Cette dernière doit être accompagnée par la foi et l’amour. Sans la foi en Dieu et sans l’amour pour celui pour qui l’on prie, la prière n’est qu’une coquille vide.
Prier pour que nos enfants, petits-enfants et la génération montante de notre pays retrouvent la foi, est une tâche à laquelle tous les chrétiens adultes doivent s’attacher. Ne nous dérobons pas, ne soyons pas décourager devant l’ampleur de la tâche. La prière de foi est capable de renverser les forteresses comme le dit Paul. Elle peut influencer favorablement notre pays, car elle prépare le chemin qui permettra à notre jeunesse de marcher dans les chemins de Dieu pour eux, jusqu’à ce que vienne le temps fixé par Dieu pour leur exaucement.
Et quand le doute voudrait nous décourager, pensons aux transformations qui se sont opérés en Babylonie, à l’époque de Daniel et ses compagnons.
16:24 Publié dans Prédications | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prière de foi
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