03 décembre 2009
Fils et fille de Dieu

Fils et fille de Dieu
Je vous propose d'abord de lire la parabole du fils prodigue qui se trouve dans l'Evangile de Luc 15.11-32.
Jésus dit encore : Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : Mon père, donne-moi la part de la fortune qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après le plus jeune fils rassembla tout ce qu'il avait et partit pour un pays lointain où il dissipa sa fortune en vivant dans la débauche. Lorsqu'il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à manquer de tout. Il se lia avec un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs faire paître les pourceaux. Il aurait bien désiré se rassasier des caroubes que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait. Rentré en lui-même, il se dit : Combien d'employés chez mon père ont du pain en abondance, et moi ici, je péris à cause de la famine. Je me lèverai, j'irai vers mon père et lui dirai ; Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi ; je ne suis plus digne d'être appelé ton fils ; traite-moi comme l'un de tes employés.
Il se leva et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut touché de compassion, il courut se jeter à son cou et l'embrassa. Le fils lui dit : Père, j'ai péché contre ciel et envers toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. Mais le père dit à ses serviteurs : Apportez vite la plus belle robe et mettez-la lui ; mettez-lui une bague au doigt, et des sandales pour ses pieds. Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous ; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir.
Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu'il revint et s'approcha de la maison, il entendit de la musique et des danses. Il appela un des serviteurs et s'informa de ce qui se passait. Ce dernier lui dit : Ton frère est de retour, et parce qu'il lui a été rendu en bonne santé, ton père a tué le veau gras. Il se mit en colère et ne voulut pas entrer. Son père sortit pour l'y inviter. Alors il répondit à son père : Voici : il y a tant d'années que je te sers, jamais je n'ai désobéi à tes ordres, et à moi jamais tu n'as donné un chevreau pour me réjour avec mes amis. Mais quand ton fils que voilà est arrivé, celui qui a dévoré ton bien avec des prostituées, pour lui tu as tué le veau gras ! Toi, mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi ; mais il fallait bien se réjouir et s'égayer, car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé.
Cette parabole aborde la question de la relation entre Dieu et les créatures de Dieu que nous sommes. C'est dire qu'elle nous concerne tous. Aujourd'hui, je voudrais souligner un aspect de cette relation, qu'il est essentiel de comprendre pour que notre foi soit sereine et porte des fruits : chaque croyant, converti et né de nouveau, est fils ou fille de Dieu, au même titre que Jésus est Fils de Dieu. Bien sûr, ce statut de fils ou fille de Dieu ne fait pas du croyant un Dieu, comme Jésus l'est. Le croyant reste une créature ; mais en ce qui concerne l'amour qu'il donne, Dieu ne fait aucune différence entre un croyant et son propre Fils, Jésus.
Cette affirmation est surprenante pour beaucoup de croyants qui pensent que le respect que l'on doit à Dieu est incompatible avec l'intimité que Jésus pouvait avoir avec son Père. Et pourtant, cela est confirmé par Jésus lui-même lorsqu'il apparaît à Marie-Madeleine, après sa résurrection. Il lui dit : Va vers mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père (Jn 20.17). Ceux qu'il qualifie de frères, ce sont ses disciples. Jésus et les croyants ont un seul et même père : Dieu.
Revenons à la parabole. Elle nous montre les relations entre un père et ses 2 fils. Le plus jeune ne supporte plus la tutelle de son père. Il revendique les biens de son père (v. 12), mais veut surtout s'affranchir de lui, car il pense qu'ainsi il sera libre. Il veut prendre son indépendance.
Vous savez ce qui est arrivé : Il a gaspillé les biens reçus de son père, dans un joyeuse débauche, au point qu'il n'a même plus de quoi s'acheter un cheese burger au Mac Do. Il en est arrivé à envier la nourriture que mangeaient les cochons qu'il gardait, le seul job qu'il avait trouvé pour survivre ! De fils qu'il était, il devient ouvrier chez les autres. Et tout cela parce qu'il voulait être indépendant de son père, vivre sa liberté !
Il aura fallu que la faim le tenaille pour qu'il comprenne qu'il était dans une impasse. C'est ce qui pouvait lui arriver de mieux : Rentré en lui-même, il se dit : Combien d'employés chez mon père ont du pain en abondance, et moi ici, je péris à cause de la famine. Je me lèverai, j'irai vers mon père et lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi ; je ne suis plus digne d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes employés (v. 17-18).
Remarquons que la repentance de ce fils n'est pas dictée par un motif particulièrement spirituel ; c'est la faim, et rien d'autre, qui le pousse à revenir vers son père. Remarquons aussi que ce motif très terre-à-terre n'est pas condamné dans la parabole. Dieu se sert de toute situation pour appeler ses enfants à revenir à lui.
L'histoire de ce fils, c'est notre histoire à tous. Comme Adam et Eve, nous sommes tous des créatures de Dieu, donc des fils de Dieu. Mais notre nature pécheresse, héritée d'Adam et Eve, nous entraîne tous loin de Dieu, dans le même désir d'indépendance. Même si nous n'avons jamais vécu dans la débauche, notre péché nous coupait de cette relation que Dieu veut avoir avec chacun de nous, et nous entraînait dans une impasse mortelle. Si nous sommes revenus dans la maison du Père, c'est que, comme ce fils, nous avons aussi éprouvé la faim, chacun sous des formes différentes. Sans en être conscient, nous avions la nostalgie et l'envie de retrouver l'intimité avec Dieu qu'ont connue Adam et Eve avant la chute, parce que nous avons été créés à l'image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1.26). Et c'est par le sacrifice de Christ que ce retour a été rendu possible.
Mais dans quel état d'esprit sommes-nous revenus dans la maison du Père ?
Je vais m'attarder sur l'attitude du jeune fils, pour montrer qu'il ne faut surtout pas faire comme lui. En effet, il n'a pas compris qui est son Père, ni ce qu'est l'amour d'un père pour son fils.
Avez-vous remarqué comment ce fils envisage les futures relations avec son père après avoir gaspillé sa vie et tout l'argent de son héritage ? Il ne peut pas imaginer qu'après un tel échec, un tel péché, une telle offense envers son père, ce dernier puisse l'accueillir encore comme son fils : il accepte l'idée d'être mis sur le même plan que les serviteurs de son père : Traite-moi comme l'un de tes serviteurs (v.19).
Cette idée qui semble tellement ancrée dans la pensée de ce fils, n'a pas effleuré un seul instant la pensée du père. Quoi qu'ait fait son fils, il sera toujours son fils. Il attend son retour depuis des années peut-être. Chaque jour, il surveille la route pour voir s'il ne revient pas. Il l'attend, non pas pour lui faire des reproches, mais pour l'entourer de ses bras et lui redonner sa dignité de fils. Lorsqu'il le voit enfin revenir vers lui, il se précipite à sa rencontre, le coeur tout ému (v.20). Il ne lui laisse même pas le temps d'exprimer sa repentance ; il le couvre de baisers. Son fils est revenu, c'est tout ce qui compte pour lui ; et c'est en tant que fils qu'il l'accueille, immédiatement. Peu importe le temps de l'absence, peu importe la faute : Le Père dit à ses serviteurs : Apportez vite la plus belle robe et mettez-la lui ; mettez-lui une bague au doigt, et des sandales pour ses pieds. Amenez le veau gras et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous ; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé (v.22-24).
C'est en tant que fils ou fille que le Seigneur nous a accueillis lorque nous sommes revenus vers lui, lorsque nous avons enfin compris qu'en voulant ou en pensant gagner notre indépendance en vivant sans Dieu ou loin de Dieu, nous nous précipitions en réalité vers la servitude. La liberté de l'homme passe par la dépendance à Dieu. Pourquoi ? Parce qu'un fils de Dieu possède tout ce que possède son Père et reçoit tout de lui. Avant qu'Adam et Eve aient succombé à la tentation d'indépendance vis-à-vis de Dieu, ils possédaient tout : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin (Gn 2.16). Mais ils ont voulu plus que tout. Ils ont voulu ce que Dieu leur avait interdit : le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Alors, ils ont tout perdu, y compris ce sentiment extraordinaire de se sentir fils et fille de Dieu. Ils ne voyaient plus Dieu comme un papa, mais comme un juge dont ils avaient peur ! (Gn 3.10). C'est exactement la situation du fils aîné de la parabole. Jaloux de voir son père faire le fête pour son vaurien de frère, il laisse éclater sa colère : Il y a tant d'années que je te sers, jamais je n'ai désobéi à tes ordres, et à moi jamais tu n'as donné un chevreau pour me réjouir avec mes amis (v.29). Le père n'en croit pas ses oreilles : Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi (v.31).
Ce fils aîné n'a pas compris non plus l'amour de son père. Il était le fils de la maison, mais il avait une mentalité de serviteur. Avez-vous remarqué les mots qu'il emploie pour parler de la relation avec son père ? "Servir", "désobéir", "ordres". Ils décrivent un rapport patron/employé plutôt que père/fils. Il s'est privé de tout ce qui lui appartenait de droit, puisqu'il était fils. Il aimait son père comme un serviteur et non comme un fils, et il ne savait pas que son père l'aimait comme un fils. Bref, il ne connaissait pas l'intimité qu'un fils peut avoir avec son père, parce qu'il pensait mériter l'amour de son père, par son assiduité au travail, son obéissance, par sa discrétion de ne rien demander à son père pour se faire bien voir. Le plus terrible, c'est qu'il croyait réellement avoir la bonne attitude !
Cette parabole nous est donnée pour nous détourner des fausses compréhensions que nous avons de l'amour de Dieu, et pour nous remettre dans la bonne compréhension : Lorsque la faim nous a poussés à revenir dans la maison de notre Père céleste, c'est en tant que fils et fille bien aimés que Dieu nous a accueillis. Il nous a serré dans ses bras. Nous n'avons pas mérité son amour. Il n'a jamais fait allusion à notre passé pour nous accuser. Celui qui accuse, c'est Satan. Dieu, lui, a donné son Fils, Jésus, pour que l'obstacle du péché soit totalement et définitivement détruit entre Dieu et nous, afin que nous puissions partager la même intimité qu'avaient Adam et Eve avec Dieu, avant la chute.
Je prie pour que nous comprenions tous ceci, et que nous puissions entrer vraiment dans l'intimité avec Dieu, comme un fils ou une fille peut l'être avec son père. Ce n'est pas Dieu qui met des distances entre lui et nous. C'est nous qui ne comprenons pas comment Dieu nous aime.
La grande intimité voulue par Dieu ne fait pas de lui un "copain". La foi et la confiance ne permettront jamais de confondre le Créateur avec la créature. Mais au niveau de l'amour que Dieu nous porte, cette distance n'existe plus. le Père nous aime du même amour dont il aime son Fils, Jésus. Et c'est la raison pour laquelle nous pouvons appeler notre créateur et Père céleste : papa. Gardons cela présent à l'esprit lorsque nous prions.
Que le Seigneur vous bénisse !

17:29 Publié dans Vie chrétienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amour de dieu, fils de dieu
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