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15 avril 2013

Au service de Dieu

GIVERNY CLAUDE MONET 004.jpgAu service de Dieu


podcast

Pr 19.21: Nombreux sont les projets dans le cœur humain, mais seul le dessein du Seigneur tiendra.

Pr 16.3 : Recommande tes œuvres au Seigneur, et tes projets se réaliseront.

   Autrement dit : La réussite d’un projet dépend de 2 conditions :

1)      Le projet doit être celui de Dieu.

2)      Ce sont ses œuvres que l’église ou le croyant doit confier au Seigneur, pas ses propres projets.


Entrer dans les projets de Dieu et non pas faire entrer Dieu dans nos projets

   Un chrétien digne de ce nom a le désir de travailler pour Dieu. C’est une bonne chose ! Mais de même que dans une entreprise, c’est le patron qui fixe ce que les ouvriers doivent faire, et non pas le contraire, pour que but fixé par le patron soit atteint, de même dans l’Église, c’est Dieu, qui indique à ses ouvriers le travail qu’ils doivent accomplir pour le but qu’Il fixe.

   Qui sont les ouvriers ? Pour ne parler que de l’Église protestante unie de France, ce sont les membres du Conseil national, des conseils régionaux, des conseils presbytéraux et chaque membre des églises locales.

   Quel est le but ultime fixé par Dieu ? Faîtes de toutes les nations des disciples (Mt 28.19).

   Si les chrétiens n’entrent pas dans les projets de Dieu, le travail accompli dans les églises, parfois considérable, a de fortes chances de passer à côté du but fixé par Dieu. Pour rester dans la comparaison avec l’entreprise, c’est une forme de faillite !

   Nous savons tous tendance à vouloir faire entrer Dieu dans nos projets, car c’est plus facile, plus valorisant et moins exigeant.

     ─ Plus facile, parce qu’on fait les choses qu’on se sent capable de faire. On compte sur ses propres capacités alors que le Seigneur nous demande de compter sur Lui.

    ─ Plus valorisant, parce qu’on privilégie les choses qui nous plaisent.

    ─ Moins exigeant, parce qu’on fait les choses qu’on a envie de faire.

   Ces 3 points sont autant de raisons pour lesquelles les églises organisent plus facilement des conférences et des concerts spirituels que des réunions d’évangélisation.

   Entrer dans les projets de Dieu, c’est tout autre chose : cela demande une recherche de Sa volonté dans la prière, une soumission à Dieu, un abandon de sa propre volonté et de ses aspirations, une vie d’obéissance et l’assurance que Dieu nous qualifiera pour ce qu’il nous demande de faire.

   C’est très exigeant : c’est le contraire d’une vie de foi où l’on se contente d’engranger les bénédictions de Dieu, mais où l’on est réticent à faire sa volonté.

 

Présenter ses œuvres au Seigneur,  et non pas ses projets

    S’il ne s’agissait que de présenter nos projets au Seigneur pour qu’ils se réalisent, les temples de Thiers et des Sarraix seraient pleins chaque dimanche ; on évangéliserait à tour de bras ; il y aurait de nombreux jeunes dans nos cultes ; nous aurions un groupe de catéchisme et d’école biblique, une brigade de visiteurs ; et sans doute beaucoup d’autres choses, car les projets, exprimés ou simplement envisagés ne manquent pas.

  Mais il s’agit de présenter nos œuvres. C’est-à-dire ce que l’on fait concrètement, les actions auxquelles on participe, les engagements que l’on prend. Cela veut dire que lorsqu’on ne veut pas s’engager, cela ne sert à rien de présenter ses projets à Dieu.

  Présenter ses œuvres au Seigneur, c’est à la fois un acte d’humilité et de confiance.

  Je voudrais d’abord insister sur le mot humilité qui est souvent mal compris.

   Dans la Bible, l’humilité n’est jamais l’effacement, comme on le pense généralement. L’humilité, c’est l’attitude qui consiste à être volontairement dépendant de Dieu, à s’attendre à lui et à savoir que c’est lui qui agit. Jésus est un exemple d’humilité : Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, dit Jésus, car je suis doux et humble de cœur (Mt 11.29) ; Moïse aussi : Moïse était un homme très humble, plus qu’aucun être humain sur la face de la terre (Nb 12.3). Ni Moïse, ni Jésus n’étaient des personnalités effacées. Mais ils avaient une totale confiance en Dieu et vivaient en complète dépendance vis-à-vis de Dieu.

   On voit donc qu’engagement à servir Dieu et humilité sont parfaitement compatibles. Je dirais même que ce sont deux attitudes indissociables.

    Le danger de l’engagement, c’est de rechercher, inconsciemment, la reconnaissance des hommes, parce que nous éprouvons tous le besoin d’être valorisé. Ainsi peuvent se mêler deux aspects incompatibles : d’une part, le désir sincère de servir Dieu et d’autre part, la recherche inconsciente de sa propre valorisation. Cela peut engendrer l’orgueil. Cette ambiguïté bien « humaine » est souvent présente et il faut savoir la reconnaître pour pouvoir s’en défaire.

Mais comment la reconnaître ?

   Un des signes de cette ambiguïté est l’attente des félicitations ou des remerciements. Et lorsqu’ils ne viennent pas, ou ne sont pas suffisants à notre goût, c’est l’amertume et la frustration qui nous guettent. Celui qui en est là cherche d’autres engagements plus valorisants, souvent ailleurs que dans l’Église.

C’est un danger, une tentation à laquelle tout homme est confronté. Tout simplement par ce que c’est le reflet de notre vieille nature égocentrique, et de notre soif d’être aimé et reconnu.

  Un autre danger de l’engagement, c’est de penser mériter quelque chose. En quelque sorte, parce qu’on travaille pour lui, Dieu devrait nous être reconnaissant. Autrement dit : Seigneur, j’espère que tu sais reconnaître le travail que je fais pour toi ! Mais le Seigneur nous rappelle : Quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire (Lc 17.10).

  L’espoir de mériter la reconnaissance de Dieu va souvent de pair avec la tentation de nous comparer à ceux qui en font moins que nous pour le Seigneur (c’est ce que nous pensons). Cela a pour conséquence de faire enfler un peu plus notre MOI. Soyons attentifs à ce qu’a dit Paul à ce sujet : Que chacun examine son propre comportement. S’il y découvre quelque aspect louable, alors, il pourra en éprouver de la fierté par rapport à lui-même et non par comparaison avec les autres, car chacun aura à répondre pour lui-même de ses propres actions (Gal 6.4-5,  traduction Semeur)

    En général, les hommes n’aiment pas beaucoup les deux versets que je viens de citer, parce qu’ils blessent souvent leur orgueil. Réjouissons-nous, au contraire, et remercions Dieu que l’Écriture nous permette de sortir de nos erreurs, qu’elle soit capable de juger des sentiments et des pensées du cœur (He 4.12) pour nous remettre sur la bonne route, et nous faire comprendre que nous ne sommes pas encore morts à nous-mêmes, que notre MOI a encore trop de place et que Christ n’en a pas assez.

  Cette blessure d’orgueil est le signe que nous avons besoin de grandir spirituellement, d’avoir pour centre Jésus-Christ, afin de nous détourner progressivement de notre MOI. Jean-Baptiste disait en parlant de son ministère et de celui de Jésus : Il faut qu’il croisse et que je diminue (Jn 3.30). De même, en chacun de nous, la place de Jésus ne doit pas cesser de grandir et celle de notre MOI ne doit pas cesser de diminuer.

  Vouloir se conformer à cela va à contre-courant du discours dominant de notre époque qui affirme qu’il faut libérer le potentiel qui est en chaque homme pour qu’il se réalise, s’épanouisse. Je veux faire remarquer que l’homme ne peut que libérer sa vieille nature héritée d’Adam, s’il n’est pas passé par la nouvelle naissance. Si au contraire c’est Christ qui vit en lui (comme le dit Paul, Gal 2.20), alors oui, il va pouvoir libérer sa nouvelle nature, celle qu’il a reçue de Christ. Alors son engagement sera pour la seule gloire du Christ et Dieu l’honorera.

  Cette transformation est progressive et peut prendre du temps. Elle est le cheminement normal du croyant appelé à la sanctification.

Présenter ses œuvres au Seigneur : un acte de confiance

  Je disais plus haut que présenter ses œuvres au Seigneur, c’est aussi un acte de confiance.

Confiance, dans le sens que nous nous en remettons à lui pour nous donner la volonté, la persévérance, la sagesse, la foi…pour que notre engagement se poursuive jusqu’à ce que le but fixé par Dieu soit atteint. Il faut tout cela à la fois pour atteindre les objectifs que Dieu fixe à l’église. La route n’est jamais tapissée de pétales de roses, mais de difficultés. Et parmi ces difficultés, la plus courante et la plus puissante, c’est la résistance passive. Je ne parle pas de résistance active car je ne crois pas qu’elle existe dans notre église.

Mais la résistance passive existe bel et bien. Comment se manifeste-t-elle ?

  Elle se manifeste toutes les fois qu’un membre de l’église, connaissant les objectifs de son église, se contente d’en prendre acte, sans s’engager d’une manière ou d’une autre, ou pire, en critiquant ce qui se fait ou ne se fait pas.

   Dans le discours qu’il a prononcé à l’occasion de son élection en 1961, le président John F. Kennedy avait dit : Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. Cette formule-choc est parfaitement évangélique lorsqu’il s’agit du service du Seigneur. Beaucoup trop de chrétiens attendent d’être bénis et servis par Dieu, alors que la vie chrétienne consiste à servir Dieu et son prochain. Paul résume cette vérité dans Éph 2.10 : C’est Dieu qui nous a formés ; il nous a créés dans notre union avec Jésus-Christ, pour que nous menions une vie riche en œuvres bonnes, ces œuvres qu’il a préparées d’avance afin que nous les pratiquions.

   Avant de conclure, je voudrais dire deux mots sur l’engagement. Il existe de nombreuses façons de s’engager au service de Dieu. Il y a celles qui se voient, comme la prédication, l’enseignement, les visites… Il y a celles qui se voient moins, comme la cure d’âme, l’accueil et l’hospitalité. Il y a aussi celles qui ne se voient pas, comme la prière. Toutes ces formes d’engagement ont toutes la même valeur et sont aussi indispensables les unes que les autres. Il y a donc un engagement possible pour tous et pour tous les âges.

  Les seules questions que chacun doit se poser face aux actions de  l’église sont les suivantes :

-          En quoi, vais-je y participer activement ?

-          Seigneur, quelle œuvre as-tu préparée pour moi afin que je m’y engage ?

   Si nous sommes sincères, soyons sûr que Dieu va nous répondre.

   Et lorsque nous nous serons engagés, alors, présentons nos œuvres au Seigneur et nos projets se réaliseront.

   Soyons humbles et ayons confiance. Dieu est fidèle à sa parole. Soyons simplement fidèle à la nôtre.

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