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02 février 2015

Exaucements différés : Pourquoi ?

 

exaucements

Alain NADAL

 

Exaucements différés : Pourquoi ?

1 Samuel 1.1-28


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En lisant ce récit, nous comprenons que ce n’était pas la première fois qu’Anne demandait  à Dieu de lui permettre d’avoir un enfant. En fait, depuis des années, chaque fois qu’Elqana allait à Silo avec ses deux femmes pour adorer Dieu et offrir des sacrifices, Anne adressait la même prière à Dieu, mais n’était pas exaucée.


   Pour mémoire, je rappelle que Silo était la ville où l’arche de l’Alliance fut déposée pendant un temps avant d’être prise par les Philistins (1S 4.4) qui la transportèrent à Asdod (1 S 5.1).

   En ce qui concerne le chagrin d’Anne, outre le désir de maternité commun à (presque) toutes les femmes, la stérilité était comprise, à l’époque, comme une malédiction divine. Le v. 6 nous le dit indirectement : Sa rivale (Peninna) ne cessait de lui causer du chagrin, pour qu’elle se révolte parce que l’Éternel l’avait rendue stérile.

   La question que l’on peut se poser est la suivante : Pourquoi Dieu n’avait-il pas exaucé la prière d’Anne jusque là ? Et pourquoi l’a-t-il exaucée cette fois-ci ?

  Cela revient à se demander : Pourquoi Dieu tarde-t-il souvent à répondre à nos prières ?

  Je crois que Dieu se sert de ce temps qui nous paraît toujours interminable et parfois injuste pour préparer notre cœur à entrer dans le plan qu’il a pour nous. Je m’explique :

  En lisant entre les lignes de notre texte, je crois que cette réponse différée de Dieu a permis à Anne d’entrer dans le plan que Dieu avait pour le fils qu’elle souhaitait avoir. Elle, elle souhaitait le garder pour elle. Dieu, lui, voulait qu’elle le lui consacre, car il avait un plan pour cet enfant et pour son peuple.

   Ce plan, on le découvre en lisant les premiers chapitres du livre de Samuel : Samuel allait être le dernier des Juges et en même temps prophète pour cette époque charnière de l’histoire d’Israël où le peuple demandera d’être gouverné, comme les autres peuples, par un roi (chapitre 8). C’est Samuel qui oindra Saül, le premier roi d’Israël (1 S 10.1) et c’est aussi Samuel qui oindra David le second roi (1 S 16.13) lorsque Saül sera rejeté par Dieu.

  Si Anne avait pu avoir un enfant dès le début de son mariage, elle l’aurait certainement gardé pour elle, comme l’ont fait beaucoup d’autres mamans. Elle l’aurait « racheté » en versant une somme d’argent au sanctuaire. Vous vous souvenez que, selon la loi de Moïse, tous les premiers-nés des hommes et des animaux, dans peuple d’Israël, appartenaient au Seigneur et lui étaient consacrés. Les animaux étaient offerts en sacrifice, tandis qu’une sorte de rançon était payée pour les premiers-nés (Ex 13.14-15) en souvenir de la nuit de la sortie d’Égypte au cours laquelle les tous les premiers-nés égyptiens, hommes et animaux, étaient morts, au cours de la 10e plaie, tandis que les premiers-nés d’Israël avaient été protégés par le sang du sacrifice badigeonné sur le linteau et les montants des portes de leurs demeures (Ex 12.22-23).

  En demandant à Dieu, jour après jour, de lui accorder un enfant, et en ne recevant pas de réponse favorable, Anne a compris peu à peu, que si Dieu lui donnait cet enfant, ce ne serait pas seulement pour satisfaire son instinct maternel et la délivrer de la honte d’être stérile, mais pour qu’il soit consacré à Dieu.

   Au fil des années, cette idée fait son chemin dans son cœur. Et c’est lorsqu’elle est prête à renoncer à garder pour elle cet enfant, qu’elle va pouvoir faire à Dieu une prière qui ne tient pas compte de son désir de femme et de future maman, mais du désir de Dieu : Seigneur des armées, si tu daignes regarder mon affliction, si tu te souviens de moi et ne m’oublies pas, si tu me donnes une descendance, à moi qui suis ta servante, je le donnerai au Seigneur pour tous les jours de sa vie, et le rasoir ne passera pas sur sa tête (c’est-à-dire : il sera nazir = consacré).

  Cette abdication devant Dieu, ce renoncement ne s’est pas fait sans souffrances. Elle en a pleuré des larmes pendant des années ! L’année même de l’exaucement, avant d’avoir abdiqué devant Dieu, le texte nous dit qu’elle était pleine d’amertume et qu’elle pleurait à chaudes larmes (TOB) en arrivant au sanctuaire pour prier. Le texte précise qu’elle est restée longtemps dans la prière, parlant à Dieu dans son cœur en remuant les lèvres, si longtemps que le prêtre qui était là, Éli, a pensé qu’elle avait trop bu à l’occasion du repas sacrificiel que les pèlerins avaient coutume de faire. En effet, certains sacrifices étaient consommés en partie par ceux qui l’offraient.

    Lorsqu’il y a lutte dans notre cœur, entre ce que Dieu veut et ce que nous voulons, le combat peut durer longtemps. Jusqu’à quand ? Jusqu’à ce que nous admettions que nos désirs doivent correspondre aux désirs de Dieu, et non l’inverse. Jusqu’à ce que notre volonté corresponde à la volonté de Dieu. Jésus a parfaitement exprimé cette idée lorsqu’il a dit : Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre (Jn 4.34).

   Anne a lutté, combattu, résisté jusqu’à ce qu’elle ait admis profondément ce qu’elle dira à Dieu dans son vœu : Si tu me donnes un  fils, je le donnerai au Seigneur.  

   Nous sommes souvent comme Anne : nous luttons, résistons, combattons jusqu’à ce que nous comprenions que ce que Dieu nous donne n’est pas seulement pour nous, mais pour que nous le servions. Sa grâce, son pardon, son amour, sa paix, sa joie, la foi, le temps, la santé, l’argent, les talents, le conjoint, les enfants, et beaucoup d’autres choses encore, ne sont pas pour notre usage exclusif, mais pour le servir, suivant le plan qu’il a pour chacun.

  Une fois ce principe admis par Anne, la lutte a cessé subitement. Elle a retrouvé la paix, la sérénité du cœur et de l’esprit. Le contraste est frappant entre les premiers versets où elle est en larmes, en proie à la contrariété et la douleur morale, et le v 18 qui nous dit : Elle mangea, et son visage ne fut plus le même.

   Peut-être luttez-vous secrètement contre Dieu parce que vous pensez que lui obéir vous priverait de ce que vous avez de plus cher. Lorsqu’on lutte contre Dieu pour garder sa liberté d’agir, cela s’apparente plus à l’esclavage qu’à la véritable liberté. Car entrer dans le plan de Dieu, c’est là que se trouve la liberté.

   Peut-être Dieu retient-il l’exaucement de certaines de vos prières, même très pieuses, parce que vous n’avez pas renoncé à n’en faire qu’à votre tête, ou parce que vos motivations ne sont pas justes aux yeux de Dieu : Jc 4.3 Si vous demandez, vous ne recevez pas, parce que vos intentions sont mauvaises : ce que vous demandez, vous l’utilisez pour vos propres plaisirs.

   Pour illustrer ce propos, je vais vous raconter comment j’ai lutté contre le Seigneur.

   Vers l’âge de 15 ans, j’ai commencé à comprendre que le Seigneur m’appelait à le servir en tant que pasteur. Je fréquentais l’église assidûment, j’étais engagé dans la paroisse, mais je rejetais l’idée d’être pasteur car j’avais peur que le Seigneur m’envoie comme missionnaire en Afrique. C’était un super prétexte ! Je voulais bien servir Dieu, mais à ma façon, comme je l’entendais.

   Assez régulièrement, le Seigneur me remettait à l’esprit cet appel, mais je faisais tout pour l’oublier et ne pas en tenir compte. Les années ont passé et l’adulte que je suis devenu a systématiquement organisé sa vie pour que ce soit impossible que je devienne pasteur, c’est du moins ce que je voulais.

   Au début des années 80, lorsque j’ai découvert le mouvement charismatique, j’ai demandé à Dieu d’être baptisé dans l’Esprit. J’étais sincère et je voulais servir Dieu avec la puissance que je voyais se manifester chez ceux qui avaient reçu ce baptême dans l’Esprit.

  J’ai eu beau prier, Dieu ne m’exauçait pas ! Et je me demandais pourquoi Dieu ne voulait pas m’accorder une demande aussi « spirituelle ».

   Un jour, j’ai pris la décision de faire sincèrement le point avec Dieu. Car, même si je ne voulais pas l’admettre, j’avais quand même conscience que je luttais contre Dieu et que depuis 30 ans j’avais rejeté son appel. Et j’en avais marre de cette lutte ! Je suis donc allé à une convention chrétienne pour que Dieu me parle : Si c’est vraiment  toi qui m’appelles, dis-le moi, montre-le moi clairement !

   Les jours de la convention passaient, et je n’avais toujours pas ma réponse, et chaque jour je harcelais le Seigneur : Réponds-moi ! Parle-moi, Seigneur !

   Quand arriva le dernier jour, lorsque le Seigneur comprit que mon cœur était prêt à obéir, il a exaucé la prière : j’ai reçu ce baptême dans l’Esprit que je lui demandais depuis 3 ans ! C’était le 11 juillet 1986.

   Deux mois après, je me suis inscrit à la faculté de théologie de Montpellier, ivre de bonheur d’entrer enfin dans les plans du Seigneur. C’est au moment où j’étais prêt à entrer dans le plan de Dieu qu’il a exaucé ma prière.

    Depuis des années, vous demandez quelque chose à Dieu et il ne vous exauce pas ?

   Demandez-vous sincèrement si vous ne luttez pas contre Dieu. Si vous ne pouvez pas clairement répondre : Non ! C’est qu’il y a une lutte qui se cache derrière plein de stratagèmes divers et variés dont notre psychisme a le secret.

   Il ne tient qu’à vous d’abréger cette lutte épuisante et le mal-être qu’elle engendre : Faites comme Anne ; Renoncez à faire selon votre volonté et cherchez la volonté de Dieu.

    Pour terminer, je voudrais ajouter un dernier point qui nous montre que le renoncement que Dieu a demandé à Anne ne procède pas du côté dur et intransigeant d’un Dieu qui aurait voulu la faire plier pour avoir le dernier mot.

   Dans les années qui ont suivi, Dieu a donné à Anne trois fils et deux filles qu’elle a pu pouponner et dorloter à loisir (1 S 2.21).

   Dieu n’a pas seulement demandé  un sacrifice à Anne. Il l’a aussi comblée dans son désir le plus profond de maman. Voilà le Dieu que nous adorons ! Il veut le meilleur pour nous et sa tendresse est infinie.

 

Prière : Seigneur, s’il y a quelqu’un qui lutte contre toi dans cette assemblée parce qu’il a peur que tu empiètes sur sa liberté, fais-lui comprendre qu’il n’y a pas de plus grand bonheur que d’entrer dans ton plan.

13:30 Publié dans Prédications | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : exaucements

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