17 avril 2012
Développer sa vie de prière
Développer sa vie de prière
Vous avez le choix d'écouter ou de lire le message qui suit
Je vous invite d'abord à lire Ephésiens 6.10-18
Dans ce passage, nous voyons que Paul parle de la prière comme une des armes que Dieu donne aux croyants pour pouvoir résister et tenir ferme dans les combats spirituels que les croyants rencontrent au cours de leur vie. Il est donc important d’utiliser cette arme avec son efficacité maximum, l’efficacité que Dieu a voulue pour remporter la victoire. Ce matin, j’aimerais que nous nous laissions enseigner par l’Ecriture pour développer notre vie de prière.
Les évangiles nous rapportent que Jésus priait souvent, et passait parfois toute la nuit en prière (Lc 6.12). La prière était pour lui la force conductrice de sa vie et le secret de la puissance de son ministère. Même chose pour les apôtres : Tous, d’un commun accord, étaient assidus à la prière, avec les femmes, avec Marie, mère de Jésus, et avec ses frères (Act 1.14). Le NT ne nous montre pas souvent Paul en prière, à l’exception du jour où il a été jeté en prison avec Silas pour avoir délivré une servante d’un esprit de Python (Act 16.25). Mais on ne peut pas imaginer que celui qui a exhorté les croyants à prier sans cesse (1 Thes 5.17) ne mette pas en pratique ses exhortations. Dans chaque génération, tous les grands serviteurs de Dieu ont accordé beaucoup d’importance à la prière. Martin Luther disait : Si je ne réussis pas à passer 2 heures dans la prière chaque matin, le diable aura la victoire dans la journée. John Wesley priait 2 heures par jour et avait l’habitude de dire : Dieu ne fait rien d’autre que de répondre à la prière. On pourrait également citer Yonggi Cho, ce pasteur sud-coréen qui a commencé à prier tout seul sous une tente plantée dans une banlieue de Séoul, et qui est maintenant pasteur d’une église de plus de 700 000 membres. Lorsqu’on lui demande le secret de cette croissance, il répond simplement : Je prie, j’écoute Dieu et je fais ce qu’il me dit.
Avec ces exemples, il est difficile de ne pas se rendre compte du déficit important qu’il y a dans notre propre vie de prière. Absorbés par nos activités, nous trouvons difficilement du temps pour la prière, nous le réduisons parfois à la portion congrue. Et lorsque nous prions, nous avons souvent l’impression que nos prières sont inefficaces ; nous expérimentons que notre esprit s’égare souvent, nous manquons de persévérance. Comment pouvons-nous développer notre vie de prière afin d’en faire une arme spirituelle efficace ? Je voudrais indiquer quelques points essentiels.
Le premier, c’est : Etre discipliné. C’est une clé indispensable. N’importe qui sait qu’il doit avoir une discipline s’il veut atteindre les objectifs qu’il s’est fixés. Que ce soit pour passer un examen, acquérir un métier ; ou dans le domaine du sport, des arts (musique, écriture, danse), de la tenue de la maison, de l’éducation des enfants, etc… : tout est une question de discipline librement consentie. Sans discipline, tout va à vau l’eau. Il en est de même pour la prière. Avoir une discipline dans la prière, c’est décider de mettre à part un moment de la journée qui sera consacré uniquement à la prière. J’insiste sur le « uniquement ». En effet, j’ai souvent entendu dire : Je prie en faisant la vaisselle, ou en faisant le ménage, ou en conduisant. Si c’est en plus d’avoir consacré une demi-heure ou une heure en tête-à-tête avec le Seigneur et rien qu’à cela, je n’ai rien à redire. Mais si c’est une façon habituelle de prier, je crois que dans ce cas, le sens de la prière n’a pas été compris. Imaginerait-on quelqu’un allant voir son meilleur ami pour lui ouvrir son cœur, pour lui parler de choses importantes, alors que ce dernier continue de faire la vaisselle ou de passer l’aspirateur ? La prière, c’est comme un rendez-vous que Dieu nous fixe, un moment privilégié où il veut nous parler cœur à cœur, et écouter ce que notre cœur a à lui dire. Cela demande toute notre attention, et donc, cela s’accommode mal du cliquetis des assiettes et des couverts, du bruit de l’aspirateur et de l’attention que l’on doit avoir en conduisant pour éviter un accident. La discipline librement consentie nous permettra petit à petit de nous réjouir de ce temps mis à part dans notre journée. Nous savons que l’appétit vient en mangeant. Cette discipline nous permettra aussi de ne plus tomber dans la tentation de prier « plus tard » ou « quand j’aurai le temps » ou « quand j’en aurai envie ». Nous savons tous que remettre à plus tard, c’est souvent remettre à jamais. Je ne connais pas beaucoup de personne qui dise, plusieurs fois par semaine : Je déjeunerai quand j’aurai le temps, et qui remette son déjeuner au surlendemain ! De même que nous ne remettons pas notre déjeuner aux calendes grecques, car s’alimenter régulièrement est vital pour notre santé physique, de même, ne remettons pas à plus tard notre rendez-vous de prière avec le Seigneur, car c’est vital pour notre santé spirituelle.
Le second point, c’est : Entrer dans la présence de Dieu. C’est la première volonté à avoir lorsqu’on entre dans la prière. Pourquoi ? Pour que notre cœur puisse s’ouvrir à Dieu. S’il est ouvert, Dieu pourra nous parler. S’il n’est pas ouvert, nous n’entendrons rien ! C’est dans cette volonté d’ouverture à Dieu que l’Esprit Saint nous révèlera si un obstacle s’interpose entre lui et nous, nous empêchant d’entrer en communion avec lui. Le but du Saint-Esprit, c’est toujours de nous ramener vers Dieu. S’il nous montre une situation, un péché, une habitude, un comportement qui attristent Dieu, demandons pardon, déposons-les à la croix et laissons-les là. Dieu est fidèle et juste : il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de toute injustice (1 Jn 1.9). La communion totale peut alors être restaurée immédiatement.
Entrer dans la présence de Dieu, c’est lui demander d’être transparent devant lui. C’est ne pas craindre un regard accusateur de sa part, lorsque nous avons conscience que notre vie n’est pas en ordre. Entrer dans la présence de Dieu, c’est apprendre à tout Lui dire : les craintes, les doutes, les péchés qui nous rendent prisonniers et dont nous avons honte, les souffrances morales, les aigreurs, les non-pardons, les colères dont nous n'arrivons pas à nous débarrasser, les rivalités, toutes ces choses qui rongent notre cœur. Dieu ne nous donne pas rendez-vous pour nous juger ou nous humilier ; mais pour nous pardonner, pour nous guérir, pour nous donner ou nous redonner du courage. Le temps de la prière n’est pas un conseil de discipline où l’on vient en tremblant, redoutant la sanction qui va tomber ! Le temps de la prière c’est un moment où un Père parfait veut entendre son enfant lui ouvrir son cœur, sans rien lui cacher, sans essayer de lui cacher quoi que ce soit, par crainte ou par honte. Si Dieu nous demande une transparence totale, c’est pour éliminer tous les obstacles entre Lui et nous, obstacles qui nous empêchent d’entrer dans la repentance, et donc d’être pardonnés ou guéris ou remis debout. C’est parce qu’il nous aime et veut nous guérir que Dieu nous demande d’être transparents.
Bien sûr, entrer dans la présence de Dieu, c’est aussi laisser notre cœur exploser de joie devant son amour, sa tendresse, les grâces qu’il nous accorde, l’émerveillement que nous avons devant la beauté de sa Création. Notre Dieu n’est pas un Dieu lointain. Il est Emmanuel, Dieu avec nous. Il s’intéresse à notre vie dans ses moindres détails comme l’exprime le psalmiste : Eternel ! tu me sondes et tu me connais, tu sais quand je m’assieds et quand je me lève, tu comprends de loin ma pensée ; tu sais quand je marche et quand je me couche, et tu pénètres toutes mes voies (Ps 1391-3). Alors, ouvrons lui largement notre cœur.
Un 3e point essentiel est : Etre à l’écoute de Dieu. Dans Jn 10.4-5, Jésus dit que les brebis suivent leur berger car elles connaissent sa voix. Et il ajoute : Elles ne suivront point un étranger ; mais elles fuiront loin de lui, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers. Il est donc important de connaître la voix de Dieu pour ne pas suivre n’importe qui. Quand nous entrons dans la présence de Dieu, il est important que notre cœur soit apaisé afin de pouvoir écouter la voix de Dieu. Dieu parle rarement à haute et intelligible voix, mais par des pensées, des images, des songes, des mots, des passages de l’Ecriture qui s’imposent dans notre esprit. En passant du temps dans la prière avec le Seigneur, nous mettons toutes les chances de notre côté pour qu’il ait le temps de nous parler. Comment pourrions-nous l’entendre si, pendant que nous prions, notre esprit est préoccupé par les rendez-vous qui vont suivre, si nous avons le souci de l’heure ou des diverses tâches qui nous attendent ? Choisissons donc bien le moment de la journée où nous ne serons pas dérangés, ainsi que le lieu où nous sentons le mieux dans la présence de Dieu. Apprenons sérieusement à nous consacrer exclusivement à un cœur à cœur avec Dieu lorsque nous prions et demandons-lui, comme Samuel : Parle, Seigneur, ton serviteur écoute (1 S 3.10).
Le 4e point est : S’attendre à une réponse de Dieu. Si nous avions conscience que Dieu est à côté de nous lorsque nous prions, nous ne passerions pas d’un sujet à l’autre aussi facilement que nous le faisons en général. Nous lui ferions une demande précise, et nous attendrions qu’il nous réponde d’une façon ou d’une autre. N’oublions pas que la prière ne se résume pas à parler à Dieu, mais surtout à écouter Dieu. La prière est un dialogue ; n’en faisons pas un monologue. Avez-vous observé comment fait un enfant lorsqu’il demande quelque chose à son père ou à sa mère ? Il attend une réponse. Et la crise de nerfs n’est pas loin si les parents ne répondent pas ! Je me demande parfois si Dieu n’aimerait pas que nous prenions nous aussi une crise de nerfs lorsque nous n’entendons pas sa réponse. Il y verrait au moins une preuve que nous voulons vraiment ce que nous lui demandons, une preuve que nous nous attendons à Lui ! Mais soyons attentifs à ce que nous demandons. L’épitre de Jacques (4.3) nous met en garde : Vous demandez et ne recevez pas, parce que vous demandez mal, afin de tout dépenser pour vos passions. Je crois vraiment qu’aujourd’hui encore, Dieu voudrait parler à chaque croyant comme il parlait à Moïse. Ex 33.11 nous dit : Le Seigneur parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à son ami.
Le 5e et dernier point est : Persévérer. Dans la parabole du juge inique (Lc 18.1-8), Jésus insiste sur le fait qu’il faut toujours prier, sans se lasser. Cette parabole nous enseigne que nous ne devons pas cesser de prier lorsque la réponse de Dieu se fait attendre. C’est un combat auquel tous les croyants sont confrontés, car l’attente prolongée est souvent démobilisatrice et fait naître le doute. Pour remporter ce combat, il faut avoir foi en ce que Jésus dit dans cette parabole : Dieu ne ferait-il point justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tarderait-il à leur égard ? Je vous le dis, il leur fera promptement justice (v 7-8). Dieu honore toujours la persévérance. Lisez aussi le chapitre 10 de Daniel et méditez le v 12 . Après avoir prié et jeûné pendant 3 semaines, Daniel est exaucé : L’ange me dit : Daniel, n’aie pas peur ; dès le premier jour où tu as décidé de comprendre et de t’humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et c’est à cause de tes paroles que je suis venu.
Dans toute l’histoire de l’Eglise, le Réveil a toujours été le fruit d’une vie de prière intense. Notre église ne pourra pas faire l’impasse de la prière si nous voulons qu’elle connaisse un Réveil. Ce matin, je veux vous encourager à développer votre vie de prière. C’est à la portée de tous les croyants qui cherchent à être sensibles à l’Esprit et qui veulent être attentifs aux 5 points que je viens de commenter :
Etre discipliné
Entrer dans la présence de Dieu
Etre à l’écoute de Dieu
S’attendre à une réponse de Dieu
Persévérer
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