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15 décembre 2014

Sonde-moi ô Dieu !

Alain NADAL   images.jpg

Sonde-moi ô Dieu !

Psaume 139


podcast

Ce matin, j’ai choisi ce Psaume comme texte à méditer, car je crois que Dieu veut donner beaucoup de force et d’encouragement à celui qui écoute ces paroles et qui en fait sa prière personnelle.

   Quel homme ou femme n’a pas besoin de recevoir « force » et « encouragement » ? Les circonstances de la vie ne nous conduisent pas souvent sur des chemins tapissés de pétales de roses, et bien des hommes, chrétiens ou pas, ne peuvent pas dire que la vie est un long fleuve tranquille. Devant les difficultés de la vie, les souffrances de toutes sortes, physiques ou morales, devant les drames que nous vivons personnellement ou ceux que nous voyons vivre aux autres et qui nous affectent, qui n’a pas besoin d’être renouvelé dans ses forces ? Qui n’a pas besoin d’encouragements pour continuer à marcher ? En effet, que se passe-t-il lorsque les personnes terriblement éprouvées ne reçoivent ni force ni encouragement ? Elles mettent souvent fin à leurs jours pour ne plus avoir à affronter des situations désespérantes ; ou bien, elles se réfugient dans l’alcool ou la drogue pour tenter d’échapper à la réalité ! Or, nous savons bien que ce n’est pas la solution. La détresse qui conduit à la mort ou à l’addiction vient souvent du sentiment d’être abandonné, seul au monde, incompris de tout le monde, pas aimé.


   Or, dans ce Psaume, l’auteur nous montre que ceci est faux. Il insiste sur le fait que Dieu a veillé sur lui tout au long de sa vie dans toutes les circonstances. Et la Bible nous fait comprendre que c’est le cas pour chaque être que Dieu créé.

   Ce que je voudrais d’abord souligner, c’est que l’auteur de ce Psaume, le roi David, n’est pas un idéaliste impénitent qui n’aurait connu que la vie fastueuse et insouciante d’une cour royale. Pour vous en convaincre, si ce n’est déjà fait, je vous recommande de lire l’histoire de David à partir du chapitre 16 du premier livre de Samuel. Je ne souhaite à personne une vie mouvementée comme celle qu’a eue celui que Dieu a choisi pour gouverner son peuple, mille ans avant Jésus-Christ.

   Alors, qu’est-ce qui constitue la force de cet homme qui aurait pu être anéanti par les circonstances dramatiques de sa vie ?

   La prière qu’il adresse à Dieu, dans ce Psaume, nous montre les divers éléments des fondations solides sur lesquelles il a pu recevoir des forces tout au long de sa vie.

    Un de ces éléments, c’est le fait que Dieu le connaisse depuis sa conception, qu’il ait conscience que Dieu ait tissé la moindre fibre de son corps, qu’il ait la certitude d’être aimé par son Créateur et regardé par Lui comme une créature merveilleuse, et que ce Créateur aimant soit l’auteur de ces jours, du premier au dernier.

   Je vous relis les versets 13 à 16 en les commentant :

C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tenu caché dans le sein de ma mère. C’est-à-dire rien n’échappe à Dieu de la profondeur notre être, et ça depuis notre naissance.

Je te célèbre car je suis une créature merveilleuse. La TOB traduit : Je confesse que je suis une vraie merveille, tes œuvres sont prodigieuses, oui je le reconnais bien. Les œuvres en question, c’est ce qui constitue tout ce que nous sommes : notre corps, notre âme et notre esprit.

 À ce sujet, j’ouvre une parenthèse : j’aimerais que Dieu fasse comprendre à ceux qui ne s’aiment pas, (ils sont nombreux dans ce monde) que la phrase de David n’a rien d’une pensée narcissique. Ce n’est pas le regard de David sur lui-même qui lui fait dire qu’il est une créature merveilleuse. C’est le regard que Dieu a sur lui qui lui permet de dire cela. Il ne se loue pas lui-même. Il loue Dieu de ce que Dieu veut faire de lui dans son plan.

   NB : Si vous ne vous aimez pas, il est essentiel de comprendre que c’est un regard faussé que vous avez sur vous-même. Il existe sans doute de nombreuses causes qui vous ont conduit à cette dépréciation de vous-même. Mais dans tous les cas, Dieu voudrait vous en guérir et vous montrer que vous avez de la valeur à ses yeux. Réfléchissez-y ! Et si le Seigneur parle à votre cœur pour ce sujet précis, n’hésitez pas à demander l’aide d’un frère ou d’une sœur pour retrouver une juste vision des choses.

Je reviens au texte :

Mon corps n’était pas caché devant toi lorsque j’ai été fait en secret, tissé dans les profondeurs de la terre. La relation entre Dieu et l’homme ne commence pas lorsque l’homme découvre l’existence de Dieu ou accepte Christ dans sa vie. Elle commence dès notre conception. J’ai envie de dire qu’avant que naisse l’amour d’une maman pour son enfant dès qu’elle sait qu’elle est enceinte, l’amour de Dieu pèse déjà sur cet enfant, un amour qui ne se démentira jamais jusqu’à son dernier souffle, quelque soit le chemin que va prendre l’enfant puis, plus tard, l’homme.

Quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient déjà. Le texte hébreu est plus précis. Il dit : « Tes yeux ont vu mon embryon ». Avant même l’amour d’une maman, Dieu pose son regard de Créateur sur le petit être qui, neuf mois plus tard, va devenir un petit d’homme.

Et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui étaient fixés, avant qu’aucun d’eux existe. Notre destinée n’est pas le fruit de circonstances ou d’un hasard. Tout ce qui nous concerne, notre vie comme notre mort, notre santé comme notre maladie, nos joies comme nos peines, tout est dans les mains de Dieu.

   Cette présence de Dieu dès le départ d’une vie, Esaïe en témoigne aussi dans le premier chapitre de son livre : « La Parole de l’Éternel me fut adressée en ces mots : Avant que je ne te forme dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu ne sortes de son sein, je t’avais consacré et je t’avais établi prophète pour les nations ».

   Ne doutons pas que cette révélation de Dieu au début de son ministère a permis à Ésaïe de tenir bon malgré les persécutions qu’il a rencontrées tout au long de sa vie de prophète. Cette révélation, c’est à chacun d’entre nous que le Seigneur la fait aussi à travers les paroles de ce Psaume. Qu’allons-nous en faire ? Ne pas en tenir compte, ou l’accueillir avec reconnaissance ?

   Dans le verset suivant (17), David semble prendre conscience que ce qu’il vient d’écrire et de penser est tellement grand et tellement merveilleux qu’une louange monte dans son cœur : « Que tes pensées, ô Dieu, me semblent impénétrables ! Que la somme en est grande ! »

   Et pour avoir une claire conscience des pensées de Dieu sur lui, c’est-à-dire des intentions que Dieu a pour lui, il voudrait les compter. Mais il ne peut pas :

─ « Si je les compte, elles sont plus nombreuses que les grains de sable ».

   Et il termine ce passage par ces mots : « Je m’éveille, et je suis encore avec toi ».

Cela ne veut pas dire que ce qui précède est un rêve ! Cela traduit l’émerveillement de celui qui a pris conscience que ce Dieu qui connaît tout de lui, ce grand Dieu ne le lâche pas d’une semelle. C’est le sommet de la confiance. Remarquez qu’il ne dit pas : « Tu es encore avec moi ». Mais : « Je suis encore avec toi ». Il parle à la première personne : c’est l’expression d’une confiance absolue en même temps que celle d’une reconnaissance. C’est comme s’il disait : « Comment est-ce possible que moi, si petit, si faible, si pécheur, je me sente à ce point en communion avec toi, je me sente si proche de toi ? »

  Il connaît bien la réponse à ce questionnement rempli de reconnaissance et de joie : « Je sais bien pourquoi, Seigneur : c’est parce que je mesure à quel point tu m’aimes ! »

Le second élément de la fondation, c’est que Dieu ne se contente pas d’être présent au départ de chaque vie ; il accompagne chaque être au cours de sa vie, dans des domaines bien précis :

─ D’abord dans le domaine des actes : Éternel ! Tu me sondes et tu me connais, tu sais quand je m’assieds et quand je me lève, tu comprends de loin ma pensée ; tu sais quand je marche et quand je me couche et tu pénètres toute mes voies.  

   Ne pensez pas que ce que dit David rejoint les intentions de la National Security Agency (NSA) ou les caméras de surveillance des rues ou des grandes surfaces qui cherchent à accumulés des informations sur les citoyens ou à les surveiller pour les contrôler. Le regard de Dieu sur nos vies n’est pas inquisiteur. C’est le regard d’un père aimant qui veille à ce que son enfant ne se mette pas en danger ou le prévient lorsqu’il est en danger.

   C’est la même chose pour nos pensées : Tu comprends de loin ma pensée…et tu pénètres toutes mes voies. Car la parole n’est pas sur ma langue, que déjà, Éternel, tu la connais entièrement.

   Et enfin, Dieu veille sur nous : Tu m’entoures par derrière et par devant, et tu mets ta main sur moi.

   Quelle curieuse image ! Le texte hébreu emploie le verbe « enserrer ». C’est ce même sens « d’entourer quelqu’un en le tenant fortement ». Cette précision « par derrière et par devant » me fait penser à ces châteaux-forts qui ont un double rempart pour être mieux protégés des ennemis.

   Après avoir dit cela, comme au verset 18, le psalmiste est émerveillé par ce qu’il vient de mettre en relief sur l’attention que Dieu porte à chaque être : « Une telle science est trop merveilleuse pour moi, trop élevée pour que je puisse la comprendre. » Cela veut dire : « Je ne comprends pas comment une telle chose est possible, mais je le crois, et je suis émerveillé ».

   Pour ce que je vais relire maintenant, je me suis demandé quel état d’esprit avait conduit le psalmiste à écrire ces versets 7 à 12 : « Où irais-je loin de ton Esprit et où fuirais-je loin de ta face ? Si je monte aux cieux tu y es ; si je me couche au séjour des morts, t’y voilà. Si je prends les ailes de l’aurore, et que j’aille demeurer au-delà de la mer, là aussi ta main me conduira, et ta droite me saisira. Si je dis : Au moins les ténèbres me submergeront, la nuit devient lumière autour de moi ; même les ténèbres ne sont pas ténébreuses pour toi, la nuit s’illumine comme le jour, et les ténèbres comme la lumière ».

   Écoutons bien ce que dit David ici ; c’est très important : Même si, dans un moment de découragement total, on avait envie de couper tous les ponts avec Dieu, de fuir à l’autre bout de la planète comme Jonas, de se réfugier dans les paradis artificiels, ou de souhaiter en finir avec la vie tellement on n’en peut plus, même là, Dieu n’est pas absent : aussi ta main me conduira, et ta droite me saisira.

   Est-ce possible, Seigneur, que tu aies tant de compassion pour ceux qui veulent te fuir, qui ne veulent plus rien avoir affaire avec toi ? Oui, répond le psalmiste, c’est possible !

   Même les ténèbres les plus noirs et opaques ne peuvent pas nous soustraire au regard de Dieu. Les ténèbres physiques comme les ténèbres morales. Aucunes ténèbres ne sont assez sombres pour nous dissimuler au regard de Dieu : « Même les ténèbres ne sont pas ténébreuses pour toi, la nuit s’illumine comme le jour et les ténèbres comme la lumière ». Quelle merveille, frères et sœurs, de savoir cela !

   Après avoir célébré la grandeur et la sollicitude de Dieu pour lui, et sans renier ce qu’il vient de dire, le psalmiste, semble prendre conscience de sa faiblesse : un jour il est peut-être au 7e ciel, le lendemain ou le surlendemain au creux de la vague. Cela nous arrive parfois, n’est-ce pas ?

   Alors il adresse cette humble prière à Dieu : « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Scrute-moi et connais mes préoccupations ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l’Éternité ».

   Je rappelle que l’humilité dans la Bible c’est le désir de dépendre de Dieu dans la plus absolue confiance. Faire cette prière du fond de son cœur, sonde-moi ô Dieu, c’est avoir le désir d’être transparent aux yeux de Dieu. C’est demander sincèrement à Dieu la chose suivante : Si tu trouves dans mes pensées et dans mon comportement  quelque chose qui n’est pas droit à tes yeux, alors, Seigneur, montre-le moi, car je veux t'honorer par une vie conforme à ta volonté. Soyons sûrs que Dieu répondra.

   Frères et sœurs, voilà une prière adressée à Dieu il y a 3000 ans. Elle ne figure pas par hasard dans la Bible. Elle a été transmise de siècle en siècle pour permettre aux croyants de mieux connaître l’amour que Dieu a pour eux. Elle nous a été donnée pour que nous nous appropriions ces paroles en en faisant notre prière personnelle, une prière d’adoration, ou une prière de confiance lorsque, comme David, nous avons besoin de retrouver des forces et des encouragements face à l'adversité. Dieu l’entendra et nous donnera la force et les encouragements dont nous avons besoin.

Commentaires

Merci Alain pour "l'explication" de ce très beau Psaume.
Devant faire un message en tout début d'année dans notre église, j'aimerai me servir de ce texte.
En ai-je l'autorisation ?

Écrit par : Georges C. | 15 décembre 2014

Peux tu me dire quelle traduction tu utilise, surtout dans ce texte?

Écrit par : Georges C. | 15 décembre 2014

Bonsoir Georges
J'utilise la nouvelle version Segond révisée, dite Bible à la Colombe.
Tu peux bien sûr utiliser ce texte.
Amitiés
Alain

Écrit par : Alain Nadal | 15 décembre 2014

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