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16 septembre 2013

Sanctifier Christ le Seigneur

  

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  Sanctifier Christ le Seigneur                              

1 Pierre 4.12-19

1 Pierre 3.13-18

 podcast

  Sous l’empire romain, à partir du Ier siècle de notre ère, époque où a été écrite l’épitre de Pierre, les chrétiens, très minoritaires et immergés dans une société païenne, ont commencé à être persécutés. On en a une preuve dans le premier texte que je vous ai lu : Bien-aimés, ne soyez pas surpris de la fournaise qui sévit parmi vous pour vous éprouver, comme s’il vous arrivait quelque chose d’étrange. (1 P 4.12).


 Même chose deux versets plus loin : Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, car l’Esprit de Gloire, l’Esprit de Dieu repose sur vous. Ici, il s’agit de chrétiens vivant dans les provinces romaines d’Asie Mineure (Cf 1 P 1.1) (l’actuelle Turquie).

  Aujourd’hui, selon l’organisation Portes Ouvertes, 150 millions de chrétiens sont gravement persécutés dans 50 pays essentiellement musulmans, bouddhistes, hindouistes ou athées. Leur situation est identique, voire pire que celle des destinataires de l’épitre de Pierre.

  En Europe et en France, on ne peut pas encore parler de persécution des chrétiens au sens propre du terme. Pourtant, depuis une décennie, certaines églises évangéliques subissent des tracasseries administratives, des discriminations qui, sous couvert de la lutte contre les sectes, reflètent un climat d’intolérance vis-à-vis des chrétiens et des valeurs chrétiennes dans ce pays. Le projet de loi du mariage pour tous a révélé au grand jour une animosité et une violence verbale contre les positions chrétiennes.

 Même si cette situation est relativement récente, elle n’a rien de surprenant dans un pays qui se sécularise de plus en plus.

 En effet, qu’est-ce que la sécularisation ? C’est l’adoption des valeurs laïques, les valeurs véhiculées par le siècle présent en rupture avec l’Écriture. Plus nombreux sont les gens qui adoptent ces valeurs, plus la société se sécularise et plus cette société et ses lois s’éloignent des valeurs chrétiennes. Ce phénomène semble s’accélérer.

 Dans un débat public, il faut du courage aujourd’hui pour dire que toutes les religions ne se valent pas, que les musulmans n’ont pas le même Dieu que les chrétiens, et que le Dieu de la Bible est un Dieu juste et bon. Il faut du courage pour défendre la chasteté avant le mariage, la fidélité dans le couple ; il faut du courage pour dénoncer le recours à l’avortement comme moyen de contraception, l’homosexualité comme expression normale de l’amour, le mariage des homosexuels, l’adoption d’enfants par des couples de même sexe, la consommation de drogues dites douces, les débordements de la publicité commerciale qui s’emparent des symboles chrétiens en les dénaturant (Tableau de la Cène de Vinci, avec Christ représenté par une femme), les pièces de théâtre qui mettent à mal ce qu’il y a de plus sacré dans la foi chrétienne.

 Dans ce contexte d’une société qui s’écarte des valeurs chrétiennes, jusque dans les lois votées par les gouvernements,  jusqu’où sommes-nous disposer à marcher à contre-courant ? Quelle est notre priorité : nous couler dans le moule de la société et adopter ses idées pour vivre en paix ? Ou vivre dans la vérité et la justice telle que nous l’enseigne la Bible ?

  Vivre en paix avec la société, c’est facile : il suffit d’adopter les valeurs du monde. Par contre, vivre dans la vérité et la justice de l’Évangile, cela réclame d’agir en conformité avec l’Évangile, sans craindre les critiques, les moqueries, les oppositions systématiques et peut-être un jour les persécutions : Jésus a dit : L’esclave n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi (Jn 15.20).

  Sommes-nous prêts à souffrir longtemps pour la justice et la vérité, et à considérer que ces souffrances-là sont le lot normal du chrétien qui veut rester fidèle à l’Écriture ? Sommes-nous prêts à nous réjouir de participer aux souffrances du Christ ? (1 P 4.13).

  Les temps de sécularisation et de persécution, au sens large, sont des mises à l’épreuve de notre foi chrétienne. Ils révèlent la profondeur de notre foi ; ils révèlent sur quelles fondations notre foi est construite. En effet, aucun homme n’est prêt à souffrir pour une cause qui a peu d’importance à ses yeux. Si sa tranquillité, ses intérêts matériels, sa famille son menacés, il ralliera vite le courant majoritaire pour avoir la paix, pour avoir une promotion dans son travail, pour ne pas être rejeté par le groupe dans lequel il évolue. Ce n’est pas du tout ce que Jésus a enseigné : Entrez par la porte étroite, car large est la porte et spacieux le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais  étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la vie, et il y en a peu qui les trouvent (Mt 7.13-14).

  Pour persévérer à marcher sur le chemin étroit, quelles que soient les oppositions et les tracasseries que l’on rencontre, il faut avoir trouvé Jésus-Christ, il faut avoir compris qu’Il est le chemin, la vérité et la vie.

  Pour ne pas avoir peur de ce peuvent nous faire les hommes lorsque nous voulons suivre le sentier de la justice et de la vérité, il faut suivre  Christ qui est allé jusqu’au don de soi à la croix et croire ce qu’il a dit à ses disciples avant de remonter vers le Père : Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde (Mt 28.20).

  Pour garder la foi malgré les persécutions, il faut que le Christ occupe la première place dans notre cœur :  Ne craignez pas ce que craignent les hommes et ne soyez pas troublés. Mais sanctifiez dans vos cœurs Christ le  Seigneur. C’est-à-dire : agissez comme quelqu’un qui reconnaît que Christ est son Seigneur.

  Avons-nous bien compris la notion de « Seigneur » ? Christ Sauveur et Christ Seigneur sont deux choses différentes, bien que complémentaires et indissociables.

  Christ est notre Sauveur parce qu’il est mort sur la croix pour que nos péchés soient pardonnés. Par sa mort et sa résurrection, il nous a sauvés de la mort spirituelle. Il y a beaucoup d’hommes qui se contenteraient d’avoir un sauveur.

  Mais Christ est aussi notre Seigneur : Celui qui a donné sa vie à la croix pour nous sauver, l’Écriture dit de lui :  Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse, dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu, le Père (Ph 2.9-11).

  Jésus le Sauveur, c’est celui que l’on remercie pour le salut qu’il nous a acquis gratuitement.

  Jésus le Seigneur, c’est celui à qui on consacre librement et totalement sa vie, à qui on obéit par amour et par reconnaissance chaque jour de sa vie.

  Lorsqu’un chrétien connaît le Christ comme son Sauveur et son Seigneur, l’espérance qu’il place en lui, c’est-à-dire la certitude du salut et de la vie éternelle, la certitude que rien ne pourra le séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ (Rm 8.39). Cette espérance-certitude lui permet de supporter la persécution et de témoigner avec douceur de cette espérance qu’il place en Christ quand on critique sa façon de penser et de vivre : Soyez toujours prêts à vous défendre contre quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous : mais faites-le avec douceur et crainte, en ayant une bonne conscience, afin que là même où l’on vous calomnie, ceux qui diffament votre bonne conduite en Christ soient confondus (1 P 3.15-16).

  Dans une société de plus en plus sécularisée comme la nôtre, les comportements chrétiens, les discours et prises de positions chrétiens sont souvent perçus comme des provocations et des jugements. Ils déclenchent souvent des animosités de la part des non-croyants parce que personne ne peut rester neutre lorsqu’il est placé devant la Parole de Dieu  qui est juge des sentiments et des pensées du cœur (He 4.13). Dans les pays musulmans, bouddhistes ou hindouistes, dans les sociétés sécularisées, les chrétiens connaissent déjà ce phénomène de rejet. En France, si la tendance de la sécularisation ne s’inverse pas, les chrétiens connaîtront un jour le même phénomène de rejet. Il y a quelques mois, on a déjà eu un échantillon de ce rejet de la part de certains partisans du mariage pour tous : des critiques virulentes et même des menaces de mort contre Torrents de Vie, une association qui vient en aide aux homosexuels qui veulent guérir de leur orientation sexuelle.

  Pour conclure, je voudrais dire la chose suivante : Ce texte de Pierre n’est pas fait pour que nous nous complaisions dans un esprit de martyr ou de futur martyr. Il veut simplement nous faire prendre conscience des conséquences d’une situation dans laquelle les chrétiens sont minoritaires : ils peuvent s’attendre à souffrir à cause de leur fidélité à Christ. Et pour que cette épreuve ne les conduise pas au reniement, l’apôtre nous montre la clé de la persévérance dans la persécution : Dans votre cœur, consacrez le Christ comme Seigneur. Je souligne : pas seulement comme Sauveur, mais aussi comme Seigneur !

   Le but du chrétien n’est pas de se préparer à la persécution. Le but, c’est de consacrer chaque jour le Christ comme notre Seigneur. Et si la persécution devait s’intensifier un jour, nous serions armés pour ne pas craindre les hommes et ne pas renier notre foi.

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